Les Chroniques d'Elysia

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sclérosé

◇ an -2

◇ sehrazad borgia

C'était il y a deux ans, si loin et si proche à la fois.
Deux petites années se sont écoulées depuis la nouvelle qui a ternit l'image de la famille Borgia. Beaucoup de choses se sont passées, tellement que Caspian Pharaos n'a pas vu le temps défilé. Le malheur s'était insinué en sa douce mais aussi dans sa tête. Et même si l'on se pressait à trouver une nouvelle épouse pour son altesse, on ne s'inquiétait pas de son état. Lui-même ne savait pas ce qu'était ce florilège de pensées qui l'habitait.

Caspian souffrait mais il n'avait pas le temps.

Pas le temps de s'observer assez pour constater les tremblement qui le rongeaient parfois dans la journée.
Pas le temps de sentir son cœur s'emporter la nuit pendant qu'il dort.
Pas le temps de remarquer que son souffle pouvait se couper comme s'il oubliait de respirer quelques secondes.

Tout ceci était délétère, mais il n'en avait que faire.
ce qui comptait était Sehrazad, sa douce Sehrazad.

L’héritier de Pharaos venait d'arriver sur les terres de Borgia. Le coude gauche posé contre le bois de la carriole royale, il laisse pendre son regard sur le paysage qui défilait sous ses yeux. le temps était beau, le soleil était présent et plus il s'approchait de Borgia, plus la température baissait légèrement. Enfin, si un habitant de North Odin devait venir ici, il fondrait tant son corps ne serait pas habitué. Caspian ricana intérieurement face à cette pensée, il n'aimait pas cette patrie du froid et encore moins la famille qui en est à la tête.
Pourquoi ? Vous aurez tout le temps pour le savoir bien plus tard.

C'était une belle journée, mais ce n'est pas qui ce importait le jeune Pharaos qui était las de ce voyage. Son manque de patience n'est plus à prouver. Tout le monde le sait ronchon sur ça et l'on se demande même comment la douce Sehrazad a fait pour le dompter.
Il se remémore quelques instants avec sa belle tandis que sa carriole arrive bientôt à destination.
Le premier baiser, la douceur des premiers instants, l'innocence des premiers gestes osés et la découverte du corps de l'autre. Tout avait été si léger et doux que cela contrastait avec l'idée qu'on avait de l’héritier dur et intransigeant. Bestial ? Ce n'était pas son genre dans l'intimité mais il l'était avec autrui dans la vie de tous les jours pour son futur règne et ses idéaux politiques. Il s'était découvert en la présence de cette chère et délicieuse jeune femme.

Pour cette rencontre qui allait durer une journée, il avait laissé ses habits officiels pour porter une tenue plus lumineuse. Comme un clin d’œil à la magie de sa douce. Ses avants bras était eux aussi vêtu de bijou aux couleurs de sa patrie, de l'or venait s'enrouler à ses poignets. A ses doigts, quelques bagues de famille elles aussi en or. L'on pouvait reconnaitre Caspian juste avec ceci, ou dieu puisque certains osa dire qu'il était le fils de la déesse Zorya. Même avec son sale caractère, il était adulé tel un symbole. On le sait prêt à protéger le Royaume, à prendre les meilleurs décisions et ne pas craindre les guerres qu'il remportait aisément.
D'habitude, son puissant cou était orné de beaucoup de collier mais pour aujourd'hui il n'en était cantonné qu'à deux. Un habit blanc et fin lui recouvrait la poitrine et sa zone ventrale, un léger décolleté permettait de deviner la musculature de ses pectoraux. Sur ses épaules, un cape plus épaisse de couleur blanche avec des liserés doré était posé. L’intérieur de cette capte était légèrement rouge. Une ceinture en or avec du rappel de rouge entourait sa taille et soutenait un pantalon blanc avec une note de noir. Sur le textile au niveau de sa cuisse droite, une ligne dorée épaisse y était cousue. La famille Pharaos savait soigner chacun de ses membres.

Le véhicule royal s'arrêta enfin.
La venue de Caspian était toujours un grand évènement qui donnait beaucoup de travail mais aussi de la joie pour la famille Borgia. Il y avait du monde, beaucoup de monde qui était sorti pour l'accueillir. Ah oui, il y a aussi presque toute une petite armée qui avait accompagné le futur Pharaon.
Mais c'est comme s'il ne semblait rien voir, ce n'est pas ce qu'il recherchait. Discrètement, Caspian se mit à chercher du regard celle qui importait le plus à ses yeux.

HRP:

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Le soleil brille fort dans ce beau ciel azur, sans nuages. Une magnifique journée qui s'annonce et pourtant, la jeune demoiselle montre un visage soucieux. Son regard fixe au loin sans réellement s'intéresser à quelque chose en particulier. Elle a arrêté de tisser le lin et un de ses doigts vient entortiller une mèche de sa longue chevelure, finissant même par former un petit nœud. Plus tard dans la journée, des mages de lumière devraient se dépêcher jusqu'ici sous les ordres de sa mère afin d'osculter sa précieuse Sehrazad. Pour sa part, elle aurait préféré qu'on la laisse tranquille surtout lorsqu'elle attend la visite de son promis. Néanmoins, lorsque cela fait des mois qu'un ou une héritier.ère est tant attendu, mais que son corps ne daigne pas montrer un quelconque signe de changement, les inquiétudes naissent.

