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Zeng Min
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Ven 26 Jan - 18:47
Il était une fois, l'histoire d'un petit, petit Gobelin.

Né d'une mare croupie au fond des bois de Mori, si vilain qu'aucune bête ne l'a dévoré : la Sorcière l'a recueilli et élevé. Enfin, élevé ! Très vite, la facétieuse créature a fait preuve d'impudence et d'impétuosité. Quelques coups de bâton et de balai l'ont discipliné. Avec les années, ses jambes ont grandi, son esprit aussi, et il est parti à la découverte du monde.

Gobelin se croyait enfin devenu grand ! Jusqu'à réaliser, que dans ce monde, il y aura toujours plus grand que lui. Des Géants, à qui il suffit d'un claquement de doigts, pour briser bras et jambes du Gobelin. Pour le priver de sa liberté et du droit d'exister. Si bruyant ! Le bavard Gobelin a appris à se taire, à se soumettre et à lécher la poussière, pour satisfaire les caprices, des très Grands.

Mais certains sont différents. Le Duc n'est pas comme ces Puissants : pas une fois, il n'a essuyé ses semelles dans ses cheveux crasseux ! L'homme s'est incliné face au Gobelin, l'a pris sur sa monture, et l'on murmure même, qu'ils se voient à présent comme des frères.

Gobelin, d'ailleurs, s'est même invité chez le Duc !

La créature observe, avec suspicion, les hauts murs et les nombreux gardes, cherchant, au travers des visages, un plus familier. Caquètements et croassements franchissent les lèvres exsangues de la créature, alors qu'elle tourne en rond devant le chemin qui rejoint les grandes portes de bois. Il sent les regards, peser sur son maigre corps - et tel un serpent, se rétracte, se réfugiant dans les rues voisines dans des couinements craintifs.

Sa dernière rencontre avec des gardes ne s'est pas très bien déroulée, bien que l’Impératrice soit ensuite intervenue. Les coups, l'eau jeté à son visage, Gobelin a peur qu'on le passe à tabac. La créature bascule accroupie et tire sur ses oreilles pointues dans un son plaintif. Pourquoi faut il, qu'il ressemble toujours à Gobelin ? Il a essayé de se faire beau, il a essayé !

Crème sur sa peau, teinte pour donner, un peu de vie aux joues creusées et à la peau d'un blanc mortuaire, trait de charbon, pour allonger les yeux, quelques teintes, sur les paupières, un trait de peinture, sur les lèvres, face à son reflet, Gobelin était resté un instant, tétanisé. Effrayé de voir, que ses efforts ne suffisent pas à dissimuler, le grand front le grand nez les joues creusées les traits si froidement creusés, imperfections de peau, dents taillées en pointes, comme les oreilles, il reste, Gobelin. La frustration, la haine, l'ont poussé à abattre ses poings sur son reflet, briser, ce visage qu'il exècre, comme si ses ongles, pouvaient vraiment arracher sa peau, sa chair, comme s'il pouvait façonner ! Ce corps pour qu'il corresponde, à ses rêves.

Quelle beauté y a-t-il, sous les arcades tordues par les coups, la pommette enfoncée, le corps famélique, les mains osseuses, tout ce tas d'os et de tendons, de cicatrices ? Ah ! Si le Duc savait, que Gobelin faisait tout pour que son âme soit belle, espérant qu'un jour, on la verrait avant de voir, ce qu'il est.

La boule dans sa gorge est devenue poignard, alors qu'un sanglot, qu'un cri, s'est arraché de ses lèvres. Gobelin près de la rivière, a jeté des pierres, s'est jeté face contre terre, a planté ses ongles dans son crâne. Saisi, d'un instant de folie, d'une rage qui lui donnait l'envie, de se détruire. Si ça ne faisait pas si mal, et s'il n'avait pas si peur de mourir, peut-être que Gobelin se serait saisi d'une lame pour en finir. Non pas pour mourir ; mais finir de taillader cette peau qu'il portait comme un fardeau.

Il s'est infligé déjà quelques sévisses, car tout le rejet du monde, une part en lui l'a apprise, et lui même est incapable de supporter cette identité qu'il a enfilée. Pour se protéger de tout ce mépris.

Assis finalement sur ses talons, le maquillage qui a dégouliné, Gobelin s'est un instant immobilisé. Epuisé. Se demandant même, s'il n'allait tout simplement pas s'en aller. Tout annuler. Tant pis ! Petit Gobelin n'a pas sa place parmi les Grands, et encore moins, parmi les humains.

Il est, bien trop, trop vilain.

Les larmes qui noient son regard, il les essuie, seul, par peur de se montrer ainsi aux autres. Il y a tant de choses, qu'il ne montre pas. Par peur, par honte, parce qu'il ne supporterait pas, de voir leurs regards changer. Une part en lui, lui hurle de partir, se montrer au Duc, à sa famille, ça lui broie maintenant le ventre. L'angoisse, d'être moqué ou jeté aux cachots comme c'est déjà arrivé, la peur, d'être envieux, d'être jaloux, de la chaleur d'un foyer, d'une table bien emplie, d'une très belle maison - non, un château.

Redevenir Misérable. Et que le Duc, le voit.

Un Gobelin en liberté, ce n'est pas comme en avoir un chez soi !

Un rire sans joie franchit ses lèvres. Accepterait il, de dire qu'ils sont amis ? Danseraient ils ensemble comme près de l'orphelinat ? Non, non, il ne le ferait probablement pas, car en plus d'être Gobelin, c'est un homme en plus de cela ! Quelle idée d'avoir demandé à y aller, Gobelin, devient il stupide, s'est il laissé brûler par l'espoir, qu'il n'arrive pas à éteindre ? Le besoin de se sentir, quelqu'un.

Gobelin ramène ses jambes contre lui et reste de longues minutes encore, plongé dans le silence. Sa main effleure les galets, en saisit un, qu'il hésite à abattre contre sa tempe. Pour le plaisir de sentir sa chair se fendre, sous l'assaut de la pierre : trouver une bonne excuse, pour ne pas y aller, réussir enfin à tuer, cet oiseau qui renaît toujours de son oeuf brisé.

Si le Duc veut se venger des autres, lui considère que c'est sa personne qui doit payer.

L'envie d'abattre la pierre sur son crâne se fait de plus en plus forte, et la peur de la douleur devient finalement, moins pressante. Jusqu'à ce que l'impact le fasse glapir. La pierre retombe parmi les galets, Gobelin s'est plié en deux dans un gémissement. Il a cogné, assez fort pour que du sang perle et que déjà, la chair se boursoufle légèrement.

_ Imbécile, tu vas l'inquiéter ! Puisque c'est ça, tu n'iras pas ! Se gronde-t-il en se levant d'un bond, faisant les cent pas au bord de la rivière, Ne te montre pas !

Mais ces ordres ne s'entrent pas dans son crâne, malgré la plaie ouverte, l'espoir, n'est pas mort, n'a pas non plus pris son envol. Il doit répondre à l'invitation.

C'est ce que Zeng Min aurait fait.

Aussi vilain soit il, aussi détestable soit il ; Zeng Min aurait été assez courageux, pour se présenter aux grandes portes de bois.

Et c'est lui, qui ramène progressivement Gobelin, jusqu'à la Demeure du Duc d’Adda.

Il a enfilé son plus beau kimono. D'un vert épais, aux très longues manches tombantes, brodées soigneusement d'un vert plus clair. Dans son dos, est brodée une splendide lanterne verte, perchée au bout d'une lance, où virevoltent des étincelles. Un miniscule gobelin se tient à la hampe de la lance, balançant ses pieds dans le vide, un grand sourire étirant ses babines. Ses longs cheveux noirs sont ramenés en une queue de cheval haute. Dans ses mèches, Gobelin a faufilé quelques perles vertes, oranges, rouges et violettes. A ses oreilles, sont suspendues de simples anneaux en bois, des perles semblables y ont été enfilés. Un peu de rose, sur ses lèvres, un peu de violet, sur ses paupières, un trait de charbon, pour étirer ses yeux. L'on regarde avec surprise, l'étrange individu qui s'approche - qui se tétanise quand un garde fait un pas dans sa direction.

Oubliant toute vaillance, Gobelin tombe à genoux, les mains tremblantes, lève son invitation au dessus de sa tête comme pour se protéger d'un coup. Les jointures si serrées sur son papier, qu'elles en sont blanchies.

Et coups… Il ne reste que la trace de celui qu'il s'est infligé, ce bleu au milieu de son front, où il reste une simple estafilade. Il dira qu'il s'est cogné contre une branche, qu'il a chuté, qu'il a été pris, d'un petit coup de folie.

_ J-je suis Go-Gobelin, je-j'ai-j'ai été invi-vité p-par le Duc, le Ducami, je…

La voix qui couine, s'affole, glapit et crie presque quand un garde s'approche de lui, probablement pour étudier la lettre. Les syllabes s'enchaînent, de plus en plus vite, au fur et à mesure que la distance se réduit avec le soldat.

_ Je j'ai son invitation, c'est une vraie, jelejure, croyez Gobelin, ne faites pasdemalàGobelinc'estl’anniversairedeGobelinnetapezpasGobelinnetapezpaspaspasGobelinpitiépitiépitié !

Et une fois l'homme à côté de lui, le mercenaire retombe dans un silence tétanisé, les yeux fixés sur le défaut de la dalle sur laquelle il s'est presque vautré, ventre à terre, jambes réfugiées sous lui, la lettre presque plaquée contre l'arrière de son crâne, masse frileuse et tremblotante. S'il n'avait pas été si osseux, il aurait eu tout l'air d'un Gobelin en gélatine.

Un encas parfait, de quoi combler la dent creuse, d'un Géant.

Zeng Min
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    Dim 28 Jan - 2:12

     


    The monster is the best friend I've ever had


    Le paranoïaque et le trouillard


    Cela faisait maintenant plusieurs minutes qu’un individu louche flânait un peu trop près de la demeure ducale … Les deux gardes postés devant les grandes portes se lancèrent finalement un regard; devraient-ils appréhender ce bonhomme sans poser de questions ? Ce serait plus prudent, et au pire, ils préféraient être punis pour excès de zèle que pour négligence … Surtout ces derniers temps.

    Heureusement, Gobelin s’approcha lui-même de l’entrée – à la grande surprise des soldats. Soit ce type ne manquait pas de culot, soit il était innocent. L’un des gardes fit un pas et s’arrêta net en voyant l’étranger se jeter au sol. Euh … Il lança un regard à son collègue qui se contenta de hausser les épaules. Bon. Le premier guerrier continua donc son geste et attrapa la lettre sans vraiment écouter le charabia du gobelin; faut dire qu’il bafouillait tellement que l’autre n’y comprenait que dalle.

    Remarquant que cela faisait au moins deux bonnes minutes que son pote fixait le parchemin, le deuxième garde s’approcha pour y jeter un coup d’œil. Ils reconnaissaient le sceau et l’écriture de leur duc, mais … C’était quoi ce dessin ?! « Que se passe-t-il ici ? » fit alors une voix familière derrière Gobelin. Les deux gardes relevèrent les yeux et se mirent aussitôt au garde-à-vous. « Sir Allam ! Cet individu louche prétend avoir un rendez-vous avec notre seigneur ! »

    Le jeune soldat connu des Lanternes Vertes – qui finissait tout juste une patrouille en ville – ne s’attendait pas à tomber sur une telle scène devant les portes d’entrée. Le premier garde lui tendit la lettre qu’Allam lit attentivement… et lentement… parce qu’il n’était pas le meilleur lecteur du monde. Ses yeux s’écarquillèrent soudainement avant de se poser sur le pauvre type vautré au sol. « Monsieur Gobelin ?! » le reconnut-il enfin. Pour sa défense, le visage du mercenaire était caché et son accoutrement était inhabituel, bon !

    Son regard se redéposa sur les deux autres soldats. « Cet homme est un ami du duc ! Vous pouvez le laisser entrer ! » Ils n’avaient pas l’air convaincus … Même que si Gobelin osait relever le menton, il remarquera peut-être que ces deux hommes semblaient nerveux. « Vous êtes sûr ? » hésita l’un d’eux avant de se faire couper par Allam : « Faut-il que j’aille chercher notre seigneur ?! » Comme un gamin qui menaçait d’appeler son père, oui. Pourtant, ses paroles n’eurent guère l’effet escompté, car … « Ce ne serait pas plus que mal qu’il sorte de son bureau en fait … » commenta l’autre garde.

    Court moment de silence entre les trois soldats. Allam soupira finalement en levant les yeux au ciel, exaspéré. « Je me porte garant de Monsieur Gobelin, alors ouvrez les portes, d’accord ? » Tandis qu’ils s’exécutèrent, le jeune homme s’accroupit à côté du mercenaire terrorisé. Il prit une voix douce, la même qu’il utilisait pour rassurer ses petites sœurs après un vilain cauchemar. « Hé, Monsieur Gobelin ? Tout va bien aller, je vais vous escorter. Vous voulez bien me suivre ? » Allam attendit le temps qu’il fallait pour que le gobelin se relève enfin et daigne le suivre dans la grande demeure. Curieusement, il y avait beaucoup plus de soldats que de domestiques dans les couloirs … Oh, et bien sûr, le jeunot avait remis la lettre à Gobelin; cela lui appartenait après tout !

    Pendant qu’ils traversaient ces corridors parfaitement entretenus, le jeune homme demandait des nouvelles à Gobelin afin de détendre un peu ce dernier qui semblait fichtrement nerveux. Qu’est-ce qui l’effrayait autant ? La vue de toutes ces armures ou le simple fait de se trouver dans un lieu si noble ? « Je suis certain que le duc sera ravi de vous voir ! » l’encouragea-t-il tout d’un coup avant d’ajouter : « Moi je le suis en tout cas ! » Allam appréciait bien les Lanternes Vertes et cela semblait réciproque – du moins il l’espérait. « Normalement, je vous aurais amené à un salon, mais, euh … » Il ralentit le pas, hésitant. D’accord, il venait de lui dire que l’Adda serait heureux de le voir, mais était-ce vrai ?… Leur seigneur était si tendu ces derniers jours, et il avait été clair : l’incident du Cygne ne devait pas s’ébruiter. Or, Allam ne voulait pas non plus lâcher Gobelin dans l’inconnu; ce ne serait pas très sympa … L’heure n’était plus aux explications toutefois, car les deux hommes étaient arrivés devant deux autres grandes portes gardées par un autre soldat musclé. Le bureau du duc.

    Yu-Seong faisait les cent pas à l’intérieur, agité. Depuis que le Cygne était parvenu à pénétrer non pas une, mais deux fois chez lui, le noble s’était replié dans son bureau et refusait d’en sortir. Il prétendait avoir beaucoup de travail, mais personne n’y croyait, pas même Lorin. C’est tout dire ! Et ça tombait vraiment mal, car l’Impératrice incompétente avait annoncé la tenue d’une grande assemblée pour discuter des derniers événements. Comment le duc allait-il faire pour s’y rendre s’il n’était même pas capable de faire un pas dans le couloir sans paniquer ?!

    Pourquoi personne d’autre ne paniquait ?!

    Si un gamin idéaliste masqué était parvenu à entrer ici, alors plein d’autres malfrats en étaient capables ! Certes, le noble avait augmenté la sécurité, mais ce n’était pas suffisant, ce n’était jamais suffisant. Il y avait forcément une taupe parmi ses soldats; comment le Cygne aurait pu pénétrer avec tant de facilité sinon, hein ? Comment aurait-il pu connaître la position exacte de son bureau pour y déposer sa foutue carte de visite ?! Mais qui était le traître ? Qui ? Était-ce l’un des archers ? Si c’était le cas, eh bien Yu-Seong faisait bien de rester cloîtré à l’intérieur; il pourrait se faire tirer dessus n’importe quand ! Et si c’était l’un de ses domestiques ?! Il ne pouvait même pas faire confiance à sa propre cuisine ! Comment était-il supposé vivre ici ?! Mais s’il sortait, qui sait ce qui arriverait à sa famille pendant son absence ? Uuuuurgh … Il devrait peut-être trouver une excuse pour ne pas aller à cette assemblée, aussi indispensable soit sa présence. Ah mais, s’il n’y allait pas, ils allaient tous en profiter pour parler dans son dos … BON SANG !

    Son épouse était passée plus tôt afin de l’encourager à sortir de son bureau, en vain. Elle lui avait quand même demandé d’essayer de se changer les idées, de s’occuper l’esprit; de se détendre, quoi. C’était plus facile à dire qu’à faire … Des cognements contre la porte le firent sursauter. Merde, un invité. Ressaisis-toi ! Aie l’air normal, sinon ils vont en profiter pour… pour… faire quelque chose ! Yu-Seong prit une grande inspiration et passa une main sur son visage comme pour placer un masque invisible. Tout va bien. Tout va bien. Tu as juste beaucoup de travail, alors tu n’as pas le temps pour sortir. Tout est sous contrôle !

    « Oui ? » répondit-il enfin. De l’autre côté de la porte, le jeune soldat posa un doigt sur ses lèvres afin de demander au mercenaire vert de garder le silence et de laisser parler. « Monseigneur, c’est Allam ! Je vous informe que Monsieur Gobelin est arrivé. » Ah ! Enfin une bonne nouvelle ! À moins que … Est-ce que le mercenaire était complice du Cygne ?… Ah, non, non, impossible; il n’avait encore jamais mis les pieds ici, alors … Yu-Seong cacha de nouveau son visage dans ses mains. Calme-toi, merde, c’est ton ami ! Ton a-m-i ! Ton frère, même ! Il ne fera rien contre toi … N’est-ce pas ? N’est-ce pas ?… C’était … C’était une opportunité pour penser à autre chose, voilà ! Une excellente occasion de se détendre ! N’était-ce pas ce que sa femme lui avait demandé de faire ?

    « Monseigneur ? » refit un Allam inquiet derrière la porte puisque son maître n’avait toujours pas répondu. Celui-ci rabaissa ses mains et employa un ton fort jovial : « C’est une excellente nouvelle, Allam ! » Le jeune homme sembla soulagé et, malin, posa sa prochaine question : « Dans quel salon voulez-vous le recevoir ? » Il espérait faire sortir le duc ainsi, or ce dernier n’était pas né de la dernière pluie. « Dans mon bureau. Demande à ce que l’on apporte le thé ici … Ah, et je veux que ce soit Youssef qui le prépare. J’aime le goût de son thé à la menthe. » C’était surtout parce qu’il ne faisait pas assez confiance aux autres, oui ! Allam retint un soupir déçu tandis que le garde silencieux n’osait même pas passer de commentaire. « Très bien Monseigneur. » Le soldat ouvrit donc les grandes portes.

    Yu-Seong se retourna, surpris de déjà voir Gobelin. De toute évidence, il ignorait que son ami accompagnait Allam depuis le début … Son étonnement se changea rapidement en large sourire ravi : « Mon ami ! Je suis heureux de te revoir dans un contexte plus… posé, disons, haha ! » Non parce que la dernière fois avec ce stupide temple et ces stupides pièges, ils n’avaient pas vraiment eu le temps de papoter. Une fois Gobelin à l’intérieur, les portes se fermèrent, le laissant seul avec le duc. La pièce était parfaitement rangée et rien ne se trouvait sur son large bureau en bois massif à part une plume et un encrier – étrange pour quelqu’un qui assurait avoir trop de travail. Presque tous les murs étaient couverts de grandes bibliothèques pleines à craquer de livres en tout genre. Quelques fauteuils confortable se trouvaient autour d’une jolie table basse, mais ce n’était rien comparé à l’imposant siège derrière le bureau utilisé par le maître des lieux.

    Ce dernier, justement, avait perdu son sourire dès que les portes s’étaient refermées. S’approchant de Gobelin, il le fixa d’un air tout aussi sérieux qu’inquiet. Ce n’était pas les vêtements, les bijoux ou la coiffure de son ami qui avaient attiré son attention – du moins pas encore. Non, c’était la blessure sur son front. Elle semblait récente. Et non seulement son cerveau partait facilement en vrille aujourd’hui, Yu-Seong considérait que ses soldats avaient été particulièrement incompétents ces derniers temps, alors … Il tira aussitôt des conclusions hâtives. « Qui a osé lever la main sur toi ? Je veux des noms ou une description. » Il était prêt à exécuter les coupables sur le champ. Ah, peut-être que ça, ça le ferait enfin sortir, haha !… Ha …
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    Inventaire : [Privé] The monster is the best friend I've ever had // PV : Yu-Seong 12cePotion +10Pvs[Privé] The monster is the best friend I've ever had // PV : Yu-Seong JuuyGâteau d'anniversaire : rend tous les pvs[Privé] The monster is the best friend I've ever had // PV : Yu-Seong 8xukCheval : DEF +4 MVT +2 ont été ajoutés dans les stats
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    Jeu 1 Fév - 15:40
    A la voix familière, Gobelin lève aussitôt le nez.

    Son visage s’éclaire d’un sourire radieux, et bien que toujours agenouillé au sol, il lève joyeusement le haut de son corps, les mains levées vers le jeune homme.

    _ C’est Gobelin, c’est Gobelin !

    Glapit la créature, apparemment ravie que le jeune soldat se souvienne de lui : l’applaudit même à deux reprises, basculant sa tête de droite à gauche, les yeux luisant. Bien sûr, qu’il reconnaît le visage du jeune Allam… Le jeune homme, durant sa dernière mission, a été convié de passer une nuit au Campement des Lanternes avant de retourner à son Duc. Si Allam avait accepté l’invitation, il avait probablement profité d’un bon bol de ragoût en très bonne compagnie : les Lanternes étaient un groupe hétéroclite, plutôt bon vivant, qui lui avaient offert nombre d’anecdotes ou même, un peu de musique. Allam fut convié à dormir sous la même tente que Lazur et le jeune Ignace avait dormi près d’eux, réfugié sous sa nouvelle cape. Elea avait essayé sa nouvelle arme sur les casseroles suspendues à la roulotte, alors qu’Odalus était resté une grande partie de la nuit à lire son livre, sous la surveillance paisible d’un Gobelin qui gravait une petite sculpture de bois.

    Kador avait été ravi de retrouver Allam : le grand blond bedonnant lui avait demandé de ses nouvelles et lui avait proposé de s’entraîner avec lui. A part Lazur, Allam n’avait pas pu recroiser d’autres visages connus.

    _ Bonjour, Allam ! Gobelin est ravi de te voir ! Ravi, que tu sois bien rentré chez toi !

    Acclame Gobelin. L’échange entre les soldats l’invite à se taire. A croire qu’ils pensent, que le bougre à leurs pieds ne mérite pas réellement de discrétion : les yeux verts, pourtant, avides, vont d’un visage à un autre. Prunelles luisantes, sous les longs cils, le mercenaire écoute avec attention. Ne laisse plus échapper aucun commentaire, si ce n’eut été les petits gazouillements qu’il a l’habitude de produire, masquant sa raison, sous cette douce folie.

    Nervosité, craintes, hésitation, Gobelin est pourtant surpris : si le Duché était alerté, les gardes auraient dû immédiatement le saisir, le fouiller, est-ce seulement dû à l’intervention d’Allam ? Et face au rappel de l’autorité d’un Duc pourtant juste mais implacable, le garde se contente d’une remarque impudente – excès de zèle, de confiance, inquiétudes ? Les paupières de Gobelin se plissent et sa tête bascule sur le côté. Le Duc, ne sort donc plus de son bureau ? Pourquoi ? Que se passe-t-il ? Est-il donc si surchargé de travail ?

    Allam s’accroupit soudain à côté de lui. Gobelin cligne des paupières, mais sourit et ses bras entourent un court instant le cou du jeune homme pour une étreinte légère, à peine appuyée, et pourtant, suffisante pour exprimer sa reconnaissance.

    _ Merci merci, ô Allam, brave, loyal, fidèle et courageux soldat ! Oh oui, une escorte, juste pour moi !!! Allons y !

    D’un bond, Gobelin se dresse. Saisit les bords de son kimono dans un rire, salue Allam en courbant l’échine, parodie des élégantes courbettes que font si bien les délicates demoiselles, déjà, ses bras entourent celui plus solide d’Allam pour marcher à ses côtés. D’une familiarité surprenante, dérangeante pour certain.es, Gobelin salue les gardes de la main, puis observe avec curiosité les murs de la bâtisse.

    _ Gobelin se sent comme une princesse !

    Rit il, dans un mouvement théâtral, levant la main à son front en fermant les yeux. Son propre jeu le fait pouffer, alors qu’il rabaisse doucement le bras.

    _ Gobelin est heureux, très heureux, que tu ailles bien, que tu aies toujours le sourire, jeune homme.

    Caquette la créature, le visage toujours éclairé d’un sourire sincère. Ses yeux reviennent étudier les pans des murs, s’intéressent à la décoration ou aux visages qu’ils peuvent croiser. S’attardent un instant, sur un biceps qui lui semble plus énorme que sa tête, dresse les prunelles, vers le visage du soldat armé. Se demande, entre lui et Ludivine, qui gagnerait le bras de fer – ce qui est sûr, c’est que l’une a plus de cheveux que l’autre.

