Saule C. Murphy
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Les Helvar sont connus comme un puits de connaissances.
Ici, les connaissances ne sont pas encore cristallisées au sein des livres : elles s’enseignent. Par l’échange. Les parchemins peuvent passer de mains en mains, mais mieux encore, l’on privilégie la parole. Ici plus que tout ailleurs, les conseillers se succèdent, ils sont ceux qui savent parler à l’oreille de la Royauté.
Ce talent, jusqu’à présent, ne l’a jamais intéressé.
Mage éminent, dont les qualités et la réputation ont depuis longtemps dépassé les frontières, Saule ne s’est jamais adressé aux représentants du Peuple : ce sont eux, qui sont venus à sa rencontre. Pour accompagner un souffrant, guérir un malade, abréger les souffrances d’un agonisant. C’est à son chevet, que l’on se rassemblait, pour demander : que faire, que faut-il éviter, peut-on encore croire, y a-t-il encore de l’espoir ?
Lui, l’héritier fragile dont l’on n’attendait rien, a fait de son nom, une institution. Une éthique, que les soignants et guérisseurs s’efforcent de suivre, des hospices ouverts ici et là, dans les fiefs prêts à les accueillir, des codes de conduite qu’il commence à enseigner au travers de séminaires, sa parole et ses actes semés sur toutes ces terres. Qu’ils germent un jour, en forêts luxuriantes : dont la cime, continuera indéfiniment à susurrer, ses apprentissages. Que son expérience fasse croître l’Humanité, sans pour autant la priver de cette mort nécessaire, pour faire comprendre à l’Homme l’importance de son existence.
Alors que fait-il ici ?
Car aujourd’hui, Saule ne peut plus se contenter de sa seule autorité, de ses seuls efforts, pour faire entendre son message.
Assis sur l’une de ces banquettes, sous le couvert d’un palmier, à proximité d’une fontaine qui ruisselle, plusieurs esclaves agitent de grands éventails pour le soulager. Malgré la chaleur, il n’a pas souhaité se dévoiler plus que nécessaire. Une tunique lin sombre, le recouvre totalement. Une humilité qui ne correspond pas à l’homme d’habitude si attentif, quant à son image. Mais les chaleurs lui sont intolérables.
Le corset sous le vêtement restreint ses côtes, écrase son ventre, maintient sa colonne vertébrale. Ses longs cheveux, difficilement rassemblés en un chignon épinglé par quelques pinces et longues baguettes gravées. Son maquillage, malgré ses efforts, a quelque peu coulé, de légères trainées noires sous ses cils. Ses mains restent gantées, ses chaussures, bien enfilées sur ses pieds, ses doigts songeusement refermées sur le pommeau de sa canne, qu’il caresse rêveusement du pouce.
Ah, s’il y a bien un seul avantage à la situation d’Amicia, est qu’elle ne lui tient probablement pas rigueur de son apparence : pour l’une des rares fois, l’homme a mis de côté son élégance pour un certain pragmatisme, une nécessité pour ne pas risquer de s’évanouir en plein milieu de leur échange. Il apprécie d’ailleurs ses efforts : régulièrement, une collation lui est apportée, le fait d’être ventilé l’aide à endurer les chaleurs, et souvent, il égare sa main dans l’eau de la fontaine. Il attend, Dame Helvar.
Une visite de courtoisie, entre deux amis de longue date, bien qu’aujourd’hui, en plus de demander de ses nouvelles, il souhaite son aide. Sur ses genoux, reposent plusieurs parchemins auxquels il n’adresse plus un regard. Le résultat de ses recherches. Les déductions qu’il a tirées, risquent de bouleverser le Monde et les hautes Autorités. Peut-être se contentera-t-on de taire, ces nombreux corps oubliés au fond des placards, ignorer les fragrances putrides de leurs putréfactions, couvrir le tout, d’un parfum que l’on qualifiera de noble et d’aristocrate, que l’on vantera, sous le charme d’un sang pur. Résultante terrible, d’unions contre-nature. Car l’Homme a oublié, sa nature imparfaite ; s’est dédié à se rapprocher, d’un idéal inexistant, au point de succomber aux charmes de la Calamité. Malédiction, qui se transmet de générations en générations, à laquelle il espère ce jour, mettre un point final.