Sa mère avait tenté de la rassurer en lui disant qu'il s'agissait juste d'un contrôle afin de s'assurer qu'elle est en bonne santé. Et si la demoiselle tente de s'en convaincre, il y a toujours cette petite voix dans sa tête qui vient semer la discorde. Heureusement, une domestique pénètre dans la pièce et annonce l'arrivée de son soleil. Se levant précipitamment et posant son regard sue Naya, son visage s'illumine. Son cœur se met à palpiter fort et après que la domestique vienne arranger la coiffure de la fille, Sehrazad peut s'élancer jusqu'à la porte d'entrée de la demeure.

Elle le voit descendre de la calèche, accueillie par les nombreux domestiques. Toujours prostré sur le pas de la porte, la demoiselle attend que l'homme croise son regard pour pouvoir tendre les mains dans sa direction avec un sourire ravissant. Il ne faut même pas quelques minutes pour que son monde réduit la distance avec elle et lorsqu'ils sont tous proches l'un de l'autre, Sehrazad glisse ses mains dans les siennes. Leur différence de taille force le nouveau venu à se pencher vers l'avant et aussitôt, sa promise pose son front contre le sien, frottant leurs nez amoureusement.

- Quel plaisir de vous savoir enfin à mes côtés. J'espère que le voyage s'est bien déroulé mon prince.

Elle se sépare à regret de son futur époux, Caspian Pharaos et libère le passage pour l'inviter à pénétrer dans la résidence des Borgia.

- Vous m'avez terriblement manqué. J'espère que la venue de mages de lumière ne saura pas gâcher votre plaisir de me voir.

Elle lui offre une moue dépitée.

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◇ an -2

◇ sehrazad borgia

Comment Caspian n'a t-il pas pu le voir, comment a t-il pu passer à côté pendant de nombreuses années.
Elle était son phare dans la tempête, une lumière dans l'obscurité et le plus beau des trésor. Elle était sur cette fréquence qui fait vibrer le cœur et que l'on aime écouter. Car oui, notre jeune prodige aimait l'écouter respirer, écouter son corps qui parle et sa douce voix. Elle était là, devant lui avec ses mains qui te réclamait. Il esclaffe légèrement tant le tableau qui se présentait à lui était touchant. Si innocent et si pure... Il sourit de plus belle quand leurs mains se rencontrent et que leurs fronts se rejoignent. Il aimait tant se tenir si près d'elle, se sentant homme chanceux. Le seul et unique homme qui peut l’approcher ainsi et il aimait cette exclusivité.

◇◇◇ | Quel plaisir de vous savoir enfin à mes côtés. J'espère que le voyage s'est bien déroulé mon prince.

La jeune Borgia défait l’étreinte qui les lia afin de l'inviter à entrer au palais. Il sourit en voyant la moue de la jeune femme, ce qu'il aimait la voir si expressive. Cela donnait au jeune prince, l'envie de la chambouler, de la taquiner et de bouleverser avec douceur son esprit.
Même si elle était sienne, il en voulait plus.
Elle indiqua à Caspian qu'un mage de lumière allait être présent; il haussa les épaules. Cela ne le dérangeait guère puisque sa venue s'inscrivait dans la routine de sa future épouse. C'était également pour son bien, il espérait juste que cela ne durerait pas. Si tel était le cas, cela ne serait pas d'une très bonne augure.
Caspian s'empressa de glisser une main dans l'une de sa douce afin de récupérer le contact perdu un peu plus tôt. Il claqua des doigts de son autre main et une "horde" de servants et servantes qu'il avait emmené avec lui se précipita dans le hall avec de grands bouquets comme pour refaire la décoration florale du hall des Borgia. Il était fier de cette surprise qui allait pour la prunelle de ses yeux mais également pour sa famille qu'il appréciait sincèrement.

Il se pencha légèrement vers sa conjointe pour lui susurrer les mots suivants:

◇◇◇ | Je serai patient puis une fois le moment venu, je vous posséderais rien que pour moi.

Il y a une chose qui n'a pas changé en Caspian à l'égard de Seharazad, c'est cet amusement qu'il prenait pour mettre mal à l'aise la jeune femme. Il aimait la voir gênée, la trouvant mignonne bien que ce mot devrait être banni du dictionnaire. Non mais le mot "mignon" n'est-il pas horriblement inoffensif et faible pour qualifier sa belle ?
Bref.
Derrière cette phrase à connotation lubrique se cachait également une généreuse pointe d'amour, de tendresse et de douceur. Bien que le corps de sa belle le rendait fou à chaque fois qu'il avait la chance de passer son regard dessus, c'était aussi son âme qui le séduisait.

◇◇◇ | Quand doit-il venir ? Ai-je le temps d'être avec vous avant son arrivée ?

Il lui était difficile de le cacher, sa jolie Sehra lui avait manqué et être auprès d'elle était son réconfort. Il pouvait passer du temps à parler avec elle ou simplement la regarder tant qu'il y avait ce contact physique entre eux. Caspian n'est pas un homme tactile d'ordinaire, mais en la présence de la jeune Borgia, il avait du mal à être loin d'elle. Cherchant souvent le contact de sa main, sa cuisse, son dos, ses lèvres.
Ah ses lèvres, il attendait d'être à l'abri des regards pour s'en emparer.