    Le silence qui conclut les mots d’Allam, suffit pour réponse.

    Gobelin reste impassible, en apparence, mais adresse un regard à Allam du coin des paupières. Connivence, offerte d’un sourire en coin, avant qu’il n’hausse les épaules.

    _ Le Duc est très occupé, souffle-t-il simplement.

    Allam reprend la parole, Gobelin patiente – louche et sort sa langue d’entre ses lèvres comme pour se concentrer, cligne des paupières quand il entend l’exclamation enjouée. Son cœur rate un battement et Gobelin, un instant, se demande s’il a bien entendu, avant que quelques rougeurs ne montent à ses joues blafardes. Heureux, d’être si bienvenu quelque part.

    Quand les portes s’ouvrirent, Gobelin, d’ailleurs, réagit avec l’impatience d’un chiot.

    Se détachant d’Allam d’un bond, s’élance sur quelques mètres, semble se souvenir, de sa place, bascule à genoux, lève les mains dans un geste mêlant salut, supplication, prière, retenant en réalité l’envie de saisir ses mains dans les siennes.

    _ Mon ami, mon ami, mon ami !

    Gobelin piaille, jusqu’à basculer sur le dos dans un rire, étendre ses mains sur le sol pour caresser le sol.

    _ Le plancher est si doux ! Plus doux, que le plus doux de mes vêtements ! Et ta maison est si grande !

    Gobelin, cette fois, retourne à 4 pattes d’une torsion de hanches, se redresse à 4 pattes, puis debout, se tenant respectueusement à un mètre bien qu’on sente l’envie d’un contact physique. Les yeux brillants, presque coiffé, presque maquillé, avec les quelques bijoux qui bruissent à ses oreilles, le plus beau est peut-être, son sourire.

    Qui rayonne au sein de ce visage, si lugubre d’habitude.

    _ Gobelin est là, comme il l’a promis ! Il est venu, il… !

    La distance soudain réduite par le Duc lui-même, face à l’absence de son sourire, Gobelin cligne des paupières. Percevant son regard sur lui, la créature hésite à reculer d’un pas.

    Il devine son trouble, dans la tension soudaine qu’il aperçoit sur ses traits, dans son corps, Gobelin n’ose plus crier, n’ose plus parler, retient simplement son souffle. Ses yeux verts, plantés dans les siens, s’écarquillent comme pour tenter d’y déceler de la colère ou du dégoût, des choses, qu’il ne serait pas prêt d’endurer, pas maintenant, pas ici, pas seul.

    Le rappel des peurs anciennes, de cette vulnérabilité qui lui colle à la peau, le convainquent de baisser piteusement la tête, nerveusement, effleurer une de ses boucles d’oreille, il devrait probablement l’enlever, il n’aurait pas dû se maquiller, qu’est-ce que doit penser le Duc ?

    Qu’il vaut mieux probablement, être un Gobelin que ce qu’il essaie d’être, parodie de Zeng Min.

    Son cœur se serre et il entrouvre les lèvres, s’apprêtant à s’excuser, à trouver une excuse, matière à rire, sur « l’accoutrement » qu’il a enfilé, jusqu’à ce que la question lui coupe l’herbe sous le pied.

    Quelques secondes sont suffisantes avant qu’il ne reprenne le cours de ses pensées.

    _ Personne n’a levé la main sur Gobelin ! Ils ont été gentils, Allam surtout, Gobelin l’aime beaucoup !

    Face au regard insistant du Duc, Gobelin louche sur son front, lève une main pour effleurer le bleu dans une légère grimace.

    _ Ah, ça… ?

    Embêté, penaud, Gobelin baisse la tête, tire quelques mèches noires, de sa coiffure, pour les remettre devant son visage. Comme un rideau, pour cacher, tout ce qui lui fait honte, l’envie, de défaire l’attache, retrouver ce voile noir, qui l’isole du monde.

    _ … Gobelin s’est cogné. Quel maladroit, ce Gobelin.

    Il pouffe en haussant les épaules.

    _ Ne t’inquiète pas, ce n’est rien de grave, ce n’est pas même vraiment, un bobo !

    Il ne veut pas mentir, mais ne se voit pas avouer la folie qui l’a saisi. Il ne veut pas effrayer son nouvel ami. S’accroupissant à ses pieds, Gobelin fouille dans les grandes manches de son kimono.

    _ Les enfants ont bien reçu les jolis cadeaux. Ils en sont très heureux ! Ils ont confié à Gobelin, une missive à donner en main propre !

    Gobelin extirpe de sa manche, un rouleau de papier fermé d’une cordelette en tissu, qu’il offre au Duc au sein de ses paumes, les bras levés vers lui.

    _ Gobelin n’est qu’un humble serviteur.

    Si le Duc récupère le papier et l’ouvre, il découvre un grand dessin aux traits grossiers.

    On devine une forêt, un campement. Une fille blonde, aux énormes yeux bleus, armée d’un lance-pierres, abat des oiseaux gigantesques dans le ciel. Plusieurs boules grises armées de crocs entourent un garçon bâton dont la tête affiche fièrement de grandes oreilles. Quant au dernier dessin, le plus appliqué, un mage au haut chapeau se tient sur un cheval brun aux jambes faméliques, mais lance un sort de pluie qui permet d’arroser une mare plus loin.

    Plusieurs « merci » sont écrits, avec plus ou moins d’adresse et de fautes d’orthographe, ainsi que derrière l’ouvrage, trois signatures. Elea, écrit en capitale, Ignace, avec des lettres rondes, Odalus, en italique.

    _ Les enfants sont très heureux, répète Gobelin, d’une voix tendre, couvrant l’ouvrage du regard, Elea vise de mieux en mieux, elle a même réussi à chasser un écureuil. On l’a fait cuire en brochette ! Elle s’est régalée. Ignace ne veut plus enlever la cape, je dois la laver avec lui. Elle lui porte chaud, il se sent, plus fort avec elle. Et Odalus est déjà à la moitié du livre ! Il entraîne sa propre magie. Une magie d’eau, comme toi. Nous avons prévu d’aller voir, Marino.

    Explique Gobelin, basculant en position accroupie, les coudes appuyés sur ses genoux, les mains retombant entre. Observant de nouveau son ami, avec une certaine préoccupation, jusqu’à se redresser et, timidement, effleurer ses mains des siennes, prenant garde, à ne pas le griffer.

    _ Tout va bien ? Pourquoi est-ce que tu ne sors plus ?

    Il a bien vu, le vide dans son bureau. Comme si, le Duc avait eu besoin, de tout cacher, de se protéger, comme si…

    _ Tu es occupé, très occupé, je l’ai lu dans la lettre.

    Gobelin penche doucement la tête sur le côté.

    _ Ton bureau, est si vide et bien rangé.

    Sa main se lève plus haut et l’index, doucement, pointe vers le front du Duc.

    _ Alors c’est là ? Que c’est occupé ? Est-ce que tu veux, en parler ? Je suis là. Ton ami est là.

    Et il sourit, tendrement, rabaissant la main pour délicatement, saisir celles du Duc et les serrer un instant.

    Il est là.
    Zeng Min
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    The monster is the best friend I've ever had


    Le paranoïaque et le trouillard


    Allam s’éloigna des grandes portes et se permit enfin de lâcher son immense soupir. Ce n’était pas la première fois que le duc s’enfermait quelque part dans sa demeure pendant plusieurs jours. Certes, il finissait toujours par en sortir comme si de rien n’était, mais … C’était un peu démoralisant pour tout le monde. Et ce n’était pas la seule chose qui exaspérait le jeune homme ! Gobelin s’était accroché à lui telle une princesse et cela lui avait rappelé à quel point il mourrait d’envie qu’une vraie femme le touche ainsi ! Quelle vie injuste !

    Mais laissons ce pauvre soldat à son travail. Dans le bureau, l’ambiance n’était pas non plus à la fête; Yu-Seong comptait fixer Gobelin de son regard intense jusqu’à ce qu’il crache le morceau. L’invité pouffa finalement quelque chose qui n’avait rien de convainquant … Comme si l’hôte allait croire à cette explication digne d’une femme battue ! Gobelin lui mentait, évidemment qu’il lui mentait, tout le monde lui mentait, lui-même mentait tout le temps. Impossible de croire en qui que ce soit dans ce fief rempli d’enfoirés !… Sauf sa femme. Il aurait aimé qu’elle soit là. Bon sang, il avait besoin d’elle, pourquoi l’avait-il laissée partir ?! Il aurait dû la séquestrer dans cette pièce avec lui !

    Lorsque le gobelin lui tendit une missive de la part des trois orphelins, les traits du duc se détendirent légèrement. Il défit la cordelette et déroula la page avec délicatesse. Oh. C’était … Un petit sourire étira ses lèvres tandis que le voile recouvrant son visage s’amincissait un peu. Adorable. C’était adorable ! Savoir qu’il avait visé juste avec ses cadeaux réchauffait son cœur de papa; il était fier de son coup. Il imaginait parfaitement Elea chasser sans pitié des écureuils. Il ne doutait pas une seule seconde qu’Ignace était trop mignon sous sa capuche de loup. Il était impressionné par l’assiduité d’Odalus et ravi de partager la même magie que lui. Il aimerait bien revoir ces gamins … Un jour.

    « … Merci, j’apprécie beaucoup le geste, » lâcha finalement Yu-Seong qui était bien trop silencieux. D’habitude, il aurait exprimé sa joie avec au moins cinq fois plus de mots. D’habitude, son visage se serait illuminé comme un feu de joie. L’énergie qu’il avait su démontrer lorsque Gobelin avait pénétré dans la pièce s’était tout bonnement volatilisée; faut croire qu’il en avait eue juste assez pour l’accueillir … Le mal de tête léger mais constant qui le narguait depuis hier n’aidait pas vraiment. Pardon ? À quand remontait son dernier vrai repas ? Euh …

    L’Adda roula le dessin et le déposa sur la table basse pour le moment. Puis, en appercevant du coin de l’œil son ami se redresser, il se tourna vers lui… et se figea au contact des mains contre les siennes. « Tout va bien ? Pourquoi est-ce que tu ne sors plus ? » P-Pardon ? Comment Gobelin savait-il que le duc se terrait tel un ermite ? Ah, ne me dîtes pas qu’Allam avait tout balancé alors qu’il était censé garder le silence ?! Ce gamin parlait beaucoup trop ! Et si c’était lui de traître ? Avait-il au moins fouillé le gobelin ?! Oooh, il ne l’avait pas fait, n’est-ce pas ?… « Tu es occupé, très occupé, je l’ai lu dans la lettre. » Avait-il vraiment écrit cela dans sa lettre ? Il ne s’en souvenait plus … Oh, non, il ne s’en souvenait plus ! Est-ce qu’il devenait fou ou est-ce que Gobelin essayait de lui passer des bobards ?! « Ton bureau, est si vide et bien rangé. » Yu-Seong tourna la tête vers le reste de la pièce et son regard s’arrêta sur le meuble en bois dégarni. Merde ! Si le mercenaire n’était pas débarqué aussi vite, peut-être que le seigneur aurait songé à éparpiller des parchemins afin de donner l’impression qu’il était occupé !

    Le dessin des enfants lui avait fait relâcher sa garde. Il était supposé être en pleine forme et occupé, très occupé ! Gobelin n’était pas censé s’inquiéter ! Personne n’était censé s’inquiéter ! Tout était sous contrôle ! Tout était sous contrôle, car sinon, s’il n’avait pas le contrôle, il allait, il allait …

    Yu-Seong sentait qu’il était sur le point d’hyperventiler. Non, non, non, non ! Il ne pouvait pas s’effondrer ! Il ne pouvait pas parler ! Il ne pouvait pas montrer de faiblesse ! Non, non, non, non ! Ses yeux revinrent sur Gobelin et si une certaine panique était lisible derrière le brouillard épais qui recouvrait son regard habituellement si vif, elle se fit rapidement enterrer par un soudain éclat de rire. « Hahahaha ! Ah, mon ami, j’ignore ce que mes hommes ont bien pu te dire, mais ils exagèrent toujours ! Aaah, je ne peux leur en vouloir; après tout, c’est leur devoir de s’inquiéter pour ma personne ! » Un large sourire amusé collé au visage, le duc se défit gentiment de l’emprise du gobelin et préféra cacher ses mains dans son dos. Il n’avait vraiment pas envie de se faire toucher présentement … Ah, mais qu’est-ce qu’il racontait ? Ça ne le dérangeait pas ! Tout allait bien ! Très bien même ! Très très bien ! Faut faire comme si c’était le cas !

    « Sache que mon bureau est toujours bien rangé ! J’ai horreur du désordre. » C’était un maniaque, oui. Concernant l’absence de parchemins sur le meuble toutefois, monsieur n’avait aucune excuse, alors il changea de sujet. Gardant son sourire, Yu-Seong se mit à marcher autour de Gobelin afin de l’inspecter sans aucune gêne. Les bijoux ? Le seigneur avait toujours détesté cela, alors il allait se passer de commentaire. Le maquillage ? Il était assez intelligent pour comprendre qu’un type aussi moche que le mercenaire était prêt à faire n’importe quoi pour s’embellir un minimum. Puis, le duc était mal placé pour le juger; même si ce n’était pas tout à fait pareil, lui-même appliquait souvent de la crème sur son visage. D’ailleurs, le pot caché dans cette pièce lui sauvait la vie pendant cette période trouble ! Cela lui permettait de cacher ses cernes et toutes les autres marques que le manque de sommeil et de nourriture pouvaient laisser sur son visage. Sérieusement. Il dormait et mangeait à peine; il carburait uniquement à la peur – et au thé à la menthe extra fort lorsqu’il avait le courage d’en boire.

    Restait donc le kimono. Yu-Seong avait entraperçu le dessin plus tôt et maintenant qu’il pouvait l’admirer dans toute sa splendeur, son rictus s’élargit. « J’adore la broderie dans le dos ! Si tous les kimonos étaient aussi ludiques, peut-être que j’en essayerais un. » Il n’en avait jamais porté avant parce qu’il savait que cela lui irait parfaitement … Comme n’importe quoi provenant de Nuhoko. Ah mais, comment Gobelin s’était-il payé une pièce d’aussi bonne qualité ? Les Lanternes Vertes étaient-elles plus riches que prévu ? Est-ce que le duc allait lui poser la question ? Bien sûr que non ! Il ne voulait pas lui laisser un temps de parole trop long !

    Son attention se reporta sur la table basse. L’Adda récupéra le rouleau qu’il avait déposé plus tôt. « Je vais le ranger précieusement avec les autres ! » annonça-t-il d’un ton enjoué alors qu’il s’éloignait vers son immense bureau. « Ce n’est pas la première fois que des enfants me donnent de jolis dessins … Cela me fait toujours autant plaisir d’en recevoir. Certains devraient poursuivre une carrière en art ! » Il s’agenouilla et glissa le précieux papier dans un tiroir bas réservé aux dessins d’enfants. De toute évidence, sa blessure ne le faisait pas trop souffrir aujourd’hui … La douleur actuelle était plutôt psychique. Ah, mais non ! Tout allait bien ! Tout allait parfaitement bien !

    Yu-Seong se releva et revint vers son ami. On avait l’impression que le duc s’était tout d’un coup réveillé, mais l’était-il réellement ? Il avait retrouvé l’usage de la parole, mais passait constamment du coq à l’âne. Il s’était remis à bouger, mais ne s’arrêtait désormais plus. Il essayait d’avoir l’air normal, mais c’était raté.

    Sa lucidité revint quelques secondes, juste assez longtemps pour lui rappeler qu’il manquait à ses devoirs d’hôte. « Ah, mais ne reste pas planté là ! Je t’en prie, assieds-toi, » lui offrit-il en montrant d’un vague geste de la main l’un des fauteuils qui entouraient la table basse. Le duc attendit que son ami prenne place avant de lui-même s’asseoir, car sait-on jamais, hein. Ou pas ! Tout va bien ! « Le voyage a-t-il été épuisant ? As-tu faim ? J’aurais dû demander à ce que l’on nous apporte quelque chose à manger avec le thé … » Quoique cela augmenterait les risques d’empoisonnement … Ha ! Hahahaha ! Mais non ! Pourquoi on l’empoisonnerait, hein ? Hahaha ! Aucune raison ! Tout va parfaitement bien ! Tout est sous contrôle ! Il n’allait pas mourir aujourd’hui ! Pitié, faites qu’il ne meure pas aujourd’hui !… Il ne voulait pas mourir … Pas comme ça.
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    Lun 5 Fév - 17:03
    Gobelin est soulagé que le Duc n’insiste pas réellement sur sa blessure.

    Il n’a pas menti : il s’est bien cogné. Avec une pierre. Et si maladroitement, qu’il s’en est entaillé le front. Comment expliquer, ses accès de folie ? L’envie d’arracher sa peau, et savoir si dessous, il y a peut-être plus beau, plus beau que ce vilain Gobelin ? Non, il se doute bien qu’il n’y aura que de la carne et des os, mais il y a toujours cette petite voix, cette envie, de tout arracher, de repartir, à 0. Les oreilles et les dents taillées en pointes, témoignent des sévices qu’il s’est infligés. Pour se donner l’allure d’un monstre, pour se parer, d’un masque, qui lui paraissait, presque plus harmonieux que ses dents tordus, cassées par endroits, les oreilles, déformés, à l’image de son crâne, sous ses longs cheveux noirs.

    Hideux, l’étiquette tant collée à sa peau, qu’elle s’est inscrite dans sa chair, les racines, enfoncées dans son être, sans cesse pourchassé par la conviction qu’il n’est pas, pas humain, qu’il est seulement infâme. Il exècre tant ce qu’il est, qu’il joue de son physique, qu’il en rie et s’en sert d’un masque, pour s’aider à supporter le reflet qu’il voit, bien trop souvent, sur diverses surfaces. Bien qu’en réalité, Gobelin évite toujours de laisser son regard s’attarder sur ses traits : il brise l’eau et fuit les miroirs. Et quand la vision s’impose, il lui est très difficile de ne pas attaquer directement sa peau, de ses ongles effilés, de ses dents ou encore, à l’aide d’un objet. Comme si le casser, allait finir par l’arranger !

    Mais depuis qu’il a refaçonné son visage, il se sent mieux, mieux en Gobelin, qu’en créature sans nom, que simple, simple et terrible, abomination.

    Heureusement, la joie du Duc apaise le cours de ses pensées si assassines, de ces idées qui font mal, Gobelin sourit, touché par la douceur qui a gagné le regard de son ami. Mais le Duc reste pour autant discret, peu enthousiaste, ne revient pas sur le sujet des enfants… Il en est surpris et cligne d’ailleurs des paupières, bascule légèrement la tête de droite à gauche, comme un chiot qui ne comprend pas le geste qu’on lui adresse.

    Le sentant se tendre au contact, Gobelin le relâche légèrement. Ses mains sont probablement froides, sa peau est peut-être visqueuse, malgré les bains, sent-il mauvais ?

    Sa présence, le dérange-t-il, ou y-a-t-il vraiment, quelque chose de grave ?

    Chez lui, le Duc semble plus nerveux encore qu’en dehors. Gobelin a l’impression de l’avoir senti plus sincère et spontané, loin d’ici, pourtant, n’est-ce point chez lui, entouré de sa famille, de ses hommes de confiance, qu’il devrait être le plus épanoui ? Il se souvient de ce que le Duc lui a expliqué, de la trahison de ce frère… Croit-il que Gobelin va venir l’exécuter ? La créature n’a aucune arme, si ce n’eut été ses dents et ses griffes, ou son rire de crécelle.

    La peur qu’il aperçoit attire son instinct, prédateur, mais le rire qui retentit le laisse décontenancé. Voyant que le Duc préfère se dégager pour de bon, Gobelin, docilement, se recule d’un pas et courbe docilement l’échine.

    Il n’aurait pas dû le toucher.

    Le voir réfugier ses mains dans son dos, comme pour s’assurer à ce que le mercenaire n’entre plus en contact avec lui, fait de la peine à la créature qui se sent soudain, très sale, hideuse, pas à sa place, qui se demande un instant, s’il a bien agi, s’il se souvient bien, de tout ce qu’ils ont échangé. S’est il trompé ?

    Sur leur amitié.

    Comment un Duc, pourrait être ami avec un Gobelin ?

    Des tréfonds de ses viscères, s’extirpent de leurs tombes, toutes ces choses qu’il essaye d’enterrer, sans jamais réussir à s’en débarrasser. Ces choses, qui ne vivent pas, mais qui ne meurent jamais, qui plantent leurs ongles, dans sa chair, qui remontent, dans sa gorge, qui susurrent, dans sa tête. Paroles sournoises, suintantes, d’angoisse, de haine, de mépris, Gobelin sent la sueur mouiller sa nuque, ses jambes défaillent légèrement, Gobelin se sent basculer, en position accroupie, observant d’en bas le Duc, entre les longues mèches noires. D’une coiffure qu’il a déjà défait.

    Car le Duc tourne autour de lui, et Gobelin se sent incapable d’endurer le poids de son regard, cloué par la honte, d’être ce qu’il est. Loin des siens, loin de la terre et de la poussière, dans cette grande maison si belle, auprès d’un homme, si important, Gobelin ne se sent pas seulement vulnérable : mais misérable.

    Ca taillade, l’intérieur de sa gorge, Gobelin est saisi d’une angoisse qui n’a probablement pas lieu d’être, il écoute à peine les commentaires sur le dessin, quand le Duc s’éloigne, Gobelin a l’envie de fuir par la porte immense.

    Face aux réactions inhabituelles du Duc et à l’absence de réponse, Gobelin ne voyait qu’un coupable : sa personne. Qui d’autre ? Quoi d’autre ? Regrettait il de l’avoir emmené sur le cheval, regrettait il d’avoir dansé avec lui, regrettait-il ses mots ?

    A l’invitation, Gobelin le prend comme un ordre : à 4 pattes, il rejoint le fauteuil désigné par l’homme, s’hisse dessus, à dire vrai, se tient accroupi sur le siège, les genoux ramenés contre son torse. La tête reposée sur ses genoux, les paupières mi-closes, Gobelin ronge nerveusement la peau qui entoure ses longs ongles, avant de redresser la tête quand le Duc reprend la parole.

    _ Ami…

    Ce mot coasse, dans sa voix, comme une grimace que Gobelin retient ; il a mal. Mal à la gorge, cette boule qui lui serre tout le thorax, qui l’écrase, le poids, de la peur, de la honte, alors qu’il retire avec une hésitation les boucles d’oreille.

    Il les regarde au sein de ses paumes.

    Au sein des pierres vertes, il ne retrouve plus l’espoir d’être, celui qu’il rêve d’incarner. Ce n’est qu’un masque, un autre, non, tout ce qu’il est, c’est un mensonge et peut-être que le Duc, le sait, qu’il est seulement, trop poli ou gentil pour le lui dire.

    Ses mains se referment sur les pierres et Gobelin les ramène finalement contre son corps, entre son torse et ses jambes, nerveusement réfugié contre le dossier.

    _ … Est-ce que Gobelin a fait quelque chose de mal ?

    Gobelin demande, d’une voix légèrement tremblante. Ses yeux observent nerveusement les murs, puis fixent les mains du Duc.

    _ Tu n’es pas comme… d’habitude. Quelque chose ne va pas. Gobelin le sent. Ou c’est Gobelin, qui ne va pas ? Est-ce qu’il gêne ? Est-ce qu’il est…

    Vilain ? Moche ? Ridicule ? D’autres mots, se succèdent dans son esprit, mais Gobelin secoue légèrement la tête, comme pour ne pas les écouter, comme pour éviter, le tranchant de ces insultes. Gobelin bondit du fauteuil, se reçoit avec souplesse sur le sol, préfère de nouveau s’installer à même le sol, perché comme une gargouille, avec la tête qui dodeline légèrement.

    _ Gobelin a pris un bain ! Il est passé, par les grandes portes, comme l’Ami, lui a dit de le faire ! Mais peut-être qu’il ne fallait pas ? Peut-être qu’il n’aurait pas dû, pas dû venir, pas dû s’habiller comme ça, se faire, se faire…

    Gobelin sent sa voix trébucher, sur ce mot, ce mot si sacré.

    _ … Beau…

    Son expression trahit la souffrance soudaine qui vient de le saisir, c’est une vraie grimace, un gémissement plaintif.

    _ Pardon si Gobelin, a déçu, s’il dérange, s’il n’est pas, pas assez bien pour venir… Gobelin était inquiet, de venir ici, de montrer, de se montrer, ici, il sait, il sait que les autres peuvent être cruels, juger, il ne veut pas que son Ami, ait honte de lui… !

    Gobelin frotte ses paupières une nouvelle fois.

    _ Est-ce que… tu es en colère, du temple… ? Gobelin n’a pas fait exprès… Il apprendra de ses erreurs… ! Ou c’est parce qu’il s’est cogné ?... Gobelin est un peu fou, il sait qu’il ne doit pas le faire, mais des fois, il est tellement en colère contre lui…

    Il marque un silence.

