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Yu-Seong Adda

Assise sur un banc de pierre, la duchesse observait les poules de son grand qui se baladaient autour d'elle, cherchant vraisemblablement un peu de nourriture. La robe rouge cintrée de l'épouse Adda ornaient son corps d'un doux tissu protecteur tandis que les volatiles hésitaient visiblement encore à s'en approcher. Son chignon parfait laissait apercevoir une nuque nue, penchée sur le morceau de bois que la belle tenait entre ses mains délicates. Elle était plongée dans l'écriture d'une lettre destinée à l'élu de son coeur, encore cloîtré dans son foutu bureau. La future trentenaire n'avait aucune envie d'encore frapper pendant des heures sur la lourde porte en bois en espérant que son époux l'entende. Elle avait décidé d'opter pour une approche nettement moins traditionnelle. Cette pensée tira un doux sourire sur ses lèvres maquillées d'un rouge clair. Elle plia soigneusement la feuille de parchemin avant de déposer un baiser dessus, y laissant une trace. La duchesse se releva ensuite pour attraper la plus vigoureuse des poules et nouer le papier à sa patte.

Vraiment, elle était parfois une grande enfant. La belle se dirigea ensuite vers la fenêtre ouverte du bureau. Le soleil était haut dans le ciel, il ne devait pas être plus de treize heures et la jeune femme avait terriblement envie d'embêter son mari. Et elle avait faim aussi. Il lui avait promis de venir déjeuner avec elle dans le jardin ! Bref, elle se planta devant l'ouverture, poule en main et après avoir fait une petite prière pour ne surtout pas blesser la poule, elle lança cette dernière qui atterrit pile dans la pièce. Ouf. Elle gloussa légèrement avant de faire demi-tour et de s'installer à la table du jardin où les assiettes attendaient d'être utiles. La duchesse attrapa son verre rempli d'eau pour boire une gorgée après s'être installée sur la chaise en bois. À nouveau, les volatiles se rapprochaient d'elle mais cette fois, la belle ne leur prêtait pas la moindre attention. Elle guettait une réaction de son époux face à la poule voyageuse qui avait servi d'intermédiaire dans leur correspondance tout aussi loufoque que leur relation.


Par la déesse, qu'est-ce qu'elle pouvait aimer cet homme sauf lorsqu'il la faisait mariner de la sorte. Ça faisait au moins deux jours qu'il n'était pas sorti de son antre. À coup sûr, il avait fini par s'écrouler sur le bureau comme feu son père. Elle poussa un léger soupir résigné. Alix allait finir par envoyer Sun pour déloger les vieilles fesses de son cher mari du fauteuil familial. Et ça ne serait pas la première fois... Ni la dernière. Elle attrapa une petite tomate cerise qu'elle mangea histoire de calmer son ventre qui criait famine. Ah. La belle entendit enfin les pas caractéristiques de son époux dans l'allée de gravier. Il était temps. Elle prit soin d'essuyer sa bouche avant de prendre la parole, dos par rapport à lui. « Mon cher époux n'a pas encore son postérieur ducal collé à son siège de bureau visiblement. J'en suis ravie. » Elle fit une petite pause avant de sourire un peu plus et de tourner la tête vers la source du bruit, peu embêtée par les serviteurs. « Tu es en retard, mon amour. J'ai failli mourir de faim. » Non. Mais oh, ça faisait tout de même une heure qu'elle attendait !

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Yu-Seong Adda

Le soleil créait de magnifiques reflets dans les cheveux couleur tournesol de la duchesse. Ses doigts fins s'amusaient avec les plies de sa robe pendant qu'elle attendait, patiente que sa chère messagère fasse son office. Ses yeux se glissaient immanquablement vers le bureau de celui qui avait été en un clin d'oeil, désigné par la déesse comme la seule personne capable de faire battre son coeur si vite. Et de le briser en un claquement de doigt, le revers d'une médaille très jolie mais très problématique. Alors, Alix en avait pris son parti, elle avait appris à gérer les crises de son époux, à essayer de lui simplifier la vie en gérant la maison, rédigeant quelques lettres, lui donnant des vêtements et en s'occupant comme une louve de leur famille si chère à son coeur.

