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Eun-Ji Yon
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Lun 18 Sep - 18:58
La majorité de sa vie, Eun-Ji l'a passé dans la capitale, sans manquer de rien. Enfant gâtée, intéressée uniquement par elle-même, le monde tournait autour de son nombril. C'était le cas avant de vivre des expériences suffisamment violentes pour la traumatiser. Elle aurait préféré ne pas les affronter mais sans elles, Eun-Ji n'aurait jamais pu devenir une Impératrice digne d'être respectée et adulée. Elle n'aurait jamais pu autant mûrir. Le décès de sa sœur cadette a été un déclic. Celui qui lui a permis de s'éveiller. La discussion qui a suivi avec son père lui a permis de prendre sa résolution. Celle de préserver son peuple et sa nation.

Dès lors, Eun-Ji a consacré tout son temps à cet objectif, il est devenu sa raison de vivre et de gouverner. D'abord, elle a visité les autres pays afin de créer de bonnes relations avec eux. Elle a montré la sincérité de sa personne et par là, celle de l'Empire. Elle a juré qu'elle n'attaquerait jamais les autres nations sur son honneur et que si elle trahissait sa parole, elle quitterait immédiatement ses fonctions. La diplomatie est la clé vers la paix. Et pour l'obtenir, il faut être digne de confiance. L'entente acquise, Eun-Ji s'est rendue compte que sur les terres de l'Empire, des inégalités existent. Un fait dont elle n'a conscience et qu'elle n'imaginait même pas possible avant d'en être témoin. Une réalité que ses conseillers lui ont caché.

Tous ne jouissent pas de la même richesse. Nombre d'enfants sont abandonnés à la naissance. Des parents trop pauvres pour s'en occuper, des enfants provenant d'un amour impur, d'une histoire d'un soir et dont la présence s'avère gênante et tout un tas d'autres raisons... Certains perdent la vie sans même avoir un nom. D'autres parviennent à grandir et deviennent des bandits ou voleurs pour survivre. Les nobles en ont conscience mais le problème ne choque personne. Dans sa campagne pour les aider, elle n'obtient pas de soutien.

Jusqu'à ce qu'elle entende au détour d'un couloir, parler d'un homme particulièrement laid que les troupes engagent pour de sales besognes. Cela la surprend. Nuhoko est un territoire où la beauté extérieure et l'apparence d'une personne sont très importantes. Chacun veille à se rendre le plus beau possible et il est rare que quelqu'un soit autant rabaissé pour ce qu'il est. Les critiques sont nombreuses et piquent sa curiosité. Pourquoi un mercenaire qui leur rend service reçoit-il de telles remarques ?

— Pouvez-vous m'en dire davantage sur ce fameux « Gobelin » ?

Sans y être invitée, Eun-Ji se joint à la discussion. Naturellement, les domestiques se sentent gênées et s'inclinent tout en s'excusant de parler dans le dos de quelqu'un. Cependant, elles acceptent bien vite d'en dire davantage une fois qu'elles ont compris qu'elles ne seraient pas punies pour cela. Ainsi, Eun-Ji obtient plus de précisions sur ce mystérieux homme et apprend qu'il s'agit d'un orphelin. Un de ceux qu'elle a laissé de côté à cause de son ignorance. Pour se dédouaner, elle pourrait penser que c'est son père qui n'a pas agi mais ce serait redevenir celle qu'elle était : l'enfant ignare qui reporte la faute sur son entourage. Elle ne compte pas agir ainsi et elle ne compte pas fuir ses responsabilités.

Touchée par l'histoire de cet homme qui est une victime sous leur règne, Eun-Ji écrit une missive marquée d'un sceau officiel et elle la transmet à un messager en lui précisant le caractère urgent de ce qu'il transporte. Le contenu est écrit avec une encre dorée, demandant une rencontre dans le Palais Yon. Un privilège que peu ont. Le messager s'en va à la recherche du mercenaire et Eun-Ji rejoint ses quartiers. Elle espère qu'il viendra. Si ce n'est pas le cas, elle a mentionné qu'elle lui offrira une généreuse compensation en échange de son aide. C'est un bon marché.

[...]

Quelques jours se sont écoulés le temps que le messager ne revienne après avoir délivré sa missive. Eun-Ji l'a félicité pour son travail et a pris connaissance de la réponse, à l'oral, du mercenaire. Ce dernier ne devrait plus tarder et l'Impératrice s'est chargée en personne de préparer le salon des invités dans lequel elle le recevra. Elle n'a toléré aucune mauvaise langue cependant, le naturel revient très vite au galop et les bruits de couloir se sont amplifiés quand le Gobelin s'est introduit dans le Palais. A cela, Eun-Ji n'a pu que pousser un soupir, navrée de ne pouvoir les empêcher de juger les apparences. Ce serait renié ce qu'ils sont.

Un garde lui annonce l'arrivée de son invité. Assise sur le tatami, devant une table où deux tasses ornées de motif d'or sont posées, Eun-Ji jette un coup d'oeil vers l'entrée où un rideau de papier lui permet de distinguer deux silhouettes. Elle a choisi le salon qui donne une vue sur les jardins et l'étang dans lequel des lotus fleurissent. Un coin charmant qu'elle aime et qui la détend. Sa voix s'éclaire, pleine de douceur et de maturité.

— Merci pour votre travail, vous pouvez nous laisser. J'aimerais lui parler seule à seul. Ne vous inquiétez pas pour moi.

Le garde hésite longuement. Elle le devine à son ombre, il se tourne plusieurs fois dans sa direction puis dans celle du mercenaire. Cependant, comme elle insiste, il finit par céder, s'éloignant de quelques pas, assez pour ne pas les écouter mais il reste proche, prêt à intervenir. Eun-Ji pousse un soupir, reprenant la parole.

— J'espère que vous ne tiendrez pas rigueur de la rigidité de mes gardes. Je vous en prie, rejoignez moi.

Lorsque le Gobelin franchit le cap, il remarque certainement l'expression de l'Impératrice. Il y est habitué c'est certain, de voir la surprise, l'étonnement et le regard fuyant. Mais rapidement, Eun-Ji se reprend et repose ses yeux sur lui, ne se détourne pas de lui. Les rumeurs sont vrais, il ne correspond pas aux standards de l'Empire. Cependant, elle ne veut pas le rejeter pour cela puisqu'il n'y peut rien. Personne ne naît comme il le veut. La Déesse ne leur donne pas tous la beauté et ils n'ont d'autres choix que de vivre avec ce qu'ils sont.

— Les rumeurs à votre égard sont bien cruelles, Monsieur le Gobelin. Même votre surnom est odieux, j'espère que vous ne m'en voudrez pas de l'employer puisque j'ignore votre vrai nom. Pardonnez mon regard, je m'attendais à être confrontée à une infamie mais vous êtes un homme tout ce qu'il y a de plus ordinaire.

D'un geste de main, Eun-Ji l'invite à s'assoir en face d'elle, sur un pied d'égalité. Avant de commencer sérieusement leur discussion, elle attrape la théière et tente, avec un peu de maladresse, de servir le thé. Elle n'en a pas l'habitude. Ce sont ses servantes qui font tout à sa place mais pour une fois, elle a eu envie de s'y mettre. Cela lui semble important de se mettre à leur place. Son regard carmin se lève vers celui du mercenaire et elle lui adresse un sourire détendu, s'essayant à une plaisanterie pour détendre l'atmosphère.

— Je vous remercie d'être venu. Vous devez vous demander pour quelle raison je vous ai fait venir. Au regret de vous décevoir, ce n'est pas pour me moquer de vous mais pour vous demander votre aide. J'ai ouï dire que vous aviez grandi sans parents ainsi vous pouvez comprendre mieux que quiconque ce que ressentent les enfants abandonnés, les orphelins. Et vous pourrez m'aider mieux que quiconque à leur porter assistance. Qu'en dites-vous, voulez-vous participer à mon projet d'aides aux orphelins, Monsieur le Gobelin ?



COPYRIGHT : Jawn
 

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until the life runs out
Je sais que la colère est légitime quand vous vivez des heures si sombres mais je sais qu'elle ne résout rien. Elle est un piège dont il est difficile de s'extraire. Ne lui donnez pas raison, ne lui cédez rien. La force n'est pas dans la violence mais dans la résilience. voice
Eun-Ji Yon
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    Citation : Nous perdons tous quelque chose ou quelqu’un d’important en vivant, cette perte ne doit pas être une raison pour utiliser la violence.
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    Mar 19 Sep - 21:52
    Stupeur, incompréhension, se murmurent au travers des couloirs, les gardes s’échangent un regard, est-ce vraiment lui, qu’elle a fait appeler ?

    Bien sûr, que c’est Lui, le seul, celui dont l’on grimace le nom, Gobelin, le Mercenaire des Lanternes Vertes, le monstre des bois, celui qui ravit les enfants et se nourrit de cadavres, on le dit, immonde, terrible, redoutable, il est cruel, répugnant, détestable. Pourtant, il arrive que certains murmurent la beauté de ses spectacles, l’espoir qu’il offre aux orphelins, il n’est pas rare de voir sa troupe suivie d’une quinzaine de bambins, dont ils prennent apparemment soin. Mais ils sont rares, ceux qui propagent ces rumeurs là, de toute façon, ce n’est pas celles dont l’on veut se souvenir.

    Car l’Homme a beau se réfugier derrière les sciences et la religion, derrière la philosophie et toutes ses questions, l’Homme reste et restera toujours effrayé par ce qu’il ne sait pas expliquer. L’inconnu éveille un malaise viscéral, dégoût ou attirance lugubre, pour tout ce qui dérange, et Gobelin se sait maître de leurs regards. Il est pourtant comme tous ces pauvres gens que l’on ignore, difforme, misérable. Ses armes, ne sont guère la magie ou l’acier non, ce sont celles que la Déesse lui a données. Son corps, son esprit vif et acéré, ses espoirs. Il a pris le masque, qu’on lui a donné. Il joue son rôle dans ce grand théâtre, mais son texte n’est pas celui qu’on lui a dicté.

    Il est, ce qu’il a lui-même créé.

    Jouant des attentes, pour mieux les tromper. Il bouleverse, les à priori, il veut, marquer les esprits, il veut, rappeler l’existence de toutes ces âmes oubliées, il veut, renverser l’ordre si bien établie de cette société. Un Duc, s’est incliné jusqu’au sol devant lui et voilà qu’à présent, l’Impératrice elle-même l’a invité. Si les Lanternes se sont affolées, Gobelin lui, a éclaté de rire, d’un rire qui a défié le ciel, d’un rictus, il a donné sa réponse au messager stupéfait.

    Il serait présent.

    Il ignore ce qu’elle attend de lui, si même ! Elle le laissera sortir vivant.

    Les lanternes inquiètes sont abandonnées au détour d'un carrefour, restez à l'orée des bois, partez, si Gobelin ne revient pas. L'homme, un baluchon sur l'épaule, s'arrête auprès d'une rivière pour se laver, enfiler une nouvelle tenue, attacher ses cheveux, face à son reflet, il hésite. Sur le bout de ses doigts, ciel noir imprégné d'étoiles, teintures qu'il écrase sur ses paupières, charbon, pour allonger le dessin des yeux, Gobelin, devient Zeng Min, mais la métamorphose s'interrompt.

    Car il entend les rires.

    Ses mains s'emplissent d'eau et l'eau, ruisselle sur son visage, effaçant toutes traces de maquillage. Il sait qu'il aura beau frotter, rien, rien ne parviendra à polir ses traits osseux, rien n'effacera, tous ces traits disgracieux. Alors, entre ses lèvres, s'échappe un rire, crissement d'ongles sur le bois d'un cercueil, raclement de coeur, contre la gorge. Son dos, se tord, se tend, entre ses mains, se réfugie son visage hideux.

    Quoi qu'il fasse, il ne pourra jamais, cacher ce qu'il est.

    Et c'est ce qui fait sa force. Rire, de ce qui les horrifie, vivre, de ce qui les mortifie. Il est et sera toujours, Survivant.

    Alors Gobelin se présente au Palais. Vêtu d'un simple kimono vert, qui dévoile ses genoux cagneux, ses mollets maigres, les ongles crasseux dans les getas. Les bras malingres et osseux, les poignets saillants, les mains, aux très, très longs doigts, les griffes, étirées. Les cheveux noirs huileux, dégoulinent sur sa peau cadavérique, les mèches s'écartent par tas, dévoilant le long nez aquilin aux parois creusées. Au fond des orbites creusées, luisent les prunelles : d'un vert, comme celui des eaux croupies des marais, animé de lointains feux follets. Fantômes lugubres, de tant de vies qui ont défilé, de toutes ces fois où la mort l'a frôlé. Ses lèvres inexistantes, font que sa bouche entrouverte a tout d'une plaie ouverte, où s'extirpent borborygmes et jacassements.

    L'arrivée du Gobelin surprend les gardes, ils s'échangent un regard, peut-il se présenter ainsi à l'Impératrice ?

    Et alors que l'un prévient la Dame, l'autre saisit la créature abjecte par le bras. Le geste n'est d'aucune douceur, Gobelin bascule à genoux dans un croassement surpris, l'homme appuie son pied contre son genou pour l'empêcher de se relever. Gobelin a levé son bras libre, entre ses mèches, ses yeux se sont écarquilés. La peur, d'être frappée, s'accompagne d'un rictus provocateur, d'un rire défiant, d'une langue qui s'échappe d'entre les babines.

    _ Vous allez frapper Gobelin ?! Misérable Gobelin ! Est-ce ce que l'Impératrice désire ?

    L'homme serre les dents, bien sûr que non, elle ne voudrait pas cela, mais son devoir, son honneur, lui font resserrer ses emprises. Sous sa poigne d'acier, résistent à peine les os fragiles, les tendons, les muscles, les yeux du Gobelin, se réfugient sous ses paupières. Ses yeux se sont éteints, il ne reste plus qu'une profonde, profonde obscurité, quand ses lèvres susurrent.

    _ Maltraitez donc, les faibles et les souffrants, c'est ainsi que vous vous sentez puissants ? Frappez ! Satisfaites donc votre ego ! Il vaut mieux tabasser du Gobelin qu'user de vos poings sur vos propres gamins.

    Le garde le relâche, avec dégoût, il prend un mouchoir pour s'essuyer les mains.

    _ Faites un minimum d'effort. Une tenue convenable, pour voir l'Impératrice.

    _ Ah ! Elle a demandé à me voir, pas à ce que je me fasse beau ! S'écrie Gobelin théatralement, écarquillant les yeux en plaquant ses mains contre son torse malingre, Qu'est-ce que Gobelin va faire ?!

    Croasse t il. Le second garde les rejoint, étonné des éclats de voix, tourne les yeux vers son congénère puis l'être abjecte, fronçant le nez de dégoût.

    _ Que se passe-t-il ici ?

    _Gobelin doit voir l'Impératrice ! Ne la faites pas attendre !

    Il sort de sa poche, la lettre qu'il a soigneusement gardée pour preuve. Les 2 gardes s'échangent un regard, quelques mots, Gobelin attend, jusqu'à couiner quand de nouveau, une poigne puissante le tire par le poignet. Gobelin crie et proteste comme un porc, il fait du bruit, pour attirer les regards, susciter les rumeurs, finalement, le garde abandonne, lui lance une brosse.

    _ Frotte toi avec ça, que tu sois un minimum présentable pour l'Impératrice.

    _ Frotter, frotter ! On peut essayer, ça n'efface pas la mocheté ! Glapit Gobelin bien qu'il s'exécute, grattant ses ongles, sa tignasse, est-ce lui ou la brosse sent le cheval ? Le garde a probablement fait avec ce qu'il avait.

    Les gardes se rendent rapidement compte, que les propos du monstre sont bien vrais. Il retire la crasse de sous les ongles, mais rien ne fait à ses cheveux, rien ne fait à sa sale tronche, et en plus de cela, il sent maintenant le cheval. Par jeu, l'un lui balance un sceau d'eau, l'autre, une serviette, Gobelin se débarrasse de l'odeur, le garde dira à l'impératrice, que Gobelin a trainé des pieds.

    Lorsqu'elle le voit, que discerne-t-elle ? Les cheveux qui dégoulinent, le dos voûté, les épaules nerveusement relevées et les mains ramenées nerveusement contre son torse, il l'observe entre ses mèches, de ses yeux verts incisifs. Et lui, que voit il ?

    Une femme. Magnifique. La longue chevelure claire, visage aux traits doux, peau délicieusement rosée, elle est comme ces fruis d'été, gorgés de soleil et recouverts de rosée. Un corps, tout ce qu'il y a de plus parfait, fait de courbes harmonieuses, elle est, montagnes et vallées, champs traversés de rivières ondulantes, sa voix dégage, une alliance de fraicheur et de majesté, de douceur, d'innocence et d'autorité.

    Gobelin ne descend pas plus bas mais le garde, d'une main ferme qu'il abat sur sa nuque, le fait se plier plus bas encore ; incapable de résister, Gobelin tombe à genoux, ses mains s'écrasent au sol, il s'applatit de tout son long, en fait même un peu trop, surprenant le garde qui le relâche tout aussi vite.

    _ Mais relevez vous !

    Perd-t-il patience ou s'inquiète-t-il ? Gobelin, dans un gémissement, redresse son popotin, à 4 pattes, tourne la tête vers le garde pour lui adresser un mauvais regard, le visage tordu, d'un rictus.

    _ Osez vous commander avant l'Impératrice ? C'est à elle, que Gobelin obéit.

    Aussi, c'est lorsqu'elle lui demande qu'il se redresse. Le garde s'éloigne. Gobelin le suit du regard, ses yeux reviennent vers la jeune femme qu'il dévisage. Elle est d'une telle beauté, qu'elle lui fait mal. Et l'envie, lui serre le ventre.

    _ Gobelin, Gobelin n'a pas de nom. Le sien, il se l'est donné, c'est son trésor. Ne soyez pas ! Si triste, d'appeler Gobelin, Gobelin, c'est ce qu'il est. C'est ainsi qu'on l'appelle, de toutes parts avec le sourire, qu'on le salue, qu'on parle de lui, ce nom, est une fierté, c'est une part de son identité. Qu'il y a t il d'odieux à cela ? Certains Humains, sont plus monstrueux que les monstres eux-mêmes et pourtant, ont un prénom pour les qualifier. Si vous le souhaitez O, O douce et magnifique Impératrice, Gobelin vous contera l'histoire de son surnom et celle-ci, vous fera peut-être sourire, vous fera peut-être voir d'un tout autre œil Gobelin. C'est un plaisir, d'entendre votre si belle voix, prononcer ces quelques syllabes. Gobelin, c’est un nom qui sautille, un nom qui glapit, c’est, un rire qui résonne comme une crécelle ! Dans votre bouche, c’est un nom qui sonne, comme celui d’un chevalier ou d’un Noble, Sir Gobelin, quel plaisir de vous accueillir ici !

    Il s'installe face à elle. Décontenancé, il écarquille les yeux en voyant… Qu'elle se tient face à lui. Sur un rang d'égalité. Qu'elle saisit la théière, qu'elle déverse son contenu dans une tasse, qu'elle pousse dans sa direction. L'Impératrice le… sert ?! Éberlué, Gobelin reste sans voix. Ses yeux s'écarquillent. Sa bouche s'entrouvre. Sa main saisit son bras, le pince durement à plusieurs reprises, et peut-être qu'Elle voit les marques rouges. Les empreintes des mains des gardes qui l'ont malmené. Les traces sont particulièrement récentes et commencent déjà à noircir. Car sa peau fragile, est une toile parfaite pour la violence. Elle marque si aisément, les coups et les griffures, les morsures et les blessures, les cicatrices sont nombreuses.

    La surprise laisse place à l'émotion, puis à une étrange extinction. Le regard éteint, de longues secondes passent, avant que Gobelin ne laisse échapper un rire. Le son éclate, comme une vitre se brise, rictus déchire ses lèvres, Gobelin bascule la tête, les yeux roulent dans les orbites, accompagnent le geste, avant de revenir sur le visage, de l’Impératrice.

    _ Un homme ordinaire ?! Croasse Gobelin, Non, non, je suis vilain ! Regardez, Impératrice, le vilain vilain Gobelin !

    Et Gobelin tire sur son nez, montre ses narines, tire la langue et louche, les yeux se renversent alors qu’il tire sur ses joues inexistantes, le tout dans des bruits cocasses, jusqu’à finalement, dresser fièrement l’index et l’enfoncer dans sa narine.

    _ Qu’il est moche ce Gobelin ! Ne le trouvez pas là, ordinaire, les Hommes comme vos gardes, le prendraient très mal ! Et Gobelin, Gobelin n’est pas qu’un “ordinaire”, pour que vous l’ayez convié.

    Son expression n’est plus la même. Plus de grimace, un simple sourire, la tête doucement penchée sur le côté. Les yeux verts, la dévisagent avec attention ; aucune naïveté, aucune innocence, dans ses yeux, la méfiance d’une âme déjà maintes fois trahie, d’un mercenaire, qui ne connaît que trop bien, les vices du monde et de la politique.

    Mais Gobelin connaît ses racines, il est de Son peuple, il doit Lui obéir.

    _ Quel est votre projet d’aide ?

    Aucune émotion n’est plus visible. L’expression figée, comme un masque mortuaire déposé sur un visage méconnaissable, les yeux verts sont de verre, inerte. Dans le vide, au travers des mèches obscures, l’homme retrousse simplement ses manches, dévoilant les marques sur ses bras, qu’il affiche cette fois, sans gêne.

    _ Que voulez-vous, aux Orphelins ? A ceux qui n’ont déjà plus rien ?

    Demande-t-il, redressant dignement la tête.

    _ Votre garde a su montrer, avec quelle bienveillance l’on traite les Gobelins. Est-ce ainsi, que seront traités les Orphelins ?

    Murmure-t-il à l’adresse de l’Impératrice.

    Qu’attend t elle ? Que veut-elle ? Est-elle inquiète, comme le Duc d’Adda ? Ou souhaite-t-elle acheter les enfants, faire d’eux, soldats ou objets ?

    _ Il ne leur reste, plus argent, plus famille, plus terre, ils n'ont plus, que l'espoir et la liberté, il ne faut pas leur en priver. Impératrice, ayez pitié.

    Sa voix, supplie.

    Il n'y a plus de grimaces, plus de jeux, plus de menace, ce n'est pas, comme avec le Duc d'Adda, car elle, est l'Impératrice, car Elle, a le droit de le tuer si Elle le désire. Il est, dans son empire, il n'est qu'un Gobelin, qu'une poussière à balayer, qu'un misérable à écraser.

    Zeng Min
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    Eun-Ji Yon
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    Dim 5 Nov - 18:22
    C'est elle. L'Impératrice. Cependant, ce n'est pas parce que c'est elle que tous les serviteurs du palais sont comme elle. Encore une fois, Eun-Ji prend conscience de la réalité de la situation et des mentalités de l'Empire. La beauté est le maître mot. La beauté prévaut sur tout le reste. Un être aussi laid et vilain que le Gobelin ne mérite que coups et insultes ? Oh Père... Comment pouvons-nous être aussi superficiels ?

    Eun-Ji devine ce que les gardes ont pu penser en le voyant. Les regards écœurés qu'ils ont lancé. Il faudra qu'elle leur en parle afin d'appuyer son point de vue. Elle ne compte pas les châtier. La violence ne résout rien. Elle ne fait que provoquer davantage de colère et de haine. Tout ce qu'elle peut faire, c'est les inciter à voir plus loin que leurs croyances. A regarder les autres non avec leurs yeux plein de jugement mais avec leur coeur plein de bonté.

    Même si elle ne peut rien faire pour changer les mentalités si ce n'est de faire preuve de patience, il y a certains comportements qu'elle ne peut pas accepter. Quand Gobelin entre, les cheveux trempés, des signes de chutes sur ses genoux et des marques de poignes sur ses bras. Elle ne peut tolérer cela. Elle n'est pas aveugle. Ce n'est pas une femme bête qu'ils ont mis sur le trône, c'est une femme pleine de principes qui méprisent plus que tout l'abus de pouvoir. Son ton se raffermit.

    — Messieurs, nous discuterons plus tard de la façon dont vous avez traité mon invité.

    Le geste du garde, forçant l'homme à genoux est tellement imprévisible et brutal que la belle dame n'a pas le temps de masquer la surprise sur son visage et la stupeur dans sa voix, face à tant de rudesse. Elle s'emporte.

    — Cessez donc ! Monsieur le Gobelin est un précieux invité, si vous ne pouvez le traiter avec respect, disposez sur le champ !

    Les gardes s'éloignent et Eun-Ji pose avec élégance, une main sur son front, laisse échapper un soupir. Ce genre de spectacles ne la laisse jamais insensible et elle ne peut qu'être désolée qu'il en soit victime. Peu importe combien de fois elle leur demande d'agir avec délicatesse, en sont-ils donc incapables ? Quand parviendra-t-elle à les faire obéir ? Elle expire encore une fois, son excès d'impulsion pour regagner le calme qui convient à son rang. Gobelin s'exprime sur son surnom et elle boit ses paroles avec curiosité, intérêt. Il est bien trop élogieux à son égard. Elle ne mérite pas tant de compliments alors que ses subordonnés ont été si violents à son égard. Un fin sourire glisse sur ses lèvres.

    — Dans ce cas, plutôt que Monsieur le Gobelin je vous appellerai Sir Gobelin. Et, Sir, veuillez pardonner mes gardes. Je suis profondément navrée de leur comportement. Changer un pays n'est pas chose aisée.

    En disant cela, Eun-Ji penche la tête vers l'avant, son dos se courbe dans une révérence, moins basse que celle qu'il a été forcé de faire mais bien assez pour montrer sa sincérité. Cela compte à ses yeux qu'il ne se sente pas comme un paria ou un intrus. Elle ne l'a pas fait venir pour ça. Qu'importe qui il est, elle ne désire pas le léser ni se moquer.

    Il cherche à se faire vilain, plus moche qu'il ne l'est. L'Impératrice l'observe sans détourner les yeux, sans même ciller pour lui montrer qu'elle accepte ce qu'il est. Mais semble t-il, elle commet un nouvel impair en sa présence. Le terme ordinaire sonne d'une façon péjorative qu'elle n'a pas prévu. Si le ramener dans le moule lui déplaît, elle n'en fera plus mention.

    — Mon projet d'aide est-

    L'ambiance a changé. Le visage du Gobelin s'est fermé. Cela l'étonne tant qu'elle perd de l'assurance et qu'elle ne parvient pas à terminer sa phrase. Elle a mis les pieds dans ce qu'il est et ce qu'il protège. Au moindre faux pas, il s'en ira. Proposer de l'aide alors que jusqu'ici personne n'a rien fait est hypocrite. Aucun n'acceptera une main tendue par une prétendue sauveuse. C'est bien trop louche. Elle est la première à s'en rendre compte. Cependant, si personne ne fait rien, rien ne se passera.

    — Je ne désire rien leur prendre, Sir. Je désire réparer les erreurs du passé. Nous avons trop longtemps ignoré la famine et les victimes de nos guerres. Il est temps d'offrir à ceux qui ont tout perdu et-

    Ses mots la décontenancent. Elle ne trouve rien à y répondre. Oui. Les gardes ont mal agi. A cause de cela, son but s'éloigne. Comment peut-elle convaincre les nobles si elle ne parvient pas à le convaincre lui-même ? Comment peut-elle le rassurer si ses hommes de mains sont aussi abrupts envers les personnes défavorisées. Elle a beau avoir été élue, cela ne veut pas dire que beaucoup la jugent dignes de son rôle. Eun-Ji joint ses mains et serre ses doigts entre eux, baisse le regard, perdant elle-même foi en ses mots.

    — Je ne permettrai pas que cela arrive de nouveau. Une fois c'est bien trop...

    Mais comment pourrait-elle les empêcher ? Elle ne peut pas être partout à la fois. Elle ne peut surveiller chacun de ses hommes de main. Elle n'est pas omniprésente et ne peut les contraindre. Elle se refuse à l'usage de la menace et de la violence. Mais sa confiance envers les autres ne les dispose pas de bien agir. Sa droiture lui est propre et tant qu'elle ne devient pas plus ferme, ils continueront d'en faire à leur bon vouloir.