    _ Le… Le voyage a été long, c’est vrai que Gobelin est fatigué…

    Il sourit, faiblement, tapote sa cerne du bout de l’index.

    _ On est… frères ! De cernes !

    Et il pouffe, dans un rire encore un peu hésitant, un éclat, de lucidité.

    S’il n’était pas Gobelin, il aurait pensé à de nombreux autres responsables de l’état du Duc. Mais les années passées à servir de bouc émissaire, faisaient de lui le coupable idéal de tous les maux. Il était considéré, comme progéniture de Nergal, par son amour pour le même genre, son apparence, sa condition, certain.es pensaient, que le tuer serait probablement l’une des meilleures manières de purger le monde de ses péchés.

    Et il peinait à croire, que l’on puisse raisonner différemment.

    Quoi que. Le Duc face aux orphelins, lui avait donné l’espoir.

    D’être traité, comme un égal.

    Et cet espoir, revient soudain éclairer son regard, à la mention de leurs cernes, son sourire, revient, plus doux, avant qu’il ne ferme un instant les paupières.

    _ … Je suis désolé, Yu-Seong. De… de m’être emporté. Je suis fatigué. Ce que nous avons vu au temple, m’a bouleversé.

    Il hausse les épaules. C’est Zeng, qui parle cette fois. La voix plus posée, plus grave, bien que plus rauque, toujours cette boule, dans la gorge, comme des mains qui enserrent sa tranchée.

    _ L’on m’a tant de fois dit que j’étais…

    Il n’arrive pas même à le dire. Se contente d’un geste de la main.

    _ … Quand j’ai vu ça, je me suis demandé : en quoi suis-je différent de ces créatures que l’on a massacrées ?

    Il entrouvre faiblement les paupières.

    _ Tu es la première personne qui m’a traité et qui m’a fait me sentir… Comme un égal. Comme une personne, un individu à part entière. Un être...

    Humain. Mais une nouvelle fois, il est incapable de prononcer ce mot. Il lui adresse une œillade.

    _ … Et je crois qu’une part de moi, redoutera toujours de voir ton regard changer sur moi. Qu’un jour, je ne sois plus, humain ou ami à tes yeux.

    Ca serait confirmer ce que toute la société lui dit, depuis qu’il est né.

    Qu’il ne vaut rien, qu’il n’est, Rien.

    _ Tu parles mais différemment de d’habitude. Ta joie éclate, puis s’éteint, tu ne tiens pas en place. J’ai vu, que tes soldats s’inquiétaient pour toi, que tu as l’air fatigué…

    Ses yeux s’abaissent.

    _ J’espère seulement que tout va bien. Et que ce n’est pas ma lettre ou ma présence qui te troublent. Si tu ne veux pas en parler, je n’insisterai pas : dans ce cas, je te suis, pour parler de tout ce que tu veux, faire, ce que tu veux ! Je veux seulement… Seulement m’assurer, que je ne suis pas le responsable… Sinon je… ne te force pas à me recevoir, je comprendrais, je… Je m’en irai ou je pourrais… Je pourrais changer ce qui te dérange ? Si tu veux que je reprenne un bain ici, que j’enlève… le maquillage ou les bijoux, que…

    Zeng laisse un silence s’éterniser.

    _ … Je suis ton ami, je veux l’être. Tu peux me dire, ce dont tu as besoin, ce que tu aimerais que je fasse, je m’adapterai et je… Ne le prendrai pas mal, je ferai de mon mieux pour que tu sois bien. C’est tout ce qui compte pour moi.

    Zeng Min
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    The monster is the best friend I've ever had


    Le paranoïaque et le trouillard


    Gobelin ouvrit la bouche, demanda s’il avait fait quelque chose de mal. Yu-Seong se figea, s’étrangla à son tour. « … Pardon ? » Comment ça, "pas comme d’habitude" ? Comment le mercenaire pourrait le savoir ?! Ils se connaissaient à peine ! Non, mais, franchement, le duc agissait EXACTEMENT comme d’habitude ! Aucune raison de s’inquiéter ou de poser ce genre de question ! Enfin, pour quelqu’un qui prétendait aller bien, il tressaillit malgré lui lorsque le gobelin sauta au sol; l’Adda avait bien cru que c’était plutôt sur lui que l’autre allait bondir ! De quoi frôler la crise cardiaque …

    Yu-Seong avait tout bonnement cessé de respirer. Les paroles de son invité étaient entendues, elles entraient bien dans son cerveau, or celui-ci ne les analysait pas correctement. Ce qu’il comprenait, c’est que c’étaient les plaintes d’un homme cherchant à justifier sa prochaine action qui consistera à le poignarder en plein cœur ! Merde, merde, merde ! Tout ça parce que le duc avait été incapable de garder un masque cohérent ! Il pensait avoir été convaincant pourtant … À moins que Gobelin lisait dans ses pensées et pouvait donc deviner tous ses mensonges. C’était possible. C’était aussi très problématique. Peut-être que Yu-Seong devrait frapper en premier; l’une de ses mains, subtile, commençait déjà à glisser vers sa dague cachée.

    Bien que Gobelin parlait beaucoup, il ne s’approchait pas. Le mercenaire ne le saura probablement jamais, mais ce fut ce qui lui sauva la vie ce jour-là; son noble ami n'aurait pas hésité à le poignarder sous le coup de la panique. S’il l’aurait regretté ? Bien sûr que oui !

    Heureusement pour tout le monde, le gobelin retrouva un semblant de lucidité tout comme le duc qui se détendit un peu en réaction au calme ayant gagné son ami. Il s’était remis à respirer, aussi, ce qui aéra suffisamment son cerveau pour lui permettre de mieux saisir ce que l’autre lui disait. Ah … Ah, une seconde … Gobelin se sentait réellement mal. Tout compte fait, il n’agissait pas vraiment comme un type planifiant un assassinat … Ha … Hahaha … Bon sang … Yu-Seong détourna le regard, un peu honteux de sa réaction disproportionnée. Lorsque son ami mentionna une nouvelle fois son comportement anormal, il crut que son cœur allait exploser dans sa poitrine tellement que celui-ci battait fort. Abandonnant l’idée de poignarder son invité, il posa plutôt son coude contre l’accoudoir du fauteuil, cachant ses yeux fatigués sous sa main, n’osant regarder rien ni personne.

    Était-il en train de devenir fou ? Cette idée était plus terrifiante que n’importe quel attentat à sa vie.

    Déjà, comment avait-il pu croire que Gobelin était capable de lire dans les pensées ?! C’était ridicule. En plus, s’il avait réellement possédé cette faculté, il n’aurait pas posé toutes ces questions puisqu’il en connaîtrait déjà les réponses. Le duc préféra mettre cette crainte insensée sur le compte de la fatigue et de son mal de tête qui n’allait pas en s’arrangeant …

    « … »

    De quoi avait-il l’air, à garder le silence et à se cacher ? Sa mâchoire serrée, contrairement à ses yeux, était visible et trahissait toute la tension dans son corps. Il devait absolument se calmer, car il n’était pas le seul à souffrir dans cette pièce … Il réalisait enfin qu’il avait détruit la confiance de Gobelin sans le vouloir. Oh, ce n’était pas la première fois qu’il écrasait les espoirs et les rêves de quelqu’un; sauf que d’habitude, c’était planifié et il y prenait un certain plaisir. Cette fois, il n’avait pas fait exprès et cela n’avait rien d’amusant.

    Gobelin était son ami. Gobelin s’inquiétait pour lui. Gobelin ne voulait pas le blesser. Alors, après un silence qui semblait s’éterniser, Yu-Seong parla enfin d’une voix basse et grave :

    « … Gobelin, peu importe ce nom que tu portes, tu n’es pas un monstre. Un monstre ne m’aurait jamais empêché d’exécuter une gamine innocente. » Emilie. Inutile de s’attarder sur le sujet. Ils savaient tous les deux comment cela se serait terminé sans les supplications d’Odalus et l’intervention de Gobelin. Ah, et l’autre type, l’employé temporaire, se serait fait tuer aussi. Le duc s’en serait moqué, contrairement à la mort de l’adolescente qui lui aurait peut-être fait ressentir quelques remords …

    « Je ne suis pas non plus fâché à cause des… pièges. Certes, je l’étais un peu sur le coup, mais j’avais surtout peur que tu te blesses. » Car semblerait-il que ce ne serait pas la première fois, si Yu-Seong avait bien saisi le sous-entendu … Quoiqu’il saisissait beaucoup trop de sous-entendus qui n’avaient pas lieu d’être dernièrement. Un soupir. Pourquoi avait-il tant de difficulté à trouver les mots justes, lui qui était pourtant un excellent orateur ? Était-ce à cause de la fatigue ? Était-ce à cause de toutes ces petites voix anxieuses dans sa tête ? Le duc essayait très fort de les faire taire; il devait se concentrer sur son ami dont les sentiments avaient été blessés. Il devait rectifier le tir, il devait corriger son erreur, car sinon, Gobelin le détestera et voudra se venger et… Ugh, voilà, c’était reparti ! Un gros soupir.

    « Ce que j’essaye de dire, c’est que ce n’est pas toi le problème, c’est moi … Ah, mince, cela sonne comme une dispute conjugale, » remarqua-t-il avec un sourire amusé. Un vrai, un spontané. Le noble abaissa sa main et dévoila son regard qui avait retrouvé un peu de son éclat malgré l’épuisement évident. Accotant sa joue contre son poing, il tenta de s’expliquer : « J’ai simplement… » …beaucoup de travail ? Ses yeux glissèrent vers son bureau vide. Zut, il ne pouvait pas dire ça ! Les mensonges ne semblaient guère fonctionner sur Gobelin, ou plutôt, Yu-Seong n’était pas en état de mentir de façon convaincante. Mais il fallait bien jeter un os à ce mercenaire, car même s’il prétendait le contraire, il ne comptait sûrement pas lâcher l’affaire; on ne pouvait pas lui faire conf… AH, SILENCE !

    Le grand Adda se leva du fauteuil… pour aller s’agenouiller sur le sol devant Gobelin, le dos bien droit. Pour l’accompagner. Pour lui montrer qu’ils étaient encore, en quelque sorte, égaux. Le duc ne semblait pas super tranquille, mais en même temps, il avait l’air déterminé à communiquer sans paniquer. « J’admets que ce n’est pas la grande forme en ce moment, » avoua-t-il finalement – et c’était bien tout ce qu’il comptait dévoiler à ce sujet. « C’est pour cette raison que ta présence est si importante, Gobelin. Je suis heureux de te revoir. Sincèrement. » Avec un sourire en coin, il ajouta : « Crois-moi, si tu me dérangeais tant que cela, je t’aurais déjà jeté dehors. » À quel point cette affirmation était rassurante, ça, on l’ignore … Au moins, la voix de Yu-Seong était plus posée et son regard, plus concentré. « À l’heure actuelle, tu ne me donnes aucune raison de te congédier – et encore moins de cesser d’être ton ami. » Oublions le fait qu’il était passé à deux doigts de le poignarder. « Cependant, il y a bien quelque chose que tu pourrais faire pour moi … » Son expression retrouva ses traits taquins. « Je souhaite que tu te détendes et sois toi-même en ma présence. Je t’apprécie comme tu es, tu sais. » Détends-toi, sois toi-même, blablabla … Que des conseils que le duc n’était pas foutu de suivre lui-même ! "Fais ce que je dis, pas ce que je fais", n’est-ce pas ?

    Il leva lentement une main hésitante. Il aimerait bien la poser sur un genou ou même une main de Gobelin afin de le rassurer; un geste qui aurait été facile et naturel en temps normal. Sauf que Yu-Seong n’était pas tout à fait dans son état normal justement, alors il changea d’avis et préféra toucher le plancher avec. « … Ma foi, tu as raison, il est vraiment doux ce tapis. Je n’y avais jamais prêté attention. » Probablement parce qu’il ne s’amusait pas à se coucher par terre d’habitude … Ah. Le duc réalisa qu’il faisait encore de l’évitement. Allez, concentre-toi, il faut prouver à Gobelin que tu es sincère dans tes paroles, car sinon, sinon … L’Adda se releva – un peu péniblement mais ça allait encore. « Toujours est-il qu’un duc et son ami méritent meilleurs sièges. Allez, debout ! »

    Et il tendit ses deux mains afin de l’aider à se relever, un air se voulant charmant collé au visage. Si le petit homme vert acceptait son aide, il sentira peut-être toute la tension dans les muscles de son ami qui, pourtant, parviendra à garder ses mains dans les siennes pendant quelques secondes supplémentaires avant de les ramener de nouveau contre lui. Le besoin d’être en plein contrôle de son corps était tout simplement trop fort; il ne pouvait pas bouger librement si Gobelin le tenait, et ça, c’était un peu anxiogène quand même … Toutefois, cela ne l’empêchera pas de refaire comme si tout allait bien ! Un duc – et conseiller – ne pouvait montrer autant de faiblesse ! Quand bien même mourrait-il d’envie de se mettre en boule dans un coin et ne plus jamais bouger, si quelqu’un avait besoin de support, il devait lui en donner et cacher son propre mal-être. C’était ça, être dirigeant. Et présentement, la personne qui avait besoin de soutien moral était Gobelin … En tant qu’ami et qu’homme ne désirant pas se faire trahir, Yu-Seong ne pouvait le laisser dans l’embarras !

    « Mais dis-moi, es-tu certain qu’Elea ne vous causera pas trop d’ennuis avec ce lance-pierre ? C’est quand même une arme parfaitement fonctionnelle que je lui ai donnée, » pouffa-t-il un peu en imaginant la petite blonde bombarder les adultes avec une pluie de projectiles. « Prions pour que les écureuils la contentent ! » Le généreux aristocrate offrait une ouverture afin d’aborder un sujet plus léger pour commencer, le temps que les deux amis retrouvent leur calme. Ils pourront discuter de choses plus sérieuses une fois le thé servi … Ah, merde, le thé, c’est vrai ! Ça aussi c’était angoissant …
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    Ven 16 Fév - 7:54
    S’il avait su, Gobelin, que la mort était si proche – aurait il reculé ?

    Probablement pas. La créature avait la fâcheuse manie à toujours se jeter dans la gueule du loup. Sa seule existence, comme une insulte aux yeux de la Déesse et ses fidèles, combien de fois avait-on donc tenté de le tuer ? Bien trop, pour compter sur ses doigts de mains et de pieds. Le Duc, en aurait-il été surpris de l’apprendre ? Lui-même était sans cesse la cible d’assassinats, il pouvait comprendre.

    Mais Gobelin n’a jamais vraiment su ce qu’il avait fait, pour déranger les autres. Son physique, ses manies, ses rires, sa différence, le fait qu’il n’ait rien, qu’il ne soit rien, suffisait pour pardonner le mal qu’on lui faisait. Certains considéraient même que sa mort aurait été un acte de loyauté envers la Déesse, une action contre une progéniture de la Calamité. Bouc émissaire, d’une Humanité prédatrice qui a besoin toujours d’un peu de sang pour se rassasier.

    Gobelin se considère chanceux de vivre aujourd’hui, de voir qu’on apprécie être en sa compagnie : et il sait que la chance finit toujours par tourner, qu’un moment ou à un autre, le Duc s’impatientera, s’exaspérera, le détestera, qu’il ne pourra pas assumer leur amitié loin de son domaine. C’est un secret, pour préserver sa dignité. Face aux autres autorités, que serait-il prêt à faire ? Se demande parfois la créature. Le présenterait-il comme un frère ? L’idée même l’amuse, il n’y croit pas un instant, de toute façon, il n’en demanderait pas autant.

    Les mâchoires serrées du Duc sont un détail qui n’échappe pas aux yeux si attentifs du Gobelin. Déjà au sol, il ne peut pas se soumettre davantage, à part peut-être plaquer son ventre à terre, offrir sa gorge ou son ventre comme le font les Bêtes, si c’est que le Duc attend, il s’y pliera. Ses épaules s’affaissent davantage. Ses yeux ne quittent plus son visage, alors que ses lèvres se referment, en attente d’une réponse.

    Lorsque le regard du Duc se détourne, son cœur fait un bond. Gobelin retient un rire. Il s’attend à ce qu’il donne l’ordre de le jeter dehors ou de le bastonner, dans l’esprit de Gobelin, cette réaction est plus logique, plus habituelle, correspond davantage à ce qu’il a l’habitude de vivre. Alors pourquoi en rire ? Parce qu’il préfère ça, que fondre en larmes, que s’effondrer, parce qu’il faut bien trouver un peu de joie, là où il peut en gratter.

    D’ailleurs, voilà que le Duc ne veut plus même le regarder !

    Le coude appuyé contre l’accoudoir, les yeux cachés sous sa main, probablement consterné, Gobelin parle trop, Gobelin bouge trop, Gobelin est trop vilain, Gobelin est trop, tout court, se répète-t-il alors que ses babines commencent à s’étirer dans un sourire, l’une de ses mains gratte son crâne, les ongles effleurent la plaie à son front, l’envie, d’y enfoncer ses doigts.

    Il ne sait pas vraiment ce qu’il a envie de faire, se faire mal, comme pour expier ses péchés, comme pour demander pardon, comme pour faire couler le sang, que tant attendent de se repaître.

    La voix de son ami interrompt le cours de ces pensées si sombres. Elles continuent, en fond, comme toujours, fleuve qui l’emporte parfois mais qu’il vient un instant de quitter, trempé, par ces eaux glacées. Son corps tremble légèrement, ses pensées lui semblent, gelées, figées, les premiers mots du Duc effleurent, puis percent violemment la glace.

    Entendre qu’il n’est pas, monstre, c’est comme un pieu en plein cœur, dans le cœur du Gobelin. Ca fait mal, car la créature se demande ce qu’elle est, si elle n’est pas une de ces abominations qu’on chasse, qu’on déteste, qu’on rejette. S’il est vraiment humain, pourquoi devrait il endurer tout ça ? S’il est comme les autres, pourquoi a-t-on le droit de le traiter comme ça ?

    Alors que s’il est bien, monstre, il suffirait d’une potion, d’un sort, de maquillage et d’artéfacts, de malice et de mensonges, pour qu’il ait l’air humain, pour que les autres changent autour de lui !

    Mais alors que la vague de détresse s’abat, Zeng se contente de laisser l’eau venir à ses pieds, d’un regard, la rappeler à sa place, loin de sa présence. Il se tient au-dessus de ces eaux froides, se contente d’écouter, sourire au fond de son être, de voir que l’homme ne le voit pas comme les autres, qu’il voit, au travers du masque. Qu’il a assez d’intelligence, pour se douter que la société n’a pas toujours raison, que ce que l’on veut faire croire, peut être remis en question.

    Que les personnes différentes, n’en sont pas pour autant inférieures.

    Peur, qu’il se blesse… ?

    Lui ?

    Etonné, Gobelin a les yeux écarquillés. La main sur son front retombe doucement à ses côtés, sans gratter davantage sa plaie : pourquoi ? Ne veut il pas arracher, cette chair qui recouvre son âme, s’inquiète-t-il, de le voir saigner ? A-t-il peur qu’il souffre, que la plaie s’infecte, qu’il ne devienne que plus vilain encore ?

    _ Pourquoi tu avais peur… que je me blesse… ?

    Il demande.

    La voix légèrement atone, comme émergeant d’une certaine torpeur, l’esprit dissocié, entre Zeng et Gobelin, pourtant, ils ont parlé d’une même voix, ils veulent entendre la raison. Comme un semblant d’union, peut-être car le Duc est le premier, à voir les 2 facettes comme un seul être.

    _ D’habitude, on préfère voir le sang du Gobelin couler. Tribut à payer, pour chaque jour de vie gagné. Tu ne le vois pas comme monstre, mais beaucoup, beaucoup, le considèrent comme tel, et quand Gobelin se voit, il a du mal à ne pas se dire qu’ils ont raison…

    Petit rire, ébranle ses épaules, sourire étire les lèvres, la tête dodeline en haussant les épaules.

    _ Tu es différent d’eux, toi aussi. C’est peut être pour ça, qu’on se sent si proches l’un de l’autre.

    Le sourire amusé du Duc apaise la créature, qui, sagement, reprend un peu vigueur. Cette fois, il parvient à retenir un sursaut craintif quand le Duc se lève (bien que son corps ait probablement tressailli de manière bien involontaire), jusqu’à voir le Duc le rejoindre sur le tapis.

    Les lèvres entrouvertes, Gobelin, inquiet, écoute religieusement.

    _ Il n’y a point, dispute, seulement discussion ! Pour se comprendre, l’un et l’autre, accorder, nos violons.

    Roucoule-t-il, joyeusement.

    Les mots du Duc, font partie probablement des plus beaux qui ont été offerts à cet être.

    Petit, petit Gobelin, se sent important, se sent humain, se sent presque capable de lui dire, appelle moi Zeng Min, ne m’appelle plus, Gobelin. Ne veut plus, de cette identité qui l’étouffe, sans pour autant réussir à délaisser cette part de lui, déchiré entre deux, sans comprendre, que ce sont les deux qui sont voulus.

    Que les deux peuvent coexister, peuvent vivre, et n’être qu’une seule entité.

    _ Merci beaucoup…

    L’eau monte, monte, monte jusqu’à ses yeux verts, est-ce qu’il est en train de se noyer ? Non, au contraire, le fleuve se vide ; en quelques larmes, que Gobelin essuie grossièrement du dos de ses doigts. Ces eaux seront moins profondes, la prochaine fois.

    _ Tu es, un grand homme. Tes yeux voient, ce que les autres veulent ignorer, ils acceptent de se poser, sur Gobelin, de réellement le regarder. Merci de m’avoir expliqué, comment tu te sens. C’est important ! Tu es… Tu es un vrai ami, et si Gobelin prend trop de place, n’hésite pas à le lui dire ! Lui, est très heureux d’être ici avec toi, de voir la très jolie maison aux hauts murs, les tapis tout doux et les grands fauteuils, de te voir, retrouver le sourire. Ca arrive, d’être mal, de ne pas être bien, Gobelin fera tout ce qu’il peut pour t’aider ! Veux-tu, un spectacle, des chatouilles, faire un concours de grimaces ?

    Propose Gobelin avec enthousiasme. Si le Duc a hésité à le toucher, lui-même s’est penché en avant, appuyé sur ses mains, le regarde d’en bas, toujours assis sur son séant. Louche sur son grand nez, tire la langue en penchant la tête sur le côté, lève finalement deux doigts pour retrousser son nez.

    _ Un lance-crottes de nez !

    Et voilà que le Gobelin éclate de rire, ravi de sa bêtise, se redresse légèrement en retrouvant ses yeux luisants.

    _ Est-ce qu’un Duc sait faire des grimaces ? Quelle est la plus vilaine que tu sais faire ? Celle de Gobelin fait si peur, qu’il hésite à la faire ! Puis il ne veut pas rester coincé. Tu imagines ?! Déjà qu’il n’est pas beau ! Alors s’il reste, avec ses yeux renversés et sa bouche tordue, alors là, plus personne ne voudra lui parler !

    Et ça l’amuse comme un gosse, probablement car Gobelin s’amuse et se satisfait d’un rien.

    Lorsqu’il voit le Duc toucher le tapis, Gobelin hoche vigoureusement la tête et, d’un élan, s’étale de tout son long. Ventre contre le sol, le nez dans le doux tissu, à y glisser ses mains dans de petits gloussements et gazouillements.

    _ Tout, tout doux ! Tu y fais la sieste parfois ? Ca doit être agréable d’y dormir ! Plus que sur le fauteuil. Le tien est vraiment grand, d’ailleurs ! Tu ne te sens pas tout petit dedans ?

    Le voir se lever, à l’ordre, son corps a déjà obéi, s’apprêtant à se dresser seul, il cligne des yeux à la vue des mains qui s’offrent… et les saisit dans un grand sourire. Ses longues mains, aux doigts griffus et osseux, enveloppent très tendrement celles du Duc, pour y exercer une douce pression. Il sent, ses muscles tendus…

    _ Tu voudras un massage de Gobelin ? Tu as utilisé son baume ailleurs, est-ce qu’il t’a fait du bien ? C’est de l’arnica, Gobelin va en ramasser dans les montagnes !

    Il ricane et commence légèrement à flâner dans le bureau, retrouvant une certaine liberté de mouvements – enfin, flâner. Les mains dans le dos, Gobelin sautille de part et d’autre, va du bureau à la porte, observe curieusement les étales, revient vers le Duc de son pas bondissant, les lèvres éclairées d’une mimique mêlant joie et malice.