Mais enfin, voilà l'ours sorti de sa grotte. Il était temps. La future quarantenaire eut un léger rire en l'entendant bafouiller. Il aurait pu lui dire n'importe quoi qu'Alix aurait dit amen. Alors, au bout de quelques minutes, à le laisser galérer comme jamais, elle s'était tournée pour le regarder. Il avait l'air si fatigué, si perdu. Pauvre Yu-Seong, cette constatation fit un pincement au coeur de sa femme qui ne savait que trop bien ce que ça signifiait. Et le pire, c'était sans doute de savoir que jamais malgré tous ses efforts, elle ne parviendrait à aider réellement son amour. Elle le couvait de ce regard que lui seul pouvait mériter et connaître. La jeune femme écouta la tirade si joliment cringe de son mari avec un léger rire. « Ô mon tendre amour, lune de mes nuits, étoile de ma voûte céleste, je sais que tu ne mérites pas ma patience mais je ne peux m'empêcher de t'attendre avec patience. Toi qui garde mon coeur entre tes mains depuis toutes ces années comme au premier jour ! » Ah qu'elle adorait ce petit jeu entre eux. Voir la tête des serviteurs qui soit étaient blasés soit rougissaient comme des pivoines en pleine fleuraison.

À nouveau, un petit rire malicieux s'échappa de ses lèvres avant de tenter de prendre la poule qui... Sauta hors de portée. Ah. « Je crains fort que ta valeureuse poule n'ait pas envie de se retrouver avec moi, mon cher et tendre époux. Il va falloir te faire pardonner autrement... C'est dramatique. » Elle observa le volatile qui retournait auprès des siens. Alix posa finalement sa main douce sur le visage de Yu-Seong. Elle caressa sa peau malmenée par une petite barbe naissante avec une infinie douceur. « Je me doute, mon amour. Ne t'inquiète pas, je ne t'en veux pas. » La belle serra finalement ses doigts sur ceux de son mari avec ce même amour qui l'animait à chaque instant. Ses yeux détaillaient les cernes de Yu-Seong, son teint blafard et son corps en général. Il semblait si faible, si fatigué et si proche de l'état qui avait tant perturbé Alix.

« Ça me ferait plaisir de passer du temps avec toi, mon amour. J'ai des choses à te montrer. Et voir le soleil te fera le plus grand bien. » Elle se pencha pour déposer un léger baiser sur le front de Yu-Seong avant de tirer sur sa main pour l'inciter à se relever. Un serviteur tira une chaise pour le duc puisse s'installer et Alix offrit un beau sourire à son époux. « Alors, mon cher et tendre époux, tu ne m'as rien raconté de ton périlleux voyage pour l'Assemblée. Est-ce que ça s'est bien passé ou est-ce que nous comptons de nouveaux ennemis ? »

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Yu-Seong Adda

Voir le visage de son mari apaisait beaucoup le coeur inquiet de la duchesse. Même s'il avait l'air passablement fatigué et que les rides d'inquiétudes creusaient son front, au moins, il n'était pas décédé sur la chaise de feu le père Adda. Et chaque fois qu'il était en crise, c'était les prières que la duchesse adressait secrètement à la Déesse. Que son mari ne sorte pas les pieds devant de son foutu bureau. La jeune femme veilla à ce que son tendre amour soit bien assis avant de remarquer l'inquiétude qui passa comme un voile rapide sur le visage de Yu-Seong. Il s'était passé quelque chose à l'Assemblée. Quelque chose qui le perturbait et qui expliquait ses crises depuis son retour. Alix ne montra rien d'autre qu'un sourire compatissant pour celui qu'elle aimait sans doute plus que tout au monde. 

Et bien loin des inquiétudes de son époux, elle le laissa à nouveau dériver vers ses pensées les plus secrètes. C'était habituel, elle ne lui en voulait même pas. La blonde attrapa ses couverts et elle se mit à manger sans même attendre de réelles réponses. Il était de ces gens-là, son Duc. À perdre pied dans le moment présent pour laisser son esprit vagabonder loin d'elle. Et même si avant, ça la blessait... Maintenant... Elle s'y était faite. Que pouvait-elle changer ? Rien. Elle avait tout essayé pour le faire revenir et à part se mettre dans une colère noire... Ce n'était que de l'énergie perdue. Énergie qu'elle ne mettait pas à combattre sa foutue maladie qui grignotait ses poumons aussi sûrs que les inquiétudes de Yu-Seong mangeait son esprit. Alix toussa un peu avant de lever les yeux vers son époux pour l'écouter presque religieusement. « Oh, ton petit être sorti d'une poubelle était là ? À la demande de l'Impératrice ? Décidément, il connait du beau monde. »

