Les Chroniques d'Elysia

Assemblée #1

Afin de garantir la neutralité de tous les participants, depuis l'An 0, les assemblées où toutes les personnalités importantes du continent se réunissent ont lieu dans les quartiers de l'Ordre des Chevaliers. Personne n'est obligé de s'y rendre mais cela les priverait de bien des informations importantes.

A l'approche des remparts du château, le carrosse transportant l'Impératrice ralentit et s'arrête. Ses gardes lui ouvrent la porte, Eun-Ji descend précautionneusement les marches, hissés sur des talons un peu trop inconfortables mais nécessaires. Comme le lui ont répété les domestiques, il faut qu'elle soit présentable et parfaite en toutes circonstances pour éviter les critiques que pourraient entraîner un quelconque relâchement. Le menton relevé, la posture droite, elle suit les chevaliers qui l'amènent dans la salle où ceux qu'elle a convoqué l'attendent.

Eun-Ji observe la longue table ronde qui permet d'accueillir tous les ducs et duchesses sans problème mais aussi les Capitaines de l'Ordre s'ils désirent prendre part à l'échange. Les chaises sont identiques, chacun y est accueilli sur un même pied d'égalité. Debout, devant sa place, Eun-Ji garde les mains jointes et annonce par sa posture, sa prise de parole à l'assemblée.

- Tout d'abord, je vous remercie d'avoir fait le déplacement jusqu'ici. J'espère que vous avez fait bonne route.

Une politesse obligatoire avant d'en venir au vif du sujet.

- Si je vous ai réuni aujourd'hui, c'est pour vous faire part de nos avancées concernant le mystérieux temple découvert dans les Bois Illusoires. Mais avant tout, pour vous rassurer, les enfants ont regagné leur foyer et sont tous en bonne santé. Je m'en suis personnellement assurée.

Aborder ce sujet en premier montre bien que ses intérêts divergent d'autres figures importantes. Peu de souverains se préoccupent du petit peuple. Eun-Ji marque une pause avant de reprendre, un peu plus sérieusement.

- D'après nos estimations, le temple serait vieux de plusieurs siècles, entre trois et six. Nous en avons déduit après avoir inspecté les textes, qu'à cette époque, un autre peuple existait ; les mnketes. Nous supposons qu'ils étaient mi-humains mi-dragons au vue des statues se trouvant dans le temple. Si les textes disent vrais, ils auraient été les enfants de notre Mère à tous, la Déesse Zorya. Ce que nous ignorons en revanche, c'est la raison de leur disparition... Nous manquons encore d'informations pour saisir pleinement cette découverte mais elle est de grande importance. Elle remet en question tout ce que nous savions jusqu'ici ; que nous étions les seuls êtres peuplant le continent blanc.

Un brouhaha gagne l'assemblée le temps de digérer cette révélation. Et ce n'est pas la seule qu'elle va apporter. Eun-Ji dépose sur la table, une pierre faisant la taille d'une main ouverte, étincelant de pureté et de magie.

Spoiler:

- La dernière découverte que nous avons faites, ce sont ces pierres. Elles produisent du mana. Pour le moment, nous ne savons pas encore comment elles fonctionnent ni comment les utiliser. Je demande la collaboration des chercheurs et inventeurs d'Elysia afin de percer ce mystère. Je tiens aussi à solliciter les chevaliers de l'Ordre pour protéger le Temple. Nombre de brigands essayent d'y pénétrer afin de dérober tout ce qui pourrait avoir de la valeur.

Son tour de parole terminé, Eun-Ji plisse sa robe et s'assoit sur son siège, fermant ses paupières.

- Ce sont toutes les informations que je peux vous rapporter pour le moment.

A votre tour.
Explications• Les assemblées au sommet sont des RPS qui vous permettent de prendre conscience des nouvelles découvertes sur le continent d'Elysia.
• Au cours de l'introduction, Eun-Ji aborde les trouvailles faites lors de l'inspection du temple suite à l'événement.
• Vous pouvez réagir à cette réponse en postant à la suite, poser des questions ou encore partager votre ~~mécontentement~~ joie.
• Il est possible de participer à ce RP si vous faites partie d'une Grande famille (Duc, Duchesse et Hériters), si vous avez participé à l'événement ou si votre présence est justifiée. (On aime bien Patrick le paysan qui cultive son champ mais il n'aurait rien à faire là [Annonce][Terminé] Assemblée #1 435701555

[Annonce][Terminé] Assemblée #1 435701555

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Assemblée #1

Le Conseil et les autres

Ugh, le château de l’Ordre des Chevaliers …

Cela ne faisait pas plaisir au duc d’être ici, mais avait-il vraiment le choix ? Non seulement tous les dirigeants avaient-ils été convoqués, Yu-Seong était en plus un précieux témoin dans toute cette affaire. Il ne pouvait pas se permettre de se défiler.

Tout n’était pas noir; en tant que membre du groupe "héroïque" ayant sauvé les enfants et découvert le temple, la popularité de l’Adda avait monté en flèche. Ou du moins, il avait l’impression d’avoir regagné le respect des autres conseillers (en supposant qu’il l’avait perdu en premier lieu et que ce n’était pas juste dans sa tête). Ils étaient forcés d’admettre que l’exploit de leur collègue était bon pour l’image de Babel ! Finalement, participer à cette mission avait été un bon coup politique. Dire qu’à la base, Yu-Seong avait risqué sa vie seulement pour faire plaisir à sa fille …

Le papa se tenait d’ailleurs avec les autres membres du Conseil. Confortablement assis, les dirigeants de Babel – ainsi que les autres personnages importants d’Elysia – attendaient l’arrivée de celle les ayant convoqués en premier lieu : Eun-Ji Yon. Parce que bien sûr, fallait qu’elle arrive la dernière, hein.

La demoiselle daigna enfin se pointer à son propre rendez-vous. Le silence se fit autour de la table ronde alors qu’elle les remerciait de s’être déplacés et blablabla … En apprenant la bonne nouvelle concernant les enfants, Yu-Seong hocha la tête, approbateur pour une fois. Il possédait bien des défauts, mais contrairement à la plupart des aristocrates présents, il se souciait des roturiers. Surtout des gamins innocents.

L’Impératrice mit ensuite au parfum l’assemblée qui, de toute évidence, fut choquée d’apprendre l’existence d’un ancien peuple mi-dragon mi-humain. Il y avait de quoi être stupéfait; le duc lui-même avait encore du mal à l’assimiler. Cela remettait en cause l’Histoire au grand complet, vous vous rendez compte ?! Combien de livres allait-il falloir réécrire …

Vint ensuite la présentation de la pierre mystérieuse. Vraiment intéressante cette roche, bien que Yu-Seong n’avait pas trop fait attention au trésor sur le coup … Il était déjà très riche, vous savez ? Bref, les chercheurs pourront certainement trouver quelque chose d’utile à faire avec ces pierres magiques. Et parlant de chercheurs, d’utilité et de magie …

Eun-Ji ayant terminé de parler, ce fut au tour de l’Adda de se lever. Les mains croisées dans son dos bien droit, il balaya calmement l’assemblée de son regard expert avant de prendre la parole.

« Je tiens d’abord à remercier l’Impératrice pour sa promptitude dans cette affaire de la plus haute importance. » N’importe quoi, il l’emmerdait. « Comme certains le savent peut-être déjà, j’ai eu l’honneur de faire partie du groupe ayant découvert le temple. » "L’honneur", pff … C’était une bande de bras cassés. « J’aimerais donc ajouter mon témoignage aux informations déjà partagées par l’Impératrice. » Son regard se baissa un instant sur l’étrange pierre avant de remonter sur le visage d’Eun-Ji. Ce fut elle qu’il décida de fixer, parce qu’il fallait bien qu’il regarde quelque part pendant son monologue. Aussi parce qu’elle était directement concernée. « Je crois que le temple lui-même est infusé de magie. Afin d’en ouvrir les portes, il nous a fallu activer un étrange mécanisme à l’aide des quatre magies primaires. Certaines lanternes se sont également allumées d’elles-mêmes, comme si elles réagissaient à la présence de visiteurs. Sans compter une autre porte qui s’est ouverte une fois tous les monstres vaincus … »

Plusieurs murmures se firent entendre. Ah, oui, personne n’avait mentionné les citrouilles encore … Yu-Seong ne put réprimer un sourire en coin alors que son regard balayait une nouvelle fois les invités. « Pardonnez-moi, j’aurais dû le préciser plus tôt ! Oui, ce temple possédait des gardiens monstrueux : d’étranges créatures hostiles aux visages terrifiants et ressemblant à des citrouilles. Elles ne sont pas très puissantes, mais si j’étais l’Impératrice, je m’inquiéterais de la présence de tels monstres sur mon territoire. » Et voilà, il ne pouvait pas s’empêcher de lui lancer une pique finalement ! Mine de rien, il reprit malgré les chuchotements, retrouvant un air sérieux : « Il y avait également des pièges plus classiques tels que des dalles provoquant l’effondrement du plancher lorsque nous marchons dessus … » N’est-ce pas, Gobelin ? « Bref, il serait dommage d’ignorer cette merveille architecturale qu’est ce temple. Le Conseil est d’avis que l’ingéniosité des bâtisseurs d’antan ne devrait pas retomber dans l’oubli; aussi une étude approfondie de son fonctionnement pourrait débloquer des avancées majeures en matière d’innovation. »

Le duc d’Adda s’inclina respectueusement avant de se rasseoir. Tout ce qu’il venait de dire, il en avait déjà parlé aux autres conseillers. Ils s’étaient mis d’accord sur la position à défendre avant de venir ici, car bien qu’ils débattaient entre eux pour régler les problèmes internes, ils se devaient d’agir comme une seule entité lors des problématiques internationales. Sinon, les Terres de Babel auraient l’air d’une nation instable avec des dirigeants divisés. Oui, bon, le débat concernant la création de l’Ordre avait été une exception à la règle … N’en parlons plus, d’accord ? À l’heure actuelle, le plus important était que les chercheurs et inventeurs de Babel puissent mettre la main sur cette ancienne technologie magique, en plus des étranges pierres.

KoalaVolant

Assemblé #1

Liv était enthousiaste aujourd’hui, bon cela ne se voyait pas sur son visage, mais ceux qui la connaissait suffisamment ou avait de l'œil pouvaient remarquer la bonne humeur émanant de son aura.

À défaut, d’avoir pu prendre part à l’expédition et d’observer de ses propres saphirs le temple et ses meubles, elle pouvait au moins participer à l'assemblée. Évidemment, la Lodowic s’était déplacée pour le travail et non pour satisfaire sa curiosité, absolument pas pour ses propres intérêts. Bon, en réalité si, mais c’était l’Odin qui l’envoyait ! Même si pour cette dernière, c’était également un moyen de faire en sorte que Liv fasse autre chose de ses journées que de rester dans son bureau ou le terrain d'entraînement.

Bref, le sérieux prit le dessus à l'arrivée de l’impératrice, Liv se soulagea à l’annonce de la bonne nouvelle. Elle devait sans doute être l’une des rares personnes de cette table, à apprécier le bien être des enfants.

Puis, le sujet du jour tomba, plusieurs murmures et discussions éclatèrent entre les différents aristocrates. La maîtresse d’armes préférait réfléchir aux différentes conséquences de cette découverte et les marches à suivre. Cependant, lors de sa réflexion, voilà qu’Eun-Ji rajouta une couche en présentant cette fois ci une pierre mystérieuse.

Leurs connaissances du monde venait d’être mises en échec, un peuple effacé, des technologies inconnues et tant de questionnement. Alors que l’assemblé continuait d’assimiler ces nouvelles le Duc d’Adda prit alors la parole pour ajouter des détails. Il contait l’architecture unique du temple, ainsi que de ses mécanismes et des monstres qui y habitaient. La table n’était que surprise et étonnement, dans cette confusion, Liv se leva afin de pouvoir prendre la parole.

- Je vous remercie duc d’Adda, pour votre précieux témoignage. Par ailleurs, je suis certaine que votre sagesse ne doute pas un seul instant que les monstres que vous avez rencontrés ne tapissent que sur les terres de l’empire. Il serait après tout, extrêmement naïf de penser, qu’il n’y ait pas de monstre similaire présent sur tout le continent.

La Lodowic espérait que cette intervention allait calmer les ardeurs du Duc, la réunion d’aujourd’hui était d’une importance capitale. Plus que jamais, ils se devaient d’être unis, afin de prendre de bonnes décisions, il n’y avait pas la place pour d’avantage d'escarmouches. Ce problème réglé (en espérant que ce soit le cas), sa pensée pouvait se libérer.

- Concernant ces récentes découvertes, nos ancêtres nous ont caché l’existence de ce peuple, pour une raison que nous ignorons. Il est donc d’une importance capitale que nous étudions rapidement ce mystère pour comprendre les raisons de leurs choix. Cela nous permettra ainsi de soit informer le peuple, soit garder le secret pour nous.

Bien que Liv prônait la connaissance, elle savait également qu’il y avait des choses dans la vie, on ferait mieux de ne jamais le savoir. Pas tout le monde avait les épaules et l’esprit suffisamment solide pour y faire face. La connaissance et l’ignorance étaient tout deux une bénédiction.

