Les Chroniques d'Elysia

La leçon est longue.

Difficile, pour l'enfant. Sun a les sourcils froncés, a bloqué entre ses lèvres, une de ses mèches de cheveux épaisses. Si concentré, qu'il en louche presque, que sa langue émerge de ses lippes serrées, ses pieds s'agitent. La plume, entre ses petits doigts boudinés, trace sa course, d'un trait bien droit, bien fin, bien beau ! Jusqu'à ce que patatra, la pression de ses doigts fait qu'une large tache s'écrase soudain sur le précieux parchemin.

_ Ah !

La panique saisit le petit, sa main écrase la plume, la tâche devient flaque puis lac, l'encre traverse même et touche le bois. Les yeux s'écarquillent, Sun lâche la plume, repose ses mains de part et d'autre de son crâne sans voir qu'il s'en étale dans sa tignasse.

_ J'ai tout sali ! S'écrie-t-il.

Son précepteur se retourne. Sous ses épais sourcils, son regard, d'abord agacé, se fait ensuite consterné. D'un pas lent, trop lent pour Sun, le professeur s'approche. Mais l'enfant, trop inquiet de tâcher le joli bois de son bureau, s'empare du parchemin, le chiffonne et se précipite hors de la salle de classe.

_ S-Seigneur ?! Où allez-vous comme ça ?!

Hurle le précepteur, sidéré.

_ JE VAIS FAIRE SECHER MA BETISE ! Répond en hurlant Sun, dévalant les escaliers à toute allure. Il va faire comme avec Lapinou : quand il est mouillé, Maman l'attache dehors par les oreilles, pour qu'il “prenne l'air”. Le parchemin a besoin de ça, et le petit aussi par la même occasion.

A peine franchi la porte, le soleil cueille tendrement le visage du bambin de quelques rayons chaleureux. Et l'enfant, radieux, rend son sourire bienheureux.

_ Comme il fait beau ! Se réjouit-il. Il traverse la cour, sous les regards surpris mais à présent habitués des gardes et domestiques. La plus âgée adresse un geste à ses collègues et engage le pas au jeune héritier, les mains jointes contre son ventre.

_ Allons allons, petit Lion ! Où allez-vous d'un pas si rapide ?

_ Faire sécher ma leçon ! Répond sagement Sun. Sa voix a suffi à l'interpeller, il s'est retourné pour venir sagement vers elle, ses mains bien serrées sur le parchemin écrasé.

_ Votre leçon ?... Venez, je vais vous aider. Le fil est trop haut pour vous, aussi grand soyez vous !

Sun rit et docilement, engage le pas à la vieille femme.

_ Un jour, je serais plus grand que le fil ! Affirme-t-il fièrement. L'air frais lui fait du bien… Il sourit à toutes les personnes qu'il croise, les salue avec tout le respect qu'il leur doit, et finalement, une de ses mains se noue à celle de la vieille femme.

_ Qu'est-il donc arrivé à votre leçon ?

Le visage de l'enfant s'attriste un instant.

_ J'écrivais bien, c'était beau… Mais la plume, elle a commencé à cracher de l'encre, puis j'en ai mis tout partout ! Je ne voulais pas tâcher mon bureau, alors je suis vite parti pour la faire sécher.

Le petit affiche une moue déçue, avant de baisser les yeux.

_ Je m'applique, je fais pas trop fort, comme maman a dit… mais j'ai pas réussi. C'est pas grave, je ferai mieux la prochaine fois.

Un sourire revient timidement sur ses lèvres.

_ C'est ce que maman me dit toujours. Je ferai mieux la prochaine fois !

_ J'en suis sure, mon petit Seigneur. Vous avez beaucoup progressé, depuis le commencement de vos leçons. Votre mère était très heureuse de votre dessin et l'a montré à votre père, avec votre nom si élégamment écrit !

Sun, les yeux brillants, saute sur place et la vieille femme, d'un rire, se laisse presque emmener par son enthousiasme.

_ C'est vrai ?! Vous croyez que papa l'a mis dans son bureau ?

_ Je suis sure que l'un ou l'autre l'a gardé, en tous cas.

Sun sourit de toutes ses dents, fièrement, il redresse la tête. Ils rejoignent les grands fils d'étendage et en douceur, la vieille femme récupère la page de parchemin. Elle la déplisse entre ses doigts noueux, puis l'attache avec plusieurs épingles sous le regard attentif de Sun.

_ Vous avez prévenu votre précepteur ?

_ Oui !

_ Lui avez vous demandé son accord ?

Le visage de l'enfant se trouble un instant. Grimace gênée, Sun se gratte la joue, s'y met un peu d'encre… La vieille femme, voyant le carnage, retient doucement ses poignets. Ignorant ses genoux douloureux, elle les pose à terre, récupère un mouchoir et nettoie consciencieusement ses doigts, ses joues, même les mèches. Sun s'agite légèrement dans un rire.

_ Ca chatouille !