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Elle l'aimait. Oh oui, qu'elle l'aimait au point que son cœur peut s'arrêter de battre à tout moment. Leur rencontre avait été certainement de la volonté de la Déesse Zorya et la demoiselle ne peut pas être plus heureuse que maintenant. Lorsque Caspian fait apparaître ses servants en claquant des doigts, Sehrazad place une main devant sa bouche afin de pouvoir pouffer en silence. Il faut toujours qu'il en fasse trop même si un rien lui fait plaisir comme sa présence actuellement.

Lorsqu'il se penche vers elle, la jeune Borgia sent son corps se tendre. Est-ce qu'il va entendre les battements de son cœur ? À moins que cela l'amuse comme il a l'habitude de le faire.

Je serai patient puis une fois le moment venu, je vous posséderais rien que pour moi.

La gazelle s'arrête net, posant un regard troublé dans celui de son promis. Il ne faut que quelques secondes pour que ses joues prennent une teinte rouge pivoine et qu'elle se mette à bégayer. Voilà qu'elle souhaite à présent se terrer dans un trou pour qu'il ne puisse pas se divertir davantage de sa gêne. Mais heureusement, il arrive à la remettre dans le droit chemin en répondant à sa dernière phrase. L'héritier pouvait avoir un caractère bien trempé, il offrait un monde d'une extrême tendresse à sa belle. Elle fronce les sourcils comme quelqu'un qui n'est visiblement pas contente de voir son rendez-vous galant gâché par la visite d'une personne qu'elle ne souhaite pas voir. Regardant le soleil par l'une des nombreuses fenêtres de la demeure familiale, la demoiselle soupire de lassitude avant de se retourner, de nouveau rayonnante. Il était l'un des rares à pouvoir admirer toutes ses facettes de sa personnalité, là ou elle garde un éternel sourire aux autres sans montrer ses faiblesses.

- Je dirais qu'il ne devrait pas tarder. Toutefois, nous pouvons profiter l'un de l'autre au moins une petite heure, je pense.

Timidement, elle vient agripper un pan du haut de Caspian, quelque peu mal à l'aise. Ses yeux se remplissent de larmes que Sehrazad tente vraiment de ravaler. Mais quand bien même qu'elle se démène pour se montrer forte, rien n'échappe aux yeux perçant de celui qui partage sa vie.

- Pensez-vous que vous pourrez me tenir compagnie à ce moment-là. Votre présence me rassure beaucoup. Ah ! Souhaitez-vous manger quelque chose ?

Elle passe à autre chose, veut profiter de chaque secondes en sa présence. Sehrazad lui fait signe de la suivre jusqu'à une pièce où le couple pourra être tranquille. Un salon aménagé spécialement pour la venue de Caspian. Plusieurs mets trônent ici et là sur la table.

- Pensez-vous que votre père nous donnera bientôt sa bénédiction ?

Car s'ils sont bien ensemble, que le peuple les regardes avec admiration, ils ne sont toujours pas unis par un lien encore plus fort.

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◇ an -2

◇ sehrazad borgia

Caspian était d'une telle bonne humeur qu'il était en train de bouillir intérieurement, il prenait soin de ne pas trop afficher ce qu'il avait en tête, du moins pas encore. Mais il était porteur d'une nouvelle qui allait rendre heureuse sa chère moitié, il attendait juste le bon moment pour lui annoncer. Pour l'heure, il se contentait de taquiner sa belle. Il regarde tendrement ces lèvres qui le hantait tant. Elle avait le physique à la hauteur de son âme, à la hauteur des premières impressions que l'on pouvait avoir de la jolie Borgia. Elle avait une peau aussi douce que le miel, un parfum qui éveille les sens et une grâce inégalée dans ses gestes. Elle était parfaite, et elle lui appartenait comme il était sien.

Serhazad indiqua à son futur époux qu'ils avaient au moins un heure devant eux. Bien que cela pouvait être un temps conséquent, il n'en était rien pour Caspian, mais c'était au moins ça, et il n'allait pas faire de crise puisque c'était important et que pour une fois, il était prêt à passer après sa venue. La santé, bien que fragile de sa bien-aimée, s'était grandement amélioré avec l'âge.

◇◇◇ | Pensez-vous que vous pourrez me tenir compagnie à ce moment-là. Votre présence me rassure beaucoup. Ah ! Souhaitez-vous manger quelque chose ?

Elle accompagne sa première phrase par un contact physique, elle se rapproche de son prince. Ce qu'il vit dans ses yeux le déchira, alors il adopta une posture rassurante et posa sa main sur le bas de son dos comme pour la rapprocher davantage. Son autre main vint à souligner la mâchoire droite de futur Dame. De son pouce il la lui caresse quelques secondes durant puis souligne le bas de son œil comme pour essuyer les larmes naissantes. Il lui murmure les mots suivants:

◇◇◇ | Bien sûr, je serais auprès de vous.

Caspain aurait pu rajouter "pour l’éternité" mais bien qu'il ait fait tombé le masque, il attend d'être seule avec sa belle avant d'en dire davantage. Ces paroles sacrées et pleines de sens, seule Sehrazad était digne de les entendre, il n'allait pas gaspiller sa salive pour que cela tombe dans une autre oreille, il était bien trop égoiste pour ça.
Il ne voyait qu'elle, que part elle.
Il lui plonge une nouvelle fois sa main dans la sienne puis reprends la marche à ses côtés.
S'il voulait manger quelque chose ? Il se garde bien la réflexion qui venait de naitre dans sa tête et fit non de la tête quand elle lui posa la question.