- J’aimerais donc suggérer que nous mettions des ressources à la recherche de ruine similaire, dans les zones à danger que nous avons jusqu’alors peu exploré. Je peux comprendre la réticence de certains, à mon idée, après tout nous n’avons aucune garantie qu’il en existe d'autres. Cependant, comme je l’ai évoqué plus tôt, nos ancêtres nous ont cachés la vérité, ces mêmes personnes qui nous ont transmis le danger de ces zones et qui nous y ont éloignés. N’était-ce pas là, donc un moyen pour eux, de mieux cacher ces temples, afin que nous restons dans notre ignorance ?

Je vous remercie pour votre attention et le temps que vous m’avez accordé, je suis prête à répondre à vos questionnements et incertitudes, dès maintenant ou plus tard en privé.

Liv s’inclina et se rassit sur sa chaise, en faisant bien attention aux plis de sa longue robe. Maintenant, à voir si sa rhétorique avait affecté les autres aristocrates ou non.

KoalaVolant

assemblée # 1

ft. public

Tu avais choisis de te vêtir de ton uniforme cérémonial de l'ordre avec son pantalon si confortable. Déjà parce que tu en es fière, puis que vous êtes au QG, que cela fait grincer des dents la duchesse et peut-être aussi le duc qui s'était permit de t'adresser une lettre il y a quelque temps. Le bleu et le blanc tranchaient avec ta chevelure flamboyante que tu avais décidé d’attacher en tresse. Celle-ci parcourait fièrement ton dos.

Être ou ne pas être à sa place ? Tu n'y pensas rapidement plus, te sentant galvanisée par les premiers propos de l'impératrice. Au cours d'une mission de mois précédents, ils ont découvert un étrange endroit fait de pierres dans les bois illusoires. Tu avais été écarté de cette opération pour une raison que tu ignores, mais tu te doutes que la personne à ta droite en était pour quelque chose. Ta propre mère qui te couvait bien trop à ton gout. D'ailleurs, ta présence à cette assemblée laissait courir des questions et des rumeurs. Soit tu était là en tant qu'héritière et la duchesse allait alors sauter sur l'occasion pour te brandir tel un trophée. Soit tu étais là en tant que commandante, bien que la présence de ta Capitaine soit amplement suffisant.

Il y avait beaucoup de monde à cet auditoire donc le scribe de ta famille qui était un Helvar.
Adam.
Sa présence était plutôt logique mais cela te chamboulait un peu, tu fis en sorte de croiser son regard le moins possible.

Revenons-en à cette assemblée.
Les Mnketes, une civilisation mi-humaine et mi-dragon qui aurait pu être les descendants de la déesse ? Et pourquoi pas de la calamité qui est aussi vue sous une forme draconique ? Beaucoup d'interrogation et peu de réponse, mais ce n'était que le début. Tu n'allais pas laisser passer la chance de participer à la protection du temps et de son exploration. Des escadrons allaient être formés et on viendra alors te chercher, ton feu et toi étiez prêt.
Ce n'est pas le fait qu'il y avait des individus avant nous qui te surpris, mais plutôt le petit objet bleu disposé sur la table. Celui-ci, comparable à un bijou, était en fait empli de mana. Un source de puissance qui pourrait faire tourner les tête. Plus tu le regardais, plus tu avais l'impression que c'est lui qui te regardait. Il allait être l'objet de terribles convoitises comme le disait l'impératrice avec ces brigands qui avait déjà eu vent de cette trouvaille.

Depuis le début tu n'ouvras pas la bouche, te contentement de diriger ton regard sur chaque personne qui peignait des mots sur la situation. Même à cet odieux duc d'Adda. Cela aurait été trop beau qu'il ne soit pas là, alors entre quelques regards assassins que tu lui lançais avec plaisir telle une enfant, tu écoutais. Il hocha la tête comme si la vie des enfants l'importait, tu étais pratiquement sure qu'il ne s'en souciait guère. Ce qu'il pouvait être pompeux ! Tu en étais persuadée mais tu avais tord sans le savoir.
Cela te torturait de le reconnaitre mais son idée d'étudier les bâtisses du temple n'était pas inutile, c'en était même vital puisque chaque information allait être un bien précieux.
Le duc se rassit.

Tu n'allais pas prendre la parole, pas tout de suite.

Une femme que n'avais jamais vu se leva et reprit la suite. Tu apprécias déjà la manière qu'elle eu de calmer les précédents mots du duc. Elle avait raison, vous étiez encore bien loin de la vérité sur tout ça. Elle continua sur le secret que vos ancêtres avaient pu garder sur les origines de cette civilisation. Tu croisas les bras sur ta poitrine et réfléchit un instant. Et s'ils n'étaient simplement pas au courant ? Si tu en crois les paroles de ceux qui sont aller voir le temple, il est tel que l'on ne peut passer à côté. Il y a une raison pour laquelle nous n'en avons jamais été informé: et si l'endroit était baigné de magie ? Une magie inépuisable ou bien au contraire qui s'épuise et qui a ainsi pu mettre le voile sur la présence d'une telle édifice.
La Lodowic évoqua le souhait de découvrir si d'autres endroits comme ce temple pouvait exister. Ce serait intéressant mais...
La femme se rassit à son tour.

Tu te levas lentement sous la surprise de ta mère, comme si tu lui avait coupé l'herbe sur pied. C'est sur, elle allait bien te le faire remarquer plus tard, en privé. Mais tu allais aussi lui donner ce qu'elle voulait et ce qu'elle pensait, car telle mère - telle fille. C'était aussi un challenge, tu n'es pas du genre à te montrer ainsi en public, sérieuse avec des yeux rivés sur toi. Mais tu étais aussi la fille de ton père disparu alors Svea, fais-lui honneur. Sans t'en rendre compte tu adoptas une posture droite de soldat, la tête haute, les yeux scrutant chaque individu et la poitrine fièrement en avant.

Je me permets d'intervenir puisque nous sommes ici pour partager nos ressentis et ainsi avancer tous ensemble dans le même sens.

Tu marques un temps d'arrêt puis reprit après avoir rappelé à tous que vous étiez dans le même camp. Les différends n'avaient pas leur place ici, il fallait bien le reconnaitre. Tu voulais t'assurer que les participants écoutaient, c'était ta première prise de parole en tant que membre de Babel.

Je suis d'accord avec vos propositions, seulement nous devrions explorer plus en profondeur cette première découverte. Il serait malheureux de déclencher un énième piège alors que nous avons un autre endroit où les autres ressources humaines sont. Nous pourrions bien vite être dépassés si d'autres créatures venaient à se manifester. Évidemment, ce ne sont que des spéculations et même si nous ne voulons nous en tenir qu'à des faits et des non des fabulations, nous sommes dans l'obligation de fermer chaque porte avant d'en ouvrir d'autre.

Par-là tu entendais qu'il était urgent de "prendre le temps" de bien comprendre et analyser le temple avant d'en chercher d'autre. Ce serait une folie puisque vous ne connaissiez pas encore ce qu'il renfermait véritablement. Chaque chose en son temps.
Ce n'est pourtant pas l'envie qui manque mais tu préfères user de patience qui, comme on dit, est mère de vertu.

Sans annoncer que tu avais terminé, tu te rassis sagement et croisa l'une de tes jambes sur l'autre sous l'immense table. Tu n'avais même pas pris le temps de remercier l'audit' pour l'écoute, cela était une perte de temps surtout que tu n'étais pas une héritière officielle pour Babel. Il y a des gens plus importants au dessus de toi pour l'instant et tu avais encore besoin de renseignements
Tu croisas le regard de ta génitrice, un mélange de fierté et d'autre chose animait son regard.

Une place m’avait été réservée, non pas en tant que Vicomtesse ni en raison de mes origines, mais en tant que capitaine de l’ordre. Et cela me convenait parfaitement. Tandis que chaque personne arrivait à la salle de réunion, j'étais déjà assise, savourant silencieusement une tasse de thé en attendant l’arrivée de tous les participants. Pourquoi ? Parce que cette discussion était d'une importance capitale. Elle rassemblait des individus de haut rang et de grande importance politique. En plus de la sécurité assurée sur place, j'avais personnellement vérifié la sécurité de l'endroit et l'arrivée de chaque invité. Après tout, la sécurité de tous était ma responsabilité.

Après une longue attente, la discussion commença, et l’Impératrice exposa les découvertes faites dans les Bois Illusoires. Des informations sur un peuple mi-humain, mi-dragon, désormais disparu, furent mises en lumière. Si ces découvertes étaient liées à la Déesse Zorya, cela représentait un événement historique et une avancée significative dans de nombreux domaines, tels que la religion et l'histoire.

Elle présenta également une pierre produisant du mana, suscitant l'intérêt de plusieurs personnes. Cependant, mon attention ne dévia pas vers la pierre, mais plutôt vers ce qu'elle symbolisait pour le futur et les dangers potentiels pour nous tous.

Ensuite, Yu-Seong, membre du conseil et duc du fief d’Adda, prit la parole. Bien qu'il remercia l’Impératrice, ses paroles sonnaient faux à mes oreilles, empreintes de politesses hypocrites. Cependant, je ne m'attardai pas sur ses intentions, car ses informations étaient bien plus pertinentes. Il parla d'un ancien mécanisme nécessitant de la magie, impliquant des monstres et des gardiens monstrueux.
Occupée par des problèmes familiaux, je n'avais pu me plonger dans cette affaire, mais il semblait que le danger était déjà présent. Cependant, là où certains voyaient une menace, d'autres percevaient une opportunité de connaissance. La question se posait alors : qui devait bénéficier de cette avancée ? Qui avait le droit d'obtenir ces ressources ? Bien que ces questions relèvent du domaine de la loi et de la politique, je veillerai à ce que la Justice soit respectée dans la prise de décision.

Une autre femme prit la parole. Si mes renseignements sont corrects, il s’agit de Dailu Liv Lodowic, un maître d’armes faisant partie de la famille des Lodowic. Elle commença avec des politesses et puis commença en expliquant clairement que les monstres découverts là-bas pouvaient bien être découverts ailleurs. Elle soupçonna aussi nos ancêtres d’avoir caché cette vérité et la raison de cette action. Nous sommes donc forcées d’enquêter sur cela… Si ils nous ont aussi bien caché un aussi grand secret, c’est parce qu’il devait y avoir une bonne raison, la Justice demande aussi la vérité, mais la raison de cette vérité ne doit aucunement être obscurci ou ignorer par nos émotions.

Ensuite, elle émit l’idée de faire des recherches similaires dans des zones de danger pour faire des découvertes similaires. Un risque à prendre le nécessaire pour avoir plus d’information. Une façon claire et précise d’annoncer sa position.

C’est alors à ma commandante… Enfin, à Svea Babel de s’exprimer sur le sujet. Elle se mit en léger désaccord avec Dailu, disant que c’était le chemin à suivre, mais il fallait prendre son temps. Pour elle, nous risquerions d’être rapidement submergées s'ils finissaient par activer plus de pièges ou à réveiller plus de monstre. Un avis qu’elle signa d’une simple métaphore.

Je ferme alors doucement les yeux, réfléchissant aux avis et aux réponses de chacun. Je viens délicatement déposer la tasse de thé face à moi, vide. Mes ongles viennent délicatement caresser la surface en porcelaine que je caresse avec délicatesse avant d’ouvrir les yeux. Sans prendre appui sur la table et avec la délicatesse noblesse qu’on m’avait forcé à apprendre jusqu’à la moelle de mes os, je me relève de ma place pour prendre la parole. Une prise de position, une prise de force, une imposition de la justice.