    _ Oh, Gobelin et Lazur doivent la surveiller… Elle est redoutable, avec son arme ! Il ne faut pas qu’elle blesse, les Lanternes ou ses petits camarades, Gobelin le lui a déjà confisqué deux fois… Mais elle apprend, bien, fait attention, et saura probablement se défendre avec cette arme de prédilection. Elle gagne en précision, commence à apprendre, la patience et à frapper, au bon moment… Cela prendra encore quelques temps, mais Gobelin ne s’inquiète pas. Ignace est ravi de son manteau ! Il commence à bien mieux s’exprimer, il se sent plus confiant, avec sa capuche sur sa tête… Il en a fait, couverture et doudou. Gobelin doit le laver avec, ou Ignace s’inquiète ! Il s’exprime de mieux en mieux, Gobelin commence à lui apprendre à lire. Et Odalus est ravi de son livre, c’est son bien le plus précieux ! Il l’a déjà lu deux fois, mais le lit une troisième, il a pour marque-page, une feuille séchée. Il prend des notes sur un petit carnet et entraîne lui-même ses facultés ! Il devait rencontrer le guerrier aux jambes coupées, je l’ai déposé chez lui avec Lazur, avant de venir te retrouver. Tu aurais dû voir, voir leur fierté…

    Sourit rêveusement Gobelin, avant de soudain, fouiller dans la poche de son kimono.

    _ Oh, oh, autre petit cadeau, que Gobelin a oublié ! Veux-tu, l’ouvrir ? Non, Gobelin ouvre ! Il est trop impatient !

    Gobelin sort de sa poche une boîte en bois, de la taille de sa main. Et à dire vrai, ne laisse pas vraiment le temps au Duc de répondre : lui-même ouvre et sort fièrement un petit cadre, qu’il dresse au-dessus de sa tête.

    _ La scène ! De la bataille contre le Dragon Rampant !

    Clame-t-il.

    Une petite plaque de bois a été soigneusement gravée : l’on reconnaît l’arbre, le prunier, le fleuve où s’extirpe une créature sinueuse… Elea, sous la forme d’une guerrière armée d’une dague et d’un arc, fait face au monstre, appuyée par un Ignace entouré de quelques loups. Le Duc est reconnaissable, se tenant droit et fier, derrière le groupe de combattants, semble diriger l’opération alors qu’Odalus, sur une monture cabrée, lance un sort d’eau sur le monstre…

    Gobelin aime travailler le bois, sculptures et gravures, passe-temps où il gagne de plus en plus d’aisance, malgré la persistante maladresse de certains dessins. Gobelin, pas peu fier, laisse au Duc le loisir de l’observer, puis va de lui-même déposer le cadre sur le bureau de son ami.

    _ Tada ! Une toute première décoration ! Un peu de bazar dans ce bureau si bien rangé !

    D’un rire, lève les bras au ciel, tourne sur lui-même, court jusqu’à son fauteuil dans un cri de joie, se jette en travers… Un accoudoir sur le torse, un autre soutenant ses hanches, bras et jambes pendant dans le vide, Gobelin pousse un grognement satisfait.

    _ C’est agréable aussi comme ça !

    Il bascule sur le côté (ce qui n’est pas très pratique), commence à remettre une boucle d’oreille, celle de l’oreille qui n’est pas écrasée contre le mobilier.

    _ C’est le Temple ou l’Assemblée qui te mettent mal ? Tu as été invité ? Gobelin oui ! Comme témoin, du temple et de ce qui s’y est déroulé. Voudras-tu, qu’on y aille ensemble ? Gobelin pourra t’accompagner ! On pourra, revoir Elea, Odalus et Ignace, Allam, Ryan, Lorin, Kirsten ! Comment vont-ils ? Le jeune Lorin, n’est pas trop dépassé, d’être jeune papa ?

    Pouffe Gobelin, se renversant sur le dos, pour enfiler sa boucle d’oreille restante, profitant de sa position pour balancer ses pieds.

    _ Est-ce qu’on visitera la jolie maison du Duc ? Les jardins !
    Zeng Min
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    The monster is the best friend I've ever had


    Le paranoïaque et le trouillard


    Lorsque Gobelin lui avait demandé pourquoi il craignait de le voir blessé, Yu-Seong avait platement répondu : « … Parce que nous sommes amis ? » N’était-ce pas évident ? Bon, d’accord, le duc n’était lui-même pas certain de connaître tous les rouages de ce que l’on appelle "amitié" : dans sa longue vie, il n’avait pas eu beaucoup de vrais amis. À ses yeux, une amitié, c’était une sorte d’alliance; avoir un ami ou un allié blessé n’était pas souhaitable, sauf si cela pouvait servir ses propres intérêts d’une façon ou d’une autre.

    Lorsque Gobelin avait versé quelques larmes, le sourire de Yu-Seong s’était adouci. Puis, ce même sourire s’était élargi lorsque le petit homme avait fait son pitre. Au moins, il y en avait un des deux qui s’amusait follement dans cette pièce beaucoup trop grande … « Désolé de te décevoir, mais je ne connais aucune grimace. Je doute que mes parents auraient apprécié. » Entre un père aussi sévère qu’absent et une mère aussi dépressive que dépassée … Ouais, non, le fils avait toujours eu intérêt à se tenir à carreau.

    Enfin, les deux amis s’étaient relevés, et le gobelin s’était tout de suite enquis de son état. Hm, ce n’était pas bon. Le duc devait absolument avoir l’air normal afin que l’autre cesse de poser des questions. « Je n’accepte que les massages de ma femme, » prévint-il en ricanant. On ne précisera pas quels types de massage exactement. « Le baume est plutôt efficace. Je te remercie encore pour ce cadeau fort utile. » Évitons d’ajouter que cela faisait plusieurs jours qu’il ne s’occupait pas de sa blessure, trop occupé à paniquer tout seul dans son bureau.

    Il surveilla l'exploration de l'autre tout en écoutant ce qu'il avait à dire sur non seulement Elea, mais aussi les deux autres orphelins. Était-il étonné d’apprendre que la fillette leur avait donné du fil à retordre ? Nullement. Le papa se sentit un peu responsable, or Gobelin ne semblait guère lui en tenir rigueur, alors il balaya ses regrets de son esprit. Mais, vraiment, Yu-Seong était fier de son coup concernant Ignace. Il espérait pouvoir converser avec lui plus longtemps la prochaine fois ! Quoiqu’il y avait un léger problème … Les enfants, ça grandit vite. « Si un jour la cape d’Ignace devient trop petite pour lui, cela me ferait plaisir de lui en commander une nouvelle à sa taille, » proposa le noble. Même s’il faudra bien que le petit garçon apprenne à avoir confiance en lui avec ou sans costume de loup.

    Quant à Odalus … Ah, ça devait être un petit génie. Quel dommage qu’il soit né dans la mauvaise famille … Avec le bon encadrement et une éducation privée, ce garçon pourrait accomplir de grandes choses ! Mais ça, c’était peut-être juste l’ambition du duc qui projetait sur Odalus. « Et j’espère que Lazur et Odalus apprécient les longues histoires, car Marino parle autant que Rayan, hahaha ! » Ouais, ils risquaient d’y passer la nuit … Surtout que le seigneur avait eu la décence de prévenir l’ancien soldat qu’un enfant aux jambes paralysées risquait de lui rendre visite, alors forcément, le guerrier avait dû préparer tous ses meilleurs récits.

    Le duc s’apprêtait à retrouver l’un des "petits" fauteuils, mais c’était sans compter Gobelin qui était plein de surprises… littéralement. Pendant une fraction de seconde, Yu-Seong crut que c’était une dague que l’autre allait sortir; une crainte si brève qu’elle ne parut même pas sur son visage fatigué. À la place, son regard s’illumina en voyant le cadre et un large sourire un peu idiot étira même ses lèvres. « Mais, Gobelin, c’est magnifique ! » s’exclama-t-il. « J’imagine que les enfants l’ont vu ? Ah, j’aurais adoré voir leurs sourires ! » "Magnifique" était peut-être un peu exagéré, mais dans tous les cas, le duc semblait ravi du cadeau. En fait, il était surtout surpris par le talent du mercenaire; après avoir vu le dessin dans sa lettre, il avait cru que ce type ne possédait aucune fibre artistique. « As-tu pensé à vendre tes œuvres ? » Évidemment, un politicien pensait tout de suite au profit, mais ce n’était pas comme si son idée était stupide ! Gobelin n’était pas riche, alors tous les moyens étaient bons pour gagner un peu d’argent … Non ?

    Yu-Seong l’observa d’un œil amusé poser le cadre sur le bureau nu. Uh. Première décoration. Ce n’était pas faux. Mais l’aristocrate était là pour travailler (ou paranoïer), pas se divertir; moins il y avait de distractions dans la pièce, mieux c’était … D’ailleurs, cette partie de la maison n’avait pas changé depuis son enfance. Son père l’avait utilisée ainsi et il l’utilisait ainsi. Si Sun désirait la décorer lorsque ce sera son tour, bah qu’il le fasse ! Ce ne serait plus le problème de son papa qui sera décédé à ce moment-là.

    Gobelin rejoignit son fauteuil en sautant dessus. L’Adda ne put s’empêcher de grimacer en voyant sa position, imaginant l’état de sa blessure s’il tentait de "s’asseoir" de la même façon. « Agréable ? Laisse-moi en douter ! » gémit-il en prenant place dans le siège en face. Malgré l’image déplaisante dans son esprit, le duc avait fini par se détendre; il ne réagissait plus aussi nerveusement et était même capable d’avoir de vraies exclamations de joie !

    Mais ça, c’était avant que Gobelin ne mentionne l’assemblée. La gorge du duc se serra en se rappelant qu’il allait être obligé de sortir.

    Bien que son visage était fermé le temps que l’autre termine d’exprimer sa pensée, Yu-Seong se remit à sourire afin de cacher son malaise. « J’aurais adoré que l’on fasse route ensemble, or malgré mon statut de témoin, je suis surtout convié en tant que membre du Conseil. Mes collègues et moi-même allons très certainement discuter de certains détails jusqu’à la toute dernière minute, alors je ne vais pas pouvoir t’accompagner malheureusement. » Dommage puisque voyager avec Gobelin aurait été beaucoup plus amusant.

    Même si à l’heure actuelle, le mot "voyage" effrayait plus le noble qu’autre chose.

    Et de toute façon, ce n’était pas comme si Gobelin allait avoir le courage de se pointer à une table ronde pleine d’aristocrates.

    « Quant à Lorin … Je crois qu’il a pris confiance. Affronter Elea a dû être une expérience forte enrichissante, » se moqua-t-il gentiment. Yu-Seong aurait préféré que la discussion se poursuive sur ce sujet, mais …

    « Est-ce qu’on visitera la jolie maison du Duc ? Les jardins ! »



    Merde.

    Dire que le duc s’était enfin calmé … Comment quelques phrases mal choisies pouvaient le mettre si mal ?! Le sourire figé sur les lèvres, son regard se tourna vers les portes closes. Merde. Merde. Merde. Trouve une excuse ! Trouve un mensonge ! Vite ! Il va se douter de quelque chose ! Oh, mais non, mais non ! Gobelin va forcément croire que son ami ne voulait pas se promener avec lui parce qu’il avait honte ! Mais il n’avait pas honte ! Ce n’était pas la honte ! C’était la peur ! Mais il ne pouvait pas lui dire qu’il avait peur ! Mais il ne pouvait pas lui faire croire qu’il avait honte !

    Cela faisait déjà plusieurs bonnes secondes que le grand homme fixait les portes, immobile comme une statue. Puis, quelqu’un cogna, ce qui le fit sursauter. Bon sang ! « Monseigneur, le thé est prêt ! » annonça une jeune voix. Oh, non, non, non, il n’en voulait pas. « Ah, Youssef ! Tu peux entrer ! » se réveilla Yu-Seong d’un seul coup, retrouvant une soudaine joie de vivre. Ou plutôt, il avait enfilé son masque à la vitesse de l’éclair. Les portes s’ouvrirent pour laisser entrer un jeune garçon et son chariot. Avec sa peau bronzée, ses cheveux sombres frisés, ses yeux verts curieux et ses joues enfantines, Youssef devait tourner autour des 14 ans. Le garçon, d’ailleurs, semblait très surpris de voir un drôle de bonhomme couché sur l’un des fauteuils. Allam l’avait prévenu, mais quand même, ça faisait un petit choc …

    Allam, justement, avait accompagné l’adolescent. Restant dans le couloir, il essayait de croiser subtilement le regard du mercenaire, comme pour lui demander en silence si tout allait bien … En fait, il voulait surtout savoir si son seigneur allait bien, mais il ne pouvait pas vraiment poser la question à voix haute, vous comprenez.

    Sous la surveillance attentive du duc, Youssef déposa les tasses richement décorées sur la petite table et versa le thé à la menthe. Il déposa ensuite la théière – également bien décorée – avant de saisir un présentoir en argent; celui-ci contenait des petits desserts pour accompagner le thé. Il le déposa aussi sur la petite table.

    … Une minute. Yu-Seong n’avait jamais précisé qu’il voulait de la bouffe avec son breuvage. C’était suspect. Évidemment, il ne pouvait pas savoir que c’était une idée d’Allam qui espérait juste motiver son maître à manger quelque chose … « Merci, Youssef. Tu peux disposer, » le congédia-t-il avec un sourire paternel. Le garçon s’inclina devant son duc et en fit de même pour l’invité bizarre avant de ressortir avec son chariot vide.







    Nope. Il n’allait ni boire ce thé, ni manger ces petites douceurs. Il ne pouvait pas deviner si c’était le thé ou la tasse qui était empoisonné. Il ne pouvait pas non plus deviner si tous les desserts étaient compromis ou seulement quelques uns. C’était triste à dire, mais on allait devoir sacrifier Gobelin ! Rien de personnel. Toujours aussi bizarrement joyeux, le duc se releva. « Commence sans moi, mon ami. Je n’ai pas très faim pour l’instant. » Fuyant tranquillement cette table de la mort, Yu-Seong marcha jusqu’à son bureau. Il regarda le cadre un instant avant de contourner le meuble pour se stationner derrière l’immense siège. Accotant ses bras croisés sur le dos de la chaise, un rictus déchira son visage.

    « Tu m’as demandé si je me sentais petit là-dedans … J’avoue qu’au tout début, c’était le cas. » Son regard se baissa presque tendrement sur son trône. « Savais-tu que l’ancien duc – mon père – est mort ici même ? Derrière ce bureau, assis sur cette chaise. Je peux comprendre; elle est tellement confortable ! » Il éclata de rire. Sûrement pas la réaction à laquelle on s’attend lorsqu’un type parle de la mort de son parent … Déjà qu’à l’époque, il avait dû faire semblant d’être triste pour ne pas passer pour un sale ingrat opportuniste. « Oh, certains ont bien essayé de me convaincre d’au moins changer de siège, mais j’ai toujours refusé. Les gens peuvent se montrer si superstitieux !… Ah, mais je t’interdis d’essayer cette chaise. Si quelqu’un d’autre que moi tente de s’y asseoir, qui sait ce qui arrivera ? Peut-être que son fantôme possédera le malheureux ! »

    Autre éclat de rire. Yu-Seong racontait de nouveau n’importe quoi, mais bon, pourquoi il s’en empêcherait, hein ? Si Gobelin avait goûté le thé ou les sucreries, alors il allait mourir d’une minute à l’autre. Le duc pouvait bien dire ce qu’il voulait en attendant ! Non mais quelle bande de cons ! Croyaient-ils sérieusement qu’il allait tomber dans le panneau et accepter leur cadeau empoisonné juste parce qu’il avait un invité ?! La taupe était donc soit Allam, soit Youssef, soit un cuisinier. Quelle poisse … Mais en même temps, il était soulagé; la liste des suspects était enfin réduite ! Peut-être devrait-il juste tous les tuer pour avoir la conscience tranquille. Des soldats ? Il en avait plein ! De jeunes domestiques à sa botte ? Aussi ! Les cuisiniers étaient plus problématiques, mais bon, il trouvera bien des remplaçants … Peut-être que Gobelin avait quelques contacts dans le domaine ? Le duc devrait lui demander alors qu’il était encore temps ! « Connais-tu de bon cuisiniers dans le coin ? » Une question soudaine qui n’avait de sens pour personne sauf lui-même.
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    _ Il n’est jamais trop tard pour apprendre !

    Répond Gobelin. Son visage déchiré d’un rictus qui va d’une oreille à une autre, ses gros yeux verts roulant dans les orbites dans un ricanement d’hyène. Il a tout, d’un esprit facétieux : feu follet, qui entraîne les âmes bien loin des chemins tout tracés. Loin, de cette société et de cette étiquette si fermées. Car lui a déjà savouré le bonheur, de la liberté. Quand exister suffit à commettre un pêché, alors pourquoi se priver de tout ce qui offense, tout ce qui dérange ? Il n’est pas à cela près !

    Ses grimaces et ses malices restent en réalité bien inoffensives, malgré l’horreur ou le mépris qu’elles suscitent. Jusqu’à présent, personne n’en a été blessé, volontairement tout du moins, Gobelin préfère rire que pleurer, faire naître des sourires, qu’assombrir. Créer, que détruire.  

    _ Le baume soulage, les articulations qui font mal, les muscles trop raides, Gobelin en applique souvent sur sa carcasse…

    Pouffe-t-il à son tour, toujours vautré en travers du fauteuil. Les deux accoudoirs soutiennent son torse et ses reins, soulageant un peu son dos en le contraignant à une posture inhabituelle… Creusé plutôt que bombé. Les bras branlants, ses longues mains laissent les ongles acérés reposer finalement sur le parquet, alors qu’il agite ses pieds.

    _ Merci, Yu-Seong ! Gobelin veillera à sa cape et si elle devient trop petite, il enverra un courrier et un joli dessin ! Gobelin a beaucoup apprécié le tien ! Très beau, très doux, l’on te reconnaît bien…

    Ricane la créature, joignant les mains sous sa tête.

    _ Lazur préfère écouter que parler, quant à Odalus, il le voit déjà comme un modèle… Comme toi ! Il parle souvent de toi. De ce sort d’eau que tu as lancé. Il espère un jour, devenir peut-être un soldat, mais hésite à se construire une tour où étudier tous les ouvrages au monde, pour le citer…

    Pouffe Gobelin. Les rêves d’enfant, lui font plaisir à entendre. Voir qu’il existe encore un peu d’innocence, au fond de ces petits corps malmenés, par la cruauté humaine. Ils espèrent un avenir meilleur, mieux, y croient, s’en pensent, capables et là peut-être est-ce le plus grand miracle que la Déesse a su offrir.

    _ Les enfants ont vu, oui !

    A sa proposition, Gobelin hésite, puis lève un index et se gratte l’oreille dans une petite moue dubitative.

    _ Gobelin y a pensé… Mais a fini par abandonner l’idée. Ces œuvres, personne n’en veut. Et puis, elles sont uniques, Gobelin n’en fait qu’à ses ami.es, qu’à certaines occasions ! Son esprit fertile donne naissance à tant d’idées mais rares sont celles qui parviennent à s’imprégner, assez pour qu’il parvienne à la concrétiser. Ces œuvres, comme tu les appelles, sont un souvenir de moments passés et d’émotions partagées, elles sont, personnelles. Lorsque Gobelin pense à les vendre, il a l’impression de perdre voire de voler… Perdre, ce qu’il a créé et voler, ce qui revient aux autres. Cette gravure, Gobelin ne la voyait pas ailleurs que sur ton bureau. As-tu toujours, d’ailleurs, la petite tête en bois de Gobelin ? Celle qu’il t’a donnée, le jour de leur rencontre. Envoie-la par courrier, si tu as besoin de lui et que tu ne souhaites pas, écrire les raisons. Gobelin viendra.

    Assure-t-il paisiblement. La créature semble avoir trouvé une position qui le soulage, en tous cas, il reste étalé de part et d’autre du fauteuil en produisant de petits gazouillis. Le Gobelin produit toujours ces petits sons de bouche, joue avec sa voix, mélodie désarticulée, pourtant presque agréable à écouter, signe de sérénité.

    _ Ca tire le dos de Gobelin ! C’est agréable !

    Insiste malicieusement la créature.

    _ Mais ne va point, te blesser, Gobelin n’a pas envie que la douce et belle épouse vienne tirer ses oreilles déjà trop pointues !

    Rit Gobelin, il roucoule presque en effleurant le sol de ses ongles acérés.

    _ Oh je vois… Courage, pour ce long voyage, avec une compagnie probablement bien moins amusante, que celle de Gobelin ! Nous aurions joué de la musique, chanté, et peut-être que Gobelin aurait eu le courage de donner une carotte à la jolie, gentille jument du Duc…

    Un silence, Gobelin, cette fois, ne réagit pourtant pas. Il entend les bruits qui s’approchent, mais ne s’en alertent pas, se contente de lever les prunelles quand on toque à la porte. Quand les portes s’ouvrent, à la mention de nourriture, voilà que Gobelin a réagi avec sa vivacité habituelle.

    Un battement de paupières a suffi pour que le Gobelin soit accroupi, perché en équilibre sur le fauteuil. Et un autre, pour qu’il soit déjà près du chariot, observant tout ce qu’il s’y trouvait avec une curiosité presque envahissante. L’onomatopée qui franchit ses lèvres, mêle la surprise et l’excitation, il applaudit des mains à 2 ou 3 reprises, surprend le regard d’Allam et lui offre un sourire plein de ses dents aiguisées.

    Son attention aussitôt attirée par le service dont Youssef se charge. D’un bond, Gobelin est accroupi près de la table. Les ongles plantées dans le bois, le nez à hauteur de sa surface, à écarquiller les yeux à la vue des petits desserts, à écouter avec ravissement l’eau qui coule dans la tasse…

    _ Oh, oh, oooooooooooh !!!

    Couine-t-il avec excitation, sautillant presque sur place.

    _ Comme c’est beau ! Comme ça sent bon ! Et quel service ! Quelle élégance ! Quelle maîtrise ! Aucune goutte, sur la tasse ou sur la table, pas même qui coule, le long de la théière, infusé à la perfection et toutes ces gourmandises, seulement pour nous deux ! Merci Youssef, merci Ami, Gobelin a si hâte d’y goûter !

    A peine l’accord du Duc donné, Gobelin, sans la moindre délicatesse, empoigne une vraie poignée de gâteau qu’il fourre entre ses babines dans un « nom ! » peu gracieux. La bouche pleine, mastiquant avec joie, il porte ensuite les mains à ses joues dans un gémissement de plaisir.

    _ Ch’est trop bon !

    Une nouvelle poignée, aussi vite engouffrée, puis le thé qu’il prend au sein de ses paumes. Savoure la chaleur, qui irradie jusqu’à sa peau, entrouvre les lèvres, laisse pendre sa langue. Comme un animal, il laisse l’extrémité pointue effleurer la surface, s’y immerger légèrement, remonter vivement à cause de la chaleur… Recommencer à deux reprises, jusqu’à s’habituer, puis plus franchement, y mettre son nez pour en boire une gorgée dans un soupir soulagé.

    Toujours accroupi près de la table basse, il veut voir si, avec ses dents, il parvient à saisir un gâteau : approchant sa bouche de l’étale, coince un sablé entre ses quenottes, l’extirpe avec délicatesse, puis l’avale. Il a déjà mangé la plupart des douceurs qui leur ont été préparées. Le voyage l’a affamé. Et il faut dire que tout ce qu’il mange ici, ça a un goût extraordinaire, bien différent de ce qu’il mange dans les auberges (ou ce qu’il trouve par terre).

    Si Sun est gourmand, l’appétit du Gobelin est bien différent. On y sent, une nervosité, un empressement, comme la peur, que tout lui soit soudainement retiré. Ou celle de manquer. Se pourléchant les lèvres pour en récolter les miettes, la voix de Yu-Seong lui fait relever la tête. Son sourire, ses mots… Dégagent quelque chose. D’effrayant.

    Gobelin, surpris, sent la chair de poule recouvrir ses bras. Descendre le long de son dos. Ses paupières battent à une seule reprise, puis cillent à peine, sans plus sourire, il fixe simplement son ami, sa tasse toujours entre ses doigts.

    Tendresse, entoure un récit, de mort, rire, d’une perte, pourtant terrible.

    La mort d’un père.

    S’assoir, dans ce fauteuil qui a recueilli son cadavre, en rire, et le rire, est une arme que Gobelin ne connaît que trop bien. Mais de quoi, le Duc se protège t il ? De la peine ? Ou d’autre chose ? Sa tête se penche doucement sur le côté. Lui, qui n’a pas eu de parents, ne sait pas vraiment ce qu’on ressent, quand on perd l’un d’eux.

    Son regard s’éteint, un instant.

    Il y avait bien ma-mie. Ma-mie, était-ce comme une maman ?

    Ses genoux dressés jusqu’à ses oreilles, recourbé comme à son habitude, sa tasse entre ses longues mains et son séant par terre, Gobelin laisse un silence prendre ses aises.

    _ Gobelin a peur des fantômes. Même s’il sait qu’ils n’existent pas. Les fantômes, dans les regards des gens, ou qui hantent les esprits, les fantômes, qui sont toujours un peu là, bien qu’ils ne soient plus présents.

    Son regard se fixe sur le fauteuil un instant.

    Et si le fantôme possédait le malheureux, que dirait, ce mort ?