Puis, elle c'en est une autre qui s’échappa des lèvres de la demoiselle.
L'interrogation qu'il attendait au fond de lui. Il sourit malgré le contrôle permanent qu'il a sur ses émotions et son visage, d'ordinaire.
Elle avait cette manie de dire les choses à point nommé.

◇◇◇ | J'ai conversé avec mon père pas plus tard que ce matin, la dessus.

Histoire de faire languir celle qu'il aimait, il 's'arrête de parler et sourit tel un gamin. Tel un enfant qui avait le pouvoir car il savait.
Et elle ne savait pas.

◇◇◇ | Sehra, où pourrions-nous nous rendre afin de continuer cette conversation de la plus haute importance ?.

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Peut-être ne devrait-elle pas lancer ce sujet épineux et attendre sagement que le Pharaon donne sa bénédiction. Mais plus les années passent et plus la gazelle sent l'impatience la gagner. Et évidemment, cela doit être aussi le cas pour Caspian. Cet homme, qui lui fait d'ailleurs, part de quelque chose. Aussitôt les paroles prononcées, le regard de Sehrazad s'ancre dans celui de son aimé, son cœur rate un battement. Excitation mélangée à de la peur. Mais heureusement, le visage bienheureux de l'héritier arrive à calmer quelque peu cette angoisse naissante. Il souhaite lui dire ce qu'il sait, mais à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes. Alors, la tisseuse pense aussitôt à son petit jardin secret, dans un petit coin de la cours de la demeure des Borgia. Dehors.

- Nous pouvons nous rendre dans la serre, qu'en dites vous ?

Elle n'a pas besoin d'en dire plus, il connaît déjà cette pièce lumineuse et remplie de fleurs à l'image de sa tendre. Venant entrelacer ses doigts à ceux de Caspian, la demoiselle quitte l'intérieur de la demeure pour se rendre à la fameuse serre - non sans demander à une des servante de venir y déposer biscuits et thé. La chaleur y est un peu plus écrasante, mais pas assez pour mettre le couple à mal. Proche d'une petite fontaine se trouve une modeste table en bois et deux chaises. Néanmoins, Sehrazad n'invite pas encore l'héritier à prendre place, car elle plonge son regard curieux dans le sien. Elle ne peut pas attendre plus longtemps sinon son cœur risque d'exploser.

Que souhaitiez-vous me dire, mon prince ? J'espère qu'il s'agit d'une bonne nouvelle.

Elle rompt le contact lorsque deux domestiques coupe court à leur intimité, bras chargé de bonnes petites choses. La tisseuse attend qu'ils finissent de déposer tout cela sur la table pour les congédier.

Je vous remercie. Vous pouvez disposer.

Sa voix est douce comme à son accoutumé et les serviteurs lui offrent un sourire reconnaissant. C'est qu'ils apprécient beaucoup cette demoiselle et aiment la voir aussi heureuse.

Votre père aurait-il enfin accepté de nous marier ? lance-t-elle sur le ton de la plaisenterie en croyant à moitié à ce que cela puisse être vrai.

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◇ sehrazad borgia

La serre, ce bel endroit aux couleurs chatoyantes mais aussi douces. C'est un lieu que connaît le prince puisque sa belle l'adore, elle n'a pas perdu le temps pour le lui faire découvrir. Il apprécie pouvoir être dans les lieux qu'elle aime et il doit bien reconnaître qu'il s'agit d'un lieu somptueux où ils ne seront nullement dérangés.
Alors il la suit, prêt à le faire au bout du monde s'il le fallait. Depuis quand était-il esclave de son cœur et de cette personne si lumineuse ? Comment a t-il pu être aussi aveugle au début ?
Fidèle à elle-même, Sehrazad prend soin de demander quelques mignardises et enfin vous vous hâtez à votre objectif. Main dans la main et vos cœurs à l'unisson, vous étiez comme deux aimants ne pouvant s'empêcher de rester l'un auprès de l'autre. Comme si le moindre centimètre était un gouffre.

◇◇◇ | Que souhaitiez-vous me dire, mon prince ? J'espère qu'il s'agit d'une bonne nouvelle.

Enfin dans la serre, il la vit si impatiente, un trait qui ne lui convient guère habituellement mais il s'agit d'un sujet capital. Alors Caspian ne pouvait que la comprendre et il se devait d’abréger cette lancinante impétuosité.
Il n'en fit rien, il garda son silence tout en caressant de son pouce le dos de sa main. Mais ceci fut de courte durée quand les servants apportèrent les mets demandés. L'odeur d'infusion parvient aux naseaux de Caspian, était-ce floral ?
Poliment et avec délicatesse, elle remercie les servants. Il y avait une différence entre elle et l’héritier Pharaos, elle était le jour et lui la nuit. Qu'avait-il pu bien produire comme effet à la Borgia lorsqu'elle le vit pour la première fois ? Que put-il bien lui dégager quand elle le regarde ?

◇◇◇ | Votre père aurait-il enfin accepté de nous marier ?

Caspian ne quitta pas des yeux celle qu'il se tenait face à lui.
Il sourit légèrement en coin, plisse des yeux et soupire. Si personne ne connaissant ce qui les liait, on pourrait croire que Caspian était las des questions et de l'excitation de sa belle.
Continuant à garder son silence et après qu'il eut exhalé un souffle, il plaça une main sur le flanc de sa bien-aimée et l'autre derrière sa tête. Il déposa ses lèvres sur les siennes.