Mais cette présentation ne se fit pas comme de la glace, plutôt comme de la neige. Souple et malléable, s’écrasant au premier contact en marquant son environnement d’un vent glacial. Je viens alors faire une révérence digne d’un livre, une révérence parfaitement symbole de mon peuple et nos principes vers l’Impératrice. Je reste alors dans cette position et m’adresse d’une voix parfaitement calme qui tranchait la pièce dans son manque d’hésitation, annonçant une mélodie peu plaisante : « Impératrice, aux noms de l’alliance entre les peuples et l’ordre, nous vous remercions pour votre rapidité et de votre volonté à vouloir faire cette assemblée. » Mon regard glissa dans une direction avant de se poser sur le Duc, transperçant son être d'un vent glacial jusqu'à son siège, déposant délicatement sur son épaule une présence aussi légère qu'un flocon de neige annonçant une tempête. « Et même si ce fut dangereux, nous remercions avec respect ceux qui se sont aventuré là-bas lors de la découverte du temple. »

Je me relève avec la même lenteur et grâce, replaçant mes mains dans mon dos. Présentation ? Explication ? Aucunement besoin, je n’avais pas besoin d’autant de mots pour m’expliquer. Ma parole était simple et directe et continuera de l’être. Maintenant, que j’y pense, c’est bien la première fois que Svea et les autres capitaines me voyaient sous cette lumière. Une fois droit, mon regard revient se poser vers l’Impératrice, lui lançant un sourire aimable et calme, « En tant que représentante de la Justice et capitaine de l’ordre, vous avez ma parole que les ruines seront traitées comme monument historique et seront protégées des brigands. »

Mon sourire alors disparaît pour lancer un regard froid à l’Impératrice, à la fois aussi tranchant et délicat que le regard donné au Duc avant. « Néanmoins, la présence de danger venant de l’intérieur des ruines indiquent qu’il faudra aussi nous protéger d’eux. » Mon regard retombe alors sur le Duc, comme pour le pointer de l’estoc d’une lame gelée. « Mais que ça soit pour de majeures avancées scientifiques. » Mon regard retombe alors aussitôt vers la membre des Lodowic pour la pointer à son tour. « Des recherches à grande échelle. » Mon regard revient vers l’Impératrice avec la même intention et présence. « Ou la récupération d’artéfact inédit… L’ordre refusera d’involver ses membres ou la vie d’innocent de quelques façons que ce soit dans des opérations aveugles et sans précaution. Nous avons été fondés pour faire régner la paix et protéger les peuples. C’est pourquoi nous protégerons les ruines, mais protégerons aussi les habitants de ce qu'il y a dans les ruines, même si cela doit finir par détruire les ruines. »

Mon explication était donnée, et était claire. S'ils voulaient se battre pour les ressources et les trésors, les paix pouvaient se battre comme ils voulaient. Si il voulait mettre en danger la vie du peuple dans ce genre d’opération, ils auraient droit à un mur de glace face à eux… Néanmoins, j'affiche un très léger sourire à nouveau et présente la paume de ma main ouverte, comme pour inviter les personnes face à moi à prendre ma main et écouter ma prochaine annonce. « Néanmoins. L’Ordre se ravit de coopérer avec les nations présentes afin de mener à bien leur opération et exploration des ruines si les opérations sont menées par une pensée logique et sensée, mais aussi superviser par une force suffisamment responsable. »

La main tendue fut alors plus tranchante que la lame. Une main de glace mordant comme la toundra du nord. Mon explication et ma proposition étaient simples. Nous accepterons de les aider… Mais seulement s'ils sont prêts à endosser la pleine responsabilité, un terme suffisant pour faire fuir les têtes brûlées.

Mon regard revient vers la femme qui avait parlé aux noms des Lodowic, cette fois sans menace, uniquement une douceur froide et givrante. « Pour ce qui est des recherches, nous ne pourrons malheureusement pas participer à cela. Non seulement ça serait prendre trop de risque, mais nous étendrons trop nos membres. C’est pour cela que je vous assure que si des nouvelles ruines similaires à celle découverte sont trouvés. Nous, l’Ordre des Chevaliers, serons ravi de prêter main-forte afin de sécuriser et protéger les ruines. Tel est notre devoir »

Je range ma main dans mon dos, continuant, suivant légèrement l'idée de Svea, mais aussi celle des Lodowic en soutenant celle du Duc. Un arrangement... Juste. « Il est clair que nous avons été mentit pour des raisons qui nous sont inconnues. Cependant, les ruines ne nous mentent pas. C’est pour cela que je suis personnellement en faveur de l’exploration des ruines que nous avons déjà avant de lancer toutes recherches aveugles. En explorant celle-ci, nous devrions plus capable de savoir comment agir face à de nouvelle ruine, mais aussi, nous pourrions découvrir l’emplacement probablement d’autres lieux caché de notre histoire. Et peut-être découvrir la raison du mensonge et s'il est bien juste pour nos nobles ancêtre de nous avoir caché la vérité… Ou de nous avoir protégés de celle-ci. »

Je fais alors une nouvelle révérence, une révérence avec les même qualités de la précédente, si parfaitement similaire à la première que s’en était dérangeant. Mais cette fois, elle était faite face à toute l’assemblée. Je reviens m’asseoir avec délicatesse en reprenant ma tasse de thé, me servant un nouveau verre. Le vent glacial du Nord disparu aussitôt, rendant l’air plus respirable. Je n’avais rien d’autre à dire pour le moment et je n’avais aucune raison de changer mes paroles. Certes, je n’étais pas à la tête de l’Ordre… Mais ceux-ci sont les paroles de la Justice et celle-ci suit toujours sa voie.

assemblée une ◇ ft. public

La tenue de l'heritier:

Toujours dans l'exubérance ces Pharaons.

◇◇◇ AN 1

Plusieurs mains remontent les tissus du vêtement de l’héritier du Royaume, de derniers arrangements avant un voyage vers l'ordre des Chevaliers. Comme pour faire honneur au lieu de cette conférence, il s'était drapé dans un beau bleu avec du noir un peu sable et une note de rouge. Il fallait bien tranché et rappeler qu'il était du vénérable Royaume du Pharaon. Son père et lui étaient assortis, ce dernier était ravi de participer aux pourparlers avec son fils héritier. Bien que leur entente n'était pas des plus cordiale... L'un espérait qu'il accède au trône avec une épouse décente et l'autre espérait accéder au trône avec son actuelle moitié. Tous deux attendait quelque chose mais aucun ne prenait la peine d'aborder l’épineux sujet. Il était au moins d'accord sur une chose.

C'était un jour particulier qui allait se répétait durant chaque année. Elysia était en paix, du moins en surface et pour quelques temps. Caspian Pharaos était bien décidé à faire pérenniser cette paix pourtant fragile, il faudrait être aveugle pour ne pas le remarquer.

Une myriade d'individus s'étaient réunis autour d'une massive table sphérique. L’héritier ne se sentait pas à l'aise sur cette chaise certes confortable mais manquant d'atout, il était habitué à être au dessus de tout le monde. Mais, il n'allait pas faire de vague aujourd'hui et cela serait un irrespect total, il alla donc chasser cette vilaine pensée d'enfant gâté. Il croise les bras sur son poitrail et écoute patiemment. Il n'était en aucun cas stupéfait des allégations des autres convives, il avait déjà eu plus de la moitié de ces informations. Ce qui l’intéressait, c'était les réactions et les propositions quant à la découverte du temple.

L'élégante impératrice présenta la pierre, Caspian n'avait jamais vu cet objet mais on l'avait décrit tel qu'il le voyait. Qui sait ce que pouvait renfermer ce joyau. S'il tombait entre de mauvaises mains, cela serait terrible. Sachant qu'il y a plusieurs roches comme celle-ci. Vint ensuite l'ancienne civilisation, le jeune Pharaos ne croyait pas du tout à ces hybrides mais voyait leurs fresques comme une manière de se représenter eux-même, proche de la déesse.

Le duc d'Adda conta sa fierté d'avoir pu participer au sauvetage des enfants et expliqua le mécanisme d'entrée. Celui-ci a pu s'ouvrir à l'aide des quatre magies primaires. Une pensée vint bousculer les autres, Sehrazad. Il s’inquiéta qu'on vienne la chercher elle ou d'autres personnes baignées par la lumière pour accéder à la suite de ces ruines. Il en était hors de question, il fit taire ce songe et reporta son attention sur le moment présent.
Le duc se trouva une passion pour l'étude des murs de ce temple, Caspian était plutôt d'avis de continuer l'exploration. Une fois terminée, ceux qui le voudrons auront tout le loisir et le plaisir de s'y atteler. Ce n'était pas une priorité dans l'esprit de notre tête brune.

Une femme aux longs cheveux ébènes se leva et remercia le duc d'Adda. Dailu Liv Lodowic indiqua à l'assemblée sa position: cette ancienne population a été cachée, comme si l'on voulait les préserver. Inspecter le continent à la recherche de lieux similaires ? Pourquoi pas, mais nous manquons cruellement de renseignements.

Une autre femme, visiblement plus jeune, se leva et d'un ton assuré exprima son désaccord avec la Lodowic. La cadette de Babel, et commandante de l'ordre, parlait rarement et n'affichait jamais réellement son parti, c'était là une chose inédite. Intervention plus rapide que les autres mais intéressante, la duchesse à ses côtés paraissait ravie.

Caspian continua de scruter chaque personne qui leva la voix, sentant son père lui lancer des regards comme s'il attendait que l’héritier affiche aussi ses positions. Positions dont ils avaient tous les deux parlés et pour lesquelles ils étaient d'accord. Un frisson de dégout s'attaqua doucement aux avants-bras du jeune homme aux yeux d'or.

Arianrhod Nyugard, comme son nom l'indique, est une "enfant" de North Odin. Il n'était pas surpris de la voir puisque tous les dirigeants sont là, même ceux du domaine glacé. Enfin, elle n'était que Vicomtesse et Caspian s’efforça de la voir en tant que Capitaine. Il était assez mature pour réussir, surtout qu'il n'avait jamais eu l'occasion d'échanger avec elle, il ne la connaissait pas et c'était bien ainsi d'ailleurs.
Au nom de l'ordre, elle venait d'accepter la mission sacrée d'être gardienne du temple avec tous les autres membres. Pour ceux qui n'aime pas l'ordre, force est de constater que cette organisme était polyvalent et qu'il donnait satisfaction sur beaucoup de plans.
La Nyugard avait cette façon méprisable mais bien placée de parler avec ses pupilles, elle adaptait son regard aux affirmations qu'elle affichait.

Caspian soupira silencieusement, à qui le tour ?

Assemblée

Quel déplaisir. Devoir se rendre dans les quartiers de l’Ordre des Chevaliers afin d'assister à une réunion entre puissants. Une idée si méprisante que Barbara aurait aimé ne pas y céder. Cependant, les informations des assemblées ne peuvent qu'être bonnes à prendre et servir ses propres intérêts. Sans aucun sourire, la Duchesse s'est mise en route avec une poignée de gardes pour la forme.

Assise, le dos droit, les bras croisés sous sa poitrine, son expression est fermée. Elle se contente d'observer les participants Ducs comme Duchesses qui ont pris la peine de se déplacer. Et rien qu'à la vue de certaines personnes, son être s'embrase. Tant de monde qu'elle aimerait ne pas voir est réunie dans cette même pièce. Fort heureusement, Bertrade n'est pas présente à cause de ses obligations. Sa vue aurait rendu le thé imbuvable.

Un peu comme celle de l'Impératrice qui arrive en retard. Elle ouvre le bal de cette assemblée, partage nombre de connaissances qui n'intéressent majoritairement pas la Duchesse. Un temple abandonné, une espèce disparue et des pierres magiques. Que de fantasmes sans que rien ne puisse être concrètement utilisé.

Il y a le Duc Adda qui parle toujours aussi bien, une Lodowic bien trop connue pour être ignorée suivie de l'une des enfants de Babel et de Arianrhod. Que de beau monde. Pour finir, à la tenue dévergondée, le fils du Pharaon. A sa vue, Barbara ne peut que frotter son front, affligée par le manque de tenue qu'il a. Elle ne permettrait pas à ses enfants de se promener ainsi.

La lionne écoute attentivement les échanges, sa langue claque sur son palet plusieurs fois. A chaque fois que quelque chose lui déplaît. Et quand les plus jeunes ont fini de parler, elle se lève, faisant grincer sa chaise. Ses mains se posent sur la table, elle se penche dessus prête à tous les surplomber de sa taille.

Ses yeux assassinent l'une des participantes en particulier.

— Entre le Duc Lodowic qui est malheureusement décédé et notre cher Odin occupé, je ne m'attendais pas à voir une représentante de leur Fief. Quelle charmante présence.

Quelle présence désagréable plutôt.

— Est-ce pertinent que des enfants se joignent ainsi aux assemblées concernant des décisions qui les dépassent ?

Sa langue n'épargne pas les jeunes, que ce soit Svea ou Caspian ou tout autre qui serait présent.

— Une Nyugard est bien assez.

Personne n'échappe à ses remarques si ce n'est son vieil ami le Duc Adda. Une fois qu'elle a obtenu le silence et l'attention qui lui sont dûs, Barbara fixe les personnes venant des Terres de Babel et qui sont les plus farfelus d'entre eux.

— Je laisse à Babel le loisir de trouver un intérêt aux pierres, peut-être que les forgerons d'Olsen pourraient aussi s'amuser avec.

Ils n'auront qu'à entrer en contact avec eux, cela ne la regarde pas. Une pierre de mana ne sert qu'aux lâches. Pas aux vrais combattants comme elle.

— La tête des Lodowic n'est pas aussi vide que je le pensais. A moins qu’ils ne se comportent en rat en espionnant leurs voisins ? Elle a raison. Les monstres font des apparitions. L'un d'eux est dans mon Fief, une bête dangereuse que je n'ai pas pu abattre. Et contrairement à certains, vous savez à quel point je répugne la pitié.

Parler sans viser quelqu'un ? Il semblerait que Barbara ne puisse s'en empêcher. Elle enfonce le couteau dans des plaies sans même sourciller. La paix, c'est un beau concept mais cruellement irréel. La Duchesse étend un parchemin sur la table avec la représentation de l'animal afin que chacun puisse en prendre connaissance.

— Cette bête est apparue peu après l'incident du temple. Difficile de croire en une coïncidence. Si énième piège il y a, il a déjà été déclenché. Nous l'avons surnommée Mithrilin et elle sévit depuis quelques jours mais ce n'est qu'une question de temps avant que je ne l'abatte.

Donc, ne vous en mêlez pas. Cordiale, agréable et parfaitement ouverte à la discussion, Barbara se rassoit, croise ses jambes et attend qu'un autre s'exprime s'il en a encore le courage. Son passage a de quoi jeter un froid.