Elle eut un léger rire avant de s'arrêter en plein cheminement de sa fourchette entre son assiette et sa bouche. Ses jolis sourcils fins se froncèrent sur les paroles de son époux. Elle se redressa lentement pour le regarder nettement plus attentivement. Sa main posa la fourchette avec délicatesse et ses jambes se croisèrent alors qu'elle essuyait le coin de ses lèvres avec une serviette de table. Là, elle était encore plus inquiète pour son époux. Comment ça, il n'avait rien suivi ? Comment ça il hésitait ? Elle chassa d'un signe de la main tous les serviteurs présents. Serviteurs qui ne se faisaient pas prier pour dégager. Dans ces moments-là, il valait mieux fuir et ils l'avaient bien compris. « Yu-Seong Daeshim Adda. Que s'est-il passé là-bas ? » Oui, l'utilisation de tous les prénoms et du nom du duc... Ce n'était pas quelque chose qui arrivait souvent et ça signifiait qu'elle était plutôt... Franchement agacée par les non-dits de son mari.

« Et depuis quand tu es magnanime avec l'Impératrice ? Parle-moi. Il n'y a que nous ici. Depuis ton retour, tu n'as même pas daigné m'adresser plus de trois mots et là, tu me dis que tu n'as rien suivis de l'Assemblée ? Ça ne te ressemble pas. Il s'est forcément passé quelque chose. Et je t'en supplie, ne m'embobine pas en me parlant des poules de notre fils. » Elle plissa ses yeux dorés avant de poser sa main sur le bras de son mari avec beaucoup de douceur. Même si ses mots étaient durs, son visage laissait paraître tout l'amour qu'elle éprouvait pour le duc et... Elle était réellement inquiète. Elle finit même par se lever de sa chaise pour prendre le visage de son mari entre ses mains et pour le serrer contre elle. « Je t'ai parlé des poules avant que tu ne partes pour l'Assemblée mais tu ne m'écoutais pas, visiblement. Je suis désolée, mon amour. » Hop, elle poussa un peu la chaise pour venir s'installer sur les genoux de Yu-Seong. Après tout, il avait qu'à faire de l'exercice. Mais elle était légère, ça ne devrait pas vraiment lui faire de mal.

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Yu-Seong Adda

Est-ce qu'un jour le duc se rendrait compte que le temps filait aussi vite que la nuit étoilée et que contrairement aux astres, Alix n'était pas éternelle ? Oh, elle aurait tant aimé avoir cette possibilité, de vivre pour toujours aux côtés de son amour, de la seule personne qui avait réussi à lui montrer qu'elle était légitime, qu'elle avait le droit à la parcelle de bonheur dans sa vie ravagée par le sentiment d'être continuellement de trop. Mais, la nature ne l'avait pas doté de ce pouvoir qui aurait sans doute fini par être un poids sur les épaules déjà bien surchargés de la duchesse. Et ça se voyait à ses cernes, à cette toux persistante qui ne cessait de la déranger un peu plus chaque jour. Mais la jolie blonde continuait, inlassable et infatigable de s'inquiéter pour cet homme qu'elle aimait tant. Malgré les mensonges, malgré la vie et ses maladies qui le rendait parfois impossible à atteindre bien qu'ils partageaient le même lit. Ô déesse comme Alix aimerait pouvoir apaiser les tourments de son homme, le laisser se reposer un peu.

Alors forcément, il y avait de la colère dans la voix de la blonde, une colère due à cette même inquiétude, à ce même désir de vouloir entrer dans la vie, dans le cerveau de son duc de mari. Comprenait-il réellement qu'elle était son allié envers et contre tous ? Peut-être... Parfois, souvent, Alix pensait que Yu-Seong devait avoir peur qu'elle soit contre lui, elle qui avait dédié sa vie à la famille Adda et à son si aimé époux. Ah, il n'y avait sans doute que les serviteurs qui pouvaient murmurer combien elle se laissait parfois dépérir quand la maison était vide de ses petits et de lui. Combien elle ressemblait à un fantôme à errer comme une âme en peine, cherchant désespérément les seules personnes capable de faire battre son coeur plus que de raison. Alors, assise sur les genoux du propriétaire du duché, la blonde caressait ses joues tendrement, en quête de quelque chose qu'elle ne savait même pas ce que c'était exactement. Juste que ça devait venir de lui, de celui pour qui elle serait prête à tout renier. À vivre dans la pauvreté, la solitude ou même la crasse. Juste lui. Oh ce petit regard si triste du duc. Ça faisait chavirer son coeur. Avait-elle été trop dure avec lui ? Aurait-elle dû ronger encore son frein et le laisser venir comme à son habitude ? Depuis combien de temps n'avaient-ils pas parlés avec sincérité et sans enfants dans les pattes ? Longtemps.