    — Je ne désire pas les priver... Soyez-en sûr. Je veux leur permettre de s'épanouir sur les terres de l'Empire. Je souhaite qu'ils ne manquent de rien afin de grandir dans des conditions décentes... Est-ce si difficile à croire venant de moi ?

    Il se pourrait bien que sa réputation soit encore pire qu'elle ne le pensait vis-à-vis du peuple. A force de n'être qu'à la Capitale, le nez dans les affaires et la politique, comment pourrait-elle être plus qu'une femme insensible ? Ce sont ses actes qui l'ont menée à cette renommée, elle ne peut s'en prendre qu'à elle-même.



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    Jeu 9 Nov - 12:06
    Sir Gobelin…

    N’est-ce point là, un titre honorifique ?

    Un titre, qui lui convient bien, parodie de noblesse, pied de nez à tous ces êtres, supérieurs par leur rang, de voir qu’un miséreux s’élève jusqu’à eux. Déchirure, d’une peau dont la souplesse endure les caprices des zygomatiques, les lèvres couvertures de gerçures, esquissent une grimace. Car sur ce faciès difforme, les expressions les plus simples, deviennent incompréhensibles, les muscles sous la peau, se tordent d’une manière inhabituelle, dessinant creux et sommets là où ils n’ont pas lieu d’être.

    Puis la joie, s’efface, les lippes ne sont plus qu’une fente, une faille au travers du masque. Les bras retombent, les paupières s’alourdissent, sur les yeux de vert, les mains se rétractent. Il est comme ces gargouilles, que l’on grave dans la pierre, inerte et les yeux perdus, dans un monde que seul lui peut voir. Est-il mort ? Est la question que l’on pose souvent, lors de ces moments d’absence, quand ses pupilles, ne reflètent plus aucune flamme. Les membres inertes, les épaules écrasées, comme si le monde avait finalement eu raison de ce cafard qu’il essaye depuis tant d’années, de piétiner.

    Le pardon ? Il ne l’accorde pas. Car Elle n’est pas ceux, qui l’ont frappé, car Eux, ne regrettent rien, qu’ils ne regretteront jamais. Alors pourquoi ferait-il l’effort d’excuser ?

    Que croit-elle, l’Impératrice ? Qu’il suffit de mots, pour effacer les marques, pour apaiser la douleur, pour oublier l’humiliation ? Pour calmer les craintes, pour qu’il se sache, sous sa protection ? La haine, se ravive, cette émotion qu’il déteste ressentir, mais dont les graines, ont été plantées depuis tant d’années.

    Sous les regards emplis de mépris, les grimaces écœurées, combien de fois Gobelin s’est il retenu de retrousser les babines ?

    Préférant faire de son armure, cette apparence sur laquelle l’on crachait sans cesse, il n’est pas sûr, d’avoir survécu. Car il agit parfois avec impulsivité, poussé par l’envie d’agir avant même celle, d’exister, car pour survivre il a commis déjà le pire.

    Ses yeux se détournent vers ses mains aux très longs ongles, détaillent longuement, leurs angles, il y a encore de la terre et du mucus, qu’il n’a pas nettoyés.

    La dernière question de la jeune femme, sont des mots si dangereux à prononcer. Le comprend-t-elle ? Car les yeux verts, sont déjà fixés, au plus profond de ses prunelles. Gobelin n’a pas bougé, non, mais son attention est soudain, braquée sur elle. Comme alléché, par le sang qui vient de suinter, la peine qui vient de s’échapper, car l’Impératrice, n’est pas intouchable, car l’Impératrice, peut être blessée, car elle peut, pleurer et saigner, car elle peut, se briser.

    Mercenaire, appâté par la proie à terre, la victoire facile, cruauté, d’un rictus qui s’étire, dévoilant les dents. La tête s’incline, les mèches tombent, comme un rideau, dissimulent, tout l’humain, il ne reste que la silhouette tordue, abritée sous les pans du tissu. Les mains se lèvent lentement, les bleus sur sa peau pâle comme pourritures sur un cadavre, les doigts crochus, se déplient.

    _ Impératrice, puis-je vous raconter une histoire ?

    L’histoire, d’un petit garçon. Son parent possédait de grands champs, où beaucoup, beaucoup de personnes travaillaient. Ces champs, donnaient naissance à du blé, et ces blés donnaient naissance, à de nombreux plats, allant du pain à la tourte qu’on servait au Roi.

    Mon fils, disait le père, quand tu hériteras de ces terres, tu feras d’elles, le grenier du Royaume.

    Mais le fils, détestait ces champs. Le pauvre souffrait d’un rhume des foins, et le blé le démangeait. Aussi commença-t-il, par planter des arbres. Ce fut une première parcelle, qu’il sacrifia, pour planter des arbres.

    Les paysans furent offusqués. Certains arrêtèrent de travailler. Des Nobles amusés, commencèrent à se moquer du garçon. Son père, affligé, se dit que ce n’était qu’une passage et sa mère, décida de ne pas s’en mêler.

    Les années passèrent. Le père mourut. Et le garçon, continua à planter de nombreux arbres.

    Certain.es vinrent les déraciner. D’autres, les couper. D’autres encore, menacèrent de les brûler.

    Le Roi lui-même, finit par taper du poing sur la table, il ordonna, à ce que tout ce bois soit coupé, que des champs soient de nouveau plantés ! Et fit lever une armée.

    Les arbres furent tranchés, arrachés de la terre, distribués au peuple, sous le regard noir, du garçon devenu homme. L’homme récupéra les graines, les boutures oubliées, et reprit son œuvre.

    Continue, menaça le Roi, Continue et je te trancherai la tête. N’as-tu pas honte, de réduire à néant tout ce que ton père et son père avant lui ont créé, de réduire à néant, tout ce qu’ils ont donné au Royaume ? Tu salies ! Ton nom et le leur, par tes actes égoïstes !
    Mais l’homme répondit, J’agis, dans la continuité de ce qu’ont commencé mes aînés. Les champs ont servi, à nourrir le peuple et à donner au Royaume, des richesses, mais savez-vous, que la terre s’épuise ? Savez-vous, qu’elle en a assez de donner ? C’est à notre tour, de lui offrir, c’est à notre tour, de la voir s’épanouir. Alors je vous le dis, mon Roi, je ne ferai plus de champs, je ne ferais plus de blé, je ferais pousser, des forêts.

    L’homme partit. Il fut accusé, d’impudence envers la Royauté, de trahison envers le Royaume, le Roi ordonna, son exécution.

    Le sang de l’homme, nourrit la terre.

    Ce furent ses propres enfants qui héritèrent, des champs dévastés. Mais lorsqu’ils voulurent planter des blés, seuls des arbres commencèrent à pousser. Des chênes puissants, des érables parfumés, des acacias aux bois rouges, des pommiers aux fruits carmin.

    Qu’est-ce ce maléfice ? S’étrangla le Roi.

    Et le vent dans les arbres, lui répondit.

    Ô Roi. Cet homme à qui tu as coupé la tête, voulait offrir au monde, autre chose que des blés. Il ne voulait pas, reprendre l’héritage qui lui avait été donné ; mais assumer, sa différence, offrir, de nouvelles richesses au Royaume. Il n’y aura plus, autant de blés qu’avant, mais il y aura du gibier et des fruits, il y aura, des abris pour les pégases, du bois, pour les âtres et les maisons. Car cet homme, a su offrir sa liberté à la nature, et qu’elle a tant à donner. Ce sera, différent.

    Et ce choix, entraîna de terribles conséquences. Il y eut des famines. Il y eut des révoltes. Le Roi fut assassiné, remplacé par son héritier.

    Et le bois devint forêt. L’on n’entendait plus l’abattement de la faux, mais les rires des enfants et le chant des oiseaux.


    Gobelin laisse planer un silence.

    _ Impératrice, vous avez hérité d’un monde, tel qu’il est aujourd’hui. D’un héritage, dont vous êtes libre de disposer. J’entends votre volonté, de réparer les erreurs, je l’écoute et je trouve cela, des plus honorables.

    La tête de Gobelin bringuebale, d’un côté puis de l’autre.

    _ Si vous souhaitez planter, de nouvelles récoltes, il y aura, doutes et contestations, il y aura, de l’opposition. Car l’Humanité, n’aime pas les changements, l’évolution, la remise en question, mais que le Monde, avance, et que face à l’oppression, les êtres se révoltent.

    Murmure-t-il.

    _ Il y a tant de colère, tant de colère, pour celleux qui ont souffert, des guerres et famines, de celleux laissé.es pour compte, et vous savez, vous savez qu’en prêtant oreille, vous endurerez, reproches, méfiance, réticence, cela et aussi, la colère des autres. Car nombreuxses sont celleux, qui ne veulent pas perdre leurs bénéfices, qui voient au travers de votre volonté, le désir d’effacer les différences et iels ne le veulent pas ! Pourquoi ? Car iels perdraient, tout ce qui fait qu’iels sont supérieurs, leurs privilèges, car iels se sentiront menacé.es, par la plèbe qu’iels ont l’habitude d’écraser.

    Zeng redresse la tête. Le visage grave cette fois, les mains posées sur les cuisses. Les épaules se relèvent, dignement, ses yeux se plantent dans ceux de la jeune femme.

    _ Ma Dame, Impératrice, Lumière de l’Empire.

    Un frisson nerveux ébranle ses épaules, mais ses mains se resserrent.

    Gobelin lève les mains et s’incline, dans un geste, de supplication.

    _ Gobelin est venu, à la demande de l’Impératrice, Gobelin est prêt, à répondre à ses questions et à obéir à ses ordres, Gobelin est son humble serviteur. Mais ces hommes, ont réitéré les erreurs passées. Ce n’est pas, tout à l’heure qu’il faut en discuter, ce n’est pas non plus à vous de vous excuser : c’est à eux, de les assumer. Maintenant, face à la personne qu'ils ont blessée.

    Gobelin se courbe plus encore, jusqu’à ce que son front touche le sol.

    _ Vous êtes, Impératrice. Changer un pays, n’est pas chose aisée, aussi je vous remercie, de porter oreille au Peuple pour vous aider. Et moi, moi, humble et misérable Gobelin… Aimerais que ces hommes s’excusent pour le mal qu’ils ont fait à Gobelin. Qu’il y ait, réparation pour les blessures, qu’ils assument, leurs fautes. Une pièce ou un simple baiser, un sourire ou un vêtement, tout ce que ces hommes sont prêts à donner, tout ce que Vous êtes prête à leur demander. Pour réparer le mal qu’ils ont faits, qu’ils sachent, qu’ils n’ont pas à traiter ainsi, le Peuple que vous défendez. Car il est temps d’offrir, à ceux qui ont tout perdu, un peu de dignité.

    Gobelin se redresse pour mieux s’incliner, à 3 reprises.

    _ Que l’Impératrice pardonne à Gobelin son impudence, il n’est pas en lieu, de demander, il n’est pas en pouvoir, d’exiger, il ne peut que supplier, la Belle Dame, qu’Elle n’a pas à payer les fautes que ces hommes ont fait…

    Il s’agit aussi, d’une épreuve qu’il n’ose pas formuler.

    Veut-Elle réparer les erreurs de ses prédécesseurs ? Il est temps d’agir : maintenant. Car Gobelin est devant elle et qu’il est temps pour ces soldats d’assumer leurs décisions, d’assumer, la violence de leurs actes. Gobelin estime, qu’un tel traitement ne doit pas rester impuni, pas quand l’Impératrice elle-même, souhaite une nouvelle direction pour son Empire.

    Gobelin veut voir, si elle est prête à réellement le placer en position d’égal à ces hommes qui la protègent.  

    Si elle agit, dans la volonté d'aider ou seulement poussée par la pitié.

    Il ne répond pas encore, à ses questions. Car il ne sait pas ce qu'elle est prête à lui faire subir, car il n'est pas sûr de ce qu'elle attend. Car il essaye, à sa manière, de définir ses intentions. Qu'est-ce qui l'anime en réalité ? Pour savoir s'il est prêt, à réellement se confier.

    Car la confiance, n'est pas encore gagnée.

    Et que ce qu'elle lui demande, touche à ce à quoi il tient le plus.

    Les orphelins et leur liberté.

    Et pourtant, encore, il la met en garde, il lui laisse le choix, de réfléchir, d'agir comme elle l'entend, car Elle règne et lui ne peut, que courber l'échine ou gagner du temps. Mais cette vulnérabilité, cette goutte de sang qui s'est échappée, cette fragilité, Gobelin sait, qu'ils seront nombreux à vouloir en profiter.

    Il n'envie pas sa place. Ni tout ce qu'elle a à porter.

    Zeng Min
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    Sam 25 Nov - 10:43
    La bienveillance qu’elle tente tant de partager avec un monde qui a trop souffert est incomprise. Tendre la main à ceux dans le besoin alors que jusqu’ici, les nobles se moquaient de leur sort, leur riaient au nez, leur marchaient sur les mains quand ils demandaient une pièce, une seule pièce pour avoir de quoi manger. Une pièce pour une pomme, à peine de quoi se sustenter. A peine de quoi espérer.

    Comment une femme qui a grandi dans le confort, qui ignore la famine et n’a jamais été battue par les passants pourrait-elle comprendre ce qu’il éprouve ? Comment une femme aussi naïve peut-elle être montée sur le trône et essayer de réparer les erreurs des siècles de mauvais traitement ? C’est impossible. La haine, la colère, la tristesse, la rancoeur ne disparaîtront pas aussi facilement. Si c’était le cas, aucune guerre n’aurait eu lieu.

    Que croit-elle l’Impératrice ? Que parce qu’elle a décidé de ne recourir à aucune arme, tous suivront cette voie ? Que parce qu’elle sait la douleur de la perte d’un proche, tous comprendront qu’il ne faut pas égorger les enfants de leurs voisins ? Que parce qu’elle est au pouvoir, tout se passera bien sans qu’elle ne rencontre aucun accroc ? Elle croit tant, tant à l’amour. Celui de la Déesse. Pourtant, elle sait. Qu’amour rime avec haine et que l’un ne peut vivre sans l’autre. Que si Zorya il y a, Nergal sera là aussi.

    Se libérer de sentiments obscurs n’est pas évident et que si elle a réussi à le faire grâce aux paroles de son Père, ce n’est pas à la portée de tous. Surtout car la Calamité manipule chacun, les oblige à commettre des crimes que la foi ne peut pas toujours pardonner.

    Un soupir s’échappe de ses lèvres face au silence que sa question a suscité. C’est une réponse en soi. Eun-Ji ne peut pas les obliger à l’apprécier ni à lui faire confiance. Elle doit traîner sa réputation derrière elle et se concentrer sur les changements qu’elle veut apporter afin que tous se sentent à leur place.

    Son regard se relève vers le conteur qui prend parole. Curieuse, elle ne le lâche pas des yeux, a tout le loisir de constater ses plaies et de deviner à quel point cela a dû être difficile pour lui. Cependant, ce n’est pas ce qui retient son attention. Plus il avance et plus le sourire de l’Impératrice s’efface. Son histoire n’a rien d’un conte qu’on raconte aux enfants avant qu’ils ne ferment les yeux.

    Le récit se prolonge, le récit se corse. L’horreur de la situation la fait plisser ses yeux carmin. Ce n’est qu’un conte inventé mais le sens qu’il dévoile ne peut que faire écho en elle et lui rappeler qu’il s’agit là de sa propre situation. C’est ce qu’elle vit. Le peuple n’est pas prêt à accepter un changement trop radical, habitué aux empereurs précédents. Le peuple ne peut pas faire confiance en une nouvelle souveraine. Pas aussi vite.

    Est-ce par la mort de la personne désirant un renouveau que le monde peut évoluer ? N’est-ce qu’après sa mort que ses mots trouveront écho dans le coeur de quelqu’un ? Peut-être qu’elle ne verra pas cela de son vivant mais qu’une fois partie, la paix subsistera. Cette pensée lui fait esquisser un léger sourire rassuré. Sa vie n’a que peu d’importance dans la balance et s’il faut la donner pour assurer l’avenir, cela lui convient.

    — Vous êtes si sage, Sir. Je vous remercie pour cette histoire, je m’en souviendrai à l’avenir et je tâcherai de ne plus vous montrer une facette de ma personne trop défaitiste. Je continuerai d’avancer en suivant les préceptes auxquels je crois jusqu’à m’en approcher.

    Jusqu’à arriver dans un monde où nobles et pauvres seront sur un même pied d’égalité. Ou chacun pourra manger à sa faim, dormir au chaud et ne manquer de rien. Cela doit être possible, de secourir son peuple dans son intégralité.

    Soudain, Gobelin adopte une posture bien plus soutenue, ses mots sont trop polis et elle devine une demande de sa part. Eun-Ji pose sa tasse sur la table, ses mains se joignent sur ses cuisses et son regard le fixe avec attention. Il se couche au sol, supplie qu’elle agisse différemment. Que les gardes soient ramenés, qu’ils méditent sur leurs méfaits et cessent dès lors d’en commettre.

    Elle le prend au sérieux, ses sourcils se froncent légèrement. Sa gentillesse est de trop et ne lui rend pas service. La belle adulte se lève lentement, s’approche de lui et pose une main sur son épaule afin de le rassurer. D’un sourire, elle lui répond.

    — Inutile d’en faire tant Sir, vous êtes mon invité, soyez sûr que j’accéderai à votre demande. C’est vous qui avez raison. Patientez un instant je vous prie. Installez vous plus confortablement, je reviens.

    Délicatement, sa main se retire de son dos et elle quitte le salon, soulevant le rideau qui sert de porte. En la voyant sortir, les gardes l’approchent d’un pas vif pour s’enquérir de son état. Ils espèrent que l’affreux invité ne l’a pas touchée ni blessée. Un tel comportement lui noue l’estomac, ses lèvres se serrent et son regard laisse apercevoir des reproches qu’elle tait.

    — Que tous ceux qui ont eu affaire avec mon invité se présentent devant moi.
    — Impératrice, nous n’étions que deux.

    Le regard carmin de Eun-Ji se porte vers les deux gardes qui ont eu une attitude dégradante à l’égard du Gobelin. Par où doit-elle commencer ? Comment leur faire comprendre ? Comment changer leur point de vue sur la situation ? Ses mains se ferment sur ses étoffes alors qu’elle inspire profondément.

    — En servant la famille Yon, vous vous êtes engagés à suivre les décisions de l’Impératrice. Et vous savez quel but je poursuis. Maintenant, je vous ordonne de faire face à cet homme. Cet homme est comme nous, un habitant de Nuhoko. Faites-lui face avec tout le respect que vous devez pour chacun. Faites face non car je l’ordonne mais car vous savez ce qu’il attend de vous. Vous ne pouvez pas l’ignorer. Allez-y.

    Est-ce qu’elle n’en a pas trop dit ? Est-ce suffisant ? Ses paupières se ferment et elle suit les gardes vers le salon où Gobelin attend. Cependant, elle ne le franchit pas. Car si elle est là, ils feront exprès d’agir comme elle le souhaite.



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    Jeu 30 Nov - 12:10
    Sage, Gobelin sourit et secoue légèrement la tête de droite à gauche, s’incline, encore une fois, toujours trop de fois.

    _ Merci, Impératrice, je ne suis qu’un Gobelin, qui lit, écoute et raconte, et dont vos mots, éveillent des valeurs qu’il a toujours voulues, défendre. Utopie irréaliste, mais à laquelle, il aspire, un monde meilleur, un monde plus beau, un monde plus juste.

    Quand la Dame se lève, Gobelin se courbe une nouvelle fois, jusqu’à ce que la main qui se pose sur son épaule, le fasse instinctivement sursauter. Elle sent sous ses doigts, la contraction des muscles, la tension des tendons, l’épaule famélique. Surprend peut-être, l’œillade craintive qu’il lui adresse, entre ses longues mèches noires, comme par peur, qu’elle ne le traîne d’elle-même, jusqu’aux cachots.

    Il en fait peut-être trop, Gobelin, mais n’est ce point là, ce que le Monde lui a appris ?

    Qu’il n’est jamais, jamais assez beau, jamais assez, bien, jamais assez, alors il en fait plus, toujours plus, jusqu’à ce que soit ridicule ou déraisonné, qu’on le prenne pour un déjanté, de toute façon, il n’en a que faire, il sait que contrairement à Elle, il n’a pas eu sa place ici. Sa propre mère ne l’a pas gardé, son père ne s’est probablement jamais intéressé à lui, il y a eu, ma-mie et le village, il y a eu, ces gens qui ont bien voulu, lui donner un peu d’espace.

    Elle l’invite à patienter et Gobelin redoute encore, un jeu cruel. Les Nobles sont parfois si sournois, il ne sait pas à quoi s’attendre, déjà, il repense à leurs échanges, essaye, dans ses souvenirs, de s’accrocher à des signes, rassurants. Mais il ne voit, que la disparition de son sourire, n’entend que, le fait qu’il en ait, trop fait, les propos des gardes et leurs regards, tout ce qu’il a osé, déblatéter, bavard, trop bavard Gobelin, elle a tant de raisons, de le condamner.

    Figure, d’une population traumatisée, par la violence des puissant.es, foncièrement convaincu, que sa survie ne tient que du miracle, Gobelin ne parvient plus réellement à suivre le cours affolé de ses pensées. Il s’est rarement senti, si vulnérable, si angoissé, entre les murs qui l’étouffent, sous l’autorité de cette Dame qui ne le connaît pas et qui peut, tout exiger. Sa vie suspendue, au fil de ses propres lèvres et surtout, des décisions de l’Impératrice, car si elle dit, Il suffit, Gobelin n’aura, rien à dire, soumis, victime, d’une autorité qui peut être, implacable, impitoyable, qui est, indiscutable.

    Pourquoi le croirait-elle, lui, plus que les gardes ?

    Que vont-ils dire, pour se défendre ? Elle a tout intérêt, à les entendre, car lui, n’est qu’un Gobelin, qu’un misérable, qu’il n’a pas le moindre pouvoir. Il n’a même pas de prénoms, à lui donner, seulement un qu’il s’est imaginé, qu’il garde précieusement, au fond de son être, le rêve d’une humanité dont il ne se sent pas encore, assez digne, assez méritant.

    Il sent son corps trembler, à moins qu’il n’ait seulement froid, les muscles tétanisés. Les yeux verts égarés, cherchent déjà où fuir, où se cacher, instinctivement, il se ronge les lèvres, le coin des doigts, jusqu’à joindre les mains dans un geste de prière, ses mains reposées contre son front, ses yeux fermés.

    _ Oh Déesse…

    Le gémissement qui franchit ses lèvres, est plaintif.

    Ses épaules se voûtent, son dos, ploie.

    _ Déesse, faîtes que ce soit rapide.

    Car il n’espère pas même, que tout se passe bien. Les genoux ramenés sous son ventre, les mains au-dessus de la tête, il prie de toute son âme.

    Cette terreur, n’est pas seulement due au statut d’Eun-Ji et à dire vrai, n’est probablement pas liée à elle. Car elle s’est montrée douce et si prévenante, d’une telle bonté que Gobelin n’arrive pas à y croire, imagine le jeu pervers, d’un chat avec une souris. Qu’elle joue, avec lui ou ses espoirs.

    Comme ce jeune Noble, d’une quinzaine d’années, qui lui a donné une pièce avec un sourire – avant de s’enfuir vers son père, le montrer du doigt, l’accuser, de l’avoir volé.

    Gobelin, nie d’habitude, cette peur et cette aigreur, cette rancœur et ces injustices, il prétend croire, en la bonté des hommes, se dire, optimiste, mais face à l’être la plus puissante qu’il a pu rencontrer, il n’a que trop conscience, de sa petitesse. Se ravivent, le dégoût de sa propre personne, la haine pour son physique et tout ce qu’il représente.

    La gorge nouée, Gobelin fait volte-face quand les gardes rentrent.

    Dans un couinement, il s’est levé, a reculé précipitamment de quelques pas, se prend les pieds dans la table basse, tombe en arrière, renverse le thé, bascule à 4 pattes et s’enfuit déjà vers la fenêtre.

    _ NE FAITES PAS DE MAL A GOBELIN !

    Supplie l’homme, paniqué, s’étant réfugié dos à la fenêtre, comme prêt à sauter, les mains levées.

    Les gardes, stupéfaits, n’ont probablement pas conscience de tous les plans que Gobelin s’est imaginé – s’échangent un regard, l’un d’eux fait un pas en avant.

    _ Nous n’allons pas vous faire de mal, grogne-t-il, à contrecoeur.

    _ L’impératrice nous a dit… de voir ce que vous attendiez de nous.

    Un silence.

    Gobelin cligne des paupières. Le silence s’éternise.

    Lentement, Gobelin rabaisse les bras. Sans plus sourire, il les étudie du regard, de ses yeux verts, produisant, petits sons comme signes, de sa réflexion.

    _ … Ce que Gobelin attend ?

    Gobelin se rapproche prudemment. Il s’agenouille près de la table, ramasse les tasses et la théière renversés, les reposent doucement. Utilisant les manches de son propre kimono, il essuie consciencieusement le sol, avant de se redresser.

    Le visage grave, sérieux, les mains jointes contre son ventre.

    _ Des excuses. Pour les insultes et les maltraitances.

    Un garde s’étrangle.

    _ Quoi ?! Et vos offenses ?! Vous être ainsi présenté à l’Impératrice !

    Le visage de Gobelin, se fend d’un rictus.

    _ Offense ? Sont-ce ses mots ?

    _ Il est de notre devoir de veiller à ce qu’on respecte l’Impératrice et…

    _ Et ne respectez vous donc point les Décisions de la Déesse ?! S’écrie soudain Gobelin, s’étonnant lui-même. Les yeux écarquillés par la colère, un rictus sur les lèvres, Gobelin s’avance d’un pas.

    _ Elle m’a fait ! HIDEUX ! Elle m’a fait ! PAUVRE et MISERABLE ! C’est ainsi, je suis une poussière mais je n’en reste pas moins, sa création ! L’Impératrice, a su respecter ce fait et c’est à elle de dire, si je l’ai offensée par mes manières d’être ou de faire, est-ce du respect, dont vous faîtes preuves, en parlant à Son nom ?! Êtes vous donc ainsi capable, de décider pour Elle, ce qui est acceptable de ce qui ne l’est pas ? Avez-vous agi, par sa décision ? Est-ce donc à moi, de vous apprendre quel est votre place et la définition même, du respect envers votre Impératrice ?

    Et l’orage, éclate, se déverse, en déluges, de phrases assassines. Paroles animées, d’une colère froide et salvatrice, avant que tout, ne s’apaise, pluie d’été, qui bruisse encore quelques secondes, lorsque les gardes décontenancés bredouillent. Les hommes, s’inclinent alors jusqu’au sol.

    _ Nous vous demandons pardon… A vous, la Déesse et à l’impératrice…

    Son collègue serre les mâchoires.

    _ Pardon…

    Gobelin les dévisage. Dressant son index, il se gratte l’intérieur de l’oreille.

    _ Hm ? Je n’ai pas bien entendu.

    Rictus moqueur, sur les babines, la créature, redevient soudain malicieuse.

    _ Pardon ! Clament les 2 gardes en cœur.

    _ Ah !

    Gobelin revient à sa place, bascule sur les fesses et tend ses jambes. Remuant les orteils, devant les yeux surpris des gardes.

    _ Un massage pour mon corps que vous avez meurtri ! Et là je vous pardonnerai !

    Les gardes s’échangent un regard éberlué.

    _ Vous m’avez lavé, pas d’inquiétudes, Gobelin est tout propre ! Roucoule joyeusement Gobelin.

    Les gardes consternés, semblent prêts à discuter, mais finalement, chacun fait l’effort de saisir une de ses chevilles pour passer leurs doigts sur la paume de ses pieds. Gobelin lâche un soupir lascif et bascule légèrement en arrière.

    _ Hmmm, c’est boooon ! Minaude-t-il. Le supplice dure quelques minutes, avant qu’il ne se dégage d’un mouvement, Allez donc vous excuser auprès de l’Impératrice ! Pour ma part, j’accepte de vous offrir toutes mes excuses. Nos discussions pourront reprendre ! Ah et rapportez du thé, pendant que vous y êtes, je vous en serais très reconnaissant ! Je m’en serais occupé si je savais où trouver les cuisines mais je doute que l’on aime me voir traîner dans les couloirs…
    Pouffe Gobelin en les saluant de la main.

    Les gardes récupèrent la théière et les tasses et, sortis du salon, s’inclinent devant Eun-Ji pour lui présenter leurs propres excuses. Gobelin les suit du regard, puis, rassuré, sourit à Eun-Ji lorsqu’elle réapparaît.

    _ Merci, merci, Impératrice ! Chantonne-t-il, Gobelin fera pour vous, un beau spectacle, pour vanter votre bonté et votre gentillesse à son égard !
    Zeng Min
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    Dim 14 Jan - 10:38
    Ce qu'elle désire restera t-il à jamais une utopie irréaliste ? C'est une possibilité. Et ce sera une certitude tant qu'elle ne punira pas les actes de mépris et de méchanceté dont une partie du peuple est victime. Difficile de s'en rendre compte tant que personne ne lui en parle.

    Les coupables montrent patte blanche devant elle et ne voient même pas le malheur qu'ils causent. Ils ne savent rien de la douleur du rejet ou de celle d'être méprisé, diffamé et aussi rabaissé. Elle non plus ne voit pas ce qui se trame dans son dos, elle ne se doute pas de ce qui s'y dit. Trop crédule, trop naïve. Ce sont pourtant de lourds défauts pour une Impératrice...

    Un discret soupir s'échappe de ses lèvres avant qu'elle ne le quitte pour aller chercher ceux qui l'ont brutalisé. Eun-Ji leur donne ses ordres, les oblige à le rejoindre tout en espérant qu'ils n'abuseront pas de la situation sous-prétexte qu'elle n'est pas là pour les surveiller.

    Ses mains se joignent, prient en silence la Déesse afin que tout se passe bien. Cependant les premiers échos de voix ne la rassurent pas.

    _ NE FAITES PAS DE MAL A GOBELIN !

    Le cri la fait sursauter et elle hésite à entrer, à les oppresser. Ce n'est pas la solution, il faut qu'elle soit patiente. Il faut qu'elle reste ici afin qu'ils apprennent de leurs erreurs. Qu’elle cesse de les couver. Ses mains se serrent un peu plus et elle se mordille la lèvre inférieure. Les secondes lui paraissent bien longues et sa curiosité ne l'aide pas à se tenir à sa place.

    La voix de Gobelin lui arrive plusieurs fois à ses oreilles. A chaque fois, elle fait un pas en avant, recule ensuite. Elle se raisonne en se disant que ce n'est pas son rôle. Quelle doit le laisser et que s'il a besoin d'elle, il l'appellera. Oui, il lui demandera d'intervenir s'il vient à subir la situation.

    Tout ce qu'elle peut faire est d'attendre...

    Encore...

    Les gardes sortent les premiers, lui présentent des excuses avant de se diriger vers les cuisines. La mine perplexe, Eun-Ji cligne des paupières. Que s'est-il passé pour qu'ils soient aussi pressés d'aller chercher du thé ? Prudemment, elle s'approche du salon et y entre. Son regard aperçoit la tenue mouillée de son hôte et elle pense à tort qu'il s'est fait arroser.

    — Sir Gobelin... M'autorisez-vous à vous montrer le vrai sens de mon hospitalité ? Laissez-moi vous apprêter afin que vous puissiez garder un meilleur souvenir de notre rencontre.

    Bien qu'elle ne va pas le forcer, elle apprécierait pouvoir s'occuper de lui afin de redorer le blason de ses gardes. Elle en est tout à fait capable puisqu'elle adorait s'occuper de sa jeune soeur par le passé... Cependant, s'il ne veut pas, elle ne le forcera pas.



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    Je sais que la colère est légitime quand vous vivez des heures si sombres mais je sais qu'elle ne résout rien. Elle est un piège dont il est difficile de s'extraire. Ne lui donnez pas raison, ne lui cédez rien. La force n'est pas dans la violence mais dans la résilience. voice
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    Dim 28 Jan - 14:49
    Les gardes baissent les yeux, face à son regard.

    Sont-ils, réellement repentants ? Résistent-ils à l’envie, de rappeler ce misérable à sa place ?

    Quoi qu’il en soit, les voilà courbés, face à lui, soumis, à sa volonté. De son regard, Gobelin les écrase, de son rictus, il se moque ; babines, dévoilant les dents. Les paupières se rabattent sur les prunelles d’un vert assassin, au fond des pupilles, il n’y a plus de lumière. Zeng Min, est bien loin, en cet instant il n’y a que Gobelin.

    Le Monstre.

    Celui qui se faufile, une fois la nuit tombée, par les fenêtres et les portes entrouvertes, pour voler, épier, se dissimuler, dans les placards, sous le lit ou l’escalier. Celui qui, pour se nourrir, a chassé chiens, chats, s’est fait les dents, jusqu’à sur les cadavres oubliés, ceux qu’on ne pensait pas à enterrer. Celui qui hante, les récits et les cauchemars, qui éveille en chacun, la peur viscérale du noir. De tout ce qui peut se tapir, derrière des yeux si sombres, si vides, où tout ce qui luit, n’est qu’animal. Bête acculée, par la haine et le rejet des hommes, infesté, d’une rage que seul un brin d’humanité parvient encore à contenir.

    S’il avait été ! Riche et puissant, Gobelin serait probablement devenu Tyran, imposant à toustes celleux qui voudraient vivre sur ses terres, de s’infliger séquelles, sévisses, cicatrices, d’être à leur tour, hideux, pour qu’ils comprennent, qu’ils comprennent…

    Le Gobelin est finalement repu. Combien même ces excuses sont elles contraintes ou sincères, au moins, elles ont été faites ! Les années de privation ont atrophié l’appétit de la créature : il suffit d’un peu, pour que la haine s’apaise, pour que le monstre, se fasse les dents sur les os qu’on lui a lancés. D’un geste évasif de la main, les libère, avant que sa tête ne se repose songeusement contre son poing.

    La cruauté, laisse à présent place à une sereine lassitude : le regard ailleurs, égaré, perdu par ses pensées, sans savoir s’il a simplement vieilli, s’il a peut-être trouvé, un semblant d’équilibre, entre Zeng et Gobelin, entre le Saint et le Monstre, le Guerrier et le Couard, le Pardon et la Punition. Non, il est seulement fatigué. Fatigué de toute l’énergie qu’il doit dépenser, pour endurer, pour survivre, pour maintenir tant bien que mal, les bribes de son esprit brisé.

    Car il se veut ! Porteur d’espoir et qu’une part en lui, continuera toujours à croire – tandis qu’une autre, s’enfonce dans les abysses, où aucune lumière, ne brille, où pas même une Lanterne ne le guide.

    Dans cet empire, un être comme lui n’a pas sa place, certain.es sont bannis de leur famille, déshérités, destitués, d’autres tout simplement tués, car le corps, est à l’image de l’âme ! Et si, elle est mauvaise, alors le faciès n’en sera que plus disgracieux, ses traits, déformés, souillés, par la Calamité. Il a été et restera longtemps vu, comme progéniture de Nergal, n’a-t-il pas été élevé par une sorcière ?

    Dommage, le petit Gobelin a eu le temps de profiter de la bonté humaine, de la bienveillance, de la gentillesse ; de ces petites choses, qui ont su réchauffer son âme, qui ont su, éclairer sa voie, son regard. Petit Gobelin, s’est épris de ses valeurs qu’il a fait siennes. Petit Gobelin s’est découvert un visage, que peu ont su voir ; celui, de Zeng Min. Il a commencé par Le nommer, pour Le faire exister. L’a défini, l’a imaginé, et chaque jour, pense à ce modèle auquel il espère un jour, ressembler.

    Un exemple, de bienveillance, de droiture, de courage, d’optimisme, un vrai, porteur d’espoir. Non pas ! Martyr, non pas, héros, il veut qu’on le connaisse, pour sa bonté d’âme, sa gentillesse, qu’on le dise, beau. Beau.

    Quand l’Impératrice franchit le seuil de la porte, Gobelin est saisi d’un sursaut instinctif – comme s’il n’avait, jamais vraiment sa place, combien même est-il invité. S’est incliné par réflexe, avant que face à sa proposition, ses yeux ne s’écarquillent, ses lèvres ne s’entrouvrent, les mots balbutient entre ses lèvres, avant que Gobelin ne parvienne à remettre un peu d’ordre, dans tout ce chaos.

    _ Un… Meilleur souvenir ?

    Gobelin s’incline, encore une fois, ces réflexes ne passeront pas en une fois. Se redressant, joint les mains devant lui, dans un geste, de supplication.

    _ Ô Impératrice, Magnifique Impératrice, Aube d’un jour nouveau, Espoir, d’une nouvelle ère ! Vous avoir vue, de ses propres yeux, est déjà l’un des plus beaux cadeaux qui pouvait lui être offert. Et avoir servi le thé au Gobelin est aujourd’hui, l’un des souvenirs les plus précieux de son existence : il le gardera, le chérira et lors des moments les plus sombres de sa vie, y pensera, pour raviver l’espoir ! L’espoir, d’un avenir meilleur où toustes seront traité.es comme des personnes égales, malgré les différences et les divergences qui nous séparent. Vous avez reçu Gobelin comme un ami, comme une personne, de votre rang, votre hospitalité est déjà, bien plus que tout ce que Gobelin pouvait espérer et bien plus que ce qu’on lui a, déjà offert. Ne vous sous estimez pas, il suffit parfois d’un peu, pour apporter beaucoup.

    Un sourire sincère éclaire le visage de la créature ; son expression s’apaise, s’adoucit, l’espace d’une seconde, laisse entrevoir autre chose, que le Gobelin… Mais d’un battement de paupières, retrouve la malice sournoise, alors qu’il s’accroupit et glousse avec connivence.

    _ Puis les gardes ont présenté de très jolies excuses, à Gobelin, lui ont même offert un doux massage ! Mais si, la Dame de l’Aube, Bourgeon de Printemps, Lumière de l’Empire, souhaite offrir d’autres choses à Gobelin, qui est-il pour refuser ? Ce serait, un grand plaisir, un grand honneur ! Gobelin témoignera de votre générosité, et de l’amour que vous portez aux petites gens du Peuple !

    Il a joins une nouvelle fois les mains, la tête brinquebalant joyeusement de droite à gauche dans un doux roucoulement. Toujours, genoux au sol, accroupi ou à 4 pattes face à elle, peinant à trouver le courage de se tenir debout, toujours foncièrement convaincu, que se place est à ses pieds plus qu’à ses côtés.

    Que signifie -t-elle, par « vrai » sens de son hospitalité ? Va-t-il finir, dans les cachots ? Peut-être en a-t-il bien trop fait, bien trop demandé, peut-être est-il de trop tout court, mais peut-être, veut-elle vraiment, encore une fois, lui donner quelque chose ? C’est bien trop, bien trop, pour un Gobelin !

    Mais c’est pour toutes ces fois, où il n’a pas eu assez : alors Gobelin oublie la méfiance et accueille déjà à bras grands ouverts, tout ce qu’elle acceptera de donner encore une fois.  

    _ Gobelin fera de son mieux, pour se comporter comme le meilleur des invités ! Il ne criera pas et ne renversera plus le thé ! Il essaiera de se tenir sagement assis et de ne pas mettre son doigt dans son nez !

    Zeng Min
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    La réaction de Gobelin l'attriste. S'il réagit ainsi, s'il ne peut pas faire confiance aux autres, c'est parce qu'il a trop souffert de leurs moqueries et agressions. C'est parce qu'il ne peut plus ouvrir son coeur aux inconnus de peur qu'ils n'en profitent. Qu'il soit une personne de l'Empire n'est pas primordial, ce qu'elle retient, c'est qu'un être humain a tant été tourmenté par les siens qu'il en est venu à craindre même une main tendue pour l'aider à se relever. Comment pourrait-elle lui en vouloir ? Ce sont ses souffrances qui parlent à sa place et son manque de confiance à son égard est légitime.

    Elle secoue doucement de la tête, sourire délicat.

    — Vous êtes bien trop modeste. Je ne pus vous laisser partir car les bons souvenirs ne sont pas assez face au mal que l'on vous a fait.

    Il est bien trop aimable d'ainsi la considérer, d'ainsi la respecter. Eun-Ji ne s'est jamais sentie au-dessus des autres et elle ne s'attend pas à ce qu'ils courbent tous l'échine à sa vue. Cependant, il est vrai que son rôle d'Impératrice force inconsciemment les autres à faire son éloge, à lui obéir et à ne pas la contredire. Ce n'est pas pour autant que tous l'aiment. Beaucoup ne peuvent apprécier une femme qui gouverne. Le mieux aurait été qu'un homme soit à sa place.

    Son regard se tourne, à la recherche d'une domestique. Elle croise le regard de l'une d'elle et l'appelle d'une voix douce mais ferme.

    — Conduisez mon invité dans la salle. Je l'y rejoindrai après m'être changée.

    Sans plus d'explications, Eun-Ji s'éloigne vers ses quartiers afin de retirer les couches de vêtements qu'elle porte. Une à une, elle retire des vêtements épais et les remplace par un yukata blanc ainsi que des getta simples. Ses longs cheveux sont entièrement rassemblés en un chignon, aucune mèche ne traîne sur son cou. Il ne lui faut qu'une dizaine de minutes pour se changer avant de rejoindre la salle dans laquelle son invité l'attend. Il s'agit d'une salle d'eau, baignoire en son centre, sur la droite un paravent d'or aux dessins de cigogne est disposé sur le côté, une table de massage sur la gauche ainsi que des chaises pour faire d'autres soins.

    D'un geste de main, l'Impératrice l'invite à se rendre derrière le paravent.

    — Sir Gobelin, je vous prie de vous déshabiller et de déposer vos vêtements sur le paravent. Vous pourrez ensuite aller dans la baignoire, si cela vous gêne, je fermerai les yeux. Je vous en prie, allez-y.

    L'Impératrice ne le presse pas. Elle se dirige vers la baignoire et reste à côté. Lorsqu'il s'en approche, s'il a honte, elle clôt ses paupières et attend le son de l'eau. Une fois qu'il est dans le bain, l'eau chaude sans trop l'être, Eun-Ji attrape un flacon de savon, elle en verse sur ses mains, les frotte pour le faire mousser et commence à glisser ses mains sur la peau blanche et abimée du mercenaire. Ses gestes sont délicats, tendres et elle procède avec calme, douceur. Après le savon, elle s'occupe de ses longs cheveux onyx, les shampouine plusieurs fois pour retirer la saleté qui s'y est glissée, pour les rendre plus soyeux. Elle termine par mettre de l'huile qui sert à réparer ses pointes abîmées puis elle se sert d'une broche pour attacher sa chevelure et dégager son dos.

    — Vous vous sentez mieux ?

    Eun-Ji appuie ses mains sur ses épaules afin de commencer à le masser comme sa grand-mère et sa mère le lui ont appris.
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    Je sais que la colère est légitime quand vous vivez des heures si sombres mais je sais qu'elle ne résout rien. Elle est un piège dont il est difficile de s'extraire. Ne lui donnez pas raison, ne lui cédez rien. La force n'est pas dans la violence mais dans la résilience. voice
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    Zeng Min
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    Lun 19 Fév - 12:11
    La réponse d’Eun-Ji laisse la créature décontenancée.

    Sourire s’esquisse, sur les lippes exsangues, mêlant une certaine mélancolie à une joie sauvage, brutale, les lèvres qui dévoilent les dents, comme un chien gronde, Gobelin glousse. Il hausse les épaules et laisse son séant retomber au sol, les bras entre ses jambes ramenées contre lui.

    _ Gobelin sait, que ces souvenirs suffisent à panser le mal.

    Murmure-t-il, désir toujours ardent de défendre sa liberté, ce qu’il ressent.

    _ Mais si vous souhaitez apaiser, ce qui vous tourmente, culpabilité, remords, regrets, peut-être d’autres choses que Gobelin ne peut nommer, il est votre obligé. Et ne peut décemment point refuser, ce qu’on souhaite lui donner !

    L’impératrice s’éloigne, suivie du regard vert curieux, jusqu’à ce que la domestique lui fasse signe. Se lève enfin, le Gobelin, il engage docilement le pas à la domestique, les mains sagement glissées dans son dos. Pour ne pas effrayer, qu’on n’aille pas l’accuser d’avoir volé ! Ses yeux observent chaque scène qui s’offre à ses yeux. Inscrire, dans sa mémoire, au plus profond de sa conscience, des images qu’il n’a jamais connues et qu’il ne verra probablement plus jamais.

    Murs, qui ne sont percés ni de trous, ni de fuites. Toit solide. Richesse, des ornements : poteries peintes, vase élaborés, peintures au style minimaliste et pourtant, porteurs d’un sens si profond, qu’il aimerait s’arrêter pour les observer. Comme l’essence d’un paysage, la grandeur et l’immensité de la nature, résumés en quelques coups de pinceau. Les vêtements des domestiques restent plus beaux que les siens, leur coiffure aussi, est soignée et appliquée. Il se sent étranger, dans son propre pays, auprès de sa propre impératrice. Monstre, dans cette société, c’est la place qu’on lui a donnée et la seule dans laquelle il se sent s’épanouir.

    Pourtant, une part en lui, aspire à une autre vie. Zeng Min, ce visage qu’il s’est créé, cette identité qu’il s’est façonnée. L’être qui vit, au travers de ses rêves, dans un coin de son esprit, lui saurait comment se comporter, lui se sentirait à l’aise et même, réconforté d’être ici. Lui prendrait plaisir à prendre le thé avec l’Impératrice, à lui partager ses idées novatrices, à saisir cette occasion, pour faire avancer les choses. Non pas à faire le pitre, non pas à faire des caprices, comme ce sale, ce vulgaire, ce lâche Gobelin. Les insultes qu’il se profane, lui font baisser la tête, ses bras se réfugient dans ses propres manches et ses ongles, se plantent dans sa peau. Ses dents mordent ses lèvres. Inquiétude, malaise, honte, pour ce qu’il est, ce qu’il fait, toutes ces occasions qu’il laisse échapper, il aimerait tant, revenir au début, au tout début, recommencer, pour qui va-t-Elle le prendre ? Bouffon, imbécile, inconscient, qui lui fait perdre son précieux temps, trop obnubilé par sa survie, pour même porter oreille à ce qu’Elle avait à dire, il ne sait plus même pourquoi Elle l’a convoqué !

    La haine à sa propre encontre lui fait serrer les mâchoires et baisser la tête, laissant le rideau de cheveux le séparer du monde, l’isoler des autres, il ne veut pas voir les regards qu’on lui adresse.

    Pénétrer dans la salle d’eau le fait frémir, il attend pourtant à ce que les gardes arrivent avec de grands sceaux d’eau, pour les lui renverser dessus, comme c’est arrivé il y a une vingtaine de minutes, il sent encore l’humidité inscrite dans sa tenue. L’Impératrice arrive.

    Vêtue d’un blanc, qui met en exergue la pâleur de son teint, ses longs cheveux fermement attachés, aucune mèche ne s’en échappe.

    Elle pourrait avoir l’air humble – mais paraît étrangement impressionnante. Voire intimidante. Si blanche, immaculée, d’une pureté qui l’aveugle presque et qui le fait se sentir si sale, Gobelin se recule légèrement d’un pas, les mains contre son ventre en chien de faïence. Son sang sur le tissu, serait comme les fleurs qui germeraient un jour de printemps, il se demande, si ce n’est pas un jeu cruel. Pour enfoncer sa tête dans la baignoire, le noyer comme un chien, elle n’aurait pas été la première à essayer. Ne sont ce point là, les jeux des Puissants, comme Gobelin les appelle ?

    Qui peut leur reprocher, de blesser, martyriser, violenter leur peuple, non, pas leur peuple, mais ceux qu’on considère comme ingrats, parias, tous ceux, qu’on rejette ? Les misérables, ceux en situation de handicap, ceux qui n’ont pas, l’esprit qu’on attend, l’orientation qu’on exige…

    La douceur d’Eun-Ji et sa patience ne suffisent pas à effacer des années passées à craindre les autres. Et contrairement à ce que Gobelin affirme, les bons souvenirs n’effacent pas les cicatrices.

    _ Je… D’accord, est-ce que… est-ce que je pourrais récupérer mes vêtements après ? Ne les prenez pas, ne les mettez pas au feu, Gobelin en a besoin…Il n’en a pas d’autres. Merci pour votre générosité, Impératrice.

    Les mains jointes en geste de prière, Gobelin se réfugie derrière le paravent. Comme si, une Noble allait lui dérober ses guenilles !

    Mais l’erre n’a plus grand-chose et s’accroche à tout ce qu’il a. Se dévêtir prend un temps infini, et Gobelin ne produit plus le moindre son.

    L’on n’entend qu’un silence, parfois entrecoupé d’un chuintement ou d’un bruissement.

    Retirer ses vêtements est et sera toujours, une torture. Gobelin ferme les yeux à de nombreuses reprises. La vision de son corps est insoutenable. Ses mains tremblent, retirer le tissu protecteur, est aussi douloureux qu’arracher sa propre peau. Ce qu’il voit dessous, le révulse. Au point de porter les mains à son visage, se protéger de ce qu’il pourrait voir.

    Il est incapable d’endurer la vision de cet enchevêtrement complexe, d’os, de tendons, de muscles, sa peau, ne cache presque rien. Les années de malnutrition, ne sont pas compensées d’une vie plus aisée. La colonne vertébrale constitue une véritable crête osseuse, la succession des vertèbres bosselées, offre au corps une allure voûtée. Accentuée par les épaules pointues redressées, de part et d’autre du visage émacié de la créature. Les côtes et le sternum apportent un semblant de volume, brusquement rompus par un ventre creusé, le vide entre les côtes. Les hanches sont deux montagnes osseuses, se dressant de part et d’autres, d’une vallée très profonde. Les jambes, se touchent au niveau des genoux cagneux, maigres brindilles. Les pieds, sont si pleins de petits os et articulations saillantes, que Gobelin a l’impression d’y voir grouiller comme de gros vers.

    Peau blafarde, si pâle qu’elle en est presque translucide, où se voient le dessin complexe des veines, qui amènent à sa chair famélique, un sang rouge, qui paraît vert. Bleus et hématomes s’étalent ici et là, comme des traces du putréfaction, reste des coups qu’il a précédemment reçus, séquelles de ses propres cavalcades. Griffures, cicatrices, plaies mal soignées, laissent ici et là, de petites bosses, des imperfections de peau, très nombreuses, crevasses, estafilades ou boules couvertes de corne.

    Gobelin est révulsé.

    _ Ne regardez pas Gobelin…

    Il demande.

    Sa voix est plus craintive que toutes les fois précédentes. Faible. Lorsqu’elle donne son accord, Gobelin, à petits pas, s’approche, plus courbé, replié que jamais, comme s’il voulait se cacher tout entier, derrière ses longs cheveux noirs. Il plonge nerveusement une main dans l’eau, la retire aussitôt lorsqu’il la sent chaude… Puis petit à petit, s’habitue et de toute façon, ne s’en laisse pas le choix : il saute presque dedans, aspergeant presque l’Impératrice au passage.

    Chahute-t-il, dans l’eau ? Car elle clapote, déborde, mouille encore une fois la jeune femme. Ce n’est que lorsqu’elle l’effleure, qu’elle comprend probablement : Gobelin tremble de tous ses membres. Ce sont de vrais spasmes qui secouent sa maigre carcasse, ses dents claquent, bien qu’il n’ait pas froid. Les bras glissés entre ses jambes, les jambes repliées, la tête penchée vers l’avant, il est difficile de savoir si la créature a mal, si elle est tout simplement terrorisée ou si elle a froid.

    Un son s’arrache des mâchoires serrées, quand les mains le touchent pour la première fois, il sursaute presque assez violemment pour en sortir de la baignoire, finit par se tenir au rebord, oppose toute la tension de son corps, résistant naturellement à la pression de ses mains. Tant habitué à se battre, qu’il le fait sans même s’en rendre compte, plaquant ses pieds au fond de la baignoire, s’arc-boutant pour qu’elle ne l’enfonce pas dans l’eau.

    Il faut de longues, très longues minutes, pour que Gobelin réalise que… Ses gestes, lui font du bien. Ce sont presque des caresses, bien que rapidement, Eun-Ji doit probablement délaisser son corps pour permettre au mercenaire de se reprendre. Les caresses dans ses cheveux l’invitent progressivement à relâcher ses épaules. Les doigts se faufilent entre ses longues mèches noires, les lavant soigneusement.

    Ses cheveux sont bien la seule chose qu’il entretient chez lui, avec le vernis noir qu’il applique sur ses ongles, mais ils n’en restent pas moins abîmés. Plusieurs lavages sont nécessaires pour venir à bout de la crasse. Les cheveux sont d’un noir profond… Au contact de l’eau, s’étendent, au point d’en troubler la surface si limpide de l’eau. Les mains qui s’enfoncent pour les saisir, se retrouvent emprisonnées de longues mèches tentaculaires, qui s’enroulent autour de ses poignets, se prennent dans ses ongles, l’Impératrice se retrouve à retirer deux à trois poignées de cheveux emmêlés ou trop fragiles pour résister.

    L’eau est sale, malgré ses bains, à trainer toujours par terre, la voilà souillée de poussières, de thé, de tout ce qu’il a pu ramasser.
    Gobelin est d’un silence inhabituel, la question l’arrache de sa torpeur tétanisée.

    Pas de réponses, jusqu’à ce que les mains se posent sur ses épaules. Sursaut, sans comprendre qu’il s’agissait d’un massage, il croit qu’il s’agit d’un pincement, sous les doigts de la jeune femme, c’est une vraie pierre qui résiste à la pression de ses doigts. Mais au fur et à mesure des secondes, les épaules se relâchent.

    Gobelin garde la tête baissée, les yeux fermés, incapable de supporter son reflet. Les yeux lourds, laissent malgré tout perler enfin quelques larmes, que Gobelin essuie du dos de la main – renifle. Il pleure, bien qu’il se morde la lèvre pour retenir la plainte qui franchit sa cage thoracique.

    _ Gobelin est si vilain, si vilain… Lavez vous bien les mains, après l’avoir touché, il est, répugnant…

    Lâche-t-il.

    Sa voix trahit sa haine. Son dégoût. Toute sa rage, pour ce corps qu’il rêve, de détruire.

    _ Vous êtes trop, trop bonne pour lui, il n’a pas même écouté, ce que vous aviez à lui dire… Pourquoi l’avoir fait venir ? Pour lui passer, un coup de savon ?

    Tente-t-il de plaisanter, se retournant à demi. Comment se fait-il, que lorsqu’elle le touche, il ne perçoit que les difformités de son corps ? Il est, abomination.

    _ … Gobelin est désolé.

    Les massages parviennent à relâcher ses tensions. Assez pour que Gobelin repose doucement son dos contre le dossier de la baignoire. Penchant la tête en arrière, l’appuyant sur le rebord, il entrouvre les paupières et fixe l’Impératrice de ses yeux verts.

    Les larmes cette fois, montent franchement noyer ses prunelles et glissent, de part et d’autre de son visage. Traces nacrées, qui gouttent sur un plancher déjà trempé. Il la fixe, cette fois, au plus profond de son âme et peut-être voit-elle au fond de ses pupilles, toute cette obscurité qu’il n’ose jamais montrer.

    Au fond du puits abyssal, grouillent tout ce qu’il exècre : peine, blessure, désespoir, dégoût, haine, toutes ces choses, si noires. Lassitude et tristesse, répugnance et rejet, pour ce qu’il est.

    _ … Pourquoi vous n’êtes pas comme les autres ?

    Il demande, d’une voix très grave, qui résonne au fond de ses entrailles.

    _ Pourquoi vous ne détestez pas Gobelin ? Pourquoi vous ne voulez pas lui faire de mal ? Vous n’avez pas envie, de saisir son crâne et l’écraser contre cette porcelaine si blanche ? Vous n’avez pas envie, de prendre ses membres et les briser, de piétiner, ses côtes, de marcher sur ses doigts ?

    Il reprend, ses paupières se fermant à demi.

    _ Pourquoi ne le haïssez vous pas ? Pourquoi n’allez vous pas le traîner par les chevilles ou les bras, n’allez vous pas demander à vos gardes, de le battre jusqu’à ce qu’il ne soit plus, qu’un tas de sang et de chair ?

    Sourire sans joie, s’étire sur ses babines.

    _ Ils sont nombreux, à faire ça. N’est-ce pas normal ? Ne le voyez vous pas, comme progéniture de la Calamité ? Maudit, l’âme probablement rongée par le mal, c’est la seule cause, pour qu’il soit si hideux. Sans parler du reste ! Savez vous qu’il a fait, des choses immorales ? Il a volé, certes, pour survivre, mais il a volé.

    Ses yeux ne lâchent pas ceux d’Eun-Ji.  

    _ Pourquoi êtes-vous différente d’eux… ? Savez-vous, à ce que cela expose ? D’être différent. De ne pas être, comme les autres. Les parents nous abandonnent. Les autres nous rejettent. Ils nous font payer, le fait même d’exister.

    Il murmure, sa main venant finalement rejoindre celle d’Eun-Ji pour entremêler ses doigts aux siens.

    _ Ne prenez pas cette voie, Douce Âme. Ne vous faîtes pas haïr par le monde : vous avez tant à faire, tant de personnes à protéger. Gobelin, ce n’est pas bien grave, qu’il serve de bouc-émissaire. Sa mort n’impactera pas le cours du monde. Mais vous… Vous, vous êtes l’Impératrice.

    Il reprend, d’une voix lente.

    _ J’ai conscience qu’il y aura toujours des gens, pour vous détester, mais… Mais vous allier à la cause de la différence, à ceux qu’on rejette, que votre peuple déteste… Oh ma Dame, c’est un pari risqué. La reconnaissance d’un Gobelin et de quelques autres, est probablement bien peu comparé au soutien de votre peuple.

    Il repose sa tête contre sa main.

    _ Ne vous mettez pas en danger, pour un vulgaire Gobelin. Dans ce monde, certains doivent servir de marchepieds, pour permettre à d’autres de se lever. Leur sang huile une machine, qui a besoin de tourner. Je ne cautionne pas ce système, à dire vrai, j’aimerai tant le faire changer… Que des êtres comme moi, puissent vivre ! Exister sans avoir peur même, de se montrer…

    Il détourne le regard.

    _ C’est une utopie. Un rêve que j’ai toujours voulu défendre. Mais cela est difficile, quand sa simple existence est considérée comme une insulte à la Déesse, comme un Péché à purger, un Mal à éliminer. Est-ce ce que je suis… ?

    Un frisson ébranle son dos.

    _ Je ne veux pas l’être, mais c’est ainsi que tous me voient. Alors j’accepte cette identité, je l’endosse, et j’en profite pour offrir, refuge et protection, aux personnes qui partagent ce vécu. Les personnes en situation de handicap, celles qui divergent par leur façon, d’aimer, celles qui ne trouvent pas leur place dans la société… Je suis un déchet, un monstre, je ne suis, qu’un Gobelin et vous êtes, une Impératrice.

    Son bras retombe dans l’eau.  

    _ Si vous avez déjà connu la haine, tout ce que vous avez enduré, n’est pas à la hauteur de ce qu’un peuple qui vous hait, peut vous faire. Je suis un miraculé, mais tant de mes adelphes sont tombés, vous savez ?

    Et ses traits se déforment, en une grimace qui se brise en sanglots. Gobelin dissimule ses yeux derrière sa main, l’autre reste dans l’eau.

    Le corps et le cœur, à nus.

    _ Personne n’a… jamais pris soin de moi… comme ça… et ou-oui, ça fait du bien…

    Du bien, et tellement de mal à la fois.

    De réaliser que cette chance qui s’offrait à lui, il ne parvenait pas même à la saisir.

    Car bien qu’elle ait gagné sa confiance, voilà qu’à présent, il s’inquiétait pour elle, qu’il préférait la mettre en garde, lui préconiser, la distance.

    Que sa pureté, ne soit pas souillée, de sa vulgarité.

    Il pleure, pour lui et pour tous les disparus. Vaincus par la cruauté et l’intolérance d’un Monde, toujours mené par les Puissants, où les autres sont écrasés.
    Zeng Min
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    Mar 5 Mar - 18:01
    Quant bien même se présente t-elle devant lui, sans aucune arme, sans aucun artifice, cela ne parvient pas à le mettre en confiance et c'est normal. Ils se trouvent chez elle, dans un endroit où il a été maltraité, où les gardes pourraient venir à la moindre demande qu'elle fera. Il ne peut pas bien se sentir dans un lieu où des souvenirs amers le hanteront. C'est ce qu'est la violence, elle est un acte qui détruit le corps et l'esprit et ne s'efface jamais pleinement de la tête des victimes. Tout lui importe chez lui et si elle doit le rassurer, elle le fera encore et encore. Il se dirige vers le paravent et elle observe ses maigres tissus être posé sur le meuble. Elle ne peut pas le laisser ainsi, sachant que c'est là toute sa fortune.

    — Permettez que je vous offre des vêtements, les vôtres ont besoin d’être nettoyés avant de vous être restitués. Je ne les volerai ni les brûlerai, ne vous inquiétez pas.

    Dès l'instant où il demande, ses paupières se ferment et le resteront jusqu'à ce qu'il autorise. Elle respecte ses envies et s'il a honte de son corps ou ne souhaite pas qu'elle le voit, elle obéira. Lorsqu'il saute dans l'eau, l'eau vient asperger sa tenue blanche qui en devient transparente par endroit et son visage. Eun-Ji passe ses mains dessus pour retirer l'eau puis à tâtons, elle cherche le rebord de la baignoire.

    Quand ses mains l'effleurent, il sursaute. Il a peur. Il la craint. Il n'est pas habitué à la douceur et la bonté. Il n'a que trop souffert des coups et blessures, des regards méprisants et paroles blessantes. Alors, elle prend le temps qu'il faut. Elle caresse son dos comme le ferait une mère pour consoler son enfant. Elle n'affiche aucune expression mais elle sent ses os sous ses doigts. Sa colonne vertébrale qui ressort. Elle a mal pour lui. Lui qui a dû vivre dans la peine pendant tant d'années. Et s'il a besoin de temps, elle lui en offrira autant qu'il le désire.

    Ses massages sont doux, ses gestes lents. Elle ne veut pas l'effrayer, elle veut qu'il puisse se détendre un peu. Oublier tous ses maux. Sauf que ce n'est pas aussi simple. Le silence est soufflé par des confessions qui brisent son coeur. Cependant, ce ne sont pas de larmes dont il a besoin mais de mots pour guérir un temps soit peu sa douleur. Et elle en a beaucoup à lui offrir.

    — Sir Gobelin, vous n’êtes pas vilain, je vous aime pour ce que vous m’avez montré de vous. Vous êtes un des habitants de mon pays et en tant qu’Impératrice, j’aime tous ceux qui sont nés à Nuhoko, vous êtes mon peuple adoré. Je ne vous trouve pas répugnant. Vous êtes attachant.

    Vous êtes le reflet de ceux que j’ai laissé de côté. C’est à moi de prendre mes responsabilités maintenant.

    Il n'y a pas de mensonges dans sa voix, elle ne fait preuve que de sincérité.

    — Pourquoi donc ?... Je pense que je voulais... Vous aider.

    S'il se retourne, il remarque que ses yeux sont toujours fermés. Elle ne voit rien mais elle sent. Elle sent cet être qui a souffert et qu'elle tente de secourir. Il n'est jamais trop tard. Même maintenant, elle peut l'aider.

    — Gobelin n’a rien à se faire pardonner, il n’a pas à s’excuser. C’est moi qui suis désolée, cela a dû être si difficile.

    Eun-Ji retire ses mains et le laisse s'allonger plus confortablement, une fois fait, elle les remonte le long de son cou pour venir masser ses tempes, son visage et ainsi espérer le faire se sentir mieux. A chacune de ses questions, elle prend la peine de répondre. Sauf pour celle qui lui semble évidente : elle n'est pas comme les autres car elle ne veut pas le traiter comme les autres.

    — Pourquoi vous détesterais-je ? Pourquoi vous haïrais-je ? Vous ne m’avez causé aucun tort. Vous êtes bon Sir et j’aime les êtres de bonté. Il a volé, certes, mais parce que ce pays ne lui a pas laissé le choix. Parce que celle au pouvoir n'a rien vu de sa souffrance.

    Sous ses doigts, elle sait qu'il pleure et ses pouces viennent masser ses joues. Il n'y pas à se retenir. Il peut se laisser aller.

    — La normalité... Est-ce la violence, la brutalité et le mépris ? Si c’est le cas, je changerai cette façon de penser et d’agir. Peu importe le temps que cela me prendra. J'y consacrerai toute ma vie, il s'agit de mon combat.

    Elle ne cessera jamais de se battre pour changer le monde. Pour le rendre meilleur pour tous et non seulement pour les puissants.

    — Je suis différente. Comme vous. La différence est une force, combien d’efforts avez-vous fourni jusqu’ici ? Vous êtes admirable.

    Sa main est arrêtée par la sienne, délicatement, elle vient mêler ses doigts aux siens, sans aucune trace de dégoût. Elle l'écoute.

    — Quelle mauvaise Impératrice je ferai si je ne pouvais porter assistance à un de mes nobles vassaux. Si je ferme les yeux et ignore la souffrance de mon peuple, autant cessez de pavaner dans ce rôle. Si ce rôle ne me permet pas de sauver les opprimés, je suis prête à le jeter.

    Or, elle n'a pas encore tout essayer. Or, elle sait que l'Empire peut changer. Eun-Ji aime profondément l'être humain et chérit chacun de ses sujets. Elle veut croire qu'ils peuvent changer. Peut-être est-ce naïf de sa part et qu'elle rêve éveillée mais elle rendra ce rêve réel.

    — Vous avez raison, le monde que je veux créer est idéaliste mais il finira par arriver. Le changement a déjà commencé et personne ne peut l’arrêter. Peut-être sera-t-il freiné mais jamais il ne cessera de croître.

    Oui. Elle fera tout pour. Pour que plus personne ne souffre comme lui a souffert. Sa phrase en suspens, elle y met un point final.

    — Vous n’êtes pas.

    Il n'est pas monstre, il est victime. Lentement, ses paupières se soulèvent, ses iris francs, sincères, honnêtes, vides de haine, de dégoût, de mépris, de rejet et de tout ce qui l'a poignardé. Elle le regarde pour ce qu'il est réellement.

    — Je ne vous vois pas ainsi.

    Il éclate. Eun-Ji s'abaisse vers lui, ses bras l'entourent avec tendresse et retenu pour ne pas l'emprisonner. Elle pose sa tête sur la sienne et lui offre une affection qu'il a dû rarement connaître.

    — Que diriez-vous que je change l'eau afin que vous y soyez plus à votre aise ? Vous êtes ici chez vous, Sir. Demandez et je ferai.

    Elle offre un toit à celui qui n'a pas eu de foyer.



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    Zeng Min
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    Lun 18 Mar - 22:04
    Voler ses pitoyables guenilles. Comme si une Impératrice, allait lui ravir le peu qu'il possède.

    Si Gobelin faisait l'effort de creuser un minimum sa cervelle, il réaliserait que cette pensée est irraisonnée, déraisonnée, dé(achée de la réalité. Mais la peur agit comme un brouillard : le passé s'impose au présent. Ce qui était enterré, revient en spectres aux lamentations lancinantes, aux griffes, lacérantes. Les doutes, les inquiétudes, la honte, s'abattent sur son corps malingre, déchirent sa peau de leurs ongles effilés. Car il a été si longtemps la proie de furies déchaînées, celles d'une société qui l'a haï et rejeté, car son premier crime fut celui d'exister.

    Souffrir et saigner, donner et sacrifier, ne suffisent pas à payer sa dette, ne purgent pas sa peine, combien de temps, faudra-t-il encroe qu'il verse sang et larmes, pour se faire accepter ? Se faire pardonner. De ne pas être beau, de ne pas être, comme les autres.

    Pourquoi l’Impératrice serait-elle différente ? Alors qu’Elle est au-dessus de tous les autres. Qu'elle plus que quiconque, n'a le droit de l'écraser. Si elle décide, qu'il doit mourir, personne n'aura rien à y redire, pas même lui le principal intéressé ! Et qui viendra l'aider ? Personne ne prendrait de tels risques.

    Sa survie ne dépend que de lui. De se rendre, attachant, inoffensif, amusant, et dans le pire des cas, n'être qu'un paillasson sur lequel se frotter les pieds.

    Et à ces pensées, un sentiment froid, sinueux, rampe du tréfond de ses entrailles. Tapie au fond d'un terrier, fait de chairs atrophiées et malmenées, s'agglutine et se condense, toute la haine qu'il avale, qu'on le pousse, à digérer, elle ne meurt pas, au fond de ses veines, elle attend seulement, son heure. Celle de frapper, avec la vivacité d'une vipère et son poison mortel. La haine, pour le monde et tout ce qu'il voit être, des privilégié.es.

    Mais Zeng tient d'une main ferme, le reptile aux crocs effilés. Sans la moindre difficulté, ce modèle qu'il s'est créé, se contente de saisir l'animal pour le balancer négligemment par dessus son épaule. Sourire, en observant simplement le Monde qui se tient devant eux. Sa lumière, éclaire les pensées si sombres du Gobelin. Elles se reflètent, sur ces souvenirs qui lui servent de trône : tous les actes de sympathie, de bienveillance, de tolérance, les moments passés, à rire, être accueilli par des sourires. La haine, n'est que le pus de plaies que le temps n'a pas guéri : mais Zeng sait, qu'avec un peu d'amour et de patience, elles cesseront de pourir. Qu'elles se soigneront, qu'elles guériront, et qu'un jour, l'on ne verra plus son aspect physique, l'on ne verra plus, le Gobelin, mais Lui.

    Et les mots de la Dame de l’Aube, font monter à ses yeux des larmes salvatrices.

    Salées, souillées de peine et de cette douleur qu'il a toujours niée. Lourdement, elles glissent le long de ses joues, alors qu'il reste, silencieux, accueillant tout ce qu'elle exprime, avec respect et une certaine contemplation.

    Les mains qui s'égarent, perçoivent les os saillants, les tendons étirés, les muscles maigres, nerveux. Les défauts, ici et là, de crevasses, profondes cicatrices, presque des escarres. La peau rèche, les cheveux qui tombent, le corps glacé, malgré l'eau chaude. Les veines pulsent sous ses doigts, d'une vie qui ne l'a jamais quitté, d'un feu qui brûle mais ne parvient plus à gagner ses extrémités.

    _ … Je représente une grande partie de ce que notre peuple exècre. Ma tête a toujours été grosse, par rapport au reste de mon corps. Mes dents sont fendues, brisées, mes oreilles sont déformées, taillées au fil de l'épée. Les bras, très longs par rapport au reste, les jambes maigres, le dos, légèrement bossu. Je ne suis pas… beau. Ma différence physique, fait de moi, un être maudit, que l'on pense marqué par la Calamité.

    Gobelin laisse échapper un rire bref, son rire de crécelle, alors qu'il bascule la tête en arrière.

    _ Mais Gobelin pense, qu'il est peut-être une épreuve créée par la Déesse. Pour voir si les Hommes sont capables, d'aimer et d'accepter la différence, ou peut-être cherche-t-elle simplement à voir, combien de temps Gobelin tiendra ? Peut-être l'a-t-elle créé, pour qu'il vous rencontre et vous alerte, sur ce que beaucoup traversent. La situation de Gobelin, est partagée par tant d'autres. Toutes les personnes, qui ont un corps différent, qui sont en situation de handicap, qui ne se reconnaissent pas dans l'identité qu'on leur impose, des orientations divergeantes… Pourquoi, les hait on ? Gobelin pourrait vous donner de nombreuses raisons. La peur de l'inconnu, de ce qui est différent qui paraît probablement menaçant…

    Gobelin ferme les yeux.

    _ … Aussi peut-être, car il est bon d'hair. Existe-t-il une société où tous sont égaux ? Non. Il faut toujours, des gens en bas de l'échelle, il faut toujours, un bouc émissaire. Pour rallier, les autres contre un seul, de préférence, une minorité. Et puis, pour vous faire une confidence, Gobelin ne fait pas toujours tout pour être aimé, ça lui ait arrivé de tirer la langue, voler un vêtement voire péter au nez d'un garde !

    Il ricane malicieusement, les yeux tendrement plissés, retrouvant finalement ses habitudes… Signe, probablement, qu'il se sent plus à son aise.

    Lorsqu'il surprend ses yeux unis aux siens, Gobelin cligne des paupières, s'étrangle dans un glapissement. Comme une femme effarouchée, il croise les bras sur son torse malingre mais bat des paupières quand elle l'enlace. Un silence, très long silence, avant que ses yeux ne se ferment légèrement. Le coeur affolé, commence à ralentir, et finalement, Gobelin se fait petit, tout petit contre elle. Fermant les paupières, il grimace, mais laisse échapper un gémissement douloureux, alors que ses mains caressent, saisissent et empoignent les bras si doux de l’Impératrice.

    Cette fois, c'est différent.

    Ce n'est ni Gobelin, ni Zeng.

    C'est ce tout petit, petit garçon. A qui l'on n'a jamais donné de noms. Cet enfant sans parents. Cet enfant sans maison. Cet enfant qui cherchait un peu sa place, dans ce monde; Un peu d'amour, pour grandir. Un peu de sécurité, pour s'épanouir.

    Ca remonte, à si loin. Ce coeur qui se déchire, le besoin, viscéral, de quelqu'un. De sécurité. D'affection.

    Il se détache mais pour mieux lui faire face, pour glisser ses bras autour de son cou, pour se serrer cette fois, volontairement, contre elle. Malgré la finesse des vêtements qui la séparent, son corps se plaque contre le sien. Un corps, contre un autre, car ils sont, deux humains.

    Promiscuité physique et probablement nécessaire, de ce bambin qu'on a abandonné au fond d'une mare glacée, qui n'eut pour seule étreinte, que celle de la boue et de l'eau gelée. Jusqu'à ce qu'on le retrouve.

    Les premières minutes de vie, passées loin des bras d'un Parent, déjà abandonné à un monde, si implacable, si impitoyable. Seul, dans l'obscurité d'un bois, entouré de bêtes sauvages.

    Sa présence, ses paroles et son contact, lui apportent ce dont il a toujours manqué.

    Et la vipère au fond de ses entrailles, s'étonne de voir son terrier s'effondrer : le trou béant creusé au fond de son poitrail, est presque comblé. Il ne lui a pas répondue, il n'a pas encore les mots pour le faire. L'esprit plongé, dans un état doucereux, le corps enfin, détendu, il s'abandonne de longues minutes, contre elle.

    Jusqu'à légèrement se détacher, hocher la tête, puis s'extirper du bain docilement. Se cachant encore un peu, baissant la tête pour laisser ses longs cheveux voiler son visage, peut-être qu'elle aperçoit malgré tout le sourire ému qui éclaire et adoucit son visage.

    _ Chez moi…

    Il répète rêveusement et laisse échapper un rire en applaudissant à deux reprises.

    _ Quelle belle maison pour un petit Gobelin ! Gobelin est heureux !

    Maison. Il sait bien, qu'il ne viendra pas dormir ici, ce qu'il y voit, c'est la symbolique. Un endroit, où il pourrait venir, quand il le désirera, quand il en aura, besoin.

    Les yeux embrasés d'un espoir ravivé, d'une joie prête à éclater, l'orphelin a l'impression d'avoir presque, trouvé un foyer.

    _ Ma Dame… je n'ai pas de mots…

    Ses mains se joignent en un geste de prière. Et bien qu'il se doute, que ce n'est pas ce qu'elle voudrait, Gobelin se met à genoux devant elle, puis s'incline jusqu'à reposer son front contre ses pieds.

    _ Je n'ai pas de mots… Pour vous exprimer l'importance de vos mots. De vos gestes. J'aimerai tant… j'aimerai tant que votre rêve se réalise. Faire de ce monde, un monde meilleur où nous pourrions vivre ensemble, égaux, malgré nos différences. Un monde où ces violences, ces injustices, seraient condamnées. Je me bats…!

    Il se redresse et s'assoit sur ses talons.

    _ Je me bats, pour la Liberté de chaque être, pour leur donner le droit d’Exister. Je me bats, pour servir les personnes opprimées, pour ces innocent.es condamné.es. Et tant que vous agirez pour leur bien, je serais votre allié. Je pourrais témoigner, de votre bonté à mon égard, de votre volonté, de nous aider.

    Sa main se porte à son coeur.

    _ Je crois en vous. Et j'accepte, de vous offrir ma confiance.

    Il sait, qu'il n'a pas à dire ces mots, mais ils ont tout, d'une supplication.

    _ Je vous en prie… Ne la trahissez pas… Vous… Vous me donnez beaucoup d'espoir. Pour moi et les autres, qui sont comme moi. Et si je porte, votre étendard, si je vous vante, auprès des autres, mais qu'ils sont lésés, qu'ils restent, délaissés, abandonnés, je… Je ne me le pardonnerai pas… Et l'issue, serait terrible, pour toutes ces personnes qui n'ont plus rien auquel se raccrocher, à part l'espoir…

    L'espoir qu'il a tant voulu représenter.

    _ Votre combat… Est aussi le mien. Je serais votre allié. Si vous l'acceptez…

    Qu'il souffle, dans un sourire complice.

    _ Enfin d'habitude, je fais payer mes services mais un bain, un massage de temps en temps, sont un paiement plus que suffisant !

    Qu’il roucoule en remuant ses hanches osseuses et en basculant la tête sur le côté dans un rictus carnassier.
    Zeng Min
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    Mer 1 Mai - 11:37
    Ses doigts perçoivent les larmes qui glissent en silence sur ses joues. Eun-Ji ne dit rien, elle essaye de les essuyer maladroitement puisqu'elle s'interdit d'ouvrir ses prunelles pour ne pas le mettre mal à l'aise. S'il lui a fait personnellement cette requête, elle compte la respecter jusqu'à ce qu'il l'autorise à le regarder. Ses massages s'interrompent lorsqu'il prend la parole afin qu'elle puisse écouter clairement ce qu'il veut bien lui partager. Des épreuves douloureuses, une enfance brisée à cause de sa différence et une vie où il n'a jamais été épargnée.

    Ses sourcils se courbent légèrement, elle ressent sa peine et tente d'apporter une vision différente afin qu'il puisse gagner un peu d'estime pour lui-même.

    — Je préfère voir les choses autrement... Par exemple, votre différence fait de vous un être unique. N'est-ce pas mieux de vous considérer ainsi ?

    Plutôt que différent, il est unique. Aucun autre humain ne lui ressemble. Dans l'Empire, les femmes sont toutes couvertes de poudre blanche, portent de longs kimonos élégants et sont des copiées collées convenant à un idéal féminin. Aucune n'est unique. Ce qui est unique est spécial. Il l'est. Reste à lui faire comprendre que ce n'est pas quelque chose de mauvais que de sortir du moule. Et c'est le plus dur dans le pays de Nuhoko qui est connu pour ses traditions. Un pays qui n'avance pas assez vite ; heureusement que leur médecine leur permet de se démarquer.

    Lorsque leur très estimée Déesse est évoquée, Eun-Ji ne peut que réunir ses mains sous la forme d'une prière. Zorya est-elle un être aussi sadique ? Un dragon désirant confronter ses fidèles à des épreuves aussi cruelles ?... Non, elle n'en croit pas un mot. Celle qu'elle vénère ne peut désirer leur souffrance et leur perte. Elle n'a pas mis au monde Gobelin pour qu'il soit malheureux. Il doit y avoir une autre raison et elle est évidente.

    — Notre très chère Déesse nous a tous créé dans un but. Si nos chemins se sont croisés, c'est pour une bonne raison. Pour que je puisse vous aider vous et tous ceux qui souffrent. Je ne compte pas fermer les yeux sur votre douleur, je compte y remédier et y apporter une solution.

    Oui, en tant qu'Impératrice, Eun-Ji ne peut pas se détourner de son peuple. C'est ce dernier qui la vénère et la respecte. Elle ne peut pas ignorer leur malheur. Combien même ses conseillers se moquent des roturiers, elle ne partage pas leur avis. Il est de son devoir de les soutenir et de les aimer.

    — L'Empire est fait pour être gouverné par une personne, l'Empereur qui se situe au-dessus des autres. Sous lui se tiennent les nobles puis le peuple. Mais c'est grâce au peuple que les nobles et l'Empereur vivent. Un jour, l'Empereur devra rendre ce que le peuple lui a tant donné... Bien que ce ne sera possible que lorsqu'il sera suffisamment fort pour gouverner.

    A quoi pense-t-elle ? Ne se rend-t-elle pas compte de ce qu'elle insinue ? Il lui serait impossible de parler ainsi à l'extérieur ; ses propos prendraient bien trop de poids et créeraient mille et un conflits. Ce n'est pas ce qu'elle veut. Elle désire changer l'Empire, améliorer la vie de tous et une fois son rôle terminé, s'en détacher. Cependant, ce n'est pas encore le moment. Il lui reste bien trop à construire avant ce moment.

    Sa tête posée contre la sienne, ses bras l'entourent sans chercher à l'emprisonner. Ce n'est que de la tendresse et de la douceur ; celles dont elle fait preuve depuis leur rencontre. Il se retourne pour la serrer et elle le laisse faire. L'une de ses mains frotte sa chevelure pour essayer de le réconforter, comme le ferait une mère avec son enfant.

    Cet instant dure un long moment. Dans l'intimité du silence, ils n'ont pas besoin de mots. Lorsqu'il quitte la baignoire, Eun-Ji attrape deux serviettes. La première, elle l'enroule autour de son corps, la seconde, elle s'en sert pour sécher ses longs cheveux. Elle l'écoute, elle sourit et lui répond.

    — Gobelin peut rester aussi longtemps qu'il le souhaite et pourra revenir quand il le voudra. Je ferai en sorte que vous ne soyez plus jamais maltraité, ici ou ailleurs...

    Bien qu'ailleurs, son pouvoir soit moins important.

    Sous ses yeux surpris, Gobelin vient s'incliner. L'Impératrice aimerait lui demander de se relever mais il s'exprime avant elle. Doucement, Eun-Ji s'abaisse à son niveau, elle plisse son vêtement en s'asseyant à terre, sur ses tibias. Elle ne désire pas le prendre de haut, elle veut être à sa hauteur, tout simplement.

    — Je me bats pour que ce monde change. Pour que les enfants puissent manger à leur faim, qu'ils aient des vêtements, un toit et ne connaissent plus ni le manque de vivres ni de chaleur d'un foyer. Cependant, c'est un rude combat qui me prend des années... Convaincre la génération qui m'a précédée et me suivra est difficile. Tant que vous continuerez de croire en moi, je continuerai d'avancer afin que jamais vous ne soyez déçu d'avoir cru.

    Sa main se tend vers lui afin qu'ils se remettent debout. Une fois fait, elle tape dans ses mains, des serviteurs entrent, mages d'eau et de feu, changent l'eau en un rien de temps avant de la chauffer de nouveau s'il désire y retourner. Ils accomplissent leur tâche, récupèrent discrètement les vêtements du Gobelin afin de les nettoyer puis quittent la pièce. Une fois certaine qu'aucune oreille ne traîne, elle murmure.

    — Je ne trahirai pas vos attentes et vos espoirs. J'y répondrai. Alors dites-moi, comment puis-je vous aider ?

    Ce sera la meilleure preuve de son engagement envers lui.



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