Assemblée #1

Le loup et les puissants

Ugh, le château de l’Ordre des Chevaliers …

Afin de pouvoir partager les dernières nouvelles importantes du continent, une assemblée réunissant les plus puissants s’y tenait. Barbara ne semblait guère ravie, or il était impératif qu’elle y participe; ce serait dommage qu’elle rate des informations intéressantes … Lief ? Quoi, Lief ? Pourquoi il irait là-bas ?! Il avait bien essayé de l’expliquer à sa femme : « Je ne suis pas assez important pour– »

On vous épargne la suite, mais disons qu’après ça, sa douce et gentille épouse l’a obligé à l’accompagner.

C’est ainsi qu’ils se retrouvèrent assis à cette table ronde dans la joie et la bonne humeur. Même s’il n’avait pas sa place ici, le mari ne comptait pas faire honte à sa femme; il se tenait donc droit comme elle, les bras croisés comme elle, le regard froid comme elle … En somme, le couple Nyugard avait l’air fort sympathique. Et la réunion n’avait même pas encore officiellement commencé que déjà, Barbara bouillait sur place. Lief ne la voyait pas puisqu’elle s’était assise à sa droite, mais il n’en avait pas besoin; son dégoût se sentait à des kilomètres.

Des enfants sauvés ? Rien à foutre. Un temple mystérieux ? Rien à foutre. Un ancien peuple hybride au nom imprononçable ? Rien à foutre. Des pierres magiques ? Rien à foutre. Des monstres ? Le regard du maître d’armes s’illumina enfin. Alors leur fief n’était pas le seul avec ce problème … Il ne devrait sûrement pas se réjouir de cette nouvelle, or le guerrier en lui mourrait d’envie d’affronter ces nouvelles créatures. Dévorer des brigands, c’était bien, mais ajouter de nouvelles proies à son régime alimentaire ne pouvait pas faire de mal …

Liv se leva après l’Impératrice faiblarde et l’ami louche de sa femme. Lief grommela à sa vue. Alors comme ça, Bertrade n’était même pas fichue de se présenter elle-même ? Elle envoyait sa maîtresse d’armes s’emmerder à sa place ? Toujours aussi pathétiques ces Lodowic. Puis vint le tour de Svea. Lief lâcha un nouveau grognement. Pourquoi la mère de la rousse semblait si fière ? Ne comprenait-elle donc pas que sa fille était une traîtresse préférant jouer aux chevaliers à l’autre bout du continent plutôt que servir sa nation ?

Et puisqu’on peut toujours faire pire, Arianrhod prit à son tour la parole. Lief grogna encore plus fort. Non seulement cette femme avait également trahi les siens, elle était une sale Nyugard. Une combinaison digne de la Calamité en personne. Quand bien même la Capitaine n’en avait certainement rien à foutre d’un simple cabot comme lui, cela ne l’empêcha guère de la fixer avec une haine assumée tout le long de son discours. Bon sang … Il n’aurait pas dû céder. Il n’aurait pas dû venir. Tout dans cette pièce l’agaçait. Il ne se sentait pas bien ici.

Barbara se leva. Elle commença bien sûr par insulter les Lodowic. Son mari ne put contenir un sourire arrogant à l’intention de Liv, quoiqu’il ne devrait peut-être pas encourager sa reine à semer la discorde dès sa première phrase … Lief retrouva rapidement son sérieux et alors que la rose continuait à dénigrer l’assemblée, ce n’était pas elle qu’il regardait. Non, son regard analysait plutôt les gens présents; tel un menaçant chien de garde, il observait les réactions de chacun afin de noter mentalement qui dans cette pièce semblait hostile à Barbara.

Plusieurs aristocrates douillets craignaient clairement les deux femmes Nyugard. Certaines demoiselles regardaient le duc plutôt que la duchesse. L’Adda se retenait pour ne pas rire. Le fils Pharaos exhibait fièrement ses abdos. L’œil unique du loup s’arrêta un instant sur ces muscles sculptés dans le roc avant de remonter vers le visage du jeune homme, cherchant à croiser son regard. Ce gamin semblait suivre un bon entraînement; Lief aimerait bien l’affronter un jour. Mais revenons à nos moutons …

Puisque le Nyugard avait terminé de juger tous les invités, son attention se reporta sur le milieu de la table. La duchesse présentait le portrait de Mithrilin, mais une fois encore, ce n’était pas cela que son époux regardait. C’était la pierre. Certes, lors de sa présentation initiale par l’Impératrice, l’homme n’en avait pas eu grand-chose à faire. Toutefois, Barbara avait mentionné les forgerons et… Hmm … Une théorie intéressante venait de se faufiler dans son cerveau, or il ne comptait pas la dévoiler à voix haute. Non, non, ce n’était pas parce qu’il était trop timide !

La grande reine se rassit après avoir prolongé le froid glacial de sa maudite cousine. Son loup attendit que l’attention de l’assemblée se porte ailleurs avant d’approcher sa chaise de la sienne. Rien à foutre si cela gâchait la symétrie de cette table ronde. Tournant la tête pour voir le beau visage de sa femme, il approcha ses lèvres de son oreille afin de lui murmurer : « Essaye de ne pas déclencher une nouvelle guerre tout de suite, d’accord ? » S’il y avait une note d’amusement dans sa voix basse, celle-ci ne resta pas longtemps, car il voulait surtout lui partager sa réflexion peut-être intelligente. « Ces pierres remplies de mana … Si j’ai bien compris, nos lointains ancêtres les utilisaient. Penses-tu que l’épée du changement a pu être forgée avec ce matériau ? » Cela expliquerait pourquoi l’arme des Lodowic était magique, non ?

KoalaVolant

Il n'est pas Patrick le Paysan, mais petit Gobelin.

Il se demande un peu ce qu'il fait là, à la table de toutes ces grandes gens. Assis sur sa chaise, il ne tient pas vraiment en place, se tortillant comme la créature qu'il est. Arrachée de ses ténèbres, éblouie par toutes ces lumières, sa tête bascule d'un côté à l'autre, ses yeux roulent, sa langue sortie, il halète comme un animal nerveux. Il faut dire qu'il s'est couvert pour l'occasion, d'un kimono un peu plus épais, moins rapiécé, mais les cheveux toujours hirsutes tombent devant ses yeux verts.

Lorsqu'il entend que les enfants sont en sécurité, Gobelin applaudit et pousse un sifflement strident, ce qui lui attire quelques regards atterrés - mais c'était bien là, tout ce qui l'intéressait vraiment. Sourire carnassier s'inscrit sur les lippes exsangues, contractions du larynx produisent gloussements lugubres, Gobelin a baissé la tête, les yeux luisants.

_ Satanés pièges, quelle idée d'en mettre ! Et quelle idée de les enclencher ! Voilà bien là ! L'idée d'un Gobelin. Au moins, la descente fut rapide et peut-être notre route a évité celle d'autres monstres…

Constate t il avec son optimisme habituel, grattant sa joue de son index griffu.

_ Ah ! Informer le peuple ! Peut-être que le peuple en sait plus que vous…

Et peut-être qu'il a été le premier à l'informer, à dire vrai.

Accroupi sur sa chaise, comme si la créature n'avait donc jamais posé de séant sur un tel meuble, Gobelin a redressé ses genoux cagneux jusqu'à ses oreilles, ses bras se tiennent au rebord, gargouille au dos voûté, il fixe la jeune femme avec une curiosité lubrique. Désir, d'une chair qu'il aimerait tant porter, teint de nacre bien plus élégant, que sa peau blafarde.

_ Les monstres hantent depuis si longtemps les récits, les histoires que l'on se raconte… Peut-être ont ils toujours été présents, mais que quelque chose, fait qu'ils sont plus présents, plus forts assez pour attirer l'attention des Plus Puissants et menacer plus sérieusement la paix de ces terres. Est-ce que la découverte d'un seul temple peut déclencher l'apparition de créatures… ? Bah !

Gobelin hausse comiquement les épaules.

_ Gobelin n'en a pas la moindre idée ! Mais des enfants ont été enlevés avant que le Temple ne soit découvert… Ce qui laisse comprendre qu'il y a déjà eu les traces d'une activité précédant notre découverte. Ces zones considérées comme dangereuses, le sont probablement car il y a déjà ! Une activité que les Hommes ne parviennent ni à comprendre ni à dissimuler. Ce qui préoccupe Gobelin, c'est de savoir si cette activité est bien nouvelle, ou si elle a toujours été présente mais jamais remarquée…

Des disparitions, des morts, les Puissants passent souvent à côté - ils ne comptent pas précisément leurs serfs, bien que cela ne l'aurait pas réellement surpris de la part du duc d’Adda…

_ Enfin ! Au moins, tous sont à présent alertés de ce qui gît dans les profondeurs du Temple. Gobelin n'a rien d'un dirigeant, aussi ne donnera t il aucun conseil sur les lieux à explorer.

Ses mains se reposent sur ses genoux osseux.

_ Il y a un détail, sur lequel Gobelin souhaiterait revenir, au sujet de ce peuple disparu. Les mne-ket-trucs, oh, appelons donc les Draconiques voulez-vous, disent avoir été tués par des humains. Notre race ne surprend plus par sa capacité à détruire, si assoiffée de sang, qu'elle ne se satisfait plus des massacres et des guerres commis pendant des siècles, espèce charognarde qui se repait de cadavres… Notre espèce est responsable de leur disparition. L'esprit de ces créatures, ou une forme de magie, persistent-elles au delà de la mort ? Avons nous été maudits ? Ces enfants qui avaient été capturés, étaient seulement endormis. Ils ne présentaient aucune blessure… Pourquoi les avoir choisis ? Pourquoi les avoir pris, pour ne leur faire aucun mal ? Etait-ce pour nous appâter ? Nous attirer ? Ou se servir de ces jeunes vies ? D ailleurs cette histoire de dragons, ça ne vous fait pas penser a une certaine Calamité ?

Ses yeux se tournent vers les différents représentants.

_ L'Homme ne surprend plus sa capacité à rejeter la différence. Avons nous fait d'eux, nos ennemis ? Et ces pierres, sont elles réceptacles d'un savoir que seul ce peuple connaissait ? Les avons nous tués pour leur ravir ces trésors ? Dans ce cas, qu'est-ce qui fait que nous nous sommes détournés de ces territoires pourtant conquis ? Ne les avons nous jamais trouvés ? Ou étaient ils assez dangereux pour que, bien que nous les ayons acculés, nous ayons décidé de les laisser eux et leur fichu trésor ? Ces roches, peuvent elles accueillir non pas leur pouvoir, mais ce qu'il reste de leurs âmes ? Peut-être nous ont-ils maudits pour nous punir de notre avidité… Peut-être, ce que nous vivons et vivrons, est leur vengeance.

Un silence, alors que Gobelin ferme un instant les paupières en se grattant l'oreille de son petit doigt.

_ Pour ma part, au delà de toutes ces découvertes, Gobelin s'inquiète pour les petites gens. Pourquoi avoir ravi ces enfants ? Comment avoir réussi à les endormir, comment les avoir emmenés jusqu'à cet endroit, sans déclencher les pièges…? Est-ce l'action d'une entité pensante et réfléchie, d'un coup monté, simplement une action “magique”... ? Nous sommes responsables de la disparition de ce peuple et espérons que découvrir ce passé ne nous pousse pas à notre propre perte. Mais ce n'est pas un hasard si nous avons délaissé ces trouvailles quelques siècles - à moiiiins que nous ne les ayons tout simplement point trouvées.

Assemblée

Cela ne faisait que quelques semaines tout au plus que la jeune Galvani était finalement arrivée accompagnée de ses deux acolytes, auprès de l'impératrice qu'elle admirait tant. On lui avait raconté tout ce qui s'était passé depuis son départ et finalement, la voilà, assise dans le carrosse de sa chère Eun Ji. Oh, bien sûr, la jeune femme avait pris quelques précautions. Elle s'était teint les cheveux en blond, avait enfilé une tenue très loin de ses vêtements habituels, une robe longue, dorée et qui mettait en valeur ses formes. Hadès... Était aussi de la partie, il était sagement quelques mètres plus loin. Ça n'avait pas été de tout repos de convaincre l'animal qu'ils ne devaient pas se montrer ensemble dans la pièce où allait se tenir la fameuse assemblée décidée par l'impératrice. Heureusement, la wyverne avait finit par entendre raison et par aller s'installer dans les quartiers de l'Ordre, après avoir ruiné encore quelques fleurs.

Dire que l'ancienne héritière était tendue... Était un euphémisme. Mais, elle voulait être auprès de celle qui faisait battre son coeur pour la protéger. Et qui mieux qu'elle pour ça ? Sans parler du fait qu'elle pourrait mettre à profit son emblème pour aider la dirigeante dans sa quête. Alors, elle pénétra à la suite de l'impératrice dans la pièce où il y avait déjà pas mal de mondes. Quelques pas derrière sa protégé, Styx finit par s'arrêter derrière la blonde, observant l'assemblée d'un oeil critique les gens présents. Elle les connaissait tous au moins de loin et deux personnes attirèrent particulièrement son attention. Yu-Seong ainsi que Gobelin. L'un ne la faisait pas du tout sourire tandis que l'autre... Elle était sincèrement heureuse de le revoir. Le petit être l'avait bien aidé lorsqu'elle avait découvert que son plus vieil ami était en vie.