« Si tu te reposais un peu plus dans un lit plutôt que de t'endormir complètement épuisé sur ton bureau, tu n'aurais pas de peine à te concentrer, Yu-Seong. » Plus qu'un reproche, il s'agissait plutôt d'une simple constatation qu'elle avait l'impression de répéter à longueur de temps sans que personne ne semble réellement l'écouter. Et le pire, c'était sans doute que la duchesse n'arrivait plus à donner le change face à ses enfants. Sun avait bien deviné qu'elle était épuisée à force de s'en faire. Et c'était sans doute aussi pour ça que la blonde avait décidé de faire sortir par tous les moyens son tendre époux. Elle traçait du bout des doigts les lèvres du duc tout en l'écoutant sagement. Il n'avait pas tort, forcément, il n'avait jamais tort. Ça avait dû être difficile, elle s'en doutait bien. Après tout, elle ne pouvait pas réellement se reprocher la chose puisque la pauvre dame n'était jamais sortie de son duché depuis son mariage. « L'ordre aurait donc prouvé que tu avais raison de ne pas croire en eux. Mais je comprends. Tu as bien fait de faire attention. On ne sait jamais, surtout avec une impératrice aussi incompétente. Excuse-moi. » Et voilà, maintenant, la blonde s'en voulait.

Elle se mordit un peu la lève en se perdant dans ses réflexions ? Était-ce pour ça que son bébé ne voulait pas de câlin ? Pao-Lin était du genre à ne pas aimer recevoir des marques d'attention de sa mère. Était-ce parce qu'elle s'inquiétait pour rien ? Et Sun ? Était-ce aussi à cause de ça qu'il n'avait pas encore trouvé chaussure à son pied ? Aaaah ! Elle se perdait complètement dans ses réflexions plus noires les unes que les autres lorsque la voix de son époux la ramena à la réalité. Alix lui sourit doucement, la main dans les cheveux noirs de Yu-Seong. Ah qu'il était parfait. Et beau. Et sincère. Au moins avec elle. « Tu en avais besoin. Tu es pâle comme un linge, mon amour. » La blonde eut même un léger rire cristallin en le voyant prendre une autre bouchée. Elle savait combien ce geste si simple pouvait coûter à sa moitié et ça suffisait presque à complètement la rassurer. Presque. Parce qu'Alix le trouvait bien maigre depuis quelque temps, justement à cause de ça. Et cette demande... Ah comment pouvait-elle bien lui résister ? Elle qui avait l'impression chaque jour de l'aimer un peu plus. C'était son monde, sa vie. Tout pour lui sans rien n'attendre en retour que des miettes d'attention mais cet amour si sincère qui jamais ne faiblissait entre eux.

Alors, Alix lui fit un magnifique sourire, savourant la douce caresse de cette main rassurante dans ses cheveux. Elle posa finalement son front sur celui de Yu-Seong pour rester ainsi quelques minutes. C'était agréable, chaud et tendre. Jamais elle ne pourrait s'imaginer la vie sans lui. Impossible. Elle en était purement incapable. « Est-ce que mon magnifique, tendre, aimant, intelligent et parfait époux acceptera de faire le tour du jardin avec son épouse ? Elle a d'autres nouveautés à lui montrer, en plus des dames de la cour, les poules de Sun. » Finalement, la duchesse se redressa et elle quitta les genoux de son amour pour retourner sur sa chaise. Elle allait reprendre la parole mais la toux la prit de court et elle se retrouva à tenter de chasser cette foutue quinte qui donnait l'impression que ses poumons allaient sortir de son corps à chaque fois. S'il y avait bien quelques moments où elle insulterait la terre entière, c'était bien dans ces cas-là !