_ Vous devez toujours demander l'accord de votre précepteur avant de sortir de classe…

_ Je… Je sais mais c'est dur de rester assis si longtemps… Je… J'irai m'excuser, accepte Sun en baissant la tête, penaud, Mais je.. j'avais vraiment besoin de sortir… Si on reste trop longtemps assis, maman elle dit qu'on prend racine et moi, je veux pas être un arbre !

La vieille femme pouffe. Elle veut se relever, mais n'y parvient pas : jusqu'à ce que Sun vienne tout naturellement saisir l'une de ses mains.

_ Vous pouvez vous appuyer sur moi, je suis costaud !

Assure-t-il. La domestique n'ose pas, mais l'insistance de l'enfant rompt ses réticences. Après quelques essais, la voilà debout.

_ Je vais avertir le précepteur que vous prenez une pause, ainsi que votre mère… D'ailleurs, elle m'a dit de vous avertir que votre amie Styx était présente.

Autant dire que sa mère s'attendait probablement à ce que son fils profite d'une pause…

_ Styx ?! OH OUI !

Déjà l'enfant traverse la cour en courant. Les bras grands ouverts, il traverse les draps et les vêtements étendus dans un éclat de rire, surprend les domestiques qui s'amusent de voir l'héritier s'élancer à toute vitesse, s'engouffrer bientôt dans le château pour le traverser à vive allure. Il hurle le nom de son amie, de cette grande soeur que son coeur a adopté, que son âme a décidé d'admirer.

Lorsqu'elle répond, ou lorsqu'il la voit, Sun s'arrête un instant. Haletant un peu, saisi de quelques secondes de timidité, il fait quelques pas… Mais rapidement, l'enthousiasme prend le dessus. Il la charge dans un éclat de rire, les bras levés vers elle.

Seule sa mère, l'a parfois soulevé par la taille pour le faire tourner.

Mais une seule autre personne est capable de ce miracle.

Malheureusement, ce n'est pas son père : mais elle.

_ LA BAGARRE ! EN GARDE !

Rugit il, et bien qu'il n'ait aucune chance, il enlace un de ses bras, tente de le tirer vers lui, s'arque-boute et glisse, retombe dans un rire, le séant dans la poussière, voilà l'héritier déjà décoiffé.

Plus de traces d'encre, sur ses joues : mais de nouvelles couleurs.

I'll make a sun of you

Non vraiment, les cours, c'était une purge. Du haut de ses dix-huit ans, la jeune femme n'arrivait tout simplement plus à rester des heures sans piquer du nez, pour écouter un vieux ronchon lui apprendre les bonnes manières et la meilleure façon d'agir dans la société. Mais que c'était chiaaaaant ! Elle poussa un profond soupir avant de purement s'endormir sur son pupitre. Oups. Et le percepteur ne remarqua même pas que son élève était partie aux pays des rêves pour le moment. Et ça dura encore quelques heures avant que le bruit caractéristique des battements d'ailes ne la tire des bras de Morphée. La belle se réveilla presque instantanément pour voir Hadès qui piaffait d'impatience devant la fenêtre. C'était le signe du départ ! Elle sauta de sa chaise d'un bon agile avant d'attraper son sac déjà prêt et de sauter par le trou pour atterrir sur le dos de sa monture. Direction le fief Adda ! Elle avait une petite visite à faire à un certain petit garçon.

La demoiselle fit sans doute le voyage le plus rapide de sa vie. Elle comme la wyverne étaient terriblement impatients de voir le petit homme qu'elle considérait comme un frère. La jeune femme fit poser l'animal à l'endroit prévu pour, au vu de son habitude à venir ici et elle signifia sa présence. Bon, de toute façon, elle ne passait pas inaperçu avec une monture pareille ! Mais en même temps, c'était potentiellement le but. Elle marcha tranquillement dans les allées après avoir salué les domestiques d'un sourire chaleureux. Elle prit soin d'aller voir la maîtresse de maison en l'absence du duc pour lui apporter un cadeau de la part de sa mère puis elle alla directement dans l'entrée de la demeure pour attendre le petit homme.

Petit homme qui ne tarda pas à se faire voir. Il courrait comme un dératé en direction de l'adolescente qui gloussa et l'attrapa au vol pour le faire tourner dans les airs. Elle ne se lasserait jamais de ces accueils toujours chaleureux, un vrai soleil. Elle rit un peu avant de lui faire un léger câlin. Styx le posa au sol en entendant le mot BAGARRE ! Elle rit et fit mine de se laisser tomber avant de rattraper le garçon pour le chatouiller et le faire tomber avec précaution au sol. « Pas encore assez fort, petit homme ! » Elle se releva avant de rire et de le remettre sur pied, chassant un peu la poussière de ses joues rougies. L'héritière attrapa son sac dans son dos pour fouiller dedans. « Alors comme ça mon petit Sun a bien travaillé hier, la duchesse m'a dit ? Ça mérite une récompense ! »