Il embrassa Sehrazad, rapprochant son corps du sien. C'était un baiser doux qui exprimait davantage que des mots ou des lettres. Ce qu'il aurait aimé que jamais cela ne s'arrête. Il mit fin au baiser et ancra ses pupilles dans celle de la belle Borgia, restant proche de son visage. Il murmura les mots suivants:

◇◇◇ | Dame Pharaos.

Il savait que sa fiancé était intelligente et comprendrait le sens de ce terme.
Ils allaient se marier.

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Le temps s'arrête autour d'elle, plus aucun son ne semble parvenir à ses oreilles suite aux paroles de son promis. Sehrazad cligne des paupières, garde la bouche entrouverte par la surprise. Ce n'est qu'après quelques secondes qui paraissent des heures, qu'enfin son visage se transforme. Ses lèvres s'étirent dans un sourire radieux, des larmes commencent à couler malgré elle le long de ses joues.

- C'est un rêve...? murmure-t-elle.

Sauf que lorsque Caspian lui fait un signe de tête pour lui confirmer que ce n'est pas le cas, ses larmes redoublent de violence. La demoiselle doit cacher son visage de ses mains pour ne pas lui montrer son côté pitoyable. Les sanglots lui prennent la gorge, l'empêchent de dire des phrases censées. Ce n'est qu'après plusieurs minutes durant lesquelles elle se laisse bercer par les caresses des mains de son homme dans sa longue chevelure, qu'elle finit enfin par se reprendre totalement. Sehrazad s'autorise à planter son regard amoureux dans celui du prince, ses mains tremblantes se posant sur son visage. Son pouce trace la forme de son menton, se pose sur ses lèvres avant de descendre jusqu'à son cou où elle finit par s'y pendre avec euphorie. Elle le couvre de baisers, de tendresse. Se blottit contre lui comme si ça vie en dépendait.

- C'est pour cela que tu tenais absolument à venir ? demande-t-elle fébrilement.

Cela lui fait d'autant plus plaisir, même si elle n'a pas besoin de cette surprise pour l'être déjà. Sehrazad a tellement de chance de pouvoir vivre cette idylle et remercie volontiers la Déesse Zorya tous les soirs.

- Quel cadeau devrais-je faire à ton père pour le remercier ?

À part assurer la lignée des Pharaos. Cela viendra avec le temps, car la demoiselle en a l'envie tout comme l'homme qui lui fait face.

Toc toc

Sehrazad tourne la tête en direction du bruit et fini par s'éloigner de Caspian. Une servante a décidé d'interrompre leur quiétude pour informer sa maîtresse. Elle la remercie avec une petite mine contrite avant de la congédier.

Il semblerait que nos visiteurs n'aillent pas tarder. Cela me chagrine de ne pouvoir profiter pleinement de mon futur époux, mais je suis certaine que mes parents seront ravis pour nous en annonçant la nouvelle.

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◇ an -2

◇ sehrazad borgia

Il détestait voir pleurer Sehrazad, mais pour cette fois, il accueillait volontiers le torrent d’émotion qui submergeait sa promise. La apprenant dans ses bras, joignant leurs lèvres pour un tendre baiser, il profite du moment. Le prince semblait plongé dans un moment de sérénité. En toute honnêteté, Caspian attendait ce moment depuis de longues heures. Se demandant quelle était la meilleure manière d'annoncer cette nouvelle. En y réfléchissant un peu mieux, il était indéniable qu'il donne sa bénédiction mais le roi solaire, comme toute la famille Pharaos, aime le grand spectacle. Il aime faire languir les choses pour ainsi laisser jaser la population, celle-ci s’adonnant donc à des spéculations et des espérances romantiques. Leur mariage était l'un des sujets favoris du Royaume, la couronne laissait volontiers quelques miettes afin d'augmenter l'engouement.

Un rêve, murmura sa belle.
Non, fort heureusement ils venaient tout deux de sortir de la rêverie pour ainsi la saisir en sa réalité. Si cela pouvait durer.

◇◇◇ | C'est pour cela que tu tenais absolument à venir ?

Il était rare que ce ne soit pas Caspian qui brise la proximité princière avec le langage bien soutenu. Sehrazad était dans une euphorie si intense qu'elle fut la première à tutoyer Caspian qui ne pouvait s’empêcher d'avoir un large sourire. Toujours silencieux, il hoche la tête pour répondre sans quitter les prunelles face à lui.

◇◇◇ | Quel cadeau devrais-je faire à ton père pour le remercier ?

Caspian pouffe un instant et serre de nouveau sa jolie brune contre lui. Il était amusé de voir qu'elle était toujours ... elle. Adorable, attachante et le cœur sur la main. Cela semblait être le plus beau jour de sa vie, ce qui était le cas pour le prince. Il s'apprête à lui répondre avec son humour habituel mais il fut interrompu.

toc toc.

◇◇◇ | Il semblerait que nos visiteurs n'aillent pas tarder. Cela me chagrine de ne pouvoir profiter pleinement de mon futur époux, mais je suis certaine que mes parents seront ravis pour nous en annonçant la nouvelle.

◇◇◇ | Nos ? Ils sont si nombreux que ça ?