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Yu-Seong Adda

Non... Elle ne l'avait pas entendu, cette phrase. La jeune femme était déjà complètement perdue dans les méandres de ses pensées plus ou moins sombres. Heureusement, cet homme la connaissait tellement qu'en quelques mots, il avait réussi à ramener son épouse auprès de lui. Ça se voyait dans ses yeux, dans la douceur de ce regard qu'elle adressait à son mari. Se rendait-il compte de tout ce qu'elle ferait pour lui ? Peut-être pas. Mais elle serait là, envers et contre tous auprès de l'homme de sa vie. Il était si parfait malgré ses défauts. Il était celui dont elle avait toujours eu besoin et lorsqu'elle se retrouvait avec lui, l'inquiétude, la maladie, tout s'envolait, fondant comme la neige au soleil dans le pays des pharaons. Il était tout, il était son âme et son coeur. La duchesse sourit un peu plus en l'entendant accepter sa proposition. Ça leur ferait du bien à tous les deux, de passer cet après-midi ensemble comme lorsqu'ils venaient de se marier, baignés dans cet amour qui n'avait fait que croître au fil des années passées côte à côte.

Alors, la blonde se glissa à nouveau sur sa chaise mais elle fut frappée par une quinte plutôt robuste. Un mouchoir en tissu contre ses lèvres, elle tentait de contrôler sa respiration légèrement sifflante. Que c'était fatigant, cet état de semi-maladie qui réapparaissait toujours lorsqu'elle était concentrée, occupée à totalement autre chose. Heureusement, une fois encore, les paroles de son tendre époux la firent rire encore. Il était idiot parfois mais c'était si rafraîchissant. C'était toujours si bien amené, ça lui changeait aussitôt les idées. Et alors qu'elle allait répondre, l'homme déposa le meilleur remède au monde, un baiser. La duchesse rougit un peu avant de rire encore en l'entendant. « Je ne savais pas que mon tendre, merveilleux et incroyable époux était un docteur aussi émérite ! Quelle chance ! » La blonde se redressa un peu, les yeux maintenant brillant d'une étincelle bien particulière. Ah les pauvres employés. Ils avaient bien l'habitude maintenant et Alix savait que certains les admiraient pour cette alchimie qu'ils avaient depuis longtemps maintenant.

Elle effleura du bout des doigts, la joue de son tendre et merveilleux mari avant d'entendre la suite. Ah ? Il allait venir dormir avec elle ? Oh qu'elle en était ravie ! Il ne fallait pas plus pour chasser les dernières traces de sa toux. Ses yeux brillaient encore plus. « Je suis certaine que mon sublime et intelligent docteur saura se faire pardonner pour les quelques désagréments qui accompagnent son traitement. J'ai assez confiance en lui pour savoir qu'il sera parfaitement capable de me faire oublier la dureté de son traitement. » Alix gloussa même un peu avant de venir elle-même l'embrasser tendrement. Ah, enfin une bonne nuit dans leur lit ! Ce serait parfait. La jeune femme prendrait un bain digne de ce nom pour sentir bon lorsqu'il serait temps d'aller se coucher ! Elle avait déjà quelques idées pour que cette soirée soit parfaite.

Cependant la légère barbe mal taillée de son mari la fit couiner. « Tu piques ! Tu ne t'es pas rasé ! Je vais devoir m'en charger. Je te préviens, je vais m'occuper de toi avant d'aller nous coucher. » Oh le joli double sens très volontaire. La blonde sourit un peu plus et elle tapota tendrement la joue de son merveilleux bien que malade époux. Elle finit par se lever de sa chaise, oublié le repas. Elle avait beaucoup trop envie de montrer ses nouvelles fleurs à Yu-Seong. « Venez, mon incroyable, divin et magnifique duc. Je vais vous montrer les changements que j'ai fais dans notre jardin pour montrer combien vous êtes un homme parfait. » Jamais trop d'adjectifs quand ça concernait son époux. Elle attrapa le bras de son homme et elle l'entraîna sur le sentier. Déjà, les poules. Ensuite, les fleurs.

Sa main caressait le bras de son mari avec douceur. Elle lui montra quelques fleurs qui venaient d'être plantées et finalement, le nouveau poulailler. Et dedans, les chères poules de leur premier-né. « Je me disais que j'allais faire graver les armoiries des Adda sur l'entrée du domaine des poules. Qu'est-ce que tu en penses ? Il n'y a jamais assez de symboles familiaux ! Et je suis certaine que ça plaira à Sun. Tu sais, il cherche vraiment à te rendre fier, notre petit homme. Il travaille dur et avec passion. Tu devrais l'écouter et le féliciter de temps en temps. Pourquoi pas lui confier quelques tâches administratives pour l'aider à se mettre en jambes ? » Après tout, Sun allait être le nouveau duc, il valait mieux le préparer dignement pour éviter de répéter les erreurs telles qu'une paranoïa aigüe...