Peut-être est-ce pour ce combat, que la Déesse l’a fait vivre si longtemps.
Que lorsque ces mariages auront été interdits, il s’éteindra.
La fin d’un règne, s’accompagnera de la perdition de tant de traditions. Et l’idée lui arrache presque un sourire amusé.
Quand la Chute d’un Saulte,
Entraîne la fin de ces coutumes,
Mortelles, Désuètes.
Enfin, des bruissements, un parfum familier, lui parviennent. Saule lève les yeux et doit s’appuyer sur l’un de ces serviteurs, pour se redresser. D’un pas lent, il rejoint la Dame et lui offre sa main – discrets cliquetis de ses bagues, qui se heurtent les unes aux autres, pour permettre à Amicia de déposer sa main sur la sienne.
_ Dame Helvar. Votre présence ici, est l’oasis le plus réconfortant auprès duquel il m’a été permis de me reposer. Je vous remercie de l’honneur que vous m’offrez.
Car elle est superbe.
Sa coiffe complexe, la langueur de son regard pourtant aveugle, son parfum entêtant, qui lui rappelle ces encens qu’il brûle en l’honneur de la Déesse – la perte de sa vue, ne lui en rien retirer de sa capacité à Voir. Au-delà, de ce que la réalité renvoie : elle Sait, encore contempler ce que tant ont oublié d’observer. Les rêves. Les contes. Les légendes. Les histoires.
Tout ce qui permet aux Hommes, d’exister au travers des âges. Elle est détentrice, d’immortalité, porteuse d’éternité.
Et c’est à elle, qu’il va confier ses espoirs.
Ici, les connaissances ne sont pas encore cristallisées au sein des livres : elles s’enseignent. Par l’échange. Les parchemins peuvent passer de mains en mains, mais mieux encore, l’on privilégie la parole. Ici plus que tout ailleurs, les conseillers se succèdent, ils sont ceux qui savent parler à l’oreille de la Royauté.
Ce talent, jusqu’à présent, ne l’a jamais intéressé.
Mage éminent, dont les qualités et la réputation ont depuis longtemps dépassé les frontières, Saule ne s’est jamais adressé aux représentants du Peuple : ce sont eux, qui sont venus à sa rencontre. Pour accompagner un souffrant, guérir un malade, abréger les souffrances d’un agonisant. C’est à son chevet, que l’on se rassemblait, pour demander : que faire, que faut-il éviter, peut-on encore croire, y a-t-il encore de l’espoir ?
Lui, l’héritier fragile dont l’on n’attendait rien, a fait de son nom, une institution. Une éthique, que les soignants et guérisseurs s’efforcent de suivre, des hospices ouverts ici et là, dans les fiefs prêts à les accueillir, des codes de conduite qu’il commence à enseigner au travers de séminaires, sa parole et ses actes semés sur toutes ces terres. Qu’ils germent un jour, en forêts luxuriantes : dont la cime, continuera indéfiniment à susurrer, ses apprentissages. Que son expérience fasse croître l’Humanité, sans pour autant la priver de cette mort nécessaire, pour faire comprendre à l’Homme l’importance de son existence.
Alors que fait-il ici ?
Car aujourd’hui, Saule ne peut plus se contenter de sa seule autorité, de ses seuls efforts, pour faire entendre son message.
Assis sur l’une de ces banquettes, sous le couvert d’un palmier, à proximité d’une fontaine qui ruisselle, plusieurs esclaves agitent de grands éventails pour le soulager. Malgré la chaleur, il n’a pas souhaité se dévoiler plus que nécessaire. Une tunique lin sombre, le recouvre totalement. Une humilité qui ne correspond pas à l’homme d’habitude si attentif, quant à son image. Mais les chaleurs lui sont intolérables.