Et de sa besace, elle en sortit une épée en bois taillée sur mesure pour que le garçon puisse s'en servir sans problème. La brune prit un air solennel avant de tendre le pommeau du jouet. « Monsieur le futur duc Sun Adda, voici votre nouvelle arme ! J'espère qu'elle vous plaira ! Je compte bien tester tes progrès rapidement ! Ton père m'a dit qu'il était temps que je vois pour t'entraîner un peu en plus de ton maître d'armes ! Et Hadès est impatient de te voir. Ça fait trois jours qu'il te réclame. » Oh qu'elle adorait ce garnement. Ça se voyait dans ses yeux ambrés, elle donnerait sa vie pour ce soleil, et il lui rendait tellement bien. Le duché Adda, c'était comme si c'était sa vraie maison. Le seul endroit où elle se sentait aimée juste pour ce qu'elle était. En-tout-cas, pour le moment.

Codage par Libella sur Graphiorum

Lun 4 Mar 2024 - 10:47

Lorsqu’il fut soulevé, Sun éclate de rire.

Ses bras s’étendent comme pour s’envoler, avant d’enlacer avidement la jeune femme qu’il serre de toute la force de ses petits bras. A l’époque, son étreinte n’avait strictement rien à voir avec celle d’aujourd’hui… Il ne risque pas de la briser en deux. Gloussant encore un peu, il lâche un cri de joie quand elle le fait tomber au sol. Les chatouilles le font glapir et se tortiller, jusqu’à ce qu’elle le redresse… Les joues rougies, totalement décoiffés, il sourit de toutes ses dents, l’enfant.

_ C’est normal, c’est toi la plus forte, affirme le petit en hochant la tête, avant de marquer une hésitation et corriger, La plus forte après maman.

A la mention d’une récompense, ses yeux s’écarquillent. Les yeux brillants, il joint les mains devant lui, trépigne un peu d’impatience.

_ J’ai tout fait pour être sage ! J’écris bien mieux qu’avant au fusain ! Maintenant j’apprends avec la plume !

Qu’il explique avec enthousiasme avant d’ouvrir de grands yeux à la vue de l’épée. Face à l’allure solennelle de la jeune femme, l’enfant appuie bien ses pieds au sol, redresse dignement les épaules. Offre ses mains à la lame, qu’il garde longuement au sein de ses paumes. Se saisissant de son épée, il la dresse fièrement, les sourcils froncés.

_ Je jure, O grande Colonelle des 5 armées, que cette épée servira des causes justes ! Elle ne fera couler le sang, que lorsque ce sera mérité !

Ce titre honorifique, il le lui avait donné lors de leurs jeux. Avec Styx, il peut jouer à la bagarre et même, à la guerre ! Leurs armées affrontent celles de la Calamité, qui leur envoie pléthore de monstres difformes à vaincre. L’enfant leur a même construit un fort, dans un coin de la Cour, où depuis l’arbre, ils jettent des projectiles, quand ils ne sautent pas à terre, affronter leurs ennemis !

L’enfant, très porté sur ses rêves de guerriers légendaires et de héros, voit Styx comme l’une de ces figures homériques. Il l’admire, la voit comme un modèle, s’efforce d’apprendre de ses mimiques et ses manières. Combien de fois leurs parents ont surpris Sun s’efforcer de marcher littéralement dans les empreintes de Styx, l’observer pour ensuite imiter ses moues agacées, jusqu’à éclater de rire. Parce que le petit, est incapable de rester froissé très longtemps, il suffit d’un papillon ou d’un éternuement, pour le réjouir.

Et les jeux avec Styx, font partie des activités qu’il préfère. Avec elle, il explore les limites de son corps. Il grimpe aux arbres, chahute avec elle, cherche à la chatouiller… Très tactile, l’enfant lui offre souvent des étreintes bourrues mais sincères, aime prendre sa main pour courir avec elle. L’on parle parfois, d’un possible mariage entre les deux aînés, mais Sun n’écoute pas, ne s’y intéresse pas, ce n’est encore qu’un enfant.

_ Elle est vraiment très belle… Je ferai attention de ne pas la casser.

Il la range à sa ceinture, puis vient sagement prendre sa main dans la sienne.

_ On va voir Hadès ?

Il est prudent, avec les animaux. Il craint toujours de les effrayer. Comme les pigeons qui s’envolent, quand il s’élance pour les caresser ! Doucement, a dit maman, alors Sun essaye de ne pas courir, mais ça ne suffit pas toujours. Les oiseaux sont craintifs. Hadès, est différent. Il est beaucoup plus gros, et lui ne s’envole pas quand Sun court vers lui. D’ailleurs, lorsqu’il le voit, l’enfant s’échappe et s’élance vers lui. Il tend les mains pour le caresser, dépose même ses lèvres sur ses écailles jusqu’à l’enlacer.

_ Il a quel âge, Hadès ? C’est un Wyvern adulte ?