Caspian ronchonne en entendant le bruit sur la porte, sa demoiselle avait quitté ses bras: le médecin était là. Enfin, plus tôt il se présentait, plus tôt il sera parti. Il aura ensuite tout le loisir d'accompagner sa promise jusqu’à ses beaux-parents pour la nouvelle. Alors ce n'était en effet pas poli de venir en cette demeure et ne point tout de suite passer les dignes salutations d'usage à ses beaux-parents mais... ils comprendront pourquoi Caspian les a esquivé pour un temps.
Elle devait être la première au courant.

◇◇◇ | Cela se fait dans ta chambre ? Je te suis et je patienterai à tes côtés, et pour une fois assis, je te le promets.

Oui, Caspian n'aimait pas qu'on tripote sa Borgia, même si c'était le médecin et que c'était nécessaire. Elle est habituée à cet examen et Caspian n'a pu y assisté qu'une fois. Et ce moment-là, il était debout et plutôt proche si bien que le médecin était peu à l'aise. Il avait refusé de se tenir tranquille et avait posé des questions comme pour s'assurer que ce n'était pas un charlatan qui voulait du mal à sa chère et tendre.
Mais aujourd'hui, il allait pouvoir lâcher du leste. Il avait bien compris que cela pouvait faire stresser Sehrazad.

Ce jour allait être beau.

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Dans de rares moments et surtout lorsqu'elle est seule avec son promis, Sehrazad se permet quelques folies. Cela passe ici par le tutoiement, ce qui donne à ce couple plus de proximité que d'ordinaire. Elle profite d'être dans ses bras, de la chaleur du corps de Caspian contre le sien. Un sentiment de plénitude qui doit être qu'éphémère.

Nos ? Ils sont si nombreux que ça ?

La demoiselle lui offre un sourire contris. Il est vrai qu'elle aurait penser n'avoir affaire qu'à un seul mage de lumière, mais il faut croire que sa mère n'est clairement pas du même avis. Heureusement, il semblerait que parmi les invités, il y ai une connaissance du couple. Sehrazad parle bien entendu de Qamar qui sert le Pharaon.

Cela se fait dans ta chambre ? Je te suis et je patienterai à tes côtés, et pour une fois assis, je te le promets.

Elle acquiesce et cherche maladroitement la main de son futur époux. Elle veut se réfugier dans sa douceur, calmer son angoisse quant à cette rencontre.

- Oui c'est bien cela. Il y aura Qamar ainsi qu'un autre mage de l'Empire Nuhoko. Ma mère souhaitait peut-être avoir deux diagnostiques sur ma condition pour être certaine. Allons y. Je préfère en finir au plus vite pour pouvoir profiter pleinement de toi.

Elle lui vole un baiser sur le coin des lèvres et se décide à rejoindre sa chambre non sans une appréhension. Le trajet se fait dans un silence pesant ou la jeune Borgia ne cesse de resserrer sa main dans celle de Caspian. Heureusement que le supplice ne dure pas longtemps et que le couple finisse par arriver au lieu du rendez-vous. Des domestiques les accueillent et invitent Sehrazad à se poser dans le lit le temps que les deux mages se pointent. Si la demoiselle est contente de revoir celle qui lui a appris à s'améliorer dans le soin, elle n'en reste pas moins tendu.

L'occultation commence, on accepte la présence du futur époux tant que celui-ci reste silencieux. Les premières questions sont posées.
Avez-vous déjà fait la chose ? Constatez-vous des changements dans votre organisme ? Des nausées peut-être ou autre chose ?
Sehrazad y répond comme elle peut. Une fois, cela fait, ils viennent tâter son corps, masser son ventre, faire luire leurs mains d'une douce chaleur. Le tout dans un silence morose. C'est au bout d'un temps interminable aux yeux de la demoiselle, que la sentence s'abat.

- Demoiselle Borgia, je suis navré de devoir vous annoncer cela. Vous vous êtes donné au prince et ce, à plusieurs reprises et pourtant, votre corps ne semble pas vouloir accueillir la vie. Je pense que vous ne pourrez jamais enfanter.

- Hein ? Lâche-t-elle brusquement en jetant un coup d'œil à Qamar qui est restée silencieuse jusque là. Veuillez sortir...

Ce n'est qu'un murmure à peine audible et pourtant, le mage qui a parlé a très bien entendu. Cela ne sonne pas comme une simple demande, mais comme un ordre. La menace est présente, Sehrazad veut être seule pour pouvoir assimiler la nouvelle. Ses mains se posent sur son ventre, tout son corps se met à trembler de plus en plus violemment. Elle voit de moins en moins, ses yeux s'inondant de larmes... Et un hurlement déchire le silence de la pièce.

Pourquoi son bonheur doit-il s'effondrer ?! La Déesse, ne l'aime-t-elle pas ? Son regard cherche activement le premier objet pointu qu'elle peut trouver. Elle en oublie la présence de Caspian, de son monde... Car son amour n'a plus lieu d'être.

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◇ sehrazad borgia

Sehrazad a toujours eu pour habitude de se soumettre à ces test médicaux de routine, mais elle n'en était jamais rassurée pour autant. Le concernant, Caspian a toujours été positif sur ce point-là. Considérant que la naissance de leur couple l'a beaucoup aidé puisqu'il a cette vision du couple qui peut tout endurer tant qu'il résonne telle une unité.
Elle à ses côtés, il se sentait comme invincible. Même si seul, il se considère ainsi, mais sa future femme avait ce pouvoir sur lui. Il était épris d'elle et il s'agissait-là de sa plus grande force, elle rendait vivant Caspian par le simple fait d'exister.
Par Zorya qu'il l'aimait: quand elle pleure, quand elle boude, quand elle panique, quand elle rougit, quand elle respire.
Et dans leurs discrets ébats, elle lui faisait perdre la tête par ce charme, cet aura dont elle était baignée. Elle était sa première fois à tout, son absolu et sa destinée.