Ça tira un léger sourire sur le visage un peu maquillé - par l'impératrice elle même - de Styx. Elle leva le menton, fière de sa présence aux côtés d'Eun Ji. Et enfin, les prises de paroles. La guerrière guettait les sensations de son emblème, c'était discret, un frisson le long de sa colonne vertébrale, mais la jeune femme savait ce que ça signifiait. Ses yeux ambrés allaient et venaient entre les différentes personnes qui se manifestaient. Tous semblaient si imbus d'eux-même, dans une suffisance qui aurait pu faire soupirer la jeune femme si elle avait pu. Elle tiquait même aux remarques contres l'impératrice mais son corps ne bougeait pas. L’hyper-vigilance était présente et son regard ne cessait de fureter partout pour s'assurer que rien ne mettait en danger son aimée. Il n'y eut que quand son ami Gobelin se mit à parler qu'elle s'autorisa un léger sourire. Elle se dit même qu'Hadès serait fort content de le revoir et de jouer avec lui. Cette créature était intelligente, bien plus que les gens ne le pensaient. Va-y, prouves leur ce que tu vaux, Gob.

l'assemblée

Il n'avait pas fallu longtemps pour que l'Impératrice de Nuhoko convoque l'entièreté des représentants du continent. Qu'ils soient dirigeants, ducs.chesses ou encore héritiers.ères. Évidemment, elle avait aussi convié ceux ayant participé à la mission. Mais en pénétrant dans la pièce ou trônait une immense table circulaire, Adam ne prenait pas le rôle d'enfant Helvar - il laissait cela à son frère si besoin - ni même à un acteur ayant participé à la mission - bien qu'il pourra appuyer les dires de certains. Avant toute chose, il était le scribe attitré du Conseil de Babel et se devait de consigner ce qui allait se dire aujourd'hui quand bien même qu'il ne doutait pas être le seul à le faire.

Prenant place non loin de son oncle de cœur et offrant un regard chaleureux à Svea, Adam devenait attentif lorsque Eun-ji prit la parole. Il était heureux de savoir que les enfants allaient bien, mais son étonnement et sa curiosité déformaient son visage lorsque l'on parla des pierres visiblement chargées en mana. S'il gardait la bouche close tout le long des échanges, le rouquin n'en pensait pas moins que certains. Par exemple, il partageait volontiers la volonté de Yu-Seong à s'intéresser davantage aux merveilles technologiques d'autrefois. Pour autant, il fallait espérer que cette avidité ne les brûle pas.

Les paroles de celle de la famille Lodowic n'étaient pas dénuées de sens. S'il existait un temple comme celui-ci, alors pourquoi n'y en aurait-il pas d'autres ? Toutefois, avant de vouloir aller à droite et à gauche, ne serait-il pas plus judicieux de se concentrer sur celui déjà découvert ? Sur ce fait, le scribe était totalement d'accord avec son amie Svea - elle se permettait de s'exprimer enfin par elle-même sans se soucier du regard courroucé de sa mère. Quant à la capitaine de la justice, il était surpris de l'entendre parler de détruire l'endroit. Alors oui, cela pouvait être une solution parmi tant d'autres afin de garder un certain équilibre. Sauf que le fils Helvar n'était pas vraiment certain qu'il s'agisse de la meilleure option. Du moins, pas pour le moment.

La duchesse Nyugard était une femme que l'homme avait bien du mal à apprécier. Elle n'avait peut-être pas un mauvais fond, néanmoins sa façon de parler lui faisait froid dans le dos. Il fallait pourtant noter qu'elle venait d'évoquer un sujet tout, aussi intriguant que l'apparition d'un temple ou d'une nouvelle race. Cela n'avait pas le même impact sur les esprits, mais ce Mithrilin posait problème. Serait-ce vraiment lié l'un à l'autre ? Venait alors le tour du gobelin et sa présence calmait ce qu'il avait ressenti avec Barbara.

Gobelin, tu sous-entends donc la calamité serait à l'œuvre pour nous faire payer les péchés de nos ancêtres ? De ce fait, pourquoi ne pas avoir agi plus tôt ? À moins que cela ait bien été le cas à un moment donné, mais que tout a été gardé sous silence.

Il se grattait la tête du bout de l'ongle. Visiblement, cette assemblée était la meilleure chose qu'il puisse arriver et chacun semblait vraiment concerné par ce mystère grandissant.

bettyleg

_Ô jeune Scribe… Ce n’est point ce que voulait exprimer Gobelin… Mais cela s’en rapproche.

Roucoule Gobelin. Il lève son index crochu pour l’agiter en l’air, dessinant un cercle.

_ Duc d’Adda ! Dans vos livres d’histoire, depuis combien de siècles sont cités les noms de la Calamité et de la Déesse ? Les Mnketes n’ont pas une fois, parlé de la Calamité dans les inscriptions que mes yeux ont pu lire. Ils ont appelé, à la Déesse. Ils étaient ses fidèles, comme nous le sommes aujourd’hui. Peut-être nos ancêtres ont créé la Calamité Nergal, en référence à ces créatures que nous avons exterminées. Pourquoi les avons-nous tuées ? Par intérêt territorial, pour leurs savoirs, simplement pour leurs différences ?

Gobelin bascule doucement la tête de droite à gauche.

_ Cette race possédait des talents différents des nôtres, par la création de ces artefacts, et peut-être qu’il reste certaines reliques dans les familles… Des reliques dont l’origine s’est perdue au fur et à mesure des générations. Mais dont les effets sont encore perceptibles. Peut-être qu’il en est de même, avec les monstres ! Certains territoires sont dangereux, les légendes content la présence de monstres… Peut-être ne les avons-nous point suffisamment explorés ? Et qu’en allant voir, là où nous n’avons pas été, nous dérangeons Bêtes et dénichons richesses ou ruines oubliées.

Gobelin se perche en équilibre au bord de la chaise, repose ses bras sur la table.

_ Détruire tout cela, serait dommage et inutile… Il y aura toujours des endroits pour permettre aux engeances de se réfugier et peut-être, y’en a-t-il de nombreux autres… Mais une protection serait nécessaire, comme chercher à comprendre ce que sont ses pierres, quel a été ce peuple. Nous ignorions encore tout de leur existence ! Qui sait, peut-être que les Mnketes n’ont pas tous disparu ? Qu’il reste des héritiers voire des sangs mêlés ! Il serait peut-être intéressant d’explorer les ruines, d’étudier ces pierres, de signaler la présence des monstres afin de repérer d’autres temples…

Gobelin applaudit à deux reprises et sourit à l’Assemblée.

_ Pourquoi avons-nous exterminé ce peuple différent du nôtre ? Quand l’on voit que les Hommes sont capables de se tuer entre membres d’une même famille, ces raisons, sont-elles vraiment importantes à trouver ? Elles sont probablement nombreuses. Pourquoi l’avons-nous caché ? Peut-être car peu se vantent des massacres qu’ils ont mené, peut-être car il ne restait plus de traces de leur existence… Et peut-être gardons nous une trace d’eux, au travers la Calamité, cette entité que nous avons appris à craindre et à détester. Pourquoi maintenant ? Ca, je ne sais pas… Une goutte d’eau qui a fait déborder le vase ? Avons-nous exploré, trop loin ? Ce qui me surprend, reste l’idée de ces enfants : pourquoi les ont-ils enlevés ? Ah ! Quand un monstre vole un enfant, c’est pour le dévorer, lui voler son énergie vitale ou que sais-je, point pour le laisser dormir sereinement dans un endroit protégé… Par chance, ces petits n’ont pas été blessés et ne gardent pas de souvenirs de l’attaque, mais Gobelin s’inquiète pour les familles. Non seulement les plus pauvres d’entre elles, elles sont toutes concernées.

Ses yeux parcourent les visages de l’assemblée.

_ Les parents comprendront probablement…, minaude-t-il, Qu’il n’y a rien de pire, que s’en prendre à des enfants.

Assemblée #1

Le Conseil et les autres

Non mais quelle farce cette assemblée.

Yu-Seong se contenta de sourire poliment à la secrétaire de l’Odin qui, malheureusement, n’avait pas pu faire le déplacement. Il aurait pourtant payé cher pour voir Bertrade et Barbara dans la même pièce … Dommage ! Bref, il était d’avis que le peuple avait le droit de connaître la vérité; rien de surprenant de la part du duc d’Adda, le fief des livres et de la connaissance.

La jeune Svea n’était qu’à quelques chaises du duc qu’elle abhorrait tant … Avec raison puisque celui-ci haussa un sourcil peu convaincu lorsqu’elle se leva. Si cette gamine souhaitait être prise au sérieux, elle devrait laisser tomber l’Ordre et assumer pleinement son rôle de potentielle héritière. En plus, elle était d’une naïveté affligeante; peu importe les décisions prises ici, plusieurs autour de cette table allaient partir à la recherche de ruines anciennes sur leur territoire. Yu-Seong, en tout cas, comptait bien former des équipes d’exploration.

Quant à l’intervention de la Capitaine de la Justice, on ne pouvait pas dire que l’Adda l’avait grandement appréciée … Tout le monde savait déjà qu’il emmerdait l’Ordre et qu’il ne voulait pas de leur aide. De plus, il avait l’impression de se faire transpercer par un pieu fait de glace à chaque fois que Arianrhod posait son regard froid sur lui. Ça devait être dans le sang des Nyugard de… glacer le sang.

Parlant de cette famille de psychopathes, Yu-Seong pouvait toujours compter sur Barbara afin de rehausser le niveau. D’ailleurs, s’il la regardait attentivement, il était encore capable d’imaginer son corps nu … Mais bon, vous savez quoi ? Il ferait mieux de regarder ailleurs; c’était sûrement plus prudent … N’empêche, le duc devait retenir un pouffement à chaque nouvelle insulte que son amie lançait. Ah, qu’est-ce qu’il enviait cette femme ! Lui aussi aimerait pouvoir parler ouvertement.

Oh, il y avait Adam non loin de son tonton qui questionnait Gobelin avec sa curiosité habituelle. Parce que oui, Gobelin était également présent. Yu-Seong avait été très étonné de le voir parmi les invités; il ne s’était pas attendu à ce que son ami ait le courage de se pointer dans une salle remplie d’aristocrates. Ami qui parlait toujours autant d’ailleurs, mais cela faisait son charme … Pas certain que tout le monde soit du même avis cependant.

Pendant que Gobelin expliquait son point de vue, le regard du duc d’Adda se dirigea vers l’Impératrice qui ne réagissait pas malgré son assemblée qui déraillait lentement mais sûrement. Quelle nulle. Dire qu’une fillette incompétente se trouvait seule à la tête d’un pays tandis que lui était forcé de partager le pouvoir avec quatre imbéciles … C’était vraiment, vraiment injuste.

Ses yeux s’attardèrent sur l’accompagnatrice derrière Eun-Ji sans vraiment la voir, puis revinrent sur Gobelin… avant de revenir à la vitesse de l’éclair sur la demoiselle inconnue. Une petite minute. Il connaissait ce regard. Il connaissait cette posture. Il connaissait ce petit sourire. Par la Déesse, c’était Styx ! Qu’est-ce qu’elle foutait ici ?! Surpris, Yu-Seong chercha à croiser son regard avant de réaliser que c’était une mauvaise idée; il ne faudrait pas griller sa couverture … Il fixa donc plutôt le thé devant lui – qu’il n’avait pas goûté parce que c’était forcément empoisonné – alors que ses pensées devinrent encore plus chaotiques que cette réunion.

Donc … Styx avait fui… pour rejoindre Eun-Ji ? Sérieusement ? Son faux papa ignorait s’il devait être amusé par son déguisement ou dégoûté par ses choix d’amis. S’il avait su que la Galvani prévoyait trahir son pays, il l’aurait balancée à son père au lieu de l’aider … Mais il était trop tard pour ça. Il était également trop tard pour la tuer; impossible d’atteindre quelqu’un travaillant directement sous l’Impératrice. Bon sang, Styyyyyyx … Pitié, Déesse, faîtes en sorte que l’implication du duc dans toutes ces conneries ne soient jamais révélée ! Il ne voulait pas être reconnu comme étant l’homme ayant vendu l’emblème Mentaliste à un autre pays ! À l’Empire en plus ! Il pouvait déjà entendre les accusations : "Évidemment que ce type travaille pour l’Impératrice, c’est un sale bâtard de Nuhoko !" Bordel que ça le faisait chier … Il devait bien y avoir une façon de tourner cette situation à son avantage, non ?!

Pour ajouter à sa panique cachée derrière un air renfrogné, Yu-Seong se rappela que le duc Galvani était aussi présent. Il jeta un coup d’œil rapide vers son supposé ami; ce dernier regardait vers Eun-Ji sans remarquer la demoiselle derrière. Attendez … Vous êtes en train de me dire que ce père n’était même pas foutu de reconnaître sa propre progéniture ?! Ça, ça fit sourire l’Adda. Qu’est-ce que le vieux Galvani pouvait être con parfois ! Ah, sa pauvre fille … Elle avait certes pris plusieurs mauvaises décisions, mais fuir son paternel incompétent n’était pas l’une d’elles.

Bien que l’Adda s’inquiétait du fait que Styx pouvait raconter à l’Impératrice tous les mensonges prononcés autour de cette table, à chaque fois que son regard déviait vers la robe, les cheveux ou le maquillage de sa fausse fille, tous ses soucis faisaient place à l’hilarité la plus totale. Il hurlait mentalement de rire alors qu’il essayait tant bien que mal de garder un air digne.