    Ses yeux reviennent sur le Duc.

    _ … Es-tu heureux qu’il soit mort ?

    Il demande, en toute innocence.

    _ Gobelin n’a connu, ni maman, ni papa. Maman, il doit bien en avoir une, maman est partie, après l’avoir déposé dans la mare. Peut-être a-t-elle espéré le noyer là.

    Il murmure, la voix atone, le regard mort.

    _ Gobelin avait ma-mie, heureusement. Une vieille femme, la sorcière, qu’on l’appelait. Mains rugueuses, mauvaise haleine, yeux aveugles, pourtant, elle savait donner la fessée, faire des bisous qui collent, c’est elle et les villageois, qui l’ont appelé Gobelin. Ca a fait bizarre, quand elle est morte. Le monde semblait soudain très grand, pour un petit Gobelin. Ce fauteuil dans lequel, Gobelin n’a de toute façon, pas à s’assoir, alors il va ailleurs.

    Il hausse les épaules.

    _ Pourquoi ? Souhaites tu manger dehors avec Gobelin ?

    Sourit finalement la créature, avec une certaine malice.

    _ Il y a de bonnes auberge, au Duché d’Adda !

    Gobelin reprend un biscuit.

    _ Mais rien n’est aussi bon que ceux là ! Miam !

    Il en jette un, entre ses lèvres.

    _ Tu ne t’entendais pas bien, avec tes parents ? Ont-ils fait du mal ?  

    Il pense souvent à ce frère qui a été prêt à assassiner le Duc… Question, de pouvoir, d’ambition, jalousie, envie, tant de choses qu’il n’a jamais connues, pas au sein de sa fratrie. Les parents, ont-ils participé, au cours des évènements ?  

    Zeng Min
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    Ven 1 Mar - 3:34

     


    The monster is the best friend I've ever had


    Le paranoïaque et le trouillard


    Si les fantômes existaient bel et bien, alors le duc était le type le plus hanté de ce fief. Hanté par le fantôme de sa mère qui a si souffert. Hanté par le fantôme de son frère qui l’a tant détesté. Hanté par le fantôme de son père qui était plus présent mort que vivant. Hanté par les fantômes de tous ceux qu’il avait tués pour de bonnes et de moins bonnes raisons. Hanté par toutes ses peurs réelles et imaginaires.

    Pourtant, pour un homme entouré par la mort, Yu-Seong souriait de toutes ses dents. Il avait dû se retenir pour que ce sourire ne s’élargisse pas davantage lorsque son ami lui demanda si le décès de son père l’avait rendu heureux, bien que les commissures de ses lèvres avaient frémi. Puis, Gobelin mentionna cette "mère" qui eut l’ignoble courage d’abandonner son propre bébé et de sa… mamie ? Le regard du noble se fit plus doux. « Je suis bien heureux que cette dame t’ait recueilli, car sinon, nous ne nous serions jamais rencontrés toi et moi. »

    Et il n’y aurait eu personne pour goûter cette collation empoisonnée à sa place. Sérieusement. Le gobelin avait déjà presque tout gobé. Il ne se nourrissait jamais ou quoi ?! Bah, quelle importante … C’était son dernier repas de toute façon. Si Gobelin ne s’était pas encore effondré après cette énorme quantité de poison ingurgitée, c’était probablement parce que c’était un poison lent. Ou son système immunitaire était incroyable, mais peu importe; cela ne faisait que retarder l’inévitable.

    Lorsque le mercenaire proposa l’idée de manger à l’extérieur suite à la question du duc, ce dernier se tendit un peu, puis se relaxa de nouveau en réalisant que son compagnon n’avait pas réellement envie de sortir. « Tu as raison. Nous sommes bien ici. » Comme pour montrer qu’il ne comptait pas bouger de cette pièce, Yu-Seong tira son trône et y prit place. Oui, oui, là où il y a déjà eu un cadavre, blablabla … Coudes sur le bureau, mains croisées et menton contre ses doigts, un pouffement lui échappa en réponse à l’interrogation de Gobelin. Pouffement qui se transforma en éclat de rire presque hystérique. « S’ils ont fait quelque chose de mal ?… S’ils ont fait quelque chose de mal ?! Hahahahaha ! » Il semblait trouver cela très drôle au moins … Essuyant vite fait une larme hilare, l’Adda se cala dans sa chaise, un rictus toujours collé sur le visage.

    « Eh bien, pour commencer … Si je suis effectivement un enfant illégitime, alors ma mère a fait quelque chose de très, très mal, » railla-t-il. « Elle aurait pu me détester. Elle aurait dû. Après tout, ma simple existence a détruit sa vie ! Pourtant … Elle m’a aimé, et à défaut d’avoir eu la force de me protéger, elle était toujours présente pour me consoler. » Son regard s’accrocha sur le présentoir de desserts déjà presque vide. Quel appétit mortel. « … J’aime ma mère. Je ne suis pas fâché contre elle, » affirma-t-il avec presque autant de tendresse qu’il en avait eu pour sa chaise. En même temps, s’il avait détesté sa maman, il n’aurait pas donné son prénom à sa deuxième fille … Ça aurait été une décision très tordue.

    Ses yeux toujours rivés sur ce qui restait des petites douceurs, Yu-Seong changea de sujet un instant : « … N’as-tu pas mal au ventre après avoir dévoré tout cela aussi rapidement ? » Il avait posé cette question sur le ton de la plaisanterie, mais en réalité, il se demandait surtout si le poison avait commencé à faire effet. Hmm … Abaissant une main, le grand noble accota une joue contre son autre poing encore dressé. « … Quant à mon père … » Un bref ricanement sortit de ses lèvres. « Je n’ai jamais compris cet homme et ses décisions. Quelle personne saine d’esprit garderait un potentiel bâtard comme héritier ? J’imagine que je ressemblais tellement à sa défunte femme qu’il n’osait pas me jeter, hahaha ! Savais-tu que je suis le portrait tout craché de ma mère ? Si on oublie la barbe bien sûr; elle ne portait pas la moustache, je te rassure ! Hahahaha ! »

    Le duc rigolait encore. Il racontait tout cela de façon si détachée, comme si c’était l’histoire d’un autre … Cependant, la véritable bizarrerie était qu’il racontait sa vie tout court. Jamais il ne vidait son sac ainsi d’habitude, or il était convaincu que Gobelin allait au mieux mourir dans quelques heures, au pire dans quelques minutes. Qu’est-ce que cela changeait s’il lui parlait de son enfance de merde ? Ce n’était pas comme si le petit homme vert allait avoir le loisir de répéter ceci à qui que ce soit ! Et puis, puisque le mercenaire servait de sacrifice pour coincer ceux tentant d’empoisonner l’Adda, il méritait bien une petite récompense, c’est-à-dire satisfaire sa curiosité pour le temps qui lui restait à vivre.

    Toujours le gros sourire comme s’il lui racontait une longue blague, Yu-Seong reprit : « Je ne voyais presque jamais mon père. Toujours dans son bureau, toujours le nez dans un livre … Il lui arrivait de sortir parfois, or ce n’était que pour effectuer des voyages diplomatiques. Il m’amenait avec lui… et nous passions tout le trajet en silence. Ridicule, n’est-ce pas ? Hahaha !… » Il soupira exagérément. « Je me dis qu’au moins, il savait que j’existais … Je ne peux guère en dire autant pour mon frère. Je crois que mon père avait oublié qu’il avait un deuxième fils. » Pauvre Kamil … Pas étonnant que la haine l’ait dévoré; il avait eu toutes les raisons du monde de sombrer. Yu-Seong aurait réagi pareil à sa place, à la différence que lui n’aurait pas raté la tentative d’assassinat. C’est ce qui faisait la différence entre un simple fils de duc et un héritier.

    « … Sais-tu quelle sensation procure une pointe de lance enfoncée dans le ventre ? Crois-moi, ton estomac est tout petit après, hahahaha ! » Encore un éclat de rire douteux. Décidément … Le duc pointa le peu de nourriture qui restait sur la petite table d’un vague geste de la main. « Je vois bien que tu es assoiffé et affamé, alors ne te gêne pas pour tout manger. Je te laisse même mon thé ! » Woah, quelle générosité … Son but n’était pas vraiment de tuer son ami; Yu-Seong cherchait à découvrir quoi exactement sur ce chariot avait été compromis. S’il pouvait trouver des preuves concrètes, alors on allait enfin cesser de le traiter comme un fou ! Ah, quel soulagement n’empêche … Cela faisait plusieurs jours que le parano ne s’était pas senti aussi bien ! Quelle chance que Gobelin se soit pointer ! Hahaha ! Il allait donner l’excuse parfaite au noble pour exécuter ces sales traîtres ! Certes, il pourrait leur trancher la tête sans donner de raison précise; il était le seigneur de ces terres après tout. Cependant, cela risquerait d’effrayer les autres soldats et domestiques… et de le faire passer pour un taré qui commettait des meurtres selon son humeur (ce qui, parfois, n’était pas si loin de la réalité).

    Radieux comme son fils Sun, le papa prit le cadre dans ses mains et l’observa sous tous les angles, cherchant des petits détails qu’il n’avait pas encore remarqués. « Et ces bonnes auberges que tu mentionnais … Les cuisiniers seraient-ils intéressés par un emploi mieux rémunéré ? » précisa-t-il sa question de tout à l’heure puisque Gobelin avait répondu à côté … … … Ce nain vert était vachement résistant. Ah ! Merde ! Était-il immunisé au poison ?! Cela n’étonnerait même pas le duc, or il ne pouvait pas lui poser directement la question; cela reviendrait à avouer qu’il lui offrait de la bouffe mortelle. Ce ne serait pas très bon pour leur amitié … Et puis, pas certain que les potentielles justifications du duc feraient du sens. « J’imagine que tu n’as pas souvent l’occasion de déguster de tels mets. Quel est le truc le plus bizarre et dangereux que tu as osé avaler ? » Dis ça en le regardant avec un air amusé et complice … Voilà, parfait ! Tu ne risques rien ! Ce n’est qu’une petite question farfelue entre amis ! Tout va bien !…

    … Même si n’importe qui de lucide remarquerait qu’absolument rien n’était normal dans les agissements du duc. Quel malade alternerait entre parler de ses parents de merde, de son expérience de mort imminente, de sa recherche de nouveaux cuistots et de ses questionnements sur la nourriture exotique ?! Et en rigolant tout le long en plus ! D’accord, il avait toujours eu un humour douteux, mais il y avait des limites … Si c’était sa façon de divertir ses invités, alors cela expliquait pourquoi presque personne n’osait lui rendre visite ! Aucun rapport avec le fait qu’il risquait de les exécuter au moindre regard de travers bien sûr. Il n’était pas comme ça voyons.
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    Zeng Min
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    Mer 6 Mar - 17:53
    Gobelin hoche la tête, faible sourire sur les lèvres.

    Il pense à Ma-mie parfois. A ses mains rèches qui ont étiré ses oreilles, qui cherchaient la chair sur ses joues, qui frottaient vigoureusement sa tignasse. Sa mauvaise haleine, mais ses lèvres qui se posaient sur les plaies, son souffle chaud sur les doigts gelés. Il l'aimait cette vieille femme. Et il se sentait parfois terriblement ingrat d'avoir critiqué ses manières brusques, de ressentir parfois du dégoût, à certains souvenirs. Etait-elle, sa famille ? Ce qui était sûr, c'est que, sans elle, Gobelin n'aurait pas survécu - et ne serait pas, Gobelin. C'est elle qui lui avait donné ce nom, à moins que ce ne soit le village d'à côté ? Surnom affectueux ou méprisant, peut-être un peu des deux, son prénom, c'est lui qui se l'était donné. Le récit d'un guerrier vanté pour sa bonté et sa beauté, entendu de la bouche d'un conteur, avait donné naissance au personnage de Zeng Min.

    L'éclat de rire de son ami le surprend. Lui fait même écarquiller les yeux. Instinctivement, sa tête est rentrée dans ses épaules, comme par crainte qu'il ne se saisisse de quelque chose pour lui balancer au visage… Des réactions qui ne l'auraient pas même vraiment étonné, combien de fois a-t-il été chassé à coups de balai ? Le fait qu'ils soient amis, ne le sauve pas des maltraitances. Et s'il s'avait que le Duc l'utilisait comme goûteur, cela n'aurait fait que confirmer ce qu'il savait déjà. Que sa misérable existence, ne valait pas grand-chose, et ce, aux yeux mêmes de celleux qui l'estiment.

    Il y a dans ce rictus, une menace qui lui donne la chair de poule. Ce qu'il montre, est si dissonant de la réalité. Comme une fracture. La brisure d'un masque. La lumière, qui vient de s'éteindre : c'est dans l'intimité, que le Duc dévoile peut-être son vrai visage. La plaie, a pourri, souillée de pus, elle suinte. Ses mots, son ton, ses manières, sont d'une ambiguïté douce-amère. Le rictus qui étire ses lèvres, est la grimace d'une bête blessée, haine et souffrance palpable, rage et rancoeur, tristesse et désolation. Malgré les années, cette balafre n'a pas cicatrisé, au contraire, elle s'est infectée. Les émotions, non plus atténuées ou apaisées, se sont agglomérées, substrat sucré et aigre, d'une affection souillée, de tristesse et de haine.

    Gobelin écoute en silence, sans rien laisser paraître ; ses mains jouant avec quelques miettes, qu'il récolte du bout de l'index, pour les poser une à une sur sa longue langue, comme pour faire durer le moment. Après s'être empiffré, voilà qu'il prend le tempsde soigneusement déguster, le croustillant et le fondant, laisser les parfums imprégner ses papilles.

    _ Mal ? Oh, non, non… De toute façon, si Gobelin a mangé trop vite, ça ressortira !

    Ricane la créature. Combien de fois, sa faim l'a poussé à trop charger son estomac ? Peu habitué aux apports importants en nourriture, il suffisait de quelques bouchées pour se repaître… Et d'une de trop, pour vomir ! C'en est ridicule, car à peine vidé, voilà que la faim le reprend ! Durant sa jeunesse et ses folles années, combien de fois a-t-il ainsi gaspillé les repas si durement volés ?

    _ Tu as dû… te sentir seul.

    Constate Gobelin, les yeux levés et unis à ceux du Duc. Son rire, ne le trompe pas, ne l'effraie pas. N'est-il pas, bouffon ? Le rire, pour masquer sa peine, pour dissimuler, sa haine. Sa rancoeur, son envie, la rage, le profond sentiment, d'injustice. Il reconnaît bien là, la distorsion d'un esprit. D'un corps, qui agit loin de ce que le coeur ressent, de sentiments trompeurs, pour cacher l'infamie. Dissimuler ses blessures, les masquer, pour se donner l'impression, d'être fort, Gobelin soudain, comprend.

    Sa main qui caresse le bois, plante une griffe dans l'imperfection du bois. Sourire, sans joie, sur ses babines, sa tête bascule vers l'arrière dans un rictus qui s'étire.

    _ J'imagine. La souffrance, de l'enfant. Abandonné par une mère, qui l'a peut-être aimé, mais pas assez, pour le protéger. D'un père, absent, et pourtant, si exigeant, le poids d'un nom, qui écrase le sentiment, d'identité. Sans amour, pour s'épanouir, pas assez de place, pour grandir, quelle légitimité, pour ce bâtard, murmure-t-on dans les couloirs.

    Sa tête bascule d'un côté.

    _ Silence d'une mère, est-elle penaude ? Que dit-elle, dans son silence, lorsqu'elle laisse faire, le Père et les rumeurs, lorsqu'il y a, cette distance ? Et le père, qui n'est pas là pour son fils, mais qui sait, l'utiliser, le prendre quand il a besoin d'être accompagné, sans pour autant, s'intéresser à lui, sans pour autant, l'aider. Laisser les insultes et les doutes, s'installer, s'enraciner, et c'est dans cette terre, que l'enfant a été planté. Que devient l'âme ? Nourrie, par la lâcheté, l'abandon, par l'ambiguïté, les silences, les non-dits ? Les rancoeurs, la jalousie, d'un frère qui se sont accrues, qui l'ont souillé, jusqu'à le pousser, à tenter de tuer, celui qui partage son sang, le seul qui aurait pu, le comprendre.

    Murmure songeusement Gobelin.

    _ Que devient, l'enfant ?

    Ses yeux toujours plantés dans ceux de son ami, Gobelin perd lentement son sourire. Son regard, s'éteint.

    _ Comment se voit, l'enfant ? Et comment voit il, les autres, le Monde ?... Cette histoire ancrée, au plus profond de son être, sans que les années ne parviennent à l'effacer.

    Il marque un silence, avant de se lever. D'un pas lent, s'approche du Duc et s'accroupit près de lui, à côté du fauteuil.

    _ Ce que tu as vécu, est difficile. Il y a beaucoup, de solitude, beaucoup, de trahison. Personne sur qui compter, à part soi-même. Combler le vide, par tout ce que l'on peut prendre, effacer la souffrance, derrière un rire, masquer, les peurs et les faiblesses, les blessures et les envies, par peur d'être pris, pour cible. Si le Monde s'écroule, s'il n'y a pas ! Figure, Modèle, Repère ! Alors, à qui se fier, à part soi-même ? Contrôler, diriger, maîtriser, pour se rassurer.

    Murmure-t-il. Sous les paupières, les yeux sont à présent, luisants. Délicatement, sa main se lève et se dépose sur un genou du Duc, y adressant une douce pression.

    _ Gobelin comprend.

    Sa main le relâche, la créature se rétracte avec souplesse, à 4 pattes, rejoint la table pour y saisir la tasse du Duc et en faire tourner le contenu. Puis il se lève et finalement s'installe correctement sur son fauteuil, croisant les jambes avec élégance dans un soupir. Zeng observe songeusement les couvertures des livres.

    _ Je comprends.

    Combien même, fonctionne-t-il différemment.

    La remarque sur les cuisiniers fait pouffer, voire franchement ricaner le Gobelin, qui reprend alors une expression bien plus bestiale. Les babines retroussées sur ses dents aiguisées, les jambes finalement ramenées, la créature bascule en arrière. Les épaules appuyées sur un accoudoir, les jambes suspendues de l'autre, la tasse sur son ventre, un bras caressant le plancher, Gobelin bascule langoureusement la tête vers le Duc. Ses longs cheveux noirs ruissellent le long de son visage, entre deux mèches, ses yeux verts, mi-clos, dévoilent les paupières teintes de mauve.

    _ Probablement… Gobelin ne connaît pas tous, tous les cuisiniers. N'es-tu point satisfait, de ceux d'ici ? Tout est très bon !

    Ses yeux se ferment. La question du Duc laisse place à un très long silence, Gobelin finit par rouvrir les yeux. Lui adresse une oeillade, dans un rictus carnassier, il répond.

    _ Ah… C'est dur de choisir ! Il y en a eu beaucoup ! Serpents de Mori, eau croupie, algues étranges, animaux gelés dans le Domaine, scorpions du Royaume…

    Un geste évasif de la main.

    _ Des baies flamboyantes des Terres de Babel, mousse et lichen, poissons aux couleurs vives…

    Il roule des yeux, bascule la tête en arrière.

    _ La chair d'un cadavre, oublié au bord d'une route, un jour d'hiver.
    Zeng Min
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    Sam 9 Mar - 21:15

     


    The monster is the best friend I've ever had


    Le paranoïaque et le trouillard


    Les paroles compatissantes de Gobelin glissaient sur le duc. Ce dernier ne se sentait pas concerné – du moins pour l’instant. Pourquoi se soucierait-il de la pitié d’un type qui allait mourir dans les prochaines heures ? Il pouvait bien penser ce qu’il voulait de l’histoire de Yu-Seong. Il pouvait bien le prendre pour une victime s’il le voulait ! Cela ne changeait strictement rien. Le mercenaire n’aura pas le temps de répéter ceci à qui que ce soit; ses jugements, il les apportera avec lui dans sa tombe … En supposant qu’il aura une sépulture. M’fin, son noble ami allait y veiller. C’était bien la moindre des choses ! Le grand homme s’était donc contenté de suivre le plus petit du regard, gardant son sourire un peu déconnecté.

    Concernant les cuisiniers, le duc lâcha une réponse évasive : « Un changement de personnel, cela arrive … » Il redéposa ensuite le cadre afin de se concentrer pleinement sur son invité. Comment celui-ci faisait-il pour se coucher n’importe comment ? Cette position était-elle si confortable ? Même sans prendre en compte sa blessure, le plus vieux en doutait. Ah, mais on s’en fiche ! Si Yu-Seong avait posé cette question, c’était pour juger si oui ou non ce gobelin était résistant au poison.

    « … »

    Ah. Un cadavre. Carrément. Le duc sembla quelque peu décontenancé. À quel point fallait-il être désespéré pour s’abaisser au cannibalisme ? Il était assez intelligent pour comprendre que le mercenaire n’avait probablement pas eu le choix, mais quand même … Que penserait la Déesse de cet acte ? En tout cas, ce serait une façon originale de se débarrasser d’un corps … Ah, pourquoi pensait-il à cela en premier ?!

    « … Tu sais … La prochaine fois, n’attends pas que tes réserves de nourriture soient épuisées. Contacte-moi. Cela me ferait plaisir d’envoyer de l’argent ou des vivres aux Lanternes Vertes. » Une proposition sincère, mais qui passait dans le beurre puisque Gobelin allait crever bientôt.

    … Ou pas. Tous les trucs louches qu’il lui avait listés … N’importe qui tomberait malade comme un chien, mais Gobelin avait survécu. Il avait survécu. Oh merde. Ce n’était pas un petit poison ridicule qui allait l’achever ! Oh non, oh non, oh non … On ignorait donc si le thé et tout le reste avaient été empoisonnés. Ce qui signifiait également que Youssef, Allam et les cuisiniers étaient peut-être innocents.

    On ne savait plus qui était le coupable.

    Retour à la case départ.

    Non, c’était pire que ça. Yu-Seong avait raconté sa vie en croyant que son ami allait mourir. Mais il n’allait pas mourir. Merde, merde, merde ! Les paroles de Gobelin revinrent le frapper de plein fouet alors que son visage blêmissait à vue d’œil. De quoi avait-il l’air à présent ?! D’une misérable victime ?! D’un faiblard ?! D’un gamin qui pleurnichait parce que ses parents étaient absents ?! D’un menteur qui se cachait derrière un masque jovial ?! Non, cela n’allait pas. Il devait préserver son image de duc sympathique et intouchable. Son passé ne l'affectait pas. Il allait bien ! Parfaitement bien !

    Mais il avait vraiment besoin de prendre de l’air. Le noble se leva – un peu précipité – et s’approcha de la fenêtre ouverte. Respire, respire, tout va bien, tout est sous contr- AH ! LES ARCHERS ! Il ferma brusquement les volets. Ouf, ce n’était pas passé loin ! Dire qu’il avait oublié cette menace potentielle ! Hahaha … Ha. Il faisait trop noir tout d’un coup. Il rouvrit l’un des volets. Ah, non. Mauvais angle. Il le referma et entrouvrit l’autre. C’était mieux. La lumière du soleil pénétrait suffisamment dans la pièce et les archers ne devraient pas pouvoir l’atteindre sauf s’il se plaçait au mauvais endroit. Super ! Un problème de réglé ! Qu’est-ce que je vous disais, hein ? Tout est sous contrôle ! Maintenant, il restait juste à convaincre Gobelin que son ami n’avait absolument aucun problème et qu’il était très heureux de sa vie ! Yu-Seong se décolla de la fenêtre et refit face à la pièce – et au gobelin par la même occasion. Dos contre le mur et bras croisés, il lui offrit à nouveau un large sourire.

    « Tu sais, Gobelin, je ne disais pas tout cela pour me plaindre. Globalement, ma jeunesse était très bien ! Comparé à toi ou Odalus ou Elea ou Ignace ou tous les autres orphelins de ce monde, je m’en sortais pas si mal puisque j’avais mes deux parents !… Jusqu’à mes douze ans du moins. Mais j’ai quand même passé de bons moments avec mon père et mon frère ! Par exemple … … … … … … … Bon, ce n’est pas parce qu’aucun ne me vient à l’esprit présentement qu’il n’y en a pas eu ! De toute façon, je me suis fiancé à dix-sept ans avec la plus belle et douce et gentille et adorable et fantastique et compréhensive femme du monde ! Juste plus tôt aujourd’hui, elle est passée me voir – vous vous êtes manqués de peu. Aaah, ses paroles et ses gestes étaient toujours autant empreints de tendresse ! Je m’ennuie déjà de sa présence. Ce serait bien qu’elle repasse … Mais, Gobelin, n’est-ce pas la preuve que je suis l’homme le plus chanceux du continent ? Mon épouse est parfaite ! Et mes enfants également ! Ils sont tous beaux et intelligents comme leurs parents; de dignes Adda à n’en point douter. Alors, je t’en prie, garde ta pitié et ta compassion, car je n’en ai nullement besoin. J’ai une vie de rêve : je suis bel homme, je suis riche, je suis puissant, je suis craint et respecté, je suis en parfaite santé … Hm, bon, oublie le dernier point, mais je ne suis pas mourant et c’est amplement suffisant. Je veux dire, regarde-moi, Gobelin ! Je suis le meilleur duc des Terres de Babel – et je dis cela en toute modestie. Il est important d’assumer ses forces et ses faiblesses ! Tu devrais en prendre de la graine; je trouve que tu te dévalorises beaucoup trop. Certes, toi et moi ne possédons pas la même chance. Je n’ai jamais eu à dévorer un cadavre sur le bord d’une route, je ne me demande pas si j’aurai de quoi dans mon assiette demain, je n’ai pas à risquer ma vie pour gagner de l’argent … Or, cela ne fait pas de toi un homme inférieur, Gobelin. Crois-tu sincèrement que j’aurais offert mon amitié à quelqu’un de stupide et inintéressant ? Jamais ! Ton esprit est fascinant et tu as un grand cœur malgré tous les défis qui en décourageraient plus d’un. As-tu déjà songé à écrire un livre ? Ce serait dommage qu’il n’y ait aucune trace de ton passage sur le continent après ta mort … Je pourrais t’assigner un scribe qui mettrait sur papier tous tes exploits ! Oh, et il faudrait agrémenter le livre de quelques images … Je pourrais en faire une ou deux. Je me débrouille plutôt pas mal en dessin, tu sais ? Ne te fie pas à celui que j’ai fait dans ma lettre, hahaha ! Ah, je ne peux pas dire que ce soit une grande passion toutefois; j’ai été forcé d’apprendre par mon père qui voulait que je sois apte à recopier n’importe quel livre à la perfection … Mais je ne me plains pas ! Je suis heureux d’être un homme compétent et … Et … »

    Il avait parlé. Sans. Arrêt. Déversé un flot de paroles sur Gobelin sans lui laisser la moindre chance de glisser une réplique. Assez vite, il avait digressé et perdu le fil de ce qu’il voulait communiquer à la base. Le duc s’était tu uniquement parce qu’il n’avait plus de souffle … Ce qui lui permit de réaliser que, merde, il ne savait même plus ce qu’il disait. De quoi parlaient-ils déjà ?… « … Et … Hum … » L’homme sembla hésitant et confus, mais se reprit vite en se disant qu’au pire, il n’avait qu’à changer de sujet et que ça allait passer crème. « … Quel est ton thé préféré ? La prochaine fois, c’est celui que je te servirai. Oh, et y a-t-il une collation que tu as préféré aux autres ? En supposant que tu as eu le temps de goûter quoi que ce soit; tu as tout avalé si vite, haha … »
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    Zeng Min
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    Mer 20 Mar - 10:31
    Les yeux verts roulent le long des paupières, s’attardent sur le Duc.

    Prunelles de verre, sur lesquelles la lumière se reflète sans y entrer. Car ses pupilles, sont un puits noyé d’obscurité : l’eau stagnante au fond, abrite, vices, mensonges, cadavres noyés. Pensées parasites, désirs sinueux, qu’un battement de paupières efface, ne laissant là qu’un vide, sidéral. Une nuit sans étoiles, d’une vie longtemps passée sans espoir, de toutes ces choses affreuses qu’il a commises, pour survivre.

    La proposition étire difficilement les babines, dans un rictus froid, tranchant avec la reconnaissance de sa voix, quand Gobelin agite négligemment une main.

    __ Ne t’inquiète pas, je veille à ce que les Lanternes ne manquent de rien. Les orphelins, ont toujours de quoi se couvrir et se nourrir. Mais si Gobelin a faim, il enverra un joli courrier, un beau dessin, à ajouter au premier.

    Un ricanement ébranle son larynx, alors que ses prunelles se lèvent pour observer le plafond, les mains jointes sur son ventre, les jambes croisées, agitant l’un de ses pieds nus en gazouillant. L’on s’habitue à ce bruit de fonds incessant, ces petits borborygmes et fredonnements.

    Le Duc s’agite, dans tous les sens. Son attention revient vers lui, alors que négligemment, Gobelin porte un index à son oreille pour s’en gratter l’intérieur consciencieusement, levant parfois un sourcil en le voyant s’empresser de refermer la fenêtre… Son petit jeu n’échappe pas à la créature qui, d’un geste vif, s’assoit en position de scribe sur son fauteuil. Penchant la tête sur le côté, sans cacher réellement son air dubitatif, Gobelin, d’un bond, saute à terre. Il se reçoit sur ses 4 membres, se redresse en position debout et, balançant tranquillement ses manches, s’amusant probablement de leur mouvement qui accompagne ses gestes, s’approche du Duc. Ses yeux se plongent dans l’interstice de la fenêtre, reviennent sur le volet, et le doigt qui grattait son oreille vient finalement gratter sa tempe.

    Ne semblant pas écouter le Duc, il ouvre la fenêtre et, dans un petit grognement, saisit le rebord pour se hisser sur le rebord comme une gargouille. Les genoux ramenés presque à ses oreilles, dans un équilibre précaire, il se penche pour glisser franchement sa tête par l’interstice dans un petit chuintement des lèvres et claquements de langue. Son œil avisé repère bien entendu les archers, revient sur les remparts, la vue du jardin et d’un beau pommier.

    __ Pitié, pitié, qu’il répète songeusement, ricanant presque, Pourquoi serait-ce, de la pitié ?

    Sa tête bascule en arrière, laissant dévaler sa longue chevelure, il a tout d’un spectre décharné. Le visage ainsi renversé, l’on voit le dessin très précis de sa trachée et l’ossature du larynx, comme si d’un instant à l’autre, tout allait se déchirer, ployer sous le poids de sa crinière et de ses yeux si grands, que sa tête allait rouler sur le parquet.

    _ Il n’y a pas de pitié, dans ma voix. Gobelin, n’a ni mépris ni condescendance, seulement, de l’empathie.

    Croasse-t-il, avant de redresser la tête pour observer de nouveau dehors.

    _ Pourquoi la compassion, serait de la pitié ? Enfin, si tu t’es senti méprisé, Gobelin s’excuse. Loin de là étaient ses intentions.

    Qu’il répond avant de ricaner légèrement.

    _ Tu es ! Homme !

    Il se retourne soudain, manque de se lever mais la fenêtre est trop petite pour l’abriter, il se cogne dans un couinement, se rabaisse en se massant le crâne.

    _ Homme doté, de forces et de faiblesse, de chance et de souffrance ! Tu as, belle épouse, beaux enfants, belle maison, mais d’une enfance, qui n’a pas été facile et de parents, qui n’ont pas été, si aimants ! Pourquoi, serait-ce un mal de l’admettre ?

    Gobelin bondit au sol et, les yeux allumés d’un éclat mauvais, joint les mains dans son dos, se penche légèrement vers le Duc pour le dévisager, le visage barré d’un rictus.

    _ Qu’est-ce que… l’admettre menace chez toi, Yu-Seong ?

    Qu’il susurre.

    _ Quel mal crains-tu ? Combien même ! T’offrirait-on pitié, compassion, qu’est-ce que cela mettrait en péril ? Penses-tu, que l’on t’aimerait moins, que l’on remettrait en question, ta puissance ? Ah ! Ne t’inquiète donc pas !

    Il lève négligemment les bras dans un haussement d’épaules.

    _ Cela n’enlève rien, à ton charisme, à ton autorité, à ta force. Reconnaître, ce que tu as traversé, les cicatrices qu’elles ont laissé, est déjà un bon moyen de se soigner ! Je ne te vois pas, différent : tu restes, mon ami ! Un Duc, un homme avec beaucoup d’argent qui pourrait d’un claquement de doigt, faire couper la tête de ce misérable petit Gobelin !

    Il ricane et s’amuse à sautiller dans le bureau finalement.

    _ Mais peut-être qu’il est trop tôt… ou trop tard…

    Sa tête bascule d’un côté, puis de l’autre, avant qu’il n’abatte ses mains l’une contre l’autre.

    _ Mais non, Gobelin ! Peut-être faut-il seulement attendre, le bon moment, qu’il y a déjà eu, du positif, bravo Yu-Seong, bravo d’en avoir parlé, à ton ami ! C’est déjà une très grande preuve, de courage et de confiance. Les plaies de l’enfance, perdurent et adulte, l’on a parfois encore, les cicatrices.

    Gobelin s’accroupit en tirant la langue.

    _ Gobelin n’est pas si différent… Tu sais, pourquoi il se dévalorise ? Pourquoi, il se voit, Gobelin ?

    Gobelin pouffe une nouvelle fois. Son corps, semble une nouvelle fois, se replier davantage en une souplesse particulièrement dérangeante. Réfugié presque tout entier, dans l’espace protecteur de ses jambes dressées de part et d’autre de son crâne, les bras repliés contre son corps.

    _ Car c’est ainsi, qu’on l’a traité, pendant tant, tant d’années. Petit monstre, criant, lorsqu’on le voyait, le chassant à coups de balai, il y avait, il y avait malgré tout, de bonnes gens, des gens qui donnaient nourriture et vêtement, un toit de temps en temps, de petites missions, pour une piécette.

    Son sourire, s’éteint, son regard, se fait lointain, un frisson saisit son corps, comme le spasme d’un mort.

    _ …  

    Gobelin laisse ses longs cheveux noirs, cacher son visage, pendant que ses mains parcourent le sol, ses griffes, effleurent le bois, jusqu’à entrer dans le parquet.

    _ Ils l’ont détesté, ils l’ont frappé, ils l’ont tellement, fait se sentir, écoeurant, dégoutant, répugnant, abomination, progéniture, de la Calamité, monstruosité, murmure sa voix, Si, hideux, si, ignoble, ça, c’est ancré, ça ne veut plus s’en aller, il a beau, arraché sa peau, il a beau, brisé ses os, il n’est jamais, jamais, jamais, beau, et ça, ça, c’est devenu Gobelin, ah ! Qu’ils se moquent et crachent, sur la carcasse de la créature, leurs injures glissent sur sa peau sans plus le toucher, c’est devenu, son identité, Gobelin, c’est ce qu’il est ! Leurs insultes, sont devenues sont armures ! Et le ridicule, ne tue pas, au contraire, des coups, des morsures, des injures.

    Un ricanement ébranle ses épaules, avant qu’il ne redresse la tête et ne bondisse de nouveau sur son fauteuil.

    _ Mais qui sait, qui sait ? Peut-être qu’il y a quelque chose de beau, sous le masque du vilain Gobelin ?

    Un sourire éclaire son visage. Connivence.

    _ Quelque chose, que tes yeux arrivent à voir. Bravo ! Bravo, Yu-Seong ! Tu es bien plus fin, intelligent, réfléchi, intuitif, que bien des Hommes, c’est pour ça que nous sommes amis !

    Il rit et s’incline comme au théâtre.

    _ Merci, mon ami. Pour tous tes compliments ! Ils me font très plaisir ! Peut-être écrirons-nous un livre ? Le projet de notre vie à deux !

    Qu’il roucoule en joignant les mains pour les reposer contre sa joue tout en agitant les hanches.

    _ Ecris, dessine, pour toi à présent et pas pour lui !

    Il finit par revenir au sol et revient à proximité de la fenêtre pour s’assoir sur le rebord. Plus petit que Yu-Seong, ses jambes maigres pendent dans le vide, il les agite un peu et ouvre davantage le volet pour contempler l’extérieur.

    _ Mon thé préféré… Oh je n’en ai pas beaucoup bu… C’était quoi celui là ?

    Qu’il demande en se retournant.

    _ Ce que j’ai préféré… Hm…

    Gobelin adopte une moue songeuse, un index pointé sur sa joue gonflée.

    _ J’ai beaucoup aimé le petit gâteau rose ! Joufflu comme les fesses d’une damoiselle, avec un cœur à la crème et de petits morceaux de pêche ! Miam miam ! On va dehors ? On sort prendre l’air ? Tu as besoin d’air ! Tu as ouvert la fenêtre ! Tu as peur de sortir ? Ne t’inquiète pas, Gobelin est le plus vilain d’ici !

    Il éclate de rire et adresse un regard au fauteuil.

    _ … A moins que tu ne te sentes plus en sécurité ici ? … C’est étonnant, de se sentir en sécurité, là où son père a perdu la vie.

    Ses yeux reviennent sur le Duc.

    _ ... Ici, il est facile de te trouver. Tu n’es pas protégé par ces murs, par cette seule fenêtre, à moins que tu n’aies d’autres accès pour t’échapper ? Viens ! Ce n’est pas enfermé que tu trouveras la sécurité ! Mais auprès d’un Gobelin et de toustes celleux prêt.es à te protéger, comme ta douce femme, tes beaux enfants, tous ces hommes qui sont prêts à t’offrir leur vie ! Pas ces murs étroits, qui t’enserrent et t’empêchent de t’enfuir, pas cette cage où l’on sait où te dénicher…

    Oui, il joue sur sa peur, pour le pousser à se dépasser.

    Bien qu’il ait compris, quelque chose.

    La seule raison pour laquelle le Duc peut se sentir à l’abri dans ce bureau, c’est que la mort de son père n’était pas un évènement imprévu. Qu’il l’avait même, peut-être, prédit.

    Et d’un mouvement, Gobelin saute de la fenêtre.

    Ses mains se referment sur la branche du pommier voisin, qui succombe à l’élan et son poids. Elle se brise dans un craquement lugubre et dans un cri, Gobelin tombe lourdement par terre, parmi les branches et les fruits qu’il repousse en se tortillant. Se dressant sur ses jambes, il s’ébroue comme un chien, ramasse une pomme pour la glisser dans sa poche, de l’autre, salue son ami de la main.

    _ Ne saute pas par là !!! Ou ton médecin va venir tirer les oreilles du Gobelin !

    Qu’il rie à pleines dents.  

    Zeng Min
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    Dim 24 Mar - 21:40

     


    The monster is the best friend I've ever had


    Le paranoïaque et le trouillard


    Yu-Seong avait la nette impression que Gobelin se foutait de sa gueule.

    Déjà, le petit bonhomme s’obstinait à jouer avec les volets de la fenêtre que le duc avait pris soin de fermer. Puisqu’il ne pouvait pas expliquer à son ami que des archers risquaient de le cribler de flèches, il se contentait de le regarder faire, aussi impuissant que crispé. Peut-être que le duc devrait le pousser, tiens !… Quoique ce ne serait pas très gentil. D’accord, l’avoir utilisé comme goûteur n’avait pas été sympa non plus, mais son pote n’avait pas à le savoir !

    Puis, le gobelin assurait que ce n’était pas grave si un homme aussi puissant que l’Adda parlait de ses peines et montrait ses faiblesses. Hahahahaha ! La blague. Il n’y avait bien qu’un roturier déconnecté de la dure réalité de l’aristocratie qui pouvait croire de telles sornettes ! Yu-Seong eut un petit sourire en coin agacé. « Peu de mes relations partagent ton empathie, Gobelin. Ne va pas croire que ton acceptation de ma personne est universelle. » Cet homme devrait être le mieux placé pour le savoir pourtant ! Si Gobelin racontait sa propre histoire à tous les nobles qu'il croisait, combien de ces enfoirés feraient preuve de plus de gentillesse et combien en profiteraient pour l’achever ?

    Et c’était vrai que Yu-Seong voyait derrière ce masque immonde que son ami s’entêtait de garder, mais l’inverse l’était tout autant. Gobelin était un peu trop perspicace, et le duc était encore incertain s’il devait voir cela comme une bénédiction ou une malédiction. Présentement, en tout cas, cela ne lui plaisait guère – surtout parce qu’il était sur les nerfs. Il avait trop parlé, il ne pouvait pas toucher à la fenêtre sans que l’autre vienne gâcher son travail, il y avait toujours un traître quelque part … Ah, s’il assommait le gobelin, peut-être allait-il oublier les dernières minutes de leur conversation ! Ce serait merveilleux ! Ils pourraient repartir de zéro ! Le duc pourrait aussi continuer à le noyer dans des sujets de discussions insignifiants et surcharger ainsi son cerveau qui n’aura d’autre choix que d’évacuer certaines informations compromettantes. Une autre bonne idée !

    « … Oh, c’est à la menthe. » Le mercenaire ne l’avait vraiment pas reconnu ? Les pauvres buvaient si peu de thé ? « C’est mon préféré, je le trouve rafraîchissant et énergisant. » Des goûts un peu simples pour un homme de son rang, mais bon, on s’en fout. Puis, l’Adda pouffa malgré lui en entendant la comparaison stupide; Gobelin n’avait pas tout à fait tort … Ah, quel bouffon. Yu-Seong était incapable de le détester plus de deux minutes !

    Son rire, cependant, s’étouffa lorsque son ami demanda de but en blanc s’il avait peur de sortir.

    Vous savez quoi ? Le seigneur était capable de le détester plus de deux minutes finalement ! « Qu- Je ne crains pas le monde extérieur ! Quelle idée ridicule ! » se défendit-il avec un sourire encore plus crispé. Merde ! Quels mots ou quels gestes l’avaient trahi ?! Comme si ce n’était pas suffisant, Gobelin se mit à enfoncer le couteau dans la plaie. Les doigts du noble se serrèrent sur ses bras croisés. « Gobelin, tu délires, je ne- »

    … Trop tard, le concerné se jeta par la fenêtre, comme ça. AH MERDE ! Ce n’était pas parce que Yu-Seong avait songé à le pousser qu’il voulait vraiment qu’il tombe ! Paniqué, il se précipita devant la fenêtre et, mains sur le rebord, il se pencha afin de regarder le massacre … Ou pas ? D’accord, son ami avait cassé une branche, mais il ne s’était pas cassé lui. Il continuait à blaguer comme si de rien n’était, comme s’il n’avait pas fait quelque chose de complètement insensée.

    Interdit, le duc le dévisagea plusieurs secondes avant que ses lèvres se mirent à frémir. Puis, ce fut ses épaules qui se secouèrent … Jusqu’à ce qu’enfin, il éclata de rire; un vrai rire, un rire franc, un rire joyeux. Qu’est-ce que son ami vert pouvait être con ! « Oui, et bien, je t’interdis également de te casser quelque chose ! Je serais obligé d’appeler ce vieux médecin et je n’ai pas envie de le voir, hahaha ! » s’amusa-t-il. Le garde patrouillant dans le jardin arriva enfin sur le lieu de l’accident, alerté par le bruit de chute. Son seigneur lui fit signe de la main que tout allait bien, alors le soldat se gratta la tempe avant de tourner les talons, hébété. Son maître avait poussé ce drôle de type par la fenêtre ou quoi ? Quoique cela ne l’étonnerait pas vraiment, alors bon …

    « Dois-je t’apprendre la différence entre une porte et une fenêtre ? » continua à se marrer le duc qui en avait oublié sa crainte des archers. « Allez, tu as gagné, j’arrive. Ne t’éloigne pas; il ne faudrait pas que tu te perdes, haha ! » Amusé et déterminé, Yu-Seong se détacha de la fenêtre et se dirigea vers la porte. Il allait prouver à ce gobelin qu’il n’avait pas peur de sortir ! Manquerait plus qu’il passe pour un peureux par-dessus le marché ! Non mais ! Sa réputation ! Pensez-y ! Le noble tourna la poignée et ouvrit grand, passant à deux doigts d’assommer le garde qui sursauta. Ce dernier dévisagea avec des yeux ronds son seigneur qui sortait enfin de son bureau. Louée soit la Déesse !

    Le duc fit quelques pas dans le couloir. Pff, comme s’il craignait de se promener dans sa propre demeure ! Comme s’il allait se faire poignarder dans le dos ici-même ! Ce n’était pas comme s’il cherchait à dénicher un traître depuis tout à l’heure, hein ! Ses pas se firent plus hésitants, son rythme cardiaque s’accéléra. Ce n’était pas comme s’il n’avait aucune escorte … Ce n’était pas comme si la porte menant au jardin était si loin … Mince, est-ce que les murs avaient toujours été si étroits ?… Sa respiration se bloqua dans sa gorge. Il avait l’impression d’étouffer. Non, non, il ne voulait pas mourir ici ! Tant pis s’il passait pour un lâche; sa vie était plus importante que son orgueil !

    Yu-Seong fit demi-tour en vitesse, poussa le garde, défonça presque la porte, la ferma en la claquant, puis se laissa tomber sur le fauteuil le plus proche. Une main serrée au niveau de son cœur, l’homme essayait tant bien que mal de calmer sa respiration. Non, non, non, pourquoi tout le monde essayait de le faire sortir ?! Il était bien ici ! Peu importe à quel point c’était illogique comme l’avait si bien pointé Gobelin, peu importe si c’était le pire endroit pour se cacher, c’était la pièce où il se sentait le plus serein ! Il ne l’expliquait pas, c’était peut-être de la folie pure et simple, mais bon sang, il ne voulait pas sortir …

    « Seigneur, dois-je faire venir votre femme ou le médecin ? » s’inquiéta le soldat derrière la porte. Ugh, manquait plus que ça … Même s’il hyperventilait, le duc devait répondre. « N-N-N-Non ! » Sûrement pas son "non" le plus autoritaire, mais ça fera l’affaire … En tout cas, le garde ne répliqua pas, alors c’était déjà ça de gagné. Se penchant vers l’avant, Yu-Seong devait songer à la suite malgré l’état déplorable de son corps – et de son esprit. Il ne voulait pas inquiéter (encore) sa femme. Il ne voulait pas se faire engueuler (encore) par le médecin.

    Mais surtout, il n’avait pas envie de se retrouver à nouveau seul avec ses démons. Il allait perdre la tête pour de bon sinon !

    Il devait donc trouver une façon de convaincre Gobelin de revenir ici … Certes, il pourrait demander à un soldat de le traîner de force, mais les amis ne faisaient probablement pas ce genre de truc … Hmmm … Bon, dans ce cas, il allait le manipuler ! Mais pour cela, Yu-Seong allait devoir faire quelques concessions, comme avouer pour de bon que cela n’allait pas bien du tout. Si le mercenaire réalisait que son noble ami n’était pas en état de sortir, il allait cesser d’insister, non ?

    Le duc se redressa lentement dans le fauteuil. La boule dans sa gorge était toujours présente, mais le silence réconfortant de son bureau l’avait suffisamment calmé pour qu’il ait la force de se relever… même s’il tremblotait encore un peu. Rah, il espérait juste que sa voix n’allait pas se briser … Il parvint à prendre quelques bonnes respirations, retrouva un grand sourire, puis se dirigea à nouveau vers la fenêtre pour y ressortir la tête. Heureusement, le gobelin traînait encore dans le coin; il ne sera pas obligé de demander à quelqu’un de retrouver ce boute-en-train.

    « T-Tout compte fait, Gobelin, je ne crois pas que ce soit très prudent que je sorte, » l’interpella-t-il. « Cela fait des lustres que je n’ai pas eu une vraie nuit de sommeil; les hallucinations ne doivent plus tarder à arriver ! » ricana-t-il. En autant qu’il ne se mettait pas à voir des poules ou une connerie du genre, cela devrait aller … « Sans compter que je suis, sans l’ombre d’un doute, complètement déshydraté. Et ne parlons même pas de nourriture ! J’ignore à quand remonte mon dernier repas. » L’Adda rigolait comme si c’était drôle. Déposant un coude contre le rebord, il accota sa joue contre son poing tandis que son sourire se fit plus calculé. « Alors, vois-tu, si je t’accompagne à l’extérieur, je risque de m’évanouir. Tu ne voudrais pas avoir à expliquer cela à mes nombreux soldats paniqués et armés jusqu’aux dents, n’est-ce pas ? »
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    Jeu 28 Mar - 17:53
    Le rire de crécelle, se mêle au rire de l'homme.

    Gobelin essuie même ses paupières du dos de la main et ramasse tranquillement une pomme avec laquelle il joue un peu, ignorant les feuilles et brindilles qui se sont prises dans ses cheveux. Il a atteri dans un tas de paille, rassemblé là par Sun pour ses poules, c'est ce qui a amorti sa chute… Ce ne serait probablement ni la première ni la dernière gamelle du Gobelin qui, guoguenard, glousse encore. Son regard un instant attiré par le garde, s'en est détourné dès l'instant où l'homme s'est écarté pour revenir à son ami.

    Un ami qui tardait à venir.

    Gobelin attend quelques secondes. Une autre pomme s'ajoute à celle qu'il a déjà mise dans sa poche, déformant un peu son kimono. Gobelin regarde autour de lui, cherchant la silhouette du Duc, finit par glisser ses mains dans son dos, fait quelques pas… Le Duc lui avait dit de ne pas bouger d'ici.

    Son sourire devient un rictus malicieux.

    Et s'il allait se cacher dans le jardin ? Pousser le Duc à le chercher ? Il pourrait aller se mettre derrière l'arbre, grimper sur sa cime, aller s'égarer dans les jardins, il devrait bien y avoir un autre tas de foin où se mettre ! Comme si l'avoir effrayé une seule fois, ne suffisait pas. Gobelin, dans un ricanement, commence à s'éloigner et voit un peu plus loin… Un poulailler. Il cligne des paupières.