Le corset sous le vêtement restreint ses côtes, écrase son ventre, maintient sa colonne vertébrale. Ses longs cheveux, difficilement rassemblés en un chignon épinglé par quelques pinces et longues baguettes gravées. Son maquillage, malgré ses efforts, a quelque peu coulé, de légères trainées noires sous ses cils. Ses mains restent gantées, ses chaussures, bien enfilées sur ses pieds, ses doigts songeusement refermées sur le pommeau de sa canne, qu’il caresse rêveusement du pouce.
Ah, s’il y a bien un seul avantage à la situation d’Amicia, est qu’elle ne lui tient probablement pas rigueur de son apparence : pour l’une des rares fois, l’homme a mis de côté son élégance pour un certain pragmatisme, une nécessité pour ne pas risquer de s’évanouir en plein milieu de leur échange. Il apprécie d’ailleurs ses efforts : régulièrement, une collation lui est apportée, le fait d’être ventilé l’aide à endurer les chaleurs, et souvent, il égare sa main dans l’eau de la fontaine. Il attend, Dame Helvar.
Une visite de courtoisie, entre deux amis de longue date, bien qu’aujourd’hui, en plus de demander de ses nouvelles, il souhaite son aide. Sur ses genoux, reposent plusieurs parchemins auxquels il n’adresse plus un regard. Le résultat de ses recherches. Les déductions qu’il a tirées, risquent de bouleverser le Monde et les hautes Autorités. Peut-être se contentera-t-on de taire, ces nombreux corps oubliés au fond des placards, ignorer les fragrances putrides de leurs putréfactions, couvrir le tout, d’un parfum que l’on qualifiera de noble et d’aristocrate, que l’on vantera, sous le charme d’un sang pur. Résultante terrible, d’unions contre-nature. Car l’Homme a oublié, sa nature imparfaite ; s’est dédié à se rapprocher, d’un idéal inexistant, au point de succomber aux charmes de la Calamité. Malédiction, qui se transmet de générations en générations, à laquelle il espère ce jour, mettre un point final.
Peut-être est-ce pour ce combat, que la Déesse l’a fait vivre si longtemps.
Que lorsque ces mariages auront été interdits, il s’éteindra.
La fin d’un règne, s’accompagnera de la perdition de tant de traditions. Et l’idée lui arrache presque un sourire amusé.
Quand la Chute d’un Saulte,
Entraîne la fin de ces coutumes,
Mortelles, Désuètes.
Enfin, des bruissements, un parfum familier, lui parviennent. Saule lève les yeux et doit s’appuyer sur l’un de ces serviteurs, pour se redresser. D’un pas lent, il rejoint la Dame et lui offre sa main – discrets cliquetis de ses bagues, qui se heurtent les unes aux autres, pour permettre à Amicia de déposer sa main sur la sienne.
_ Dame Helvar. Votre présence ici, est l’oasis le plus réconfortant auprès duquel il m’a été permis de me reposer. Je vous remercie de l’honneur que vous m’offrez.
Car elle est superbe.
Sa coiffe complexe, la langueur de son regard pourtant aveugle, son parfum entêtant, qui lui rappelle ces encens qu’il brûle en l’honneur de la Déesse – la perte de sa vue, ne lui en rien retirer de sa capacité à Voir. Au-delà, de ce que la réalité renvoie : elle Sait, encore contempler ce que tant ont oublié d’observer. Les rêves. Les contes. Les légendes. Les histoires.
Tout ce qui permet aux Hommes, d’exister au travers des âges. Elle est détentrice, d’immortalité, porteuse d’éternité.
Et c’est à elle, qu’il va confier ses espoirs.
- Empire Nuhoko
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