Entre le déguisement ridicule de Styx, l’intervention amusante de Barbara, la présence étonnante de Gobelin, la passivité pitoyable d’Eun-Ji, le manque général de discipline … Yu-Seong avait plutôt l’impression d’être au cirque. Si cela continuait, aucune décision intelligente n’allait être prise ici, surtout que le duc ne prêtait même plus attention aux discussions autour de la table. S’il n’était pas occupé à retenir son fou rire, il s’inquiétait des répercussions que la trahison de Styx allaient avoir sur lui … Tel un métronome, son esprit passait du désespoir à l’hilarité; on pouvait remercier notre casseuse de nez préférée pour cela.

KoalaVolant

Assemblée #1

Réunir autant de personnalités importantes en un même lieu ne pouvait se passer dans le calme et l’écoute de tous. Chacun s’exprime, priorise ses intérêts et cherche à obtenir le dernier mot… L’Impératrice pousse un soupir discret, fatiguée par avance par la tournure des choses. L’union qu’inspire l’Ordre des Chevaliers devrait les inspirer et non pas les diviser. C’était trop naïf de sa part d’en espérer tant. Eun-Ji ne manque aucune des intéractions qui la concernent afin de ne pas être irrespectueuse envers quelqu’un et porte un regard attentif à chacun des participants pour qu’ils ne se sentent pas froissés.

- Merci pour cette précieuse information concernant les mécanismes du temple, Duc d’Adda, je sollicite l’aide des Silva et des Murphy dans cette avancée ; connaissant leurs talents en architecture, ils pourront certainement trouver par quel procédé nos ancêtres sont passés. Concernant les monstres habitant le temple, ils ont tous été abattus et les lieux sont à présent sûrs, plus aucune “Fichtrouille” n’est présente. Merci de vous en inquiéter, Duc.

L’Impératrice lui adresse un poli sourire avant de tourner son regard vers la représentante des Lodowic qui s’exprime à son tour.

- En effet, il apparaît évident que nous ignorons un pans de notre histoire et qu’il a été délibérément caché. Cependant, nous ne pouvons pas risquer de faire prendre des risques à la population dans la recherche d’autres lieux anciens sans avoir plus de pistes. Le continent est vaste et les zones dangereuses portent bien leur nom. Il faut aussi éviter que des curieux soient tentés de s’y rendre et se mettent en danger…

Ce point abordé, c’est à l’héritière de Babel de prendre la parole. Doucement, Eun-Ji secoue la tête.

- Le temple a révélé tout ce qu’il pouvait nous apprendre et les pièges ont été désamorcés par ceux qui sont malencontreusement tombés dedans. J’aimerais que l’Ordre des Chevaliers puisse déployer quelques troupes afin de s’assurer que bandits et voleurs n’iront pas profaner cet endroit.

La Capitaine de la Justice fait entendre sa voix, l’Impératrice hoche doucement de la tête avant de se figer et sursauter sur la fin de ses propos.

- Capitaine, les ruines ont été nettoyées, il est inconcevable de réduire en poussière un tel héritage, nous devons le préserver et non le détruire. Je vous remercie de procéder avec la plus grande délicatesse lorsque vous occirez les bandits et voleurs s’y regroupant.

Le fils du Pharaon garde le silence -et ce n’est peut-être pas si mal d’avoir une personne en moins à gérer car celle qui suit est d’autant plus épineuse. Les prunelles de Eun-Ji se ferment face à tant d’agressivité de la part de la seconde Nyugard. Cependant, quelques détails sont intéressants dans son discours et méritent d’être relevés.

- Tout porte à croire qu’après l’Empire, ce soit le Domaine qui soit mis en avant… Les bêtes dangereuses sont rares et ne se manifestent que dans des cas particuliers…

Ce sont des animaux méconnus qui apparaissent de temps en temps, semant le désordre sur leur passage jusqu’à ce qu’ils soient abattus. Le Duc de Nyugard ne prend pas la parole au contraire du Gobelin qu’elle a déjà rencontré et qui l’interpelle par son discours auquel Adam réagit.

- C’est vrai, nous n’avons aucune idée de comment les enfants ont été enlevés ni comment ils ont été emmenés dans la dernière salle du temple… Eux-mêmes ne se souviennent de rien… Beaucoup de mystères demeurent et aucune réponse ne nous apparaît clairement. Les inscriptions sur les murs ne nous livrent pas plus de secrets que ce que vous venez de dire, Gobelin, Adam. Une espèce était présente et a été détruite par nos ancêtres. Sont-ce des esprits vengeurs qui cherchent à nous faire payer le poids de nos péchés ? La Calamité elle-même ? Peut-être… L’étude de ses pierres doit passer au premier plan, nous devons savoir de quoi elles sont faites, si elles comportent un risque et s’il vaut mieux s’en débarrasser ou les préserver. Si ces pierres sont une malédiction, nous ne pourrons pas prendre plus de risques.

Heureusement qu’elle n’est pas seule pour affronter l’assemblée. La présence derrière elle la rassure, avec une garde du corps aussi loyale, elle ne risque rien et peut continuer de remplir son rôle.

- Nombre de mystères restent à élucider mais nous avons des éléments sur lesquels nous pouvons nous appuyer. J’en appelle à chacun d’entre vous pour coopérer afin que nous puissions comprendre ce que sont les mnketes, les pierres et l’architecture de ce temple si particulier ainsi que la raison quant à la présence d’une bête dangereuse. Faisons en sorte que les habitants d'Elysia puissent continuer de dormir sans s'inquiéter de rien.

A votre tour.

Les pièges amorcés par ceux malencontreusement tombés dedans… A cette mention qui semble directement le concerner, Gobelin, en réponse, affiche un sourire des plus innocents bien que son index s’enfonce dans son oreille pour se gratter.

_ Que les Puissants n’aient pas l’idée d’utiliser d’autres Gobelins pour trouver des pièges, il n’y en a qu’un, pas assez pour tous les trouver…

Murmure-t-il, pour lui-même, dans une petite grimace. Devait-il dire que les pièges étaient bien cachés ? Même pas ! S’il avait ouvert les yeux, fait preuve de prudence ou contenu son impulsivité, il ne serait pas tombé dedans. Bah ! Il apprendra de cette erreur (ou pas), quelle idée les autres avaient eu de le suivre ! Il fallait vraiment accorder bien trop de confiance à un misérable Gobelin, n’avaient ils donc pas porté oreille à sa réputation ?

Retirant son doigt, il soupire et manque de poser ses pieds sur la table, se souvient que les Nobles ne font pas vraiment ça (ils ne se curent pas l’oreille en public non plus), préfère s’installer en tailleurs, tient ses chevilles osseuses entre ses longues mains.
Gobelin hésite légèrement, mais finit par lever un index.

_ Gobelin, ne sait pas grand-chose, des cailloux, des belles maisons aux murs de pierres, des temples oubliés ! Mais en plus de déclencher des pièges, il a quelques autres qualités ! Affronter l’inconnu et les dangers, ne l’effraient guère, il est, mercenaire, le Chef des Lanternes Vertes ! Il est lui-même vu, comme un Monstre, peut-être est-ce là l’occasion de prouver, que ce qui est différent, n’est pas toujours un danger ?

Rictus, alors que la tête bascule sur le côté.

_ Vous pouvez compter sur la protection que Gobelin est capable d’apporter ! A la moindre demande, pour occire, démons, brigands, viles créatures, lui et les Lanternes offriront leur aide ! Il ouvrira, grand ses oreilles et ses yeux, pour apprendre tout ce qu’il peut trouver sur les mn-mné-mnketesques, pour voir, si durant ses voyages dans les terres les plus périlleuses, il reconnaît l’architecture étrange du temple ! Car il y avait, bien des sculptures et d’étranges symboles, que Gobelin a veillé à conserver !

Il éclate d’un rire bref.

_ Et les pièges ! Il les a vus pour être tombé dedans alors maintenant, il sait à quoi faire attention ! Si vous souhaitez explorer, autres temples délaissés, Gobelin pourra probablement vous conseiller et au mieux, vous servir de trouve-pièges ! Ca fait déjà, un volontaire. Il peut aussi ! Servir de messagers, transmettre les découvertes, assurer la protection des informations qui transitent, par courriers ou par personne !

Il hausse les épaules.

_ Ne doutez pas de ses capacités, il a survécu à beaucoup, avec la tête qu’il a et sa tendance à mettre les pieds dans le plat (ou les pièges), s’il tient toujours debout, c’est qu’il a bien des ressources ! Et peut-être que des intermédiaires neutres, peuvent aider à la coalition d’un tout… Gobelin est avant tout, modeste serviteur d’Elysia et de la Déesse Zorya.

Il s’incline, d’une main posée sur le cœur, courbant l’échine face à l’assemblée, avant de se réinstaller dans un petit sourire, sa tête balançant de gauche à droite, porté par le mouvement de ses yeux, billes de vert qui basculent, d’un bout à l’autre de ses paupières.

Assemblée #1

Cette assemblée était chaotique, les personnes présentes possédaient toutes des convictions et objectifs différents. De plus, chacun possédait son petit égo, plus ou moins prononcé, d’autres encore ne faisait qu’acte de présence, comme son “ami” de longue date et son élève. Liv en conclut qu’à la fin, personne ne se mettrait d’accord sur la marche à suivre. Il n’y avait réellement aucune cohésion entre eux.

Au moins, la Lodowic découvrit de nouvelle personnalité, dont deux qui maintenait particulièrement son attention. La première s'agissait de la Capitaine de la Justice, la maîtresse appréciait énormément sa droiture et son assurance, sauf pour ce qui était de la destruction du temple. La maîtresse d’arme aurait adoré pouvoir la défier en duel, peut-être après l’assemblée si la chevalière était disponible. Mais pour le moment, l’heure n’est pas aux armes mais aux mots.

- C’est rassurant de savoir que nous pouvons compter sur le soutien de l’ordre des chevaliers. Je ne cache pas ma déception compte à votre refus sur les recherches, mais vos incertitudes sont fondées, je n’insisterai donc pas d’avantage.

Liv garderait dans un coin de sa tête cette Nyugard, malheureusement tous les membres de cette famille n’était pas aussi sympathique. La Lodowic avait beaucoup de mal avec leur duchesse, elle ne savait vraiment pas comment communiquer avec. Si bien, qu’elle évitait au maximum les interactions avec Barbara, afin d’éviter une situation embarrassante. Ainsi, face à sa remarque, sa réponse fût le silence, par contre elle salua discrètement son mari à l’aide de ses yeux.

La deuxième personne qui la marqua fût le seul roturier de cette réunion, un mercenaire nommé Gobelin, ses réflexions et sa personnalité unique. Quelle bonne idée de l’Impératrice que de l’avoir invité, un homme du peuple apportait une vision et des questionnements que des nobles n’y auraient pas penser. L’envie d’échanger le fer se faisait ressentir à nouveau, Liv ne doutait pas qu’un tel individu possédait une façon unique de se battre et approcher les situations. La femme était si captivé qu’un sourire se manifestait sur son visage.

En voilà quelque chose d’atypique, Liv qui montrait une émotion, cela arrivait rarement. La maîtresse d’arme était plutôt connue être de marbre qu’importe les situations, alors quand son visage changeait d’humeur. Alors le sentiment qu’elle montrait était naturel, ses expressions ne mentent jamais.

- Merci Monsieur Gobelin pour vos pistes de réflexion, la véritable nature de l'enlèvement des enfants est un sujet effectivement inquiétant et qui mérite qu’on s’y attarde dessus. Quant à vos services… Si votre groupe passe par le lief de Lodowic, faites moi donc signe, je vous trouverai du travail. Je vous donnerais quelque chose qui permettra à mes gardes de vous reconnaître en tant que mes invités.

Une fois son échange avec le mercenaire terminé, son visage retrouva son état initial alors qu’elle se tourna vers la femme qui les avait réuni aujourd’hui. La tonalité de sa voix se faisait maternelle.

- Impératrice, je peux comprendre que vous ayez peur des risques chez la population que des telles recherches puissent engendrer. Sachez cependant que même sans nos ordres, notre bourgeoisie et les fortunés prendront part à cette chasse aux temples. Sans parler des roturiers, il n’y pas à douter que des âmes courageuses, curieuses ou cupides rejoindront cette aventure. Si vous souhaitez ne pas y prendre part, c’est votre choix, cependant même sans vous, le monde continuera de tourner. Face à cette fatalité, il est plus préférable que ce soit nous qui sommes les premier, pouvez-vous partager cette avis ?

Alors que Liv continuait, elle prit conscience que ses mots ressemblaient beaucoup à des remarques.

- J’ajouterai que ces mots ne viennent pas de l’Odin, mais de moi-même. Je souhaite simplement vous apporter le plus de pistes et réflexion possible, afin que vous ayez une vision globale de la situation et que vous ne regretterez pas vos décisions plus tard.

DaiLu se leva de sa chaise et tira sa révérence telle une nuhokienne, puis se rassit, comme elle l’avait précisé ces paroles ne venaient pas de Liv DaiLu Lodowic, mais de DaiLu Liv Lodowic. Oui, c’est une information suffisamment importante pour être mentionnée.

