Les Chroniques d'Elysia

T'as le look coco

Michel Bollinger X Obeline Serra

Dans l'effervescence matinale, Obeline se réjouit de cette journée qui s'annonce, l'attente longue et fébrile se transforme en une excitation palpable qui parcourt tout son être. Dans sa chambrée, elle s'agite, changeant plusieurs fois de tenues avant de trouver la combinaison parfaite, celle qui lui donnera l'assurance nécessaire pour ce rendez-vous tant attendu. Elle se sent prête à le revoir ! Prise par son travail, elle a sans cesse repoussé ce moment et l'a regretté à chaque fois, mais aujourd'hui est différent. Elle a bouclé tout ce qui était urgent, a informé son entourage de son indisponibilité, et se sent prête à passer une journée agréable en compagnie d'un de ses plus proches amis : Michel !

Ah Michel, pense-t-elle, souriante. Avec lui, elle passe toujours des moments exceptionnels ! Tout comme Oberon, il a rejoint les chevaliers de l'Ordre, mais elle ne compte pas aborder ce sujet aujourd'hui. Le travail ne doit pas ternir la bonne humeur qui règne entre eux, même si elle ne manquera pas de lui demander comment se passe sa vie au sein de l'Ordre. Elle sait bien ce que cela pourrait lui coûter si jamais quelqu'un découvrait son double visage.

Un frisson parcourt son corps alors que des pensées sombres effleurent son esprit. Son poing se crispe, sa bouche se fige, sa gorge se noue. Qu'adviendrait-il de lui s'il était découvert ? Elle sait que l'Ordre n'est pas particulièrement tolérant envers les différences, surtout en matière d'orientation... L'inquiétude la tenaille, mais elle chasse rapidement ces pensées, préférant se troubler maintenant plutôt qu'en présence de son ami. Elle souhaite simplement le meilleur pour lui, bien qu'elle ne soit pas très à l'aise avec son choix de rejoindre un groupe aussi rigide -même si elle apprécie les chevaliers-.

Pour évacuer le stress qui monte en elle comme un torrent de lave, elle se met à sauter sur place. Elle compte à rebours, puis alterne les chiffres de manière illogique, cherchant à détourner son esprit. Penser à autre chose., se répète-t-elle mentalement. Mais au fond d'elle-même, elle souhaite simplement que son ami soit heureux et puisse être lui-même en toutes circonstances. 5 8 2 9 4. 5 8 2 9 4. 9 1 6 7 2. 9 1 6 7 2. Voilà, c'est bon. Elle est très bien placée que pour savoir ce que c'est de ne pas se sentir à sa place. Elle se regarde dans le miroir, son regard mélancolique se confronte à son reflet. Elle n'a pas le temps pour des pensées sombres ! Aujourd'hui sera une bonne journée, point final !

Une fois apaisée, elle entreprend de maquiller ses yeux et ses lèvres sobrement, mais avec élégance. Ses doigts se glissent dans ses boucles ondoyantes, leur donnant une allure sauvage et libre. Elle est apprêtée, mais elle doit maintenant emprunter un cheval pour se rendre au fief de la mode où elle doit retrouver Michel.

Elle se dirige donc vers l'écurie où l'attend Pearl, une jument docile et plaisante à monter. Plus calme que Pythagores, l'étalon favori mais indomptable de son grand-père. Pearl se laisse harnacher sans broncher, attendant sagement que la demoiselle termine les préparatifs. Le court voyage se prépare, et la rouquine grimpe en selle. Le temps sec, mais encore doux de cette magnifique matinée, semble idéal pour une balade.

Walsch, le fief voisin de Silva, n'est qu'à une courte distance à cheval et entre bientôt dans la ville. Elle s'avance dans les rues, jusqu'à arriver à son point de rendez-vous. Elle attache Pearl à une rambarde à l'ombre, proche d'un point d'eau, puis se met en marche vers la demeure de Michel, résolue à lui faire une agréable surprise. Arrivée devant une porte, elle frappe trois fois, le cœur battant à tout rompre. Toc Toc Toc

Guilt is the very nerve of sorrow

T'as le look coco

Obeline Serra

De retour de mission, l'ordre t’a accordé quelques jours de repos avant que tu ne reprennes l'entraînement et les patrouilles, les premiers jours tu les as passé avec ta famille, aujourd’hui tu l’as passé avec toi même. Sous les traits de “Michelle”, tu te déplaces dans les rues à la recherche de nouveaux tissus pour tes créations.

La journée se passe sans accroc et tu fais attention à ton entourage et change ton itinéraire à chaque fois que tu croises une connaissance qui pourrait te reconnaître. En soit, tu doutes qu’ils aient l'œil pour, tu es presque méconnaissable cependant depuis que Sun a failli te percer à jour, tu mets davantage les chances de ton côté.

Tu t’arrêtes dans une boutique et fait l'acquisition d’une adorable peluche qui t’a fait de l'œil depuis que tu l'ai aperçue lors d’une de tes rondes. Sous ta tenue de chevalier et en service, il t’était évidemment impossible de l’acheter mais sous ta forme actuelle, personne ne se poserait de question.

De bonne humeur suite à ton achat, tu remarques une agitation autour de toi, tu entends qu’on crie au voleur et que la victime pointe vers le malfaiteur. Par réflexe, tu poses tes sacs et te met à la poursuite du criminel, plus précisément tu l’attends. Vu que ce dernier se dirigeait précisément vers toi, il a dû juger que tu ne serais pas un obstacle à sa fuite. Tu devines que la raison est dû à ton apparence actuelle, ce qui t'irrite encore plus puisque tu es persuadé que tu as juste.

Tes doutes ne font que se confirmer quand il te traite de “sale pute” et te demande de dégager. En réponse tu ne fais que soupirer face à son ignorance, de un tu n’es pas une fille et de deux tu es très loin d’être faible.

Une fois que le malfrat se trouve à ton niveau, tu parviens à le maîtriser, le désarmer et à l'immobiliser sans aucune difficulté. Tu observes le corps maigrichon du voleur, au vu de sa carrure il a beau débattre, il ne pourra se défaire de ton emprise. Tu demandes une corde et décides de l’attacher, tu récupères rapidement tes affaires et fiche le camp, les gardes ne devraient pas tarder et tu ne voulais surtout pas croiser tes collègues sous cette tenue.

De retour dans ton jardin secret au calme, tu remarques que le bras de tes vêtements est déchiré et que tu t’es coupé. Prenant connaissance de ta blessure, tu ressens un léger picotement, tu ne sais pas si c’est grave ou non. La douleur n’est pas un indicateur fiable pour toi, pour le moment tu n'expliques que les premiers soins et espère que c’est superficiel.

Tu ne peux t’empêcher de marmonner une série de jurons et d'insultes quant à l’état de tes habits, tu peux certes les reccoudres, mais ils ne seront pas pour autant aussi beaux qu’avant. Dommage, tu les adorais mais ils ne sont plus en état d’être portés.

Tu déballes tes achats et place la peluche aux côtés d'autres dans un coin de la pièce, puis te diriges vers le miroir afin de te démaquiller et changer ta coupe. Ensuite direction ta garde robe, tu te changes dans le seul vêtement masculin qui s’y trouve et te dirige vers la sortie.

Avant de fermer la porte, tu observes une dernière fois ton jardin secret, un lieu dans lequel tu te sens si bien. Le bâtiment n’est pas à ton nom, tu as pris tes précautions, quelqu’un d’autre en est officiellement le propriétaire. Même si en soit il n'utilise que son nom, c’est bien toi qui te sert et à aménager l’endroit. Tes yeux se baladent et observent ton atelier, tes créations, tes accessoires, les objets que tu affectionnes. Tu ne veux pas partir. Seulement tu t’es suffisamment amusé aujourd’hui, il est temps pour toi de revenir à la réalité, tu finis par murmurer :

- Bonne nuit, mon autre moi…

Tu fermes la porte.

Ce matin tu es réveillé par des tapotements de porte, tu n’es pourtant pas censé recevoir de la visite aujourd’hui dans ta demeure personnel. Tu prends le temps nécessaire pour te coiffer et t’habiller de façon afin d’être présentable, quitte à faire attendre ton invité.

Une fois prêt, tu te diriges vers la porte et ouvre la porte avec un grand sourire qui s'efface instantanément quand tu reconnais la personne en face de toi.

Non que tu n’es pas heureux de la voir, bien au contraire, juste qu’Obeline est l’une des rares personnes avec lesquelles tu te sens suffisamment à l’aise pour ne pas te forcer à jouer le rôle du parfait gentilhomme. Tu n’es pas obligé de te forcer à sourire face à elle et tant mieux, tu es épuisé de devoir le faire à longueur de journée.

- Préviens moi la prochaine fois, s’il te plait Lili, tu m'as fais peur pour rien, mais vas-y installe toi. Je vais te préparer du thé… Sauf si tu préfères le café ? Sun est fasciné par ça ces derniers temps, du coup il m’en a offert des graines. Si vous vous êtes vus récemment tu as sûrement dû en goûter, tu préfères quoi ?

Pas comme si tes propres préférences pencheraient la balance vers l’une ou l’autre, tu vas juste boire de l’eau, tu ne ressens pas les goût de toute manière. Le thé ou le café sont gâchés sur toi, tu ne peux pas les apprécier à leurs justes valeurs.

Tu finis de préparer le breuvage et sert ton invité, si cette dernière s’amuse à observer tes quartiers elle ne verra qu’un endroit sobre et vide. Tout le contraire de ton jardin secret qui est décoré de ta personnalité.

Tu t’installes devant ton ami et avoues un peu gêné.

- Je suis content de voir que tu te portes aussi bien… Excuse-moi, de ne pas t’avoir donné de nouvelle ces derniers temps, je dois t’avouer que l’année dernière était réellement chaotique.

L’année de création de l’ordre n’était vraiment pas de tout repos, il fallait tout créer à partir de rien après tout. D’ailleurs si Obeline t'observe attentivement, elle remarquerait sans trop de soucis ta blessure de la vieille.

Quant à toi tu analyse l’apparence de ton amie de la tête au pied… Bon… Ce n’est pas si mauvais ? Elle a fait un effort et à appliquer tes différents conseils mais… C’est justement trop scolaire ? C’est ça trop scolaire, c’est beaucoup trop rigide à ton goût.

- … Heu… Lili… Je suis heureux que tu aies fait de ton mieux et honnêtement c’est clairement au-dessus de la moyenne mais… Heu… Tu veux bien me laisser corriger ton maquillage ?

Ton regard se porte sur les nombreux plis de ses vêtements.

- … Je suis certain aussi de t’avoir dit qu’il faut mieux avoir une tenue spécialement lorsque tu galopes à cheval, afin de ne pas froisser tes vêtements de ville…

Là tu es juste chiant, beaucoup ne s’attardent pas autant sur les habits, il n’y a vraiment que toi pour en faire une telle fixation.

T'as le look coco - Obeline Serra

Cactus

T'as le look coco

Michel Bollinger X Obeline Serra

Dans la quiétude de ce début de journée, elle accueille Michel avec un large sourire, observant attentivement ses traits. Son cœur se réjouit de le voir en bonne forme, malgré ses quelques grognements matinaux. Elle sait que son humeur évoluera au fil des heures, comme une fleur s'épanouissant au lever du soleil. Cependant, elle tique légèrement à l'évocation du simple "préviens-moi". Elle prend note de ce détail, mais elle décide de mettre ce sujet de côté pour l'instant, se concentrant sur l'instant présent.

D'un geste empreint de grâce, elle pénètre dans la bâtisse, laissant ses pensées vagabonder tandis qu'elle s'installe à table. Ses mots glissent avec douceur, empreints d'une légère teinte de taquinerie, alors qu'elle exprime sa préférence pour un thé glacé aux notes florales. Elle laisse échapper un léger rire en évoquant leur ami, se remémorant avec amusement leurs recherches passionnantes : ❝ Sun a beaucoup de goût en matière de thé, c'est vrai, mais je n'en ai pas pris la dernière fois, j'étais trop occupée avec nos recherches et j'avais peur d'en renverser sur les plans. ❞

Pendant que Michel la sert, elle observe distraitement les alentours, notant l'aspect quelque peu figé de la pièce, dénuée de vie et de personnalité. Cependant, elle ne laisse pas cette observation ternir son enthousiasme, préférant se concentrer sur l'échange à venir. Elle lui offre un geste de réconfort en caressant doucement sa main, lui signifiant qu'il n'a pas à se sentir gêné de son silence radio de cette dernière année.