    Hm. Voler une poule, c'est bien moins discret et plus punissable que voler des pommes - mais des oeufs ?

    Une voix l'interpelle. Gobelin tourne la tête, doit retourner sur ses pas et reste un instant interdit en voyant le Duc toujours à son bureau. La créature l'écoute, les yeux écarquillés. Avant qu'un de ses sourcils ne se fronce, l'autre, se redresse.

    _ Gné ?

    Ses mains se posent sur ses hanches osseuses, alors que d'un pas tranquille, il se place jusqu'à sous la fenêtre du Duc pour l'observer d'en bas. Un soupir lui échappe, alors qu'il croise les bras sur son torse, lève un poing pour y appuyer sa tempe dans une moue de réflexion.

    _ Ducami, en plus de prendre ton ami pour un vulgaire crétin, tu l'accuses d'être un mauvais invité ?

    Il pointe une griffe accusatrice dans sa direction, l'autre main, revenant sur sa hanche.

    _ Ignores-tu donc les traditions de Nuhoko ? Regarde sur ta table ! Il reste, du thé et des gâteaux, pour t'hydrater et te nourrir ! Bah, un invité qui ne laisse rien, rien à son hôte, est décidément des plus mal élevés !

    Qu'il crache en levant les bras pour hausser les épaules, lui tournant le dos pour faire quelques pas.

    _ Dire que Gobelin avait révisé pour toi, les règles de l'étiquette ! Pour ne pas faire honte, à l'épouse et aux enfants.

    Qu'il constate, les poings posés sur ses hanches.

    _ Si tu t'évanouis, Gobelin n'aura pas à se justifier, si personne ne le trouve ici…

    Qu'il continue, glissant son petit doigt pour se gratter l'intérieur de l'oreille dans un geste négligeant. Avant de soudainement, s'immobiliser. Gobelin rabaisse lentement les bras. Et se retourne vers le Duc. Le visage grave. Ses yeux verts se plantent profondément, dans ceux du Duc. Ses paupières retombent langoureusement sur ses prunelles. Les yeux verts luisent, dans la pénombre de ses mèches huileuses.

    La froideur de son visage, d'un masque qui se fend d'un rictus carnassier.

    _ Le Duc a peur de sortir de son bureau.

    Il pouffe. Et tape à deux reprises des mains.

    _ Le Duc - a peur - de sortir - de son bureaaaaau !~~

    Sur le dernier mot, sa voix se fait alors, chantante. Jusqu'à ce que Gobelin commence à agiter les hanches, à taper des mains en rythme.

    _ Le Duc a peur de sortir de son bureau, le Duc a peur de sortir de son bureau, le Duc a peur de sortir de son bureaaaaau lalaaaaa laaaaaa !~~

    Voilà que Gpbelin chante à tue-tête, hilar, tournant même le dos à Yu-Seong pour agiter son popotin, se retourner une nouvelle fois et lui tirer la langue, rabaissant ses paupières de ses mains pour dévoiler le blanc de ses yeux.

    _ Le Duc a peuur de sortir de son bureaaaauuu !!!

    Qu'il s'écrie en levant les bras au-dessus de sa tête, sautillant pour faire plusieurs pas en arrière, jusqu'à tourner franchement le dos à son ami pour s'enfuir en direction des jardins. La créature est assez maligne pour ne pas hurler davantage, cette moquerie impétueuse : son but n'est ni de l'humilier, ni de se faire courser par ses hommes… Seulement de le motiver à sortir de cette satanée pièce.

    _ GOBELIN VA SE PRESENTER A TA FEMME ET TES ENFANTS !

    Qu'il hurle au Duc une dernière fois. Alors là, si ça ne le motive pas à lui courir après, Gobelin n'est plus bien sûr de connaître son ami ! La colère est peut-être le meilleur moyen de le pousser à affronter sa peur - mais peut-être pas le meilleur pour ne pas finir jeté dehors ou au fond des cachots ducaux…

    Bah ! Ce n'est pas comme si Gobelin s'estimait assez pour s'inquiéter des conséquences qui pourraient s'abattre. Bastonné par les gardes ? Il espère tomber sur Allam. Passer quelques nuits en prison ? Il aura un toit sur la tête et peut-être même de quoi manger ! Perdre son ami ? Ca, par contre, ça le fait un instant ralentir, hésiter, mais Gobelin ne se retourne pas, préfère se jeter dans une haie pour la traverser, ignorer les branches qui égratignent ses joues et se prennent dans ses vêtements. Il tombe, mais se redresse et s'ébroue, plus craintivement, observe les environs. Il tire la langue, s'accroupit et tire ses cheveux de ses longues mains osseuses.

    _ Qu'est ce que tu es bête, vilain, vilain Gobelin…

    Qu'il ricane en secouant la tête de droite à gauche, avant de se redresser, pour joindre les mains dans son dos et marcher plus tranquillement le long des allées. Combien de minutes, de liberté ? Avant d'être pris en chasse, par plusieurs gardes armés. Il se voit déjà pourchassé, plaqué au sol, le corps écrasé par leur masse et leurs armures. Un pouffement ébranle sa cage thoracique, sa tête dodeline.

    Il n'est qu'un petit, petit Gobelin.

    Bien impuissant, face aux malheurs et aux peurs qui terrassent le monde, face aux blessures qu'ont ses ami.es, que le temps et l'amour, ne suffisent pas à guérir. Qu'est-ce qu'il peut faire pour l'aider ? La seule solution qu'il trouve, c'est souvent, se faire haïr ; car il est, maudit par la Calamité, détesté par la Société, beaucoup se réjouissent de le voir saigner.

    Il est vu, progéniture de la Calamité : l'on est convaincu, que ses difformités sont l'incarnation des crimes et des péchés. L'on croit satisfaire la Déesse, en martyrisant sa chair. Comme si les larmes et le sang qu'il versait, permettaient de nettoyer les impuretés de l'âme, car il est, tant de choses qu'on exècre.

    Ses yeux se sont éteints. Les mains croisées dans le dos, la tête baissée, Gobelin s'accroupit finalement vers un escargot, qu'il récupère entre ses doigts pour le poser sur un buisson, hors du chemin. Malicieux, il se met à sa hauteur.

    _ Estime toi chanceux, petit escargot. Aujourd'hui, Gobelin ne te mangera pas. Son ami l'a bien nourri !

    Qu'il roucoule en effleurant sa carapace, avant de redresser les yeux.

    Un craquement de branches l'a alerté, comme un anima sauvage, voilà qu'il a rentré sa tête dans ses épaules, qu'il s'est reculé de deux pas, prêt à fuir de nouveau. Le visage éclairé, d'un rictus rusé, car tout ça, n'est rien d'autre qu'un jeu.

    Qu'un jeu.

    Il n'a rien d'un Noble, il n'a rien d'un assassin : il n'est qu'un petit, petit Gobelin.

    Qui a envie de jouer, au chat et à la souris, avec son ami.

    Qui a envie, de le voir sortir, de lui donner le courage, d'affronter ses peurs, combien même Yu-Seong a peut-être assassiné son père, menti et trompé, combien même a-t-il tenté de le manipuler… Gobelin le voit toujours, comme son meilleur ami.
    Zeng Min
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    Lun 1 Avr - 22:33

     


    The monster is the best friend I've ever had


    Le paranoïaque et le trouillard


    … Pourquoi le chantage avait-il échoué ? Le duc était-il épuisé au point de ne plus savoir comment manipuler autrui ? C’était très énervant ça ! Toujours accoté contre le rebord de la fenêtre, Yu-Seong dévisagea d’abord son ami d’un air hébété. Puis, l’agacement le gagna alors qu’il se redressa pour répliquer sur le même ton : « Je me moque éperdument de comment vous procédez dans l’Empire ! Ce sont les Terres de Babel ici ! » Si seulement les gens pouvaient cesser de croire qu’il connaissait toutes les stupides traditions impériales juste à cause de sa belle gueule de type Mori ! Et si Gobelin croyait que le noble allait toucher à ses restants … Il était un peu trop dédaigneux pour cela. Si le petit bonhomme vert avait été une jolie demoiselle par contre, cela l’aurait tout de suite moins dérangé.

    Ce fut au tour de l’invité d’essayer de faire ressentir des regrets à son hôte, malheureusement ce dernier n’en avait guère. Ha. Haha. Le mercenaire pensait-il réellement pouvoir quitter l’enceinte de la demeure ni vu ni connu ? La surveillance avait été doublée ! Triplée ! QUADRUPLÉE ! Même une souris ne pouvait y entrer ou sortir sans le consentement du maître des lieux ! Bon, Allam avait été un maillon faible, mais on s’occupera de son cas plus tard.

    Mécontent que l’on osait lui désobéir de la sorte, le duc soutint le regard du gobelin sans sourciller. Si cela continuait, il allait le traîner de force jusqu’à- Qu’est-ce que ce nain insolent venait de dire là ?! « Plaît-il ?! » Ouais, l’Adda devait, en effet, être trop fatigué ou à cran si une moquerie aussi basique le touchait du premier coup. Ou peut-être était-ce aussi parce que c'était la vérité. Gobelin chantait, Yu-Seong le coupait avec des « C’est faux ! » ou « Silence ! », le garde plus loin soupirait … Le niveau de maturité n’était pas très élevé ici.

    Puis, le gobelin "menaça" sa famille.

    « QUOI ?! HORS DE QUESTION ! » paniqua le noble en regardant l’autre con partir en courant. « REVIENS ICI TOUT DE SUITE ! » Évidemment, l’autre ne l’écouta pas. BORDEL DE MERDE ! Il se pencha vers l’extérieur et pointa le garde incompétent. « Qu’est-ce que tu attends, crétin ?! Arrête-le ! » « Hein ? Euh, oui, Monseigneur ! » se réveilla le soldat avant de partir à la poursuite de la créature verdâtre. Quel con ! Le duc allait exécuter celui-là aussi, tiens ! Un peu de ménage parmi son personnel lui ferait du bien !

    Franchement agacé, Yu-Seong pivota et fonça de nouveau jusqu’aux grandes portes qu’il défonça encore, ce qui fit une nouvelle fois sursauter le pauvre garde qui n’osait plus rien dire … Surtout que ce n’était pas tous les jours que l’on voyait le vieil Adda courir. Ah. La duchesse serait heureuse d’apprendre que son mari faisait un peu d’exercice. N’empêche que … Oh et puis merde. Il n’était pas payé pour se poser des questions; moins il en savait, plus il avait de chances de survivre, hahaha …

    À l’extérieur, le garde chargé d’arrêter Gobelin avait la déplaisante sensation que sa vie dépendait du succès de cette mission … Il l’aimait bien son maître, hein, mais qu’est-ce qu’il pouvait être effrayant parfois ! Sa main protégeant ses yeux du soleil, le soldat avançait à la recherche de sa cible. Où était-il ? Ce drôle de personnage ne pouvait pas être allé bien loin ! D’accord, il était tout petit et donc plus difficile à voir, mais quand même … Oh ! Le garde entendit un bruit à sa droite – ou plutôt la voix d’un type bizarroïde qui parlait aux escargots. Le duc avait d’étranges fréquentations … Enfin bref. Le soldat avança d’un pas dans une tentative d’être subtil, en vain; une branche craqua. Merde ! La panique le gagnant, le jeune homme décida de bondir et de sprinter vers le gobelin. Il parvint à poser une main sur son épaule squelettique, puis attrapa son autre épaule avec son autre main. Et juste pour être extra sûr, il lui fit même une clé de bras ! « On ne bouge plus ! » l’intima-t-il d’une voix qui se voulait menaçante. Haha, son seigneur allait être fier de lui !

    … Ou pas. Une main s’agrippa aux vêtements du garde. Surpris, ce dernier pivota la tête et fut étonné de croiser le regard du grand Adda. Ce dernier était essoufflé, il n’était même pas capable de se tenir droit, mais surtout, son visage trahissait une vive colère. « Q-Que fais-tu, imbécile ?! Je t’ai demandé de l’arrêter, pas de le maltraiter ! Relâche… Relâche-le immédiatement ! » Le soldat – qui était devenu pâle comme un linge – s’exécuta aussitôt. « P-Pardonnez- » Même pas le temps de s’excuser qu’il se fit couper : « Retourne à ton poste ! » Yu-Seong lâcha le jeune homme effrayé qui prit les jambes à son cou. Quel idiot ! Frustré, le duc aurait voulu se redresser, or il en était incapable. Plié en deux, une main sur sa blessure et l’autre sur son genou, il tremblait comme une feuille. Était-ce l’effort physique qui lui avait pris le peu d’énergie qui lui restait… ou était-il à ce point terrorisé d’être à l’extérieur ? « Es-tu satisfait, Gobelin ?… Es-tu fier de ton coup ?… » Non, il n’était pas content. Et pourtant, il avait pris la défense de cet ami agaçant. Et il continuait. « … Es-tu blessé ? Désires-tu que je le punisse ? » Genre, humiliation publique avant son exécution, peu importe. Ce gobelin avait beau être chiant, c’était SON gobelin; il n’y avait que lui qui avait le droit de le tuer ! Non mais merde !

    En attendant la réponse, le noble tentait de reprendre son souffle tout en jetant régulièrement des regards autour d'eux, comme si quelqu'un ou quelque chose risquait de les surprendre à tout instant. Son bureau lui manquait déjà.
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    Mer 3 Avr - 8:02
    Face à la colère de son ami, Gobelin répond d'un pouffement amusé.

    Qui vire à l'hilarité.

    A croire que le Gobelin n'a pas toute sa tête sur ses épaules, pour ainsi défier son autorité. A croire, qu'il a trop confiance, qu'il n'a pas conscience, qu'il ne pense pas aux conséquences, ou qu'il les attend. La fuite qu'il prend n'est ni rapide, ni efficace ; il pourrait s'enfoncer dans les haies, faire le mort sous un tas d'herbes… Mais Gobelin ne prend pas vraiment la peine de se cacher.

    La branche qui craque trahit la présence à ses côtés, d'un bond, Gobelin s'est déjà dressé mais sa vivacité ne suffit pas. Une poigne puissante, pour son épaule osseuse, le maintient, une autre saisit son poignet, doit exercer une ferme pression quand Gobelin tente de s'en dégager - un glapissement bref, court, poignant, s'arrache des lèvres de Gobelin.

    _ NE FAITES PAS DE MAL, PAS DE MAL !

    Qu'il supplie, ses jambes ont failli sous son poids inexistant, tirant soudain sur son bras tenu en clef, une douleur vive traverse son épaule prisonnière quand l'homme se retrouve contraint de le tenir pour l'empêcher de s'effondrer… Dès l'instant où la prise le libéra, Gobelin tombe aussitôt au sol dans une grimace. A 4 pattes, il se précipite en avant, se vautre visage contre terre, les mains sur son crâne et les jambes repliées sous son corps.

    Le coeur battant à vive allure, le nez, dans la poussière, les muscles contractés, les fourmis dans le bras, la douleur encore vive à l'épaule, il s'est peut-être froissé quelque chose, la chute, d'ailleurs, ne l'a pas laissé indemne, il sent la douleur pulser dans ses reins. Les lèvres retroussées, les paupières fermées, des spasmes ébranlent nerveusement ses membres.

    Les images, des violences, se succèdent, les coups de pied, les poings, sa tête qui heurte les pavés, les dents brisées, les bras qu'on tire, les muscles qui s'étirent, se déchirent, les articulations, qui se déboitent, claquements lugubres, qui résonnent dans tout son être, sa chair, qui éclate, son esprit, qui s'éparpille, les gémissements qui franchissent ses lèvres, blessures que le temps n'a pas soigné, il faut qu'il retrouve, le contact de l'herbe contre son nez, la pression du sol contre son torse, de ses genoux, contre son ventre, pour qu'il arrive à se ressaisir.

    Haletant, sa bouche s'entrouvre désespéramment à la recherche d'un peu d'air. Sa tête se redresse, ses paupières clignent jusqu'à retrouver, la lumière. Déréalisation, l'impression, d'être un instant ailleurs, jusqu'à entendre sa voix ; ses yeux verts se tournent vers le Duc qui peine à retrouver son souffle. Il le fixe longuement, en silence, de ses pupilles énormes, puis toujours à 4 pattes, se tourne vers lui, avance un peu, s'arrête. Il bascule sur son séant, repose ses coudes sur ses genoux. Il se sent épuisé, lui aussi. Le front en sueur, le corps encore parcouru de frissons, il a vraiment eu peur.

    Et ressent à présent, la douce descente, délicieuse endomorphine, qui apaise les sens et les souffrances. Un sourire étire le coin de ses lèvres. Gobelin s'est infligé tout seul, cette frayeur.

    _ Content, content, oui tu es ici avec Gobelin !

    Il bascule sur le dos, ouvre grand ses bras en croix, lève les yeux vers le ciel. Il ouvre et déplie paresseusement ses doigts, comme un chat minaude.

    _ Bravo, Yu-Seong. Tu es sorti ! Tu es venu montrer à Gobelin qu'il avait tord ! Bravo !

    Gobelin applaudit à deux reprises avant de rire jusqu'à cligner des paupières. Il lui adresse une oeillade décontenancée.

    _ Le punir ? De quoi ? De t'avoir obéi ? Bah !

    Gobelin répond d'un geste évasif de la main.

    _ Non, non, il n'a rien fait de mal. Il a simplement attrapé ce vilain malotru qui traînait dans les jardins.

    Qu'il ricane en fermant les paupières une nouvelle fois.

    _ Gobelin est désolé. Il ne voyait pas d'autres moyens pour te faire sortir.

    Qu'il sourit.

    _ Tu as affronté ta peur ! La colère t'a donné beaucoup de courage. Reprends ton souffle, Gobelin ne va pas courir de suite, Gobelin se repose un peu !

    Il entrouvre les paupières, son sourire, lentement, s'efface sur ses babines. Ses yeux s'abaissent et ses prunelles s'éteignent un instant, il écoute le vent dans les branches et le souffle de son ami, qui s'apaise progressivement. Finalement, il bascule en position assise, puis se relève souplement pour s'étirer de tout son long.

    _ Est-ce qu'on va voir les beaux jardins ? Il y a peut-être une jolie fontaine, où boire et se rafraîchir, se refaire, une beauté !

    Qu'il ricane.

    _ Et des fruits à grignoter, si tu te sens mal.

    Ses mains se joignent dans son dos, d'un petit bond, Gobelin s'écarte.

    _ Comment se fait-il, que ce ne soit pas la grande forme ? Tu es tombé malade ? Tu as été blessé ou ce sont les voyages ?

    Qu'il demande. L'esprit troublé, par cette reviviscence qu'il vient d'endurer - les secousses musculaires, perceptibles pour un oeil attentif, témoignent d'une nervosité différente, à moins qu'il n'ait seulement froid. Décharge d'hormones dont les retombées s'abattent, en frissons frileux, en mouvements parfois plus raides et maladroits, le regard qui s'échappe.

    Ses bras s'étirent au-dessus de sa tête, avant que Gobelin ne se penche pour ramasser quelques baies qui poussent le long des arbustes. Les réunissant au sein de ses paumes, il finit par la tendre à son ami et, pour sa part, en grignote une… L'acidité du fruit rouge le fait franchement frissonner mais le ramène un peu à la réalité.

    _ Gobelin ne se sent pas toujours très bien parfois…

    Qu'il concède, d'une petite voix.

    _ Tu disais que Gobelin n'est pas un monstre… C'est difficile de ne pas y croire, murmure-t-il en faisant tourner les baies au sein de sa paume du bout de l'index, C'est ainsi que beaucoup le voient et le traitent. Souvent, Gobelin s'en fiche, mais parfois, il n'arrive plus à ignorer, à ne pas penser…

    Gobelin lui adresse une oeillade.

    _ Craignais tu que ta famille, ne voit Gobelin ?

    Qu'il sourie, sans joie.

    _ Qu'il les effraye ?... Ne t'inquiète pas, Gobelin ne se montrera pas.

    Il baisse les yeux.

    _ Gobelin n'était pas sûr de venir, malgré la très belle invitation. Il avait peur de franchir ces portes et ces hauts murs. Il a peur, de ce qu'on pourrait lui faire pour un pas de travers. Et puis il n'était pas sûr de supporter les regards sur son faciès.

    De voir la honte, dans le regard du Duc.

    Qu'il ricane en haussant les épaules. Puis sa main se referme lentement sur les baies. Et ses prunelles rejoignent celles de son ami. Un silence.

    _ Sais-tu ce que je donnerai pour ne pas être, comme ça.

    Plus de lumière, dans son regard, plus de sourire, sur son visage. La flamme a vacillé jusqu'à s'éteindre. Sa main libre se lève songeusement pour effleurer l'hématome sur son front. Sentir sa propre peau sous ses doigts le révulse. L'envie de tout arracher, de tout déchiqueter, de s'éclater le crâne à coups de pierre, défoncer ces os saillants, seule la peur de la souffrance retient ces pulsions de haine… Mais parfois elles lui échappent. Elles s'imposent.

    Puis sa main se lève songeusement vers le ciel, son regard suit ce geste : gracieux, élégant, d'un mouvement de bras, esquisse un léger pas de danse.

    _ Pour qu'on le contemple, qu'on l 'admire, qu'on lui sourie, pour qu'on l'accueille à bras ouverts, qu'on le désire…

    Sa main se rabaisse, effleure ses propres lèvres jusqu'à retomber.

    _ Mais Gobelin doit vivre avec ce que la Déesse a donné. En rire, pour mieux endurer - ah ! A croire que la Déesse l'a fait, abominable, pour mettre à l'épreuve son âme… Ou celle des autres.

    Ses lèvres esquissent un rictus, s'étirent en grimace, Gobelin détourne la tête. Ses longs cheveux, comme un rideau, retombent et dissimulent son regard, sa main qui se rouvre et les baies finalement abandonnées, qui retombent sans un bruit dans l'herbe à ses pieds.

    _ Gobelin n'est pas toujours bien, parfois.

    Ses bras s'enlacent finalement, presque frileusement, alors que Gobelin se remet en marche.

    _ Il déteste ce corps et tout ce qui s'y accroche. L'envie d'effacer, de tout détruire, de se refaçonner, mais son corps, ne parvient pas à changer. Alors tant pis, il doit faire avec, il arrive souvent à l'oublier, mais pas, pas, lorsqu'il doit se présenter.

    Murmure-t-il.

    _Enfin… Ca ira. Se voir fait déjà du bien !
    Zeng Min
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    The monster is the best friend I've ever had


    Le paranoïaque et le trouillard


    Yu-Seong plissa les yeux et dévisagea son invité avec le même air décontenancé. Bon sang, pourquoi Gobelin ne souhaitait-il jamais se venger proprement des injustices qu’il subissait ?! Pas besoin de jouer les saints ! C’était rageant, mais bon, si le petit homme était trop gentil pour agir, le grand duc allait s’en occuper pour lui. N’était-ce pas à cela que servaient les amis ? « Je… lui ai demandé de t’arrêter, pas… de te déboîter l’épaule, » maugréa-t-il, essoufflé. Le taciturne Kirsten aurait attrapé le fuyard dans ses bras sans lui broyer les os. Le vieux Rayan l’aurait arrêté avec de simples mots – et peut-être qu’Allam aussi. Ce jeune soldat con aurait pu régler la situation sans violence ! Dans d’autres circonstances, l’Adda aurait compris que cela n’avait été qu’un simple excès de zèle; malheureusement, il n’était pas dans un excellent état d’esprit …

    Surtout que Gobelin persistait à dire qu’il avait peur de sortir. Même si c’était vrai, il n’était ni censé le dire, ni censé le savoir ! « J-Je n’ai rien affronté du tout ! Je… n’ai pas peur de me promener… sur mon propre domaine, c’est r-ridicule ! Cesse de raconter ces sottises !… » Yu-Seong ravala son mécontentement le temps de retrouver son souffle, non sans continuer à jeter des coups d’œil par-ci et par-là. Il était dehors. Qu’attendaient-ils pour l’attaquer ? C’était étrange. Quelle folle stratégie employaient-ils ? Voulaient-ils lui faire croire que tout allait bien avant de lui sauter à la gorge ?

    Finalement, le duc se redressa dans une posture plus digne de son rang. Bon, gardons notre calme, cela ne servait à rien de s’énerver contre le gobelin … Ce malicieux petit bonhomme ne pensait pas à mal, si ? Le grand homme leva les yeux au ciel, un rictus aussi amusé qu’agacé sur les lèvres. « D’accord, d’accord, nous allons les voir ces jardins ! J’imagine que nous y trouverons bien une fontaine, haha … » Non parce qu’en fait, il ne se souvenait plus s’il y avait une fontaine, ou s’il y en avait encore une, ou s’il y en avait déjà eue une … Il devrait VRAIMENT sortir plus souvent – quand ce ne n’était pas dangereux bien sûr.