KoalaVolant

Assemblée

Ses informations données, Barbara referme ses lèvres charnues et observe les prochains interlocuteurs, d'un air toujours aussi peu avenant. Pendant qu'ils s'expriment, elle sent que Lief se rapproche d'elle mais elle fait comme si de rien ne l'était afin de ne pas attirer l'attention. S'il veut s'assurer que personne ne les voit et ne les entend, c'est qu'il a dû remarquer quelque chose d'important.

Sa première phrase la fait pouffer d'un rire léger. C'est vrai, elle est trop incisive. Mais qu'y peut-elle ? Quand elle voit toutes ces personnes, mous et lentes, affalés sur leur chaise pour certains, elle ne peut que s'agacer de ce spectacle. Est-ce trop dur de se tenir droit ? De ne pas détourner le regard en croisant le sien ? De ne-

Lief la coupe dans ses pensées et à peine a-t-il terminé que Barbara vient effleurer ses lèvres en un murmure sincère.

— J'ai bien fait de t'amener avec moi.

Barbara s'apprête à se relever, cependant, l'intervention d'un inconnu l'interrompt. Ses lunettes glissent de son nez, elle cligne plusieurs fois des paupières. Qu'est-ce que…? Quelle est cette chose…? Ce n'est pas Patrick le paysan c'est….? C'est…? Elle est tellement surprise de la présence d'un étranger qui n'est jamais apparu lors des rassemblements entre nobles qu'elle ne peut s'empêcher d'en parler sans se contenir.

— Qui donc a invité son fou* à cette table ? Est-ce une farce ?

Barbara masse l'arrêt de son nez, replace ses lunettes et écoute ce que le bouffon a à dire. Il était donc présent lors de la découverte du temple et à l'écouter c'est lui qui est tombé la tête la première dans les pièges. En plus, il a déjà divulgué des informations au peuple, provoquant sans doute des mouvements de foule, accentuant les rumeurs et…-

Il parle trop. Il parle tellement qu'elle ne parvient pas à se concentrer sur son flux de mots. Tout s'enchaîne, d'autres voix baragouinent ici et là, rendant difficile l'écoute. Tout le monde a son mot à dire mais personne ne sait se taire pour écouter. Quelle plaie.

Elle ne croit ni aux fantômes ni aux mauvais esprits. Toute bête possède du sang lorsqu'on lui coupe la tête. Toute bête peut mourir. Ce qui ne peut être tué n'existe pas. C'est aussi simple que cela.

Par la suite, Barbara remarque une silhouette près de l'Impératrice qui ne lui évoque rien en particulier. Les gardes sont derrière les dirigeants, prêts à les protéger contre le moindre assaut. A ce titre, Eun-Ji devrait en amener une dizaine, elle n'est pas très appréciée. Est-ce que la Duchesse la plaint ? Non. Elle n'a qu'à pas agir de la sorte. Enfin, elle peut bien parler. Elle aussi n'est pas aimée de ses paires.

Le bouffon converse avec un membre de la famille Helvar et l’Impératrice se fait de nouveau entendre. Elle prend la peine de répondre à chaque question, chaque remarque ce qui permet à Barbara de remettre de l'ordre dans sa tête. A force de regarder les mouches volées, elle a oublié l'essentiel. Ce que son mari lui a dit et ce qu'elle doit réclamer maintenant.

Elle se lève et-

Le fou joue de ses mimiques. Il s'appelle Gobelin. C'est un nom qui lui va à merveille. Ses parents ont fait un très bon choix. Si jusqu'ici, Barbara ne se soucie guère de ce qu'il dit, la mention des mercenaires l'interpelle. Oh ? Serait-il lié à celui qui l'a épaulé dans son combat ? Peut-être. Dans ce cas, elle devra faire appel à ses services. Il pourrait leur prêter assistance lors du futur combat qui se déroulera. Bien. Faisons ainsi.

Comme une fois n'est pas coutume, Barbara grogne lorsque la Lodowic fait entendre sa douce voix de poupée. Ah. Il n'y a rien à faire. La seule mention de son nom suffit à lui déplaire. Elle pousse un soupir et enchaîne.

— Nous ne sommes pas là pour émettre des avis personnels. Chacun représente des habitants, une classe sociale ou encore des intérêts plus vastes. Ne l'oubliez pas Demoiselle DaiLu.

Actuellement, elle doit agir comme l'Odin, penser comme lui. Est-ce que l'Odin irait s'aventurer dans d'autres pays afin de partir à la chasse aux trésors ? Barbara n'en est pas certaine. Mais ce n'est pas son rôle de guider l'Odin et ses subordonnés. Quoiqu'il en soit, puisqu'elle a enfin réussi à parler, elle enchaîne.

— Séparons les pierres entre Babel et Odin. Nous avons de bons bijoutiers, si elles ne renferment aucun secret, rien ne nous empêchera de les travailler différemment. Vous n'y voyez aucun inconvénient n'est-ce pas ?

Un tour de table avec son regard semblable à des lames, personne ne trouve à y redire. Parfait. Merci à tous pour votre collaboration.

*fou : Barbara emploie ce mot comme fou du roi et non pour désigner une personne folle.

Ils parlent, encore et encore… Mais ils s’éloignent du sujet. Je vois un homme qui m’était inconnu, un certain Goblin, qui commence à monologuer sans s’arrêter. Au début, il parlait d'expériences dans les ruines, mais plus il avance, plus il s’éloigne du sujet. Est-ce que j’allais les arrêter ? Aucunement, tant que les chefs des nations ne font pas de nouvelle demande, l’ordre ne dira rien et donc je resterais silencieuse. Mais j’étais étonnée qu’ils écoutent tous autant ce que ce fou disait. Il théorisait sans arrêt. J’avais l’impression qu’il étendait simplement ce qui avait déjà été dit sans se retenir avant de simplement partir dans des tangentes extrêmes et ridicules.

Mais bon, il est normal qu’ils théorisent tous ainsi. C’est le but de cette discussion, théoriser, jouer des coudes et voir l’évolution politique de la chose. Du moment que tout ce qui se passe ne dérange pas la Justice, je n’avais pas mon mot à dire. De plus, j’ai eu mon moment, je pouvais le sentir de la part de chacun des héritiers et des souverains, mon intervention n’avait pas été trop appréciée… Mais personne ne me contredisait, personne n’osait contredire la justice. Peur ? Peut-être. Respect ? Je ne pense pas. Je le sentais dans leur regard à chacun. Très peu ici respectaient l’Ordre des Chevaliers. Pas étonnant, ils étaient tous trop fiers d’eux-mêmes, trop confiants en eux… Et personne n’avait confiance en nous.

Mais bon, je devais admettre que c’était amusant… Amusant tant ils étaient ridicules de parler ainsi. Théoriser sur des faits sans aucune preuve. Chercher des réponses où ils n’y en avaient pas… Étais-je la seule personne ici qui proposerait des actions durant cette assemblée ou serions-nous bloqués dans une discussion ridicule et sans queue ni tête ? Des théories ridicules, sans aucun fondement, sans preuve… Je bois donc une nouvelle gorgée de thé et j'attends de voir ce qui allait être dit. Qui sait, peut-être qu’une personne un peu plus sage allait commencer à donner des solutions.

Cette assemblée était similaire à un nid de serpents, pourrait-on dire, et c’est bien à cause de cela que personne n’osait donner directement une idée ou une proposition. Je pouvais le deviner en voyant le regard de chacun, chaque personne ici se mêlait avec les autres, d’une façon différente. Certains s’ignoraient. D’autres faisaient des alliances. Certains se provoquaient. Quelques-uns se rappelaient une nuit torride avec un verre de trop. Et même moi je ne pouvais pas en échapper. J’étais liée par le sang à une personne ici et liée par le devoir à un autre groupe.

Ces nœuds de serpents venimeux se frottaient les uns contre les autres, s’étranglaient, se mordaient, se provoquaient… C’était ça la politique. Réussir à sortir une idée venait à plonger sa main dans le nœud, espérant ne pas être empoisonné. De plus, on ne voit qu’une partie du nœud, il y a plein de couches différentes couvertes de différents venins. Plonger sa main n’était jamais prudent ou sûr. Je pouvais d’ailleurs le sentir. Je n’avais aucune idée du contexte et des raisons… Mais une tension apparaissait à table entre différents sujets. Une odeur que Barbara et moi sommes totalement capables de sentir. L’odeur qui différencie la proie et le prédateur… La peur. J’ouvre doucement les yeux en fixant Barbara. Je n’allais pas l’arrêter, ou l’empêcher d’agir, à vrai dire, avec son venin, elle pourrait bien agiter ce nid de la bonne façon… Mais je n’allais pas laisser non plus dire ce qu’elle souhaite.

Dans un cas ou l’autre, la discussion était actuellement inutile à mes yeux, donc autant être patient que des vraies demandes se fassent. Pour ce qui était de la demande de l’impératrice, elle pensait inconcevable de réduire en poussière le temple. Avait-elle confondu mes paroles ? Probablement, avec tout ce qui était dit ici, il ne serait pas étonnant qu’une personne fasse erreur, mais je m’en fichais. Ce qui était important était ce qui est dit. Je tourne mon regard vers elle, hochant doucement la tête en souriant doucement. « Bien madame l’Impératrice. » Mon sourire part aussitôt. Il semblerait que j’aie mal été compris… Il faudra régler cela plus tard. Détruire des ruines ou risquer la vie d’innocents, la réponse est décidée en une seule seconde pour moi. Qu’en était-il de l’Impératrice à ce sujet ? La vie de ses sujets, ou les ruines ? En tout cas, elle semblait bien vouloir que l’assemblée se décide à agir et à participer main dans la main. Très courageux de sa part… Mais fou, la majorité des personnes ici ne feront rien sans gagner quelque chose en retour. C’est logique.

Et effectivement, la Lodowic confirma que mes intentions n’avaient pas été parfaitement traduites. Il faudra me corriger le plus rapidement possible alors. Sauf que je n’avais pas vraiment le temps, et la discussion s’enchaîna rapidement. Mais une lame fut présentée. Enfin, de manière figurative. La Duchesse fit une réponse sensée, et ce qu’elle dit fut une vérité fort douloureuse pour beaucoup ici. Pas pour moi. Mais j’étais d’accord avec elle. Un avis personnel n’avait rien à faire ici. Sauf que le désaccord se fit sur sa deuxième idée. La Nyugard précisa directement que les pierres devraient être divisées entre Babel et Odin, demandant directement si cela ne posait aucun inconvénient. « Entre toutes les nations vous voulez dire. »

Mon regard se planta dans le sien et nos lames s’entrechoquèrent pour s’arrêter l’une contre l’autre dans un lien. Je me lève alors, gardant ma grâce et mon calme : « Même si Babel et Odin ont effectivement de bons bijoutiers, cette ressource doit d’abord être étudiée dans chaque nation par ses propres moyens et le résultat doit être échangé. Ceci n’est pas une course où nous sommes rivaux, mais une escalade où nous sommes tous liés. Et de toute façon, si les pierres n’ont aucune utilité et peuvent être simplement vendues, c’est à l’Empire de Nuhoko d’en avoir les droits. Après tout ce n’est qu’une simple ressource sur leur territoire. Sauf si la pierre a effectivement des attributs particuliers, aucune autre nation n’a le droit de les demander simplement. »

Je relâche la pression et le lien entre moi et Barbara pour passer sur un autre sujet. C’était le moment idéal pour proposer quelque chose, mais aussi me corriger. « Cependant, je souhaite aussi souligner que la destruction n’est pas l’objectif principal de l’ordre ou de ce que j’ai dit. La raison de notre présence à tous ici est l’apparition de cette ruine et des monstres qui sont apparus avec. Personne ici ne sait encore quel est le but et les conséquences que cela va apporter au monde à long terme. L’ordre fera donc votre volonté et nous protégerons les ruines. Toutefois si celles-ci deviennent un danger pour le peuple, des sanctions seront prises et en cas d’extrême urgence, seulement en cas d’extrême urgence, la destruction des ruines sera envisagée et non jetée sur le côté. Car ce n’est pas sur les mains de l’Ordre que le sang des innocents coulera. »

Mon regard retombe sur la Lodowic avant de parcourir à nouveau la foule et finalement de plonger ma main dans les serpents. « Mais j’ai une proposition à vous faire. Il est clair que les citoyens des différentes nations finiront par participer à cette chasse aux trésors. L’appel du gain est une sensation primaire chez le vivant. Donc autant l’utiliser. Premièrement, nous interdirons toutes les recherches non-officielles et donnerons une lourde amende à ceux qui désobéissent. Deuxièmement, nous légaliserons les recherches sur certains territoires et terrains dangereux en créant des comités de recherche. Ici, les courageux ou avides de gain, les mercenaires, les nobles et autres, pourront participer aux recherches en étant sous la tutelle de la famille à laquelle le territoire appartient. Bien sûr, les comités seront supervisés par la famille et auront le soutien de l’Ordre. Je pense pouvoir dire sans peur que chaque nation à son lot de jeunes espoirs souhaitant prouver leur capacité. Supervisons leurs efforts et laissons-les nous aider. Ainsi, nous couvrirons plus de territoire et chaque nation pourra gérer son peuple et les risques à sa manière tout en s’assurant que les citoyens ne sautent pas aveuglément dans le danger. Une prime sera aussi offerte pour ceux qui rapporteront des informations. Après tout, l’argent fait tourner le monde. »

Mon idée a été donnée. J’ai allègrement profité du saut de Barbara pour lancer cette idée et changer le sujet en proposant enfin une solution. Mais je ne suis pas chef d’une nation, ce serait à eux de décider comment faire. Cette assemblée est là pour proposer des idées… J’en ai proposé une… Alors que les vipères osent me mordre et se briser les dents sur ma glace ! S'ils sont malins, la discussion devrait commencer à proposer des idées sans théoriser.

Assemblée #1

Le loup et les puissants

Puisque Barbara semblait fière de l’observation de son mari, ce dernier ne put s’empêcher de sourire. D’un point de vue extérieur, ils avaient l’air de deux tourtereaux cherchant à s’échanger un bisou discret et non de deux comploteurs qui espéraient décrocher un avantage … Quoique, avaient-ils vraiment des têtes de mignons gentils petits amoureux ? Presque tout le monde autour de cette table semblait les craindre – et ce n’était pas plus mal en fait.

Le duc se replaça dans son siège et retrouva un air sérieux. Dos toujours aussi droit, bras toujours aussi croisés, il s’attendait à une nouvelle intervention de sa femme, mais … C’était sans compter la présence d’un drôle de bonhomme qui le laissa tout aussi perplexe que Barbara. Ah, mais, une minute … Cela signifiait que Lief n’était pas la personne la plus indigne dans cette pièce ! Quelle agréable surprise !

Par contre, son cerveau venait de s’éteindre.

Les types trop bavards avaient cet effet sur lui : leur blabla l’ennuyait au plus haut point. Leurs paroles devenaient un bruit de fond incompréhensible à un tel point que Lief pouvait s’endormir sur place. Ce type était-il incapable de synthétiser ses idées ? C’était quoi son nom ? Gabin ? Gobie ? Gobelin ? Ah, sûrement pas, c’était trop stupide comme nom … Oh et puis rien à foutre. Ce n’était pas comme s’il allait un jour le recroiser dans une ruelle ou une connerie du genre …

Les voix du scribe et de l’Impératrice ne le réveillèrent pas, et il capta à peine le mouvement de Barbara sur sa droite. Il fallut que sa rivale ouvre la bouche pour que la tête du maître d’armes bouge à nouveau. Ugh, pourquoi encourageait-t-elle Nuhoko à prendre action ? Ah, oui, c’est vrai, elle était née là-bas … En attendant, la Reine des Glaces restait bêtement debout. Lief commençait à se demander s’il ne devrait pas tous les faire taire lui-même afin de laisser une chance à sa femme de s’exprimer, or le simple fait d’imaginer tous ces regards hautains se poser sur lui le découragea assez pour qu’il garde le silence … Pour l’instant. Non, on vous l’a déjà dit, ce n’était pas de la timidité !

De toute façon, Barbara sentit enfin une ouverture et sauta sur l’occasion pour remettre la Lodowic à sa place – encore. Elle tenta ensuite d’en passer une petite vite avec sa proposition, mais Arianrhod l’intercepta. Bordel de- C’était une vraie traîtresse celle-là ! Au lieu de soutenir sa cousine, sa duchesse, sa reine, elle faisait tout pour lui mettre dans bâtons dans les roues ! Le maître d’armes lui jeta un regard noir. Pire : il se remit à la fixer avec haine. Pas une course ? N’importe quoi. Cette paix était aussi solide qu’une bricolage d’enfant; North Odin devrait tout faire pour rester en tête au lieu d’aider les plus lents. Où était son patriotisme ?!

Cependant, ce fut autre chose qui fit tiquer le duc dans le discours de la Capitaine – un détail qui aurait certainement fait réagir un autre duc que l’on connaissait bien si ce dernier n’avait pas été mis hors jeu plus tôt. Lief n’était pas si con. Lief était stratège et savait planifier sur le long terme. Lief savait reconnaître une pente glissante lorsqu’il en voyait – ou en entendait – une. Des sanctions ? Prises par l’Ordre ? Vraiment ?

Hors de question de laisser ces chevaliers traîtres imposer leur rythme. Si personne n’avait les couilles de s’opposer à la Justice, le professeur allait se sacrifier. Alors il décroisa les bras et se leva aux côtés de sa femme sans jamais quitter du regard Arianrhod. Il était un pilier capable d’encaisser beaucoup de dégâts. Discuter avec un Nyugard était plus ardu, mais il en était capable. Pareillement avec un chevalier de l’Ordre. Mais les deux en même temps ? Cela mettait violemment en épreuve son sang-froid; cela devenait trop personnel.

« … » Le loup avait envie de lui sauter à la gorge, or malgré les apparences, il restait un important aristocrate. La diplomatie était de mise, surtout qu’il venait tout juste d’intimer à sa femme de ne pas déclencher une guerre mondiale … « Le rôle de l’Ordre des Chevaliers est d’aider à protéger les citoyens, rien de plus. Vous n’êtes pas au-dessus des dirigeants; vous les servez. Ce n’est pas à vous de décider quand et comment sanctionner les "abus". » En vrai, il n’en avait rien à foutre de ce que ces chevaliers pouvaient faire ailleurs; il ne voulait juste pas que ces enfoirés minent l’autorité de sa reine chez elle.

Il ne criait pas, ne grondait pas, mais bon sang que son ton n’était pas plaisant pour autant. C’était bien le mari de l’autre, surtout que la diplomatie, bah elle avait pris le bord finalement … Lief se retiendrait d’agir ainsi d’habitude, lui qui était si effacé, or la simple existence d’Arian lui donnait des envies de meurtre. Ce n’était pas vraiment la faute de la Capitaine, c’était le loup qui avait des problèmes personnels loin d’être réglés. Oui, c’était une belle bande de cas sociaux chez les Nyugard …

« Les dirigeants devraient pouvoir gérer les explorations comme ils le souhaitent sans être obligés de sentir le souffle de l’Ordre sur leur nuque. Si on veut votre aide, on vous appellera. » Ce qui ne risquait pas d’arriver puisqu’il les emmerdait et ne voulait pas les voir. Le faux Nyugard ne voulait pas de traîtres sur son territoire; si tu quittais la meute, c’était pour toujours. Et puis, de l’ingérence étrangère dans les affaires internes, personne n’aimait ça. Rien à foutre si ces chevaliers avaient la bénédiction de la Déesse ou peu importe le mensonge qu’ils utilisaient pour justifier leur existence …

La Capitaine avait fourré sa main dans un nid de serpents pour au final se faire mordre par un loup … La vie était drôlement faite quand même ! Le loup en question osa balayer l’assemblée de son œil unique et glacial. Pourquoi s’était-il senti intimidé par ces larves ? La majorité attendait passivement que quelqu’un d’autre prenne une décision pour eux. Des sales chiens. Son regard s’arrêta sur la bestiole la plus soumise de toutes : l’Impératrice. « … » Bon sang qu’il mourrait d’envie de l’insulter, mais il devait absolument se retenir. Alors à la place, il décida d’insulter tout le monde. « Si vous aimez théoriser sur un passé flou, grand bien vous fasse, mais on… nous n’avons pas besoin d’une assemblée pour ça. Si personne d’autre n’a de propositions concrètes et intelligentes, je ne vois pas pourquoi nous devrions nous éterniser ici. »

Lief redéposa son cul sur son siège et recroisa les bras, maussade. Il était en colère contre la tournure ridicule des événements, mais surtout, il regrettait déjà de s’être emporté. Il était supposé tempérer sa femme, mais voilà que c’était lui qui s’énervait ! Cela ne lui ressemblait pas … Tout compte fait, il n’avait vraiment pas sa place parmi tous ces humains énervants. La reine aurait dû mettre une muselière à son loup avant de le traîner ici. Il n’osait même pas la regarder, ni elle ni personne; il fixait un point quelconque dans la pièce et espérait que cette assemblée inutile se termine rapidement.

KoalaVolant

Assemblée #1

Il est difficile de prêter attention à tous les échanges qui fusent dans la pièce. Chacun a son mot à dire, chacun veut son temps de parole et aucun ne veut faire de concession. Par la Déesse, convoquer tant de ducs et duchesses n'était définitivement pas une bonne idée. Cependant, ils doivent être mis au courant puisque cette découverte va impacter tous les Fiefs ; tous doivent savoir pour rassurer la population et ne révéler que le strict nécessaire. Inutile de divulguer des informations confidentielles sans que les sources ne soient vérifiées. Ainsi, les mouvements de foule pourront être évités.

La présence de l'être à ses côtés semble décontenancer nombre des participants. Bien sûr que Gobelin ne fait pas l'unanimité mais il ne sera pas mis dehors ni jeté dans les futurs pièges. Ce n'est pas pour en faire un bouc émissaire qu'elle lui a demandé de venir. Elle se déplace jusqu'à lui, ses mains se posent doucement sur les épaules de l'homme et elle adresse un sourire à l'assemblée, affichant sans gêne, sa prise de partie.

- Sir Gobelin est un invité de marque, je le soutiens pleinement dans ses agissements. Veuillez tenir compte de cela lorsque vous le rencontrerez à l'avenir.

Par exemple, ne le confondez pas avec un chien et ne lui jetez pas de la nourriture pour le nourrir. Enfin, personne n'agirait ainsi, n'est-ce pas ?

Eun-Ji ferme ses paupières, navrée d'assister à une nouvelle querelle entre Lodowic et Nyugard. Décidément, ils sont comme des chats et chiens et ne peuvent être dans la même pièce sans se grogner dessus. Cependant, ce n'est pas le seul détail qui la navre.

- Je ne peux hélas partager votre avis Mademoiselle Lodowic. La question n'est pas d'avoir peur. Il serait insensé d'aller au-delà du danger. Surtout que la population n'est pas encore au courant de la découverte de ce temple. Se précipiter ne ferait que mettre de l'huile sur le feu et provoquer de l'agitation. A moins que certains n'aient pas su garder la confidentialité sur cette découverte, personne ne se risquera à explorer des lieux dangereux sans aucune garantie d'y trouver quoique ce soit. Dès lors, il n'est pas question d'attiser le feu de la cupidité mais plutôt d'annoncer la découverte d'un temple quitte à dire qu'il s'agit d'une construction récente et que d'autres bâtiments seront construits afin de vénérer notre Mère à tous sur le continent. De cette façon, le peuple demeurera l'esprit apaisé.

Ce n'est pas la meilleure des solutions mais cela permettra pour un temps, de gérer les habitants du continent et d'éviter des vagues d'actes irréfléchis comme ceux de visiter des zones dangereuses et de perdre la vie dans l'espoir de trouver quelque chose. Ils ont besoin d'une vraie piste plutôt que de suppositions et hypothèses.

Le sujet des pierres revient, l'Impératrice n'y voit aucune objection. Si ce ne sont que des pierres, en faire des bijoux permettra de les vendre à bon prix et les artisans du Domaine sont les meilleurs pour cette tâche. Ses lèvres s'entrouvrent, cependant, la Capitaine la devance. Des gouttes de sueur roulent le long de ses tempes. La Justice se veut la même pour tous, équitable et répartie entre tous les pays. C'est une bonne philosophie. Cependant, autant confier cette tâche à des experts.

- Les pierres seront confiées en priorité aux chercheurs de Babel afin qu'ils puissent en comprendre l'importance et si elles se révèlent quelconque, elles seront confiées aux artisans d'Odin. Après expertise, le Domaine versera une compensation financière à l'Empire et pourra vendre les bijoux sur son territoire.

C'est un bon compromis.

La suite la fait sursauter. Elle ne pourra pas laisser les chevaliers de l'Ordre sans surveillance. Il faudra que les ninja de l'Empire veillent à ce qu'ils ne détériorent pas le temple puisqu'il est à présent sûr.

- .... Capitaine, les monstres ont tous été annihilés, la population est en sécurité et nous refusons qu'un édifice aussi important soit détruit...

La voix du Duc Nyugard s'élève, témoigne de son agacement. Le silence plane après son intervention et la salle retrouve un peu de son calme. Plus personne n'ose dire quoi que ce soit. Il n'y a plus rien à ajouter.

- Merci à tous pour votre présence et pour nous avoir partagé votre avis. Nous allons pouvoir clore cette Assemblée et vous transmettre les décisions prises.

Le massacre est terminé. Jusqu'à la prochaine assemblée.

Assemblée levée.
Décisions prises• Les Silva et Murphy vont se renseigner sur l'architecture du temple afin de parvenir à percer les mystères des mécanismes magiques.
• Les chercheurs de Babel obtiennent les pierres afin de les étudier.
• L'Ordre des Chevaliers est chargé de la protection du temple dans la brume, de la chasse aux bandits et doit s'assurer que l'édifice ne soit pas détruit ni abîmé.
• La participation à l'Assemblée est récompensée par 2XP par réponse + 20XP

Les Chroniques d'Elysia

Izar de l'An 1

Les scénarios

[Annonce][Terminé] Assemblée #1

Assemblée #1

Le Conseil et les autres

Assemblée #1

Le loup et les puissants

Assemblée #1

Le Conseil et les autres

Assemblée #1

Le loup et les puissants