Il demande à Styx.

_ Et pourquoi tu l’as appelé comme ça ?

Il interroge avec curiosité.

_ On pourra passer aux cuisines ! On se prendra un goûter, et de quoi donner à Hadès ! Je pourrais lui donner ? Tu crois qu’il va me croquer les doigts ? Est-ce qu’il t’a déjà mordu ?

Mer 13 Mar 2024 - 5:26

I'll make a sun of you

Les Adda, c'était chez eux que la demoiselle se réfugiait lorsqu'elle s'était encore disputée avec ses parents ou qu'elle avait décidé de jouer encore à la fille rebelle qui refusait d'assister à une mondanité quelconque. Au pire, elle dormait dehors, à la belle étoile. Ce n'était pas le genre de chose qui la dérangeait. Mais, ce qu'elle préférait - après voler sur le dos de Hadès - c'était de retrouver le petit homme et de jouer avec lui. Sun était une boule d'amour et d'énergie inépuisable qui rayonnait partout où il se trouvait. Et ces rayons touchaient toujours Styx qui ne pouvait s'empêcher de sourire tendrement quand le petit homme était dans la pièce. La demoiselle rit un peu en entendant le garçon rectifier sa phrase. Ah, c'était un sacré fils à maman, dans le meilleur sens du terme. « Je suis d'accord, ta maman est définitivement la plus forte. » Comment prétendre le contraire quand le garçon semblait si sûr de lui ? Elle lui tendit finalement l'épée pour le voir prêter serment. Un sourire plus grand étira ses lèvres. Il était si mignon.

Vraiment, Styx n'était pas du genre à aimer les enfants, rien qu'avec ses frères et soeurs, c'était compliqué mais Sun était terriblement attachant. Il lui ressemblait un peu, en plus solaire et plus actif même. L'héritière des Galvani était certaine qu'il ferait un grand duc quand le moment serait venu. Surtout avec un père pareil. Ah si elle savait. Elle passa sa main dans les cheveux doux et complètement en pagaille de son ami avec une douceur très rare venant de sa part. « Je te fais confiance pour ne pas la casser. Elle a été longue à fabriquer. » Et c'était vrai, elle l'avait attendue pendant des jours avant de pouvoir l'offrir au petit garçon, Mais tout ceci fut balayé quand Sun parla de la wyverne. Forcément qu'elle allait accepter.

La jeune adulte l'entraîna tranquillement vers les écuries où était installé Hadès de manière plus ou moins... tranquille le pseudo dragon qui les sentit arriver avant même de les voir. Il piaffa, on pouvait l'entendre du chemin où se trouvaient Styx et Sun. L'héritière sourit aux questions de l'aîné des Adda. « Hadès est un bébé wyverne encore. Il n'a que dix ans. C'est tout petit pour ces créatures-là, tu sais. Il est encore impulsif et impatient mais c'est un bon animal, il m'écoute de plus en plus. » En vrai, il lui obéissait aux doigts et à l'oeil, sauf lorsqu'il avait faim. Ce qui pouvait parfois se révéler problématique. Mais c'était un enfant encore. « C'est d'une histoire que mes parents me racontaient beaucoup avant. C'est là où ils ont trouvés mon prénom aussi. Hadès, c'est le dieu des morts et Styx, la rivière qui permet d'accéder au domaine du dieu des morts. » Ce souvenir doux-amer fit pousser un léger soupir triste à la jeune femme.

Jamais plus ils ne seraient si proches maintenant. Le temps des contes avant de dormir était fini depuis bien longtemps. Mais elle n'allait pas se laisser abattre ! Elle releva le menton et pivota pour se diriger vers la cuisine, entraînant Sun dans son sillage. « C'est une excellente idée, ça ! Allons trouver un petit goûter pour mon petit homme ! Hadès ne m'a jamais mordu, il ne te mordra pas non plus. Je te montrerais comment lui donner sans risque qu'il croque tes doigts. En plus, il t'aime beaucoup, il ne voudra pas te faire du mal, j'en suis certaine ! »

Codage par Libella sur Graphiorum

Jeu 21 Mar 2024 - 10:36

Le fait que Styx approuve ses dires, consolide son avis et l’enfant hoche gravement la tête, les bras fièrement croisés sur son torse. Quand la main de la jeune femme se glisse dans sa tignasse, comblé, Sun ferme les yeux et écrase son crâne contre sa paume, le visage éclairé d’un sourire un peu benêt. Ses cheveux bruns, très épais, d’une douceur entretenue par les soins de sa mère, prennent plus de volume encore à la moindre trace d’humidité dans l’air… Le petit lion, aussi appelé le chow-chow par quelques serviteurs attendris, un surnom qui le suivra tout au long de sa vie.

_ Merci encore, Styx ! Tu as une épée toi aussi ?