    Le noble aurait d’habitude joint ses mains dans son dos comme le gobelin, mais il préférait être prêt à se défendre au cas où. À la place, il rabaissa les yeux sur son ami qui était, de toute évidence, encore un peu secoué par la maltraitance du soldat. Gobelin faisait comme si de rien n’était bien sûr, et Yu-Seong ne pouvait pas vraiment lui en vouloir puisqu’il était pareil. Ha. Avec son sourire forcé, il répondit vaguement à la question : « … Malade, oui. » Malade mental pour être plus précis, hahahahaha ! MAIS NON ! Cela ne faisait pas de lui un fou, hein ! C’était une simple fatigue intellectuelle ! Rien de plus ! Il était parfaitement lucide ! Oh, une baie ? Le paranoïaque la refusa d’un geste de la main; qui sait si ces enfoirés n’avaient pas aspergé le buisson avec du poison ? Ah, bien essayé, mais monsieur le duc n’était pas dupe ! N’empêche, cela n’arriverait pas dans son bureau … Il n’y avait pas de buissons dans son bureau.

    Les prochaines paroles de Gobelin le ramenèrent à la réalité. D’abord surpris, le seigneur finit par froncer les sourcils. C’est vrai, il avait oublié; son ami aussi se sentait mal – et on ne parlait pas de la clé de bras. Et une fois encore, le mercenaire se sentait inférieur à cause de lui. Ah là là, l’Adda n’était pas du tout doué avec cette histoire d’amitié ! Pourtant, il ne pouvait nier qu’il avait craint pour sa famille lorsqu’il avait vu le gobelin s’enfuir à toute allure … Conscient que ses dernières tentatives de mensonge s’étaient soldées par des échecs, Yu-Seong préféra garder le silence; c’était mieux cela que risquer de s’enfoncer davantage.

    Malgré tout, cela l’énervait toujours d’entendre Gobelin se dénigrer ainsi. De l’entendre se détester. Bon, d’accord, il était détestable parfois ! Et il était loin d’être un modèle de beauté ! Or, son esprit et son cœur étaient inégalables; si seulement Gobelin pouvait voir le reflet de son âme et non de son corps dans le miroir … Le duc reprit la marche à ses côtés – sans oublier de regarder brièvement derrière eux au cas où. « Je t’ordonnerais bien d’avoir une meilleure considération de ta personne, mais de toute évidence, tu as un problème avec l’autorité, » soupira-t-il, mi-figue mi-raisin. Le soleil brillait plus fort aujourd’hui ou c’était l’ermite qui n’était plus habitué de le voir ? Il se couvrit un moment les yeux avec sa main avant de reprendre. « La Déesse nous envoie parfois des épreuves incompréhensibles pour nous, simples mortels … Mais à mon humble avis, la raison derrière les tiennes est claire. » Il se pencha légèrement vers l’avant afin de poser un doigt sur la poitrine de son camarade. « Ces épreuves t’ont donné un cœur d’or, mon ami. Elles t’ont permis de voir et de te concentrer sur l’essentiel. Elles t’ont permis de sauver la vie de nombreux individus dont l’existence même est ignorée par la société. »

    Yu-Seong se redressa avant de se pointer lui-même. Son expression s’était grandement adoucie. « Si tu avais été "contemplable" et "désirable", toi aussi tu n’aurais pas vu tous ces gens dans le besoin. Tu n’aurais pas pu leur tendre la main. Prends-moi par exemple : je suis puissant et séduisant, ce qui fait que je passe plus de temps à régler les problèmes d’autres gens puissants et séduisants qu’à régler ceux des gens qui ne le sont pas. Pourtant, leurs vies sont toutes également importantes. » Ça c’était faux par contre : la vie d’un stupide noble ne valait pas grand-chose. Bref, le duc rabaissa son bras alors qu’un rictus taquin apparut sur son visage. « Et puis, si tu n’avais pas été un être aussi agaçant qu’attachant, tu ne serais jamais parvenu à me faire sortir de mon bureau, hahaha !… Pas que j’avais un quelconque problème, hein. »

    Les deux hommes durent arrêter leur marche, car devant eux se trouvait… une belle grosse fontaine. Ah ! Bien sûr, il s’en souvenait maintenant ! Yu-Seong décida de s’asseoir sur le rebord – après avoir vérifié que personne ne se cachait autour de la construction en pierre. Il lâcha un soupir; qu’est-ce qu’on était mieux assis que debout ! « Alors, même si tu n’es qu’un petit gobelin à tes yeux, tu restes mon ami et mon distingué invité, » conclut-il avec un joyeux sourire. « Tu es plus important que tu ne le crois, c’est pourquoi le soldat sera puni que tu le veuilles ou non. Après tout, si je fais trop souvent preuve de magnanimité, les gens voudront abuser de ma gentillesse, hahahaha ! » Drôle de façon de consoler son pote, mais bon …

    Le noble trempa une main dans l’eau. Cela lui ferait certainement du bien de boire quelque chose, mais ils avaient peut-être mis du poison dans le réservoir de la fontaine ! Il préférait encore mourir de soif ! Les ondulations sur la surface, néanmoins, le détendaient un peu. Yu-Seong aimait passer du temps dans l’eau – sans doute parce que c’était sa magie. Son regard dévia malgré tout vers l’un des archers qui patrouillait sur le toit avoisinant. C’était vraiment, vraiment étrange qu’ils n’aient pas encore tenté de l’assassiner avec une flèche … Les archers étaient-ils innocents finalement ?

    Ses yeux pensifs revinrent vers l’eau limpide. Son sourire était toujours là, mais son regard s’assombrit peu à peu. Hmm … Gobelin avait beau être parfois énervant et effrayant, il restait un allié. Peut-être était-ce mieux d’éliminer tous les malentendus alors qu’il en était encore temps … « Gobelin, » l’interpella-t-il tout d’un coup d’un ton grave. « Je t’ai menti … Je ne saurais dire combien de fois, mais j’ai menti. » C’était déjà évident, mais s’il l’avouait, son ami serait plus à même de le pardonner. « Si je suis aussi à cran, c’est parce qu’un criminel est parvenu à s’introduire chez moi – deux fois plutôt qu’une. Malgré toute la surveillance, malgré toutes les défenses, malgré toutes mes précautions … »

    Sentant l’eau s’agiter sous ses doigts, il préféra retirer sa main mouillée afin de ne pas causer un accident magique. « Si le but de cet individu avait été de commettre un meurtre, il aurait très bien pu réussir. Il aurait pu m’assassiner, ou pire, assassiner ma femme et mes enfants. Réalises-tu à quel point cette situation est frustrante ?! Je me tue à la tâche chaque jour pour assurer la protection de ma famille et ce n’est toujours pas suffisant ! » Oui, il rageait un peu et non, il n’aimait pas ça, alors il prit une grande inspiration pour se calmer. Un duc ne devait pas s’énerver de la sorte voyons ! La dernière fois qu’il s’était mis à crier, il avait traumatisé Adam ! Il fixa de nouveau l’archer qui faisait juste son travail. « … Ma plus grande préoccupation est que pour réussir cet exploit, le criminel avait forcément besoin de l’aide d’un complice. Il y a un traître sous mon propre toit et je n’ai aucune idée de qui il s'agit, » grinça-t-il entre ses dents. « Je ne peux faire confiance à personne et j’admets que cela commence peut-être à impacter un peu ma santé … » Et par "commence", on veut dire "c’est déjà le cas depuis longtemps". Et par "peut-être", on veut dire "sans aucun doute possible". Et par "un peu", on veut dire "beaucoup beaucoup". Enfin bref, Gobelin allait comprendre, non ? Lui aussi tout le monde voulait le tuer tout le temps !
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    _ Ne le punis pas… ! L’épaule du Gobelin se porte bien, ses douleurs, il les a de sa chute ! Quelle idée de sauter de la fenêtre comme il l’a fait !

    Il lève la main pour prouver ses dires, luttant pour ne pas grimacer, gloussant sous la douleur, avant de préférer la rabaisser. Il surprend ses regards adressés autour d'eux, mais ne fait aucune remarque : il se contente de sourire avec toute sa malice tendre et vicieuse dès que leurs regards se croisent, roucoulant presque sous la satisfaction d’être dans les jardins… Il faut dire qu’il les trouve tout simplement magnifiques ! Buissons, haies et arbres bien taillés, fleurs en pleine éclosion, fruits en abondance, il suffit de se pencher ou de se dresser pour en ramasser.

    Face au silence du Duc, Gobelin baisse légèrement les prunelles - bien qu’il soit en capacité de comprendre, qu’on le tienne loin des autres, se sentir volontairement écarté, lui pince toujours le cœur. Se ravive, la haine pour son être, l’envie de s’arracher la peau, le besoin d’enfoncer ses ongles dans la plaie sur son front, se déchirer, se détruire. Il ne voulait pas, se tuer, il ne voulait pas même, souffrir – mais il ressentait le besoin, de détacher le peu que ses os portaient. Comme si sa carne, était une pâte à modeler, qu’elle pesait et l’étouffait, qu’elle l’enfermait, dans ce rôle qu’il ne supportait pas toujours.

    S’il avait été Zeng – S’il avait été beau, bien vêtu, noble, bien éduqué, bien cultivé, le Duc, l’aurait-il préféré ? Aurait-il accepté, qu’il voit son épouse, ses enfants, de faire la route à ses côtés ? Ces doutes s’abattent, comme des flèches dans son dos déjà dardé de lames, il est hérissé, de toutes ces insultes, cette honte, ces questions sans réponses. Le désir, de tout enlever, de vivre sans avoir à porter ce fardeau et ces douleurs.

    La remarque sur l’autorité fait doucement pouffer Gobelin, en réponse, il affiche un sourire contrit à son ami, sourire qui devient presque adorable alors qu’il bat des paupières, posture innocente, toujours faussée par cette malice qui luit dans ses pupilles. Les grimaces, si faciles à apparaître, sur son faciès, d’ailleurs, quand le doigt de Yu-Seong s’appuie sur son poitrail, il se fige en clignant des paupières. La stupeur lui a fait écarquiller les yeux, sa bouche s’entrouvre – sous la pression de son doigt, Yu-Seong peut presque compter les côtes perceptibles malgré le tissu qui les sépare.

    Ses mots sont comme une caresse. Celle de Ma-mie dans ses cheveux. Des draps dont il s’entoure pour s’y blottir.

    Malheureusement, peu d’images lui viennent à l’esprit : cette tendresse, est si rare. Ses paupières retombent, ses yeux s’abaissent, ses épaules s’affaissent. Quand la main de Yu-Seong s’écarte, il appose à son tour sa main contre son poitrail, comme pour en retrouver la chaleur ou le contact. Ses pupilles suivent le geste du Duc, jusqu’à s’unir à celles de son ami.

    Et un sourire, plus sincère, revient éclaircir son visage. Ses yeux se font doux à leur tour, sa tête bascule malicieusement sur le côté alors qu’un rire redresse ses épaules.

    _ Tu as raison… Peut-être que sans tout ça, je serais différent. Je ne ferai pas ce que je fais aujourd’hui.

    Concède-t-il. Se l’entendre dire, c’est comme entendre un inconnu parler : ces mots ne résonnent pas encore en lui, ne lui sont pas familiers. Et pourtant, les prononcer, c’est sentir le poids s’apaiser un peu, le dégoût, se calmer. Quand Yu-Seong s’assit sur le rebord, Gobelin le suivit ; s’appuyant, il bondit pour s’y assoir à son tour. Laissant pendre ses jambes dans le vide, bien plus petit que le Duc, il s’amuse à glisser une main dans l’eau.

    _ Ne le punis pas trop fort…

    Qu’il demande en détournant les paupières.

    _ Une réprimande suffit. Comme…

    Gobelin redresse dignement le poitrail. Son expression se fait alors, plus sage, dans la retombée des lèvres, les paupières plus lourdes, la main qui se lève pour caresser une barbe inexistante dans un geste de réflexion.

    _ Vous !

    Ordonne-t-il d’une voix claire.

    _ Vous ai-je donné l’ordre de malmener cet individu ?! Seulement de l’arrêter ! Allez me faire 3 tours du château ! En courant ! Avec votre armure !

    Et il imite, le ton et la voix du Duc, tout en le caricaturant un peu, jusqu’à éclater de rire.

    _ Un jour, tu essaieras d’imiter Gobelin ! Qu’il affirme en le pointant de l’index, Je veux te voir faire une grimace !

    Qu’il demande avec enthousiasme.

    Voyant le regard de Yu-Seong s’assombrir, Gobelin se tait docilement pour l’écouter avec attention. L’entendre avouer ses mensonges le surprend clairement, mais la suite l’étonne plus encore.

    _ Oh…

    Gobelin laisse planer un silence, ses yeux observent le jardin à son tour, s’attardent sur les murs, se lèvent vers les fenêtres pour les détailler. Comme s’il cherchait à voir, par où le voleur a pu se faufiler.

    _ Merci de m’avoir expliqué. J’apprécie ta franchise.
    Sourit Gobelin, avant de sauter sur ses pieds puis faire quelques pas, les mains glissées dans son dos.

    _ … C’est normal, que tu te sentes frustré dans ces conditions. Tu mets tout en place pour les protéger… Quand je me mets à ta place… Oui, je serais en colère, je serais inquiet…

    Qu’il songe, essayant de se mettre dans les chaussures du Duc – ce n’est pas facile, il est souvent pieds nus. Ses mains se posent sur ses hanches, avant qu’il ne souffle de l’air par la bouche comme un ballon de baudruche tout en tirant la langue. Le résultat, est un bruit proche d’une flatulence exaspérée qu’il conclut d’un claquement de langue sur le palais.

    _ Ils sont quand même casse-pieds, ces gens qui s’introduisent chez les autres pour leur foutre une frayeur…

    Et il ne se sent absolument pas concerné.

    _ … Pourquoi es-tu sûr qu’il avait besoin d’un complice ?

    Il se tourne vers le Duc et désigne les murs, les murets, les fenêtres.

    _ Je pense qu’il a pu lui-même observer les lieux pendant quelques jours, pour avoir idée des patrouilles et des habitudes. Malheureusement, il y a toujours des accès possibles… S’il a pris le temps d’étudier les lieux, cela peut suffire, sans qu’il n’y ait eu besoin d’un complice.

    Ses yeux reviennent sur le Duc.

    _ Quelles sont ses motivations ? A-t-il été commandité par quelqu’un ?... S’il devait commettre un meurtre, il ne l’a pas fait alors qu’apparemment, il en avait l’occasion rêvée. Tu l’as convaincu de t’épargner ?

    Il s’approche et s’accroupit à ses pieds.

    _ Tu as toujours la petite tête de Gobelin en bois que je t’ai donné ? … Je la donne à des personnes, à qui je dois quelque chose.

    Il tire la langue, les yeux malicieusement plissés.

    _ Si tu me la donnes, Gobelin peut mener son enquête. En fait, même si tu me la donnes pas. Trouver celui qui s’est introduit chez toi, l’interroger, faire de son mieux pour qu’il ne recommence pas ! Qu’as-tu pu voir de lui ? Qu’as-tu appris de lui ?

    Et soudain, voilà qu’il se dresse sur ses jambes, plaque ses poings contre ses hanches, se penche pour fixer le Duc. Taquin, il prend l’une de ses mèches qu’il caresse entre ses doigts.

    _ … Tu sais, te tuer pour ne pas être assassiné, c’est leur mâcher le travail. Prends soin de toi. Mange, bois, dors, et si tu n’y arrives pas, vois comment faire pour t’aider. Veux-tu un goûteur ? Que Gobelin cuisine pour toi, des petits plats mitonnés ?

    Qu’il roucoule en joignant les mains sous son visage.

    _ Il faut préserver ta santé, ou ils auront gagné ! Ce doit être une priorité ! Comme ça, tu auras aussi toute ta tête pour penser…

    Qu’il commente en levant un index pour le poser sur sa tempe, avant de lever les poings dans une posture guerrière.

    _ Et tous tes réflexes pour les défoncer ! Paf ! Un sort d’eau dans la tête ! Comme avec la Fichtrouille ! D’ailleurs, tu m’as impressionné ce jour là !

    Qu’il constate en croisant les bras sur son torse et en hochant gravement la tête.

    Zeng Min
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    The monster is the best friend I've ever had


    Le paranoïaque et le trouillard


    Ah mais il était vraiment obstiné ce gobelin ! Qu’il laisse ce soldat crever et qu’il passe à autre chose, non mais oh ! Son imitation du duc, cependant, eut le mérite de faire éclater de rire le concerné. La plupart des nobles se sentiraient probablement outrés à sa place, mais ces idiots n’avaient pas d’humour. « Cette imitation est presque parfaite ! Il te manque seulement quelques poils, » le taquina-t-il. « Et pourquoi pas trois fois le tour de la ville plutôt ? Cela l’aidera à mémoriser les visages des habitants, hahaha ! » Peut-être, mais cela lui éclaterait également les jambes et les poumons … M’fin, ce n’était pas le problème de son seigneur; ce jeune homme n’aura qu’à agir avec dignité la prochaine fois !… S’il y en avait une.

    « Mon cher Gobelin, tu es inimitable, mais je relève le défi ! » s’amusa-t-il ensuite. Un jour, il allait surprendre son ami avec une super grimace ! Mais encore fallait-il que Yu-Seong apprenne à en faire … Bref, ce court moment de gaieté ne dura pas puisque les inquiétudes du noble revinrent le hanter jusqu’à ce qu’il admette ses torts à son invité ainsi que tout le reste.

    Ce dernier, étonnement, semblait bien le prendre, ce qui laissa l’Adda quelque peu perplexe. Le mercenaire ne se sentait-il pas trahi ou abusé ? Son hôte venait de lui avouer avoir menti ! Ah, décidément, ce petit homme ne possédait aucun amour-propre … D’un côté, cela arrangeait le duc, on ne va pas se le cacher. « Ils sont quand même casse-pieds, ces gens qui s’introduisent chez les autres pour leur foutre une frayeur… » commenta Gobelin. C’était forcément du sarcasme ! On parlait du type qui entrait par effraction dans des orphelinats pour se cacher sous le lit des enfants ! « N’est-ce pas, » répliqua le plus vieux sur le même ton tout en le fixant, s’attendant à ce que l’autre pouffe de rire, mais non. Ah …

    Peu importe. Le mercenaire semblait douter de la théorie du seigneur, celle impliquant la présence d’un traître dans sa demeure. Il fronça les sourcils. « Eh bien … » … … … Cela lui semblait être l’évidence même, or n’était-ce pas tout simplement sa peur qui parlait ? Maintenant qu’il y repensait, le Cygne lui avait laissé une liste de tous les points faibles de sa propriété. Cela sous-entendait qu’il ne souhaitait pas que le duc Adda meure. Ce qui sous-entendait également que même s’il avait eu un complice, celui-ci ne cherchait pas activement à supprimer le noble. Et … Bon sang, le criminel masqué n’avait pas besoin de complice s’il opérait dans un groupe assez compétent pour être capable de récolter les données financières du fief.

    Ha. Haha. Hahaha. Hahahaha ! Yu-Seong passa une main devant sa bouche dans une vaine tentative pour cacher son sombre sourire. Devait-il rire de son cerveau qui lui jouait des tours ou en pleurer ? « Si je l’ai convaincu de m’épargner ? » répéta-t-il en retenant un ricanement. Avec son charisme et sa rhétorique, il était en effet parvenu à tromper le jeune cambrioleur. Mais bon, il ne pouvait pas dire à Gobelin qu’il avait manipulé un "justicier" qui, somme toute, avait eu parfaitement raison de cibler le duc corrompu qu’il était. « C’était un drôle de personnage. Il ne voulait pas tuer un homme innocent. » Cette fois, le seigneur eut du mal à contenir son pouffement, mais on pouvait voir cela comme de l’amusement face à l’excentricité du criminel.

    Gobelin était prêt à aider gratuitement son ami. On ne crachera pas sur des économies, même minimes ! Bien que c’était le genre d’événement qu’il préférerait garder sous silence d’habitude … « J’ai déjà ouvert une enquête – tu te doutes bien – or il est possible que tu aies déjà entendu parler du coupable … C’est un homme masqué qui se fait appeler "le Cygne". Il vole les méchants nobles et distribue son butin aux gentils pauvres, comme dans un conte pour enfants. » Cette fois, Yu-Seong ne tentait plus de masquer son sourire. Joignant les mains, il soutint le regard du mercenaire; peut-être une façon de laisser croire qu’il n’avait rien à cacher. « Le Cygne souhaitait surtout s’assurer que mon image publique de duc bienveillant était bel et bien réelle. J’ai répondu à ses questions, apaisé ses craintes, puis je l’ai laissé partir. » Une décision stratégique et lucide qu’il avait prise sur le moment. Une décision qu’il s’était mis à regretter quelques heures après les événements, lorsque sa paranoïa avait commencé à prendre le dessus. Une décision qu’il trouvait de nouveau logique maintenant qu’il y repensait avec un esprit éclairci. « Personnellement, je crois que ce jeune homme possède un grand cœur, mais il opère dans l’illégalité la plus totale. À son prochain crime sur mon territoire, je n’aurai d'autre choix que de le punir. »

    Oui … Mais oui ! Tout allait bien en fait ! Il avait effacé tous les soupçons ! Et il avait corrigé les points faibles dans sa sécurité ! Hahahahaha ! Pourquoi s’inquiétait-il autant ? Son esprit se détériorait-il à ce point ?… Non, il ne voulait pas y penser … On préférait le déni ici. « … Et je suis à peu près certain que le Cygne travaille pour un groupe ou une organisation obscure, alors si tu tiens tant à enquêter de ton côté, ne fais pas de folies qui risquent de te coûter la vie, d’accord ? » Le voilà prévenu ! S’il mourrait, ce ne sera pas la faute du grand seigneur !

    Yu-Seong haussa les sourcils, surpris de voir Gobelin se pencher vers lui ainsi. Comment ça, il se tuait ?! Mais pas du tout ! C’était le contraire ! Il s’assurait de rester en vie en évitant les pièges !… Ah mais, c’était vrai qu’avec tous ces repas et ces nuits de sommeil manqués … Zut alors. Le duc frotta ses yeux fatigués, se sentant tout d’un coup très épuisé. Comme si tout le stress venait de quitter ses frêles épaules, comme si son corps venait enfin de quitter le mode "alerte maximale" et lui indiquait qu’il était désormais temps de se reposer. Il tuerait pour avoir un massage de sa femme là, maintenant, tout de suite !

    La pression de plusieurs jours venait de tomber, ce qui n’empêcha pas l’homme de sourire stupidement aux paroles de son ami – surtout celle à propos d’un goûteur puisque Gobelin avait déjà joué ce rôle plus tôt. Mais ça non plus, on n’allait pas lui dire. « Sauf ton respect, Gobelin … Je ne crois pas vouloir essayer ta cuisine, » se moqua-t-il gentiment. Bouffer des cadavres assaisonnés de plantes toxiques ? Non merci ! L’Adda abaissa sa main, dévoilant son regard qui avait enfin retrouvé sa lueur habituelle malgré une fatigue évidente. « Et doutais-tu de ma toute-puissance ? » continua-t-il à blaguer. « J’ai suivi un entraînement militaire tu sauras ! Je ne suis pas sans défense malgré les apparences ! Ah, mais si tu m’avais vu dans ma jeunesse … J’avais un corps de rêve et je maniais la lance. Difficile à imaginer, n’est-il pas ? » Cela ne l’avait pas sauvé contre son frère toutefois. « Malheureusement, j’ai réalisé un peu trop tard que mon véritable talent se trouvait dans la magie, hahaha ! » S’il avait concentré ses entraînements là-dessus à l’époque, aurait-il pu vaincre Kamil ? Enfin, on ne le saura jamais, alors inutile de penser à ce genre de scénarios hypothétiques.

    Yu-Seong aurait bien voulu lui montrer d’autres sorts, mais compte tenu de son état actuel … Il s’évanouirait sans aucun doute, et ce serait bête de conclure leur rencontre de la sorte ! Sa tête se tourna quand même vers l’eau limpide de la fontaine. Le soleil créait des reflets brillants sur la surface. Ah. Ils se trouvaient réellement dehors. Hmm. Le père réalisa que son comportement maniaque avait dû inquiéter tout le monde … Il allait devoir s’excuser au moins à sa famille… après un bon repas et une excellente nuit de sommeil. « … Merci Gobelin, » souffla-t-il plus doucement. « J’ai conscience que… je n’ai pas été un hôte très facile, alors j’apprécie que tu sois resté malgré tout. Te voir et discuter avec toi m’ont fait beaucoup de bien. » C’était un peu embarrassant à avouer, mais voilà, il fallait que ce soit dit même si le duc n’était pas doué pour cela. D’ailleurs, son sourire se fit plus timide alors qu’il tourna de nouveau la tête vers le petit homme vert. « Je suis très reconnaissant de t’avoir comme ami. » Il posa une main sur l’épaule du gobelin – pas celle qui a été malmenée je précise. « Je suis heureux que tu sois en vie et je suis heureux que nous nous soyons rencontrés. Ne l’oublie jamais. »
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