◇◇◇ | Demoiselle Borgia, je suis navré de devoir vous annoncer cela. Vous vous êtes donné au prince et ce, à plusieurs reprises et pourtant, votre corps ne semble pas vouloir accueillir la vie. Je pense que vous ne pourrez jamais enfanter.

...

Comment ?

Caspian reste figé, les yeux écarquillés en direction du sol. Tout son environnement autour de lui se floute pour disparaitre, comme s'il se trouvait dans une pièce sans objet, ni mur, ni porte ni... rien. Cette pièce prenait peu à peu une teinte plus sombre et ne laissait plus passer aucun son. Il ne se sentait même plus respirer, comme si le sang dans ses veines s'était glacé. Le voilà face à un océan de peine dont il n'a aucune maitrise, il ne pouvait que se laisser submerger, égoïstement.

Oh.. Sehrazad.
Son cœur se serre à l'idée des rêves partagés qui se meurent, des rires d'enfants qu'il n'entendra jamais résonner dans leur foyer. C'est une douleur qui va au-delà du personnel, touchant à l'essence même de ce qu'ils avaient envisagés ensemble pour leur avenir.
Mais une profonde empathie le saisit, pour sa "femme", qui le ramène à la réalité. Il était là mais n'étais pas pleinement présent quand sa belle et douce chassa tout le monde de la chambre. Pourtant... ce que Caspian aurait aimé plaquer le corps du médecin contre le mur, lui faire ... mal. Ce n'était pourtant pas sa faute mais la descente aux enfers qu'allait vivre le couple les changera à jamais, individuellement.
Il imagine bien le poids de la culpabilité qu'elle pouvait porter, se sentant peut-être responsable du bris d'un rêve commun. Il la voit se tenir le ventre, pleurer ... Mais il reste à sa place, immobile, la regarde et ne sachant pas quoi faire. Avec une dualité: la soutenir ou la laisser tranquille. Mais lui, qu'était-il capable de faire ? Rien. Comme si le simple fait de regarder Sehrazad était une torture.

Il se tient la tête, tentant de se ressaisir dans ce moment où elle en a le plus besoin. Il se murmure, se répétè que ce n'est pas possible. Dans un dernier souffle il regarde de nouveau sa belle Borgia puis s'avance fébrilement vers elle. Encore une fois, il se projetait dans ses songes abyssales. Et si elle mourrait à petit feu ? Et si elle allait partir après ça ? Et si il ne la voyait plus sourire ? Et si elle le rejetait ? Et si c'était sa faute ? Et s'il avait dévoré cette lumière ? Et si /

Caspian prend un peu brusquement Sehrazad dans ses bras, la serre fort et laisse couler de silencieuses perles sur ses joues. Son souffle est court mais intense, saccadés au rythme de son cœur bien trop affolé. Il tambourinait contre sa poitrine comme pour capter l'autre cœur. Les yeux ouverts mais le torrent se déversant, il fixe des fleurs posés sur un meuble. Il était dans un tel état qu'il ne trouvait plus rien de beau, qu'aucune phrase réconfortante ne venait. Il ne pouvait, pour le moment, que lui offrir son corps car c'est lui qui parlait pour son cœur et sa tête.

Ce jour devait être beau.

le coeur

sclérosé

Elle n'aurait pas dû faire cet examen, rester dans l'ignorance. Ou alors, tout cela n'est qu'une erreur médicale ? Oui, cela ne peut être que ça... Sauf qu'elle le sait pertinemment que quelque chose clochait dans son corps sans pouvoir y mettre un nom. Sehrazad crie encore et encore, sa voix devenant de plus en plus aiguë, se bloquant dans sa gorge quand les larmes se mirent à remplacer sa colère. La main qui tenait son ventre se referme davantage, ses ongles venant même jusqu'à s'enfoncer lentement dans sa douce chair. Elle veut disparaître, ne rien laisser sur son passage, comme si elle avait été qu'un simple songe jusqu'à présent.

Mais lorsque deux bras viennent enlacer son corps, il est temps de revenir à la réalité. Elle n'est pas la seule à subir cette nouvelle et cela est égoïste de sa part que de vouloir s'isoler sans penser à celui qui fait partie de son cœur. Du moins, pouvait-elle vraiment continuer de penser ainsi. Sans moyen de pouvoir procréer et lui offrir des enfants, Sehrazad peut-elle toujours être sa promise ?! Son cœur s'emballe aussitôt davantage, elle commence à se débattre comme une tigresse. La fille Borgia cherche à se défaire de l'étreinte de Caspian. En vain. Alors, de ses petits poings fragiles, Sehrazad frappe son torse une fois, deux fois et plus encore.

Il cherche à la calmer, à lui prouver qu'il est là pour sa personne. Sauf qu'elle ne veut pas de tout cela. Elle ne veut pas lui imposer un objet brisé, quand il y a mieux ailleurs.

Lâche moi... Je ne suis plus rien.