Pour détendre l'atmosphère, elle lance une boutade teintée d'humour, taquinant gentiment Michel : ❝ Je suppose donc que tu as oublié ? C'est ton agenda de ministres qui te donne des trous de mémoires ou la vieillesse qui pointe déjà le bout de son nez ? ❞ Son regard pétillant trahit l'amusement qu'elle éprouve à l'idée de le voir se débattre avec l'idée de l'oubli. ❝ Ou c'est là tout l'effet que te font mes lettres à présent ? ❞ Elle mime un air faussement triste, jouant avec légèreté sur les mots. ❝ Nous avions rendez-vous, mon cher. Dans une trentaine de minutes, certes, mais au vue de ta réaction, j'imagine que tu comptais me poser un lapin par inadvertance ? ❞ Son rire résonne joyeusement dans la pièce, dissipant toute tension qui aurait pu s'installer.

Dans un échange complice et empreint d'une familiarité teintée de tendresse, il poursuit la conversation en usant d'une franchise qui n'a d'égale que la profondeur de leur complicité, chaque mot taquin ou provocateur portant la marque de leur lien indéfectible. Elle sait pertinemment que Michel n'a pas l'intention de la blesser, mais simplement de l'aider à paraître à son avantage. Elle esquisse un léger sourire, reconnaissant la sincérité derrière ses paroles. Elle hoche légèrement la tête, signe qu'elle est prête à se prêter à l'exercice de correction de maquillage. Ses joues rosissent légèrement sous le regard scrutateur de Michel, mais elle se sent étrangement reconnaissante pour cette attention particulière. ❝ Quant à mes vêtements... Tu as tout à fait raison. J'avais initialement prévu une tenue plus adaptée pour monter à cheval, mais j'ai été prise par l'excitation de te retrouver et j'ai peut-être un peu négligé ce détail... J'aurais dû faire attention... ❞, avoue-t-elle avec un léger rire gêné. Elle se laisse guider par Michel dans ses ajustements vestimentaires, prenant note de ses conseils avec une attention sincère.

Elle fixe son ami avec une attention particulière, ses yeux captant chaque infime réaction, prête à saisir la moindre émotion qui traverse son visage. Alors que la conversation se poursuit, un détail n'échappe pas à son regard aiguisé : la blessure qui marque le corps de son compagnon. Son cœur se serre d'une inquiétude sincère, et elle laisse échapper un soupir chargé d'émotion. ❝ Je suppose que ton travail n'est pas sans risques... ❞ Elle hésite un instant, avant de poursuivre, laissant transparaître son affection sincère pour son ami : ❝ Je suis consciente de la bravoure dont tu fais preuve chaque jour... Mais je t'en prie, veille sur toi. Tu es un héros pour tant de gens, mais pour moi, tu es bien plus que ça. Tu es un ami précieux, et ta sécurité m'importe plus que tout. ❞ Ses mots, teintés d'une tendresse palpable, glissent de ses lèvres avec une délicatesse touchante. Son souhait résonne dans la pièce tel un murmure empreint de sollicitude, enveloppant son ami d'une aura protectrice. Pourtant, même dans cet élan de prévenance, elle se surprend à ressentir une pointe de doute. Elle craint d'avoir franchi une frontière invisible, de s'être aventurée sur un terrain glissant où les gestes de tendresse pourraient se muer en un excès de maternage et elle sait que parfois, trop de sollicitude peut étouffer la liberté d'autrui. Elle change donc de direction, essayant d'apaiser l'atmosphère : ❝ Et sinon, comment se porte mon "chez moi" ? ❞

Les Chroniques d'Elysia

Izar de l'An 1

Les scénarios

[Privé]T'as le look coco [Michel Bollinger]