Qu’il demande en cherchant à sa taille, au cas où elle veuille se battre ! Ils auront probablement bien des engeances de la Calamité à chasser hors du jardin ! Incarnées en mannequin de bois ou seulement imaginés, les combats n’en restent pas moins éprouvants. Sun donne déjà toute son âme dans ces affrontements, et a déjà versé quelques larmes pour des camarades tombés au combat, de simples petits soldats de bois… Qu’il demandait à sa mère de soigner d’un bisou magique.

_ Oh… Ca peut vivre longtemps une Wyvern ? Vivre aussi vieux que Papa ?

Demande l’enfant ingénu, ayant ouvert de grands yeux.

_ Est-ce que les Wyverns, ça peut avoir une barbe et de la moustache ?

Il frissonne nerveusement et sa main prend naturellement celle de Styx en l’entendant soupirer.

_ Tu sais, moi je t’aime bien, même si ça fait peur, la mort, qu’il affirme avec une certaine assurance, Je sais bien que Hadès, c’est un Wyvern, et que toi, t’es pas une rivière.

Qu’elle ne va pas l’emmener, dans l’au-delà.

Face à sa tristesse, l’enfant, tendrement, essaye de la réconforter avec maladresse, s’appuyant un peu contre elle dans une étreinte qu’il n’appuie pas plus. Il sait qu’elle n’est pas aussi tactile que lui, aussi essaye-t-il de trouver de quoi les satisfaire tous les deux.

_ Tu es triste ?

Qu’il demande en levant les yeux vers elle, pour attentivement la dévisager.

_ Tu veux en parler ? Maman me dit toujours qu’il faut parler de ce qui ne va pas. Après, on souffle, profondément, regarde, comme ça…

Il gonfle son torse et expire très, très longuement, jusqu’à presque en rougir, puis ravaler précipitamment un peu d’air.

_ On souffle tout ça loin, comme de mauvais nuages, pour qu’ils partent loin derrière la montagne, et puis si on en a besoin, on peut pleurer, et après, on fait un câlin ou un bisou ou un sourire, pour mettre de bonnes choses à la place !

Et Sun lui offre un peu des 3 en même temps, enlaçant son bras, souriant de toutes ses dents, déposant un baiser bruyant sur son avant-bras… Et la vue de la cuisine est une parfaite diversion

_ Je l’aime beaucoup moi aussi ! Je peux lui donner son plat préféré ? Qu’est-ce qu’il aime manger ?

Une vieille servante, au dos courbé et au visage aussi ridé qu’un vieux parchemin, sourit en les voyant, fait l’effort de courber l’échine en joignant respectueusement les mains contre son ventre.

_ Dame Galvani, Seigneur Adda, que puis-je vous servir ?

_ Bonjour Gloria ! Salue sagement Sun, s’approchant d’elle avec une certaine joie, Nous venons prendre un goûter s’il te plaît !

La vieille femme pouffe et, à son tour, laisse échapper une caresse dans les cheveux de l’enfant.

_ Bien sûr. Sur un joli plateau pour manger dehors ?

_ Ca serait parfait !

Sun suit la vieille femme dans son sillage, à dire vrai, c’est lui qui récupère le plateau pour l’apporter à la vieille femme. Elle y dépose deux grands verres de lait et y ajoute quatre petites brioches à la confiture, sous le regard gourmand de l’enfant qui trépigne presque d’impatience.

_ Il faudrait aussi à manger pour Hadès !

La vieille femme cligne des paupières et interroge Styx du regard… Un autre plateau se joint au premier et la vieille femme, prudente, préfère confier celui-ci à l’enfant impatient. Etrangement, elle redoute un peu des catastrophes à venir si elle confie les verres de lait à l’Héritier. Prenant le premier plateau, elle s’apprête à les suivre, déjà un peu embêtée de donner du travail au petit Noble, mais Sun sort fièrement dehors et prend la direction des écuries. Il aime déjà se rendre utile.

Jeu 28 Mar 2024 - 4:55

I'll make a sun of you

Ah le petit Sun... Il était beaucoup trop mignon ! Et bien plus gentil que ses frères. Styx eut un léger rire quand il posa la question de l'épée. La demoiselle sortit de son sac un autre épée en bois, nettement plus usée et abîmée que celle qu'elle venait d'offrir à son jeune ami. « Je sors toujours équipée ! Imagine si je croise des brigands sur la route pour venir te voir ! Je ne pourrais même pas me défendre ! » Alors. Si. Styx savait se défendre même sans arme mais ça... Sun n'avait pas à le savoir. C'était son petit secret personnel. Depuis la mort de son meilleur ami, la jeune femme devait gérer une colère de plus en plus forte et la seule façon qui lui permettait de ne pas exploser, c'était le sport. Les entraînements pendant des heures, armes ou non, seule ou accompagnée. Mais c'était la seule chose capable de lui faire retrouver son calme. Ça et son compagnon écailleux. Combien de fois Hadès avait dû cajoler sa petite humaine qui avait eu une nouvelle dispute, une nouvelle déception ?

Mais ce n'était pas le moment de penser à tout ça. La belle héritière devait se concentrer sur son ami, sur cette bouille d'amour et de vivacité qui lui tenait sagement la main. Il était beaucoup trop mignon, le coeur meurtri de la brune fondait à chaque fois qu'elle le voyait. Dire qu'un jour... Il serait plus grand et plus fort qu'elle. Dire qu'un jour, ce serait elle qui l'abandonnerait. Mais ça, elle ne le savait pas encore. Et la question du petit homme la fit rire franchement. Imaginer Yu-Seong comparé à une wyverne.. C'était drôle quoi. Il lui manquait quand même quelques écailles quoi. « Oh non, Sun. Les gens vivent bien moins vieux que les wyvernes. Ton papa est âgé mais pas tant, tu sais. Et... Non, elles ne peuvent pas porter de barbe et de moustaches. Sinon tu penses bien que j'aurais demandé à Hadès de les laisser pousser pour qu'il ressemble à ton papa ! » Et ça serait quand même super drôle... Un jour, elle allait mettre des fausses moustaches à sa monture juste pour voir la tronche que ferait le duc Adda en voyant Sun dire que la wyverne lui ressemblait.

Ah qu'elle aimait cette boule d'amour et de tendresse. Vraiment, jamais il ne cesserait de l'étonner et de la prendre au dépourvu. Comme maintenant, où il lui disait des mots si gentils. Ça pourrait presque lui mettre les larmes aux yeux. L'adolescence.. Terrible. Heureusement que personne à cette époque n'avait des notions d'hormones en vrac. La fille Galvani fit un clin d'oeil à son ami si petit pour lui dire que tout va bien mais, elle l'imita. Elle gonfla la poitrine et souffla fort pour chasser les mauvaises ondes. « Comme ça ? Je l'ai bien fait ? » Elle attrapa ensuite le petit homme dans ses bras pour lui faire un gros câlin tendre. Ah, c'était vrai que ça calmait ses angoisses et ses regrets ! Elle risquait de faire cette technique souvent au vu de son passif paternel. « Un vrai homme fort que j'ai avec moi ! » Et le pire, c'était sans doute que Styx le pensait sincèrement. Elle gloussa un peu avant de suivre le petit homme dans la cuisine.

La jeune femme s'inclina avec respect devant la vieille dame qu'elle connaissait. Ah, décidément, Sun faisait l'unanimité chez tout le monde. « Bonjour Gloria. On est venu vous aider à préparer ça. » Elle fit un clin d'oeil à la domestique avant de l'aider sagement. Oh, au domaine Galvani, on avait appris à faire avec la tête de mule qu'elle était et on la laissait souvent aider en cuisine ou ailleurs parce qu'elle voulait juste être gentille, ne pas être ingrate comme ce père idiot qui servait de duc. Alors, elle prit le temps de le faire avec ceux du domaine Adda qui, finalement, était un peu comme sa deuxième maison. « J'ai ce qu'il faut pour Hadès, ne t'inquiète pas, Sun. » Elle fit un clin d'oeil complice à Gloria avant de lui prendre le plateau des mains de la vieille femme. « Merci pour votre aide, Gloria. Je vous ramènerais tout ça après notre goûter, promis. »

La demoiselle sortit dehors en suivant Sun. Elle veillait sur l'enfant comme du lait sur le feu même si la demoiselle savait parfaitement qu'il était débrouillard. La preuve, il pensait aussi à Hadès qui piaffait au loin, impatient de voir son ami ! Non mais c'est vrai ! Il faisait un peu peur aux gardes, cela dit. Ses ailes s'agitaient mais un claquement de langue de la part de Styx et il se calma aussitôt. Elle déposa le plateau sur la table devant les écuries et elle tendit la main vers l'animal qui vint aussitôt frotter son museau dessus en signe de reconnaissance. « Sois doux avec Sun. » L'héritière attrapa ensuite le petit homme et elle le laissa dire bonjour à la wyverne qui... lui donna un grand coup de langue en signe de salut. Berk.

Codage par Libella sur Graphiorum

L’enfant ouvre de grands yeux admiratifs face à l’épée de la demoiselle, qu’il compare bien évidemment à la sienne. Face aux traces sur son épée, l’enfant hoche gravement la tête.

_ Si des brigands te font du mal, moi, je vais les battre, qu’il affirme sans une once d’hésitation, les sourcils froncés sous la détermination. Il n’a encore jamais eu à batailler, pas même avec ses adelphes qui peuvent le malmener à loisir – à dire vrai, l’on peut sincèrement douter des capacités guerrières du jeune Héritier. Mais Styx a peut-être déjà vu avant tous les autres, sa combativité. Il n’a jamais reculé lors de leurs batailles imaginaires, quitte à affronter ses peurs pour l’aider, comme descendre dans la cave obscure pour y traquer de vilaines araignées !