La demoiselle peine à faire sortir ces mots qui s'étranglent dans sa gorge. En fait, elle ne sait même pas s'il réussit à comprendre réellement entre les sanglots et ses petits cris de détresse. Est-ce cela qui interpelle les maîtres des lieux où le fait que la domestique est allée les voir ? La porte de la chambre s'ouvre à la volée et la duchesse Borgia somme Caspian Pharaos de s'éloigner de sa fille. Son visage est déformé par l'effroi et l'inquiétude.

Ce n'est pas contre vous mon prince, mais pouvez-vous sortir de la pièce. Le duc vous attend dans le couloir.

Sa main glisse dans la chevelure de sa fille, ses lèvres murmurent la comptine préférée de Sehrazad. La lady se calme petit à petit sous les bons soins de celle qui l'a mise au monde. Sans le savoir, la Borgia a dû profondément blesser son promis. Dans le couloir, le Duc invite le prince héritier de se rendre dans le salon où ils pourront discuter tranquillement.

Caspian, je m'excuse de la triste nouvelle. Comment vous sentez-vous ? Je vous promets que vous pourrez retrouver Sehrazad lorsqu'elle se sera enfin calmer.

Sa voix est grave, son visage fermé. Néanmoins, le jeune homme peut ressentir l'amour paternel de ce Duc à son égard. Car oui, il apprécie grandement le prince héritier.

{}but i will be here with you
and you will be here with me

cactus

le coeur
sclérosé

◇ an -2

◇ sehrazad borgia

Et si... et si c'était une erreur ? Que le médecin à mal examiné la belle Borgia et qu'il a pensé au pire ? Un autre examen DEVAIT intervenir et interviendra surement dans quelques jours. Ce ne sont pas des propos à prendre à la légère et la moindre rumeur à ce sujet pour anéantir la famille Borgia, la discréditant auprès de toutes les autres familles.

Et si... on lui voulait du mal ? Que le médecin a donné un verdict fabriqué afin de plonger en disgrâce les deux familles ? Mais il s'agit de son praticien depuis fort longtemps, comment était-ce possible ? Et comment n'a t-il pu le voir que maintenant ? Les deux jeunes promis auraient-ils dû, plusieurs fois, mêler leur corps plus souvent ?

Et si... c'était Caspian le responsable ? Qu'il avait cette mauvaise graine si puissante qu'il pouvait ruiner la fleur de sa belle ? Non... ils ont passé tant de merveilleux moments en bravant ce qu'on appelle l'interdit.

Et si... c'était une vraie malédiction ? Châtiés pour ne pas avoir exécuté le premier acte après le mariage ? cela ne pouvait être puisque son père lui-même était un prodige pour cette manie.

Caspian hume le parfum de sa douce mais même cette enivrante effluve ne parvient pas à calmer son cœur grondant à travers ses muscles. Perdue dans ses songes, sanglotante et fragile, Sehrazad comment à bouger et tente de se défaire de l'étreinte de son bien-aimé. Elle tape même contre son torse pour se dégager, mais il ne bouge pas. Il pouvait pressentir ce qui se battait en elle. Elle lui demande de la lâcher mais il n'en fait rien, tout simplement incapable de l'abandonner. Il repense au trône, à son dû, mais cette pensée est balayée au contact de sa belle: il n'y a qu'elle qui compte.
Une autre voix lui parvient, celle de la chère mère Borgia. Le visage de Caspian est déformé par la tristesse et la colère, un doux mélange explosif. Mis encore là, il hésite à lâcher sa belle, conscient qu'elle a certainement besoin d'être seule avec sa mère. Il pose donc ses lèvres sur la tête de la demoiselle et retire doucement ses bras, le visage fermé. Il n'ose ni regarder Sehrazad, ni croiser celui de la maitresse des lieux.

Il sort de la pièce, tentant de se calmer. Il avait bien entendu mais ne pouvait répondre, une boule s'étant formée dans la gorge de l'héritier des sables. Il aperçoit le duc qui l'invite à le suivre dans le salon, Caspian eut le temps de masquer son moment vulnérabilité. Cependant, l'homme face à lui n'est pas dupe et peut certainement lire sur son visage .

◇◇◇ | Caspian, je m'excuse de la triste nouvelle. Comment vous sentez-vous ? Je vous promets que vous pourrez retrouver Sehrazad lorsqu'elle se sera enfin calmer.

Caspian, pourtant poli, ne croisa à aucun moment le regard de père. Il se contentait de regarder le sol et répondit sèchement.

◇◇◇ | Votre famille va être anéantie.

Caspian reflechissait à toute vitesse pendant que son esprit, en auto-pilote, exprimait toutes ses pensées. Il n'allait ménager le duc de Borgia, il devait parler, devait l'avertir de ce qu'il allait se passer.

◇◇◇ | VNon seulement votre fille tombera en disgrâce, mais vous-même.

Le jeune Pharaos s'assoit, encore abasourdie. Il pose son coude sur son genoux et laisse son visage aller contre sa paume.

◇◇◇ | Mon père m'a annoncé qu'il comptait accepter notre union et prévoyait déjà une date pour le mariage.

Un long silence prit place mais Caspian avait encore tant de choses à dire.

◇◇◇ | Un autre médecin, il nous faut un autre médecin. Et cette information ne doit pas sortir d'ici !

Caspian se redresse, comme s'il avait reçu quelques secondes d'aplