Les Chroniques d'Elysia

dis-lui que je
n'oublie pas

◇ an 1

◇ alvaro domingo

Caspian était en forme olympique, il venait de terminer de s’échauffer contre ces mannequins. Mais il n’était pas satisfait d'avoir ces êtres inanimés en guise de victimes, il avait passé l'âge de se "battre" contre ces objets pour enfants. C'est pour ça attendait son plus fidèle ami, certainement le seul. Quelques jours auparavant, il avait écrit une lettre à Alvaro en lui exprimant son souhait de s'entrainer avec lui. C'était aussi l'occasion de lui soutirer quelques informations quand à l’expédition dont il avait entendu parler. Les servants adorent rapporter et parler entre eux. Ce qui est gênant, bien qu'il ait pu être au courant ainsi, c'est comment eux ont pu le savoir. Caspian doute que Alvaro se soit pavané en racontant qu'il allait aider celle qu'il protège à trouver un remède contre son infertilité. Non, son ami est bien plus malin que ça et surtout plus discret.

Le jeune Pharaos essuie son front avec la paume de sa paume en soulevant les mèches qui tombaient sur son visage. Il balance au sol l'espère d’épée en bois qu'il avait et pose les mains sur ses hanches. Il lève le nez à la recherche des répliques en bois de haches et croise le regard de son père au loin. Ils se fixent quelques instants et c'est son père qui rompt le contact visuel. Visiblement, il en avait fini avec ses obligations et avait décidé de prendre la direction des bains du palais. Pendant un instant, un tumulte de choses secoua le cœur du jeune prince. Il maitrise son souffle en suivant son père du regard puis baisse le regard au sol. Cela allait faire presque un an que Caspian avait renoncé au trône non sans mal. C'était une décision qui l'avait déchirer, mais pas plus que la nouvelle.
Cette nouvelle et le fait de voir Sehrazad nagée dans le plus grand désarroi.
C'était insoutenable, tout était insoutenable.

Depuis un an, Caspian était plus ronchon et en colère pour des inepties. Mais il se montrait sous son meilleur jour aux côtés de sa belle. Il ne jouait pas un rôle, son cœur et sa tête se trouvaient apaisé en sa présence. Mais il ne pouvait nier qu'une partie de sa matière grise s'affairait à trouver une solution.

La première, de comprendre et aider sa belle. Une cure qui pourrait la délivrer de ce mal. En fin de compte, Caspian a compris que malgré les engagements qu'il voulait tenir, à savoir avoir des héritiers, il désirait rester auprès de la belle Borgia. Même si cela signifiait qu'il n'allait jamais avoir des enfants. C'était une chose qu'il avait accepté mais il ne pouvait le lui dire. Cela lui briserait le cœur bien que cela se veut rassurant.
Et c'en était si douloureux, le grand Caspian avait mal mais se taisait car il devait être fort.

La seconde, trouver un moyen d’accéder au trône qui le lui revient ou de complètement abandonné. Bien qu'il ait tenu tête à son père, il avait toujours cet espoir de récupérer l’héritage. Mais il ne voulait pas du harem qui lui était proposé par son paternel. Il nourrissait une crainte: si un rejeton de son père conçut via le harem était clamé comme le prochain héritier, il ne lui supporterait pas.
Ils étaient bien nombreux et certains furent visés par des assassinats. Mais Caspian sait qu'il est le favori de la famille puisqu’il est le plus pur.
Que cela ne change pas.

Dis-lui que je n'oublie pas

Caspian Pharaos

Sehrazad avait presque supplié Alvaro pour cette foutue expédition et le jeune homme avait été purement incapable de lui refuser. Ça semblait si important pour la pauvre Lady que forcément, il avait cédé. Elle n'avait qu'à cligner des paupières ou tousser pour que le garde du corps s'inquiète pour elle. La pauvre fille était tellement au fin fond du gouffre que vraiment, s'il fallait que le jeune homme la porte jusqu'à la fin de sa vie, il le ferait sans l'ombre d'une hésitation. Malgré l'amitié profonde qu'il avait avec le mari de la douce demoiselle, il demeurait bien plus fidèle envers la Borgia qu'envers le futur Pharaon. C'était ainsi, les choses étaient claires entre les deux hommes et ça convenait parfaitement à Alvaro.

Alors, quand il avait reçu la lettre de son ami, il avait bien entendu, décidé d'accepter. Pourquoi refuser, franchement ? En plus, ça lui permettrait de se défouler avant de composer avec cette petite créature que Sehrazad tenait absolument à emporter avec eux. Quelle idée, franchement. Ça sentait sérieusement le plan cul. Mais ce que Lady Borgia voulait, Alvaro lui obtenait. Sauf la guérison de son mal. Il n'était ni médecin ni magicien et malgré le fait qu'il avait tenté de rameuter tout le monde pour trouver les meilleurs soignants possibles, il avait échoué sur ce point. Alors, après avoir enfilé sa tenue de cuir usée jusqu'à la corne, il accrocha son épée à sa ceinture et le jeune homme avait marché au point de rendez-vous.

Combien d'heures avaient passés les deux hommes à se battre pour savoir qui emporterait la victoire entre eux ? C'était toujours la même rengaine. Et c'était presque devenu un runningag entre eux. Tout le monde savait que le meilleur, c'était Alvaro. Sinon il ne serait pas à la protection de demoiselle Sehrazad. Alors, confiant et prêt comme jamais, le blond arriva finalement sur le terrain d'entraînement qu'ils avaient l'habitude de fouler. Il observa un peu Caspian qui semblait faire une fête digne de ce nom aux pauvres mannequins qui n'avaient rien fait de mal. Ça tira un léger sourire au Domingo qui finit par signaler sa présence. « Tu sais que ce ne sont pas des êtres faits de chair et de sang, mon ami ? » Il commença à s'échauffer rapidement. Les poignets, les jambes, visiblement, il avait un train de retard par rapport au jeune héritier mais ce n'était pas le genre de chose qui effrayait le protecteur de la Lady. Le blond dégaina son épée et il se mit en place au milieu du cercle. Dans quelque temps, la nouvelle d'un autre duel entre le bodygard et le futur pharaon se répandrait et des curieux viendraient les entourer pour voir qui était le plus fort. Pas de cadeau durant ce duel, pas de favoritisme. C'était d'égal à égal qu'ils s'affrontaient comme toujours. « De quoi voulais-tu me parler ? »

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◇ an 1

◇ alvaro domingo

Enfin.
ENFIN ~~cette andouille~~ Alvaro pointa le bout de son nez, Caspian lui offrit une grimace afin de lui témoigner son insatisfaction quand à son retard. C'est qu'il était déjà ronchon le jeune Pharaos, mais il était surtout très heureux de voir son ami. En quelques instants, il avait balayé ses précédentes mornes pensées pour les troquer contre de meilleurs.
Ses proches se comptaient sur les doigts d'une main et Alvaro était de loin l'un des plus importants. Loin de s'accueillir avec une accolade, les des jeunes hommes se saluent d'un regard après que le Domingo lui fasse la remarque sur les mannequins.

◇◇◇ | De quoi voulais-tu me parler ?

Alvaro n'a jamais perdu son temps avec d'inutiles mondanités, il était comme ça. Il ne perdait jamais son temps et allait droit au but, c'est quelque chose que le jeune prince appréciait chez lui puisqu'il nourrissait le même trait de caractère.

◇◇◇ | Que vas-tu faire avec Sehrazad ?

L’hériter arme sa réplique d'arme en avant pour signifier à son ami qu'il était prêt et qu'il se fichait s'il échauffer ou non. Du monde commençait à se réunir autour des deux personnes, c'était toujours un agréable moment que partageait les deux hommes. Les duels étaient un moment de complicité, de frime, parfois de règlement de compte, de défi mais aussi d'échanges. Car oui, si vous ne vous en doutez pas, ils allaient discuter tout en croisant le fer. Ou plutôt le bâton.

L'un était fort, l'autre était rapide.

La réponse de Caspian ne montrait aucune animosité ou jalousie, en vérité il avait toute confiance au blond. Mais entendre des choses de la part de d'autres sans en être informé, ça il avait du mal. Peut-être que Sehrazad avait peur de l'annoncer à Caspian ?

◇◇◇ | Pour quelle raison je n'ai pas été mis au courant ?

Caspian aurait pu venir, participer à la noble tâche de trouver cure. Quitte à se mettre à dos son père ou même l'opinion publique... ah... délicate situation, il sait pourtant que cela aurait compliqué voir impossible. Cette réputation d’héritier fort et caractériel ne peut se changer en réputation d'un homme désespéré. Alors qu'il a la réponse, il ne pouvait s’empêcher de demander directement à Alvaro. Au moins, aurait-il la décence de lui apporter une véritable réponse ? Caspian était blessé d'être tenu dans l'ombre, mais ce qui le blessait le plus était cette terrible réalité concernant Sehrazad. Ce mal qui tordait son cœur et son esprit.

◇◇◇ | Tss... laisse tomber il y a trop d'oreilles indiscrètes. Faisons ça rapidement et continuons cette conversation par la suite.

Il s'approcha de Alvaro afin d'assener un coup venant d'en haut. Ce qui était pratique avec ces bâtons, bien que ce soit des armes factices, c'est que le poids de celui-ci différait complètement de sa hache habituellement; Il gagnait ainsi en rapidité mais ne pouvait l'utiliser comme à son habitude.

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Caspian Pharaos

Il faisait beaucoup trop chaud pour bouger. Franchement, Alvaro n'avait aucune envie de sortir ou de faire quoi que ce soit. Toutes ses pensées allaient vers une Lannah qui ne répondait pas à son message. Dire qu'il avait ouvert son coeur pour la première fois de sa vie... Et il n'y avait aucune réponse. Une ignorance si difficile à accepter. Ou elle n'avait peut-être pas reçu ? Tout ceci tournait en boucle dans la tête du blond alors qu'il observait son ami de toujours en train de visiblement s'entraîner ou de se passer les nerfs. Après tout, l'avantage de se confronter à Caspian, c'était d'oublier le détail du prochain voyage. GOBELIN. Le blond croisa les bras lorsque l'homme commença à l'interroger. Ah visiblement, Sehrazad ne lui avait pas parlé de l'objet de leur future quête. Et ce n'était pas vraiment à lui, le protecteur d'en parler même s'il s'agissait de son meilleur ami. « Je vais l'accompagner dans une balade. Ta femme ne t'a pas informé ? »

Il sourit un peu, il se sentait drôle et très malin. Alvaro attrapa également une réplique avant de se débarrasser de son manteau de lin pour faire face à son ami, garde fermement installée. Il adorait ces joutes depuis aussi loin qu'il se rappelait. Le blond était rapide, sournois également et il était hors de question de retenir ses coups face à Caspian, tout héritier qu'il était. Alors, il y allait à fond, toujours. Le fer se croisa finalement, le sable volait autour d'eux sous les yeux des curieux toujours admiratifs de voir les deux hommes en action. « Peut-être parce que tu es trop occupé. Ou qu'elle avait peur de t'en parler ? Depuis quand tu ne lui as pas demandé sincèrement si elle allait bien, mon frère ? »

Le protecteur recula finalement avant de sourire un peu. Oui, c'était méchant mais Caspian savait, Alvaro tiendrait toujours avec la douce Sehrazad même face à son ami de toujours. Il leva le menton, aucune vraie réponse, trop de gens autour d'eux. Trop de potentiels problèmes à évoquer tout ça ici et maintenant. Alors, pour toute réponse à son ami, il esquiva le coup rapidement pour repartir à l'assaut. Et ça dura un long moment, un très long moment jusqu'à ce que les deux répliques ne cassent en même temps. Ah. « Si je peux me permettre, il va falloir investir dans de vraies répliques. » La sueur coulait le long de son front, défilant aussi sur sa nuque et dans son dos. Le souffle hératique, il observait son ami avec un franc sourire avant de lui donner une tape dans le dos. « Allons parler ailleurs, mon frère. »

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◇ an 1

◇ alvaro domingo

Une balade.

UNE BALADE.
Mais quel singe, oser se moquer ouvertement ainsi de l'héritier de Pharaos. Mais Alvaro était de ces hommes qui, au lieu de s'apitoyer sur la réalité, ouvrait une dimension bien à lui afin de passer la pommade. Même s'il est difficile de l'imaginer tendre envers son ami. C'était une manière pour les deux homme de se montrer respect et attachement: cela n'en avait aucunement l'air aux yeux de tous.
D'habitude, Caspian rétorque à ses rhétoriques mais il n'était pas trop d'heur, alors il souffla un "tu te fous de moi" en guise de réponse. Le sourcils levé et la lèvre côté gauche se soulevant légèrement, très chic de sa part comme réponse.

Les deux hommes s'adonnent alors à un petit duel qui fut bien court tant ils se comportaient comme des animaux l'un envers l'autre.

◇◇◇ | Peut-être parce que tu es trop occupé. Ou qu'elle avait peur de t'en parler ? Depuis quand tu ne lui as pas demandé sincèrement si elle allait bien, mon frère ?

Caspian ne répondit pas et encaissa, il n'était clairement pas d'humeur. Et la flèche verbale tirée par Alvaro ne semblait pas assez forte pour le blessé puisque ... cela venait de Alavaro et qu"il le connaissait. Caspian estimait énormément son ami, son frère comme ils aiment s'appeler. Mais il sait que si un choix devait se faire entre lui et sa belle, Alvaro serait uniquement fidèle à la Borgia. Chose que Caspian a toujours compris et qu'il appréciait, jamais Caspian ne nourrit une forme de jalousie. Alvaro aimait Sehrazad et agissait aussi en son devoir. Cela ne signifiait pas qu'il n’aimait pas non plus le jeune Pharaos, il le savait.

Tant que le frère ne le trahissait point, il pouvait se pas n’importe quoi. Tant que le frère n'imite pas sa sœur tournant le dos à Sehrazad. Une fois que Caspian tire un trait sur quelqu'un, c'est terminé. Dans l'esprit u jeune homme, Lannah n'y a pas fait exception, Alvaro le savait mais jamais ô grand jamais il ne risquerait de lui en parler. Il sait à quel point l'héritier est honnête et sans filtre.
Il restera sur ses pensées sans possibilité de pardon.

Votre combat s'arrêta, faute du matériel. Ce n'est pas comme si cela arrivait peu avec vous deux... Vous seriez bien capables de prendre les vrais armes et vous battre pour de vrai.
Juste pou un duel amical, oui.

◇◇◇ | Je suis bien d'accord.

Le prince jette froidement l'arme factice en soupirant, il s'essuya son front perlant. Il laisse son regard vagabonder sur les bris de bois au sol, le temps se figea. depuis quelques temps, il était en proie à de courtes absences, l'âme ébranlée par les événements; Allait-il un jour s'en remettre ? Il savait qu'il donnait de la force à Sehrazad mais qu'il n'était aussi qu'un miroir de mésaventure. Elle pouvait se sentir en sécurité dans ses bras mais également comme la pire des monstres ne pouvant donner la promesse d'une vie. Même juste une. Pourtant, les traditions sont importantes au cœur du prince mais il n'en a que faire lorsqu'il est question d'elle.

Oh qu'il l'aime, il l'aime terriblement. Il pourrait tout détruire pour elle, quitte à chasser l'image de Nergal.

Caspian revient à la réalité quand il sentit une main dans son dos. Il hoche la tête envers Alvaro sans pour autant cacher son moment de vulnérabilité.
Vous marchez alors, le soleil vous frappant de sa suprématie. Caspian abandonne son légendaire cynisme afin de dévoiler à son ami un rare sérieux.

◇◇◇ | J'ai confiance en toi, mon frère. Plus que quiconque tu le sais.

Il s’interrompt comme donner un élan à ce qui va suivre.

◇◇◇ | Je songe sincèrement à duper tout mon peuple: acceder au trone, arracher le titre qui me revient et ainsi laisser Sehrazad être ma femme. Oui c'est puéril, mais crois-moi Alvaro, je ne recule jamais devant rien. Quitte à faire du déloyal.

Et Caspian déteste être déloyal, déteste user de facéties afin d'obtenir ce qu'il veut. Non, il est un être bien trop fier qui pense pouvoir avoir ce qu'il veut en une pensée, en un ordre. Mais force est de constater qu'il se heurte à un mur et qu'il est prêt à s'abaisser à ceci. Bien sur, il sera la risée du continent, bien sur son père le haïra mais est-ce un problème ?

◇◇◇ | Je n'en ai pas parlé à Sehrazad et connaissant mon père, il voudra certainement plus qu'un aveu d'abandon. Il voudra certainement que je me tienne aux côtés d'une autre femme afin de lui assurer ce qu'il veut. Et le moment où je serais le seul décideur, cette femme n'aura d'autre choix que de disparaitre.

Le prince du désert était prêt à s'enfoncer dans les ténèbres, par tout moyen. Il ne se rendait même compte du noir dessein qu'il présentait à son frère tant c'était d'une logique implacable.

◇◇◇ | Crois-moi, je régnerais sur le Royaume pendant de longues décennies même si je n'ai pas d'héritier.

Le regard en avant et la poitrine sorti, Caspian marche accompagné de Alvaro, les yeux ancré à l'horizon, déterminés.

Dis-lui que je n'oublie pas

Caspian Pharaos

Ah bien sûr que le jeune Alvaro se moquait un peu du futur Pharaon. Ce n'était pas méchant mais sa fidélité n'allait pas à son ami. Elle allait à la demoiselle Borgia sans la moindre hésitation et ça avait été clair dès le départ. La jeune femme était presque comme un vrai membre de sa famille et il serait prêt sans l'ombre d'une hésitation à donner sa vie pour elle. Sans même sourciller. Elle était sous sa protection et le blond s'assurerait que la pauvre passerait avant tout. Sauf avant Lannah. Une erreur pas deux. Jamais. Son petit soleil bien gardé dans son coeur... Le resterait pour toujours. Ah qu'il espérait que la petite Domingo lui pardonne son idiotie... Mais c'était un autre sujet.

Le combat fut bref mais intense comme toujours entre les deux hommes. Ils se connaissaient assez pour savoir comment défaire l'autre. Pour pouvoir se battre aussi bien ensemble que l'un contre l'autre. Malheureusement, ce fut encore le matériel qui leur fit défaut. Comme souvent, en vérité. Le garde du corps posa son arme sur une table pour ne pas donner plus de travail aux domestiques que de raison et il croisa les bras pour observer le jeune prince. Il ferait sans doute un bon roi mais ce qui intéressait le plus le blond, c'était sans doute son amour pour dame Borgia. C'était si sincère et si fort. Il en serait presque jaloux mais... En même temps, c'était une problématique vraiment importante pour l'accession au trône de Caspian. Alvaro le savait, il avait vu naître le couple et l'avait couvé d'un regard doux mais dans leur monde, l'amour ne faisait pas tout. C'était presque accessoire. Et c'était aussi pour ça que jamais le fils d'artisan n'enviait le brun. Lui, il voulait faire un mariage d'amour, rien de plus, rien de moins. Et si ça ne se faisait pas, le nom Domingo s'éteindrait avec lui, tant pis.

Pas à pas, le jeune homme attendait avec patience les mots de son ami. Il semblait presque les connaître déjà et en même temps, ça le surprenait toujours un peu. « Es-tu seulement sûr de pouvoir assumer les conséquences ? Auprès de ton peuple comme auprès d'elle ? Penses-tu que Dame Borgia acceptera ? » La politique... Ça l'indifférait un peu, clairement. Mais le bonheur de sa protégée, ça... C'était essentiel. Accepterait-elle réellement de faire ce sacrifice pour que son Caspian puisse s'asseoir sur le trône ? Oui. En serait-elle heureuse ? Le blond en doutait vraiment. « Tu comptes donc sacrifier une innocente dans ton jeu d'échec avec ton père ? » Ce n'était pas un reproche. Enfin si, un peu. Il détestait l'idée qu'on se serve des autres. Il imaginait presque Lannah à la place de la pauvre femme qui se ferait tuer sans même un regret de la part du Pharaon... Ça l'attristait. Elle n'avait rien demandé. Mais si c'était le choix de Caspan... Que pouvait-il faire ? Il n'était rien. « Fais attention mon ami, cette pente est extrêmement dangereuse. Pense à elle. Tu n'es pas seul dans cette histoire. Tu veux vraiment l'asseoir sur un siège teinté du sang d'une innocente ? »

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◇ an 1

◇ alvaro domingo

Caspian pouvait bien perdre crédibilité auprès de son peuple, le respect sera toujours là mais... la confiance, qu'en serait-il de la confiance du peuple envers son futur souverain ? S'il n'y avait pas eu cette "malédiction", Caspian n'aurait jamais osé penser à cette idée. La confiance est un des vecteurs du pouvoir, si tromper son ennemi est une grave fourberie, user de cette perfidie sur des gens qui ne le sont pas serait telle une hérésie. Mais... Caspian ne peut rester sans rien faire: laisser sa belle s'enfoncer dans les abysses et presque tout perdre ET Caspian qui perd sa succession. Il y avait bien quelque chose à faire.
Mais quelle était la solution ?

Oui, Alvaro visait juste quand à ce que pouvait ressentir Sehrazad si cela devait se mettre en place. Pourtant, dans l'esprit de Caspian, ce n'était pas si terrible. Une partie l'était en effet... Mais il essayait de ne pas y penser. Le jeune héritier et prodige de la famille allait-il devenir fou ? C'est possible.

◇◇◇ | Tu comptes donc sacrifier une innocente dans ton jeu d'échec avec ton père ?

Un plan terrifiant et inhumain, pour sur que la Borgia serait catégorique là-dessus. Caspian trouvait aussi cette idée peu acceptable. Mais si leur amour était sincère et fort, ne pouvaient-ils pas endurer ceci ? Sehrazad ne devrait-elle pas comprendre le point de vue de Caspian ? Égoïstement, il pensera bien faire même avec du sang sur les mains, même en perdant son intégrité auprès du peuple, même en devant un monstre.

◇◇◇ | Fais attention mon ami, cette pente est extrêmement dangereuse. Pense à elle. Tu n'es pas seul dans cette histoire. Tu veux vraiment l'asseoir sur un siège teinté du sang d'une innocente ?.

◇◇◇ | Je sais que ce n'est pas... correct. Je sais ça, je pense déjà aux conséquences. Mais que puis-je faire ? Elle parviendra au tréfonds avant même que je n'agisse... après avoir perdu son droit à la naissance, elle perdra le titre qu'on lui a promit, sa famille et elle deviendront des maudits et tu sais comment ça peut finir. Elle aura peur de me perdre et tu sais bien que ma famille fera tout pour nous mettre des bâtons dans les roues. Si jusqu'à maintenant je n'ai fait que ce je voulais, ce ne sera bientôt plus le cas. Je serais également pieds et poings liés, je ne t'explique pas la suite, tu la connais déjà.

Caspian soupire et lève le nez au ciel.

◇◇◇ | Mais tu sais aussi que je ne me laisserai pas faire... Quel exutoire se présente à moi ?

Il était rare que Caspian demande de l'aide mais pour cette situation, il était prêt à courber l'échine et ranger sa fierté. Une discordance subsistait: était-il prêt à renoncer à ce siège doré ?
Oui - non - oui.

Les Chroniques d'Elysia

Izar de l'An 1

Les scénarios

[Privé] dis-lui que je n'oublie pas ◇ alvaro