L’enfant éclate de rire à l’idée d’une Wyvern barbue et moustachue ; il secoue légèrement la tête de droite à gauche, agitant sa crinière. Pas aussi longue, que d’ici quelques années. Malheureusement, ses maladresses et sa tendance à accrocher ses cheveux dans tout ce qu’il passe, ont contraint sa mère à couper un peu sa tignasse.

_ Ca vit vieux comment un Wyvern ?

Qu’il demande avec curiosité.

Lorsqu’il la voit l’imiter, Sun plus que jamais, essaye de donner le parfait exemple. D’ailleurs, en bon professeur, il vérifie qu’elle s’y prend bien, avant d’opiner joyeusement du bonnet. Puis inquiet, il se rapproche.

_ Ca t’a fait du bien ?

Veut-il s’assurer, avant de rire quand elle l’enlace. A son tour, il la prend dans ses bras et la serre du mieux qu’il peut, jusqu’à la guider dans la cuisine. La préparation du plateau le ravit et le petit suit la vieille femme à la trace – tellement qu’il lui rentre parfois dedans. Heureusement, la servante semble accoutumée, ne bronche pas et ne fléchit pas, bien qu’elle l’encourage parfois d’une voix malicieuse à « marcher plus doucement ». Et quand vient enfin l’instant de porter les plateaux, Sun ne peut pas être plus fier.

Heureux d’être utile, de se sentir grand et capable, l’enfant avance joyeusement jusqu’aux écuries. A la vue des grandes ailes qui s’agitent, naturellement impressionné, Sun a un petit pas de recul, mais la présence de Styx le rassure et il ose s’avancer de nouveau. Imitant la jeune femme, il dépose son propre plateau et cligne des yeux quand Styx le soulève. Louchant sur le museau de l’animal, Sun va pour lever la main… Quand un coup de langue soulève ses mèches, les plaquant presque contre son crâne.

Hébété, Sun cligne des paupières, la bave dégoulinant le long de ses joues.

Et l’enfant, décidément pas toujours le plus réfléchi, tire la langue à son tour pour la glisser sur le museau d’Hadès.

Le contact râpeux des écailles le surprend, la chaleur du corps reptilien aussi…

_ Hadès est salé !

Qu’il s’étonne, tournant les yeux vers Styx. Lorsqu’elle le relâche, il tend la main une nouvelle fois pour caresser l’animal.

_ Qu’est ce qu’on donne à manger à Hadès ? Comment tu l’as dressé ? C’est quoi le premier tour que tu lui as appris ?

Il finit par se reculer, gourmand, il attrape une des brioches pour croquer dedans, sans vraiment s’inquiéter d’être encore tout dégoulinant de bave. A l’époque, l’enfant avait d’autres préoccupations qu’être beau à voir…

Comme apprendre tout ce qu’il pouvait savoir sur les Wyverns !

_ Est-ce qu’il a des copains ou des copines Wyvern avec qui jouer ? Vous jouez à quoi tous les deux ?

Sa maman lui a toujours dit, qu’avoir de bons amis, c’était important.

I'll make a sun of you

Ah... Il était beaucoup trop mignon ! Sun ferait un excellent combattant, Styx le voyait déjà. Il était si prompt à défendre la veuve et l'orphelin... Il était vif et déjà bien athlétique pour son âge. En somme, il rappelait clairement la petite Galvani quand elle avait son âge. Elle était persuadée que son ami serait un excellent duc, bien meilleur qu'elle en tout cas. En même temps, ce n'était pas vraiment difficile pour le coup. Elle qui rejetait ce rôle plus que tout au monde. Comme si ça allait la réduire en poussière et la noyer en même temps. Elle eut un léger rire encore en l'entendant parler des brigands. Bien sûr que le petit homme la défendrait. Elle n'en doutait pas, pas un seul instant.

« En moyenne, ça vit au moins quatre-vingts ans, une wyverne. Ça peut vivre très longtemps ! Il faut bien s'en occuper mais dans la nature, certaines vivent encore plus longtemps ! T'imagine ! Deux fois l'âge de Yu-Seong. » Pour un enfant, ça semblait énorme ! Et même encore pour l'héritière, ça l'était. Alors, forcément, ça soufflait toujours un peu l'admiration, ce genre d'informations. Et après avoir soufflé un grand coup comme le petit lui avait montré, Styx lui sourit sincèrement en hochant positivement la tête. Ça faisait étrangement du bien, elle recommencerait l'expérience. La jeune femme rendit le câlin à son ami avec tendresse. Ah pourquoi ses frères ne ressemblaient pas tous à Sun ? Ça rendrait la vie tellement plus simple. Au lieu de ça, ils ne faisaient que la mépriser et la juger parce qu'elle était une femme d'action et non pas un cerveau.

Heureusement, ils partirent finalement aux écuries après avoir fait un détour par la cuisine. Hadès semblait comblé de les voir et après la grande léchouille du semi-dragon, vint celle de Sun. Ça fit beaucoup rire Styx qui serra contre elle le petit homme avant de le reposer au sol quand même. La wyverne se laissa finalement caresser par le garçon puis par sa maîtresse qu'il couva d'un regard bien particulier. Ils étaient déjà si fusionnels tous les deux. Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. « On va lui donner des morceaux de gâteau que j'ai fait pour lui hier. C'est sa récompense quand il obéit bien. Il adore ça. » Elle sortit de son sac une boite en bois et de la boite, des morceaux assez gros comme un poing de quelque chose de friable qui ne sentait pas forcément très bon mais ça fit se redresser d'impatience l'animal qui battit un peu des ailes.

Styx tendit un biscuit à Sun pour qu'il le donne à Hadès. « Ne le mange pas. Tu lui lances comme je vais te montrer et il l'attrapera au vol. » La jeune femme attrapa un autre biscuit qu'elle lança vers la wyverne qui le goba au vol, visiblement très heureux d'avoir un peu de nourriture supplémentaire. C'était sans doute aussi pour ça qu'il aimait tant venir chez les Adda, il avait toujours du rab. Petit gredin. « Oui, il a des copains et des copines, on élève des wyvernes chez les Galvani. Et on joue à plein de choses. On adore voler ensemble et dormir à la belle étoile ! Ou des fois, je me cache et il doit me chercher. Mais il faut beaucoup de place pour qu'il puisse bouger sans être embêté. »

Codage par Libella sur Graphiorum

La comparaison fait éclater de rire l’enfant.

Sa mère aurait été probablement inquiète de le voir lécher ainsi la Wyverne ; il faut dire que l’enfant, instinctivement, met encore tout ce qui a l’air comestible dans sa bouche… La pâte à sel en a fait quelques fois les frais. L’un des oiseaux offerts à sa mère garde encore les traces d’une discrète morsure qui suffit pour signature. Sun surprend le regard que Hadès adresse à Styx et sourit simplement, les mains jointes contre son ventre.

_ Du gâteau ?! Lui aussi il en mange !

S’exclame joyeusement Sun. Si certains s’offenseraient de partager quelques points communs avec une bête, l’enfant, lui, semble s’en réjouir. Au contact des gâteaux à la texture sableuse, malgré l’odeur peu ragoûtante, l’enfant l’approche de son visage pour le renifler, puis il tend la langue pour le goûter prudemment… L’ordre de Styx l’arrête juste avant qu’il ne le porte franchement à sa bouche.

_ Tu as mis quoi dedans ? C’est dur de préparer ses gâteaux ?

Il lance le gâteau à son tour, avec peu d’adresse, mais rit en voyant Hadès le gober avec aisance.

_ Il est gourmand comme moi !

Qu’il affirme fièrement. Il finit par s’installer à même le sol avec leur propre plateau pour inviter Styx à manger avec lui. Sun croise ses jambes, en position de tailleur, saisit ses chevilles pour légèrement se balancer d’avant en arrière.

_ Ouah… Nous chez les Adda, on a des livres ! C’est un peu moins bien que les Wyvernes mais…On peut faire des choses bien quand même ! On peut lire des histoires, on peut en écrire, on peut aussi euh…

Sun retombe dans un silence empli de réflexions. Il entrouvre les lèvres, fronce les sourcils, gratte son front en gonflant les joues dans une moue de réflexion. Un peu à court d’arguments, il adresse une œillade à Styx.

_ En fait euh… Je sais pas trop ce qu’on peut faire de plus… Tu as déjà lu un livre, toi ? Ou est-ce que tu as une histoire préférée ? Si on t’en a raconté une, et que tu l’aimes bien, bah quand je saurais écrire, bah je te ferai de jolis parchemins, on pourra les relier, et ça fera comme un livre !

Propose le garçon.

_ Moi, j’aime beaucoup d’histoires. Il y en a une, qui raconte l’histoire d’une petite fille qui avait un sceau cassé et un sceau tout parfait ! Tous les jours, elle allait chercher de l’eau dans un lac pour l’apporter à sa mère ! Et un jour, le sceau cassé a dit à la petite fille qu’il servait à rien, mais la petite fille l’emmena sur la route qu’ils remontaient chaque jour ! Et en fait, il y avait plein de fleurs ! Et la petite fille a dit, c’est grâce à ton trou que tu nourris les fleurs du chemin, sans toi, cette route serait triste ! La morale de l’histoire, c’est qu’en fait, bah même si on croit qu’on n’est pas parfaits, bah ce qu’on est, ça peut quand même faire du bien aux autres ! J’espère que ça veut dire que je ferai quand même du bien aux autres, même si je serais sûrement pas un Duc aussi calme que papa…

L’enfant, à l’époque, doute encore parfois de lui ou s’inquiète de l’avenir – des préoccupations qu’il n’aura plus adulte.

Les Chroniques d'Elysia

Izar de l'An 1

Les scénarios

[Privé] I'll make a sun of you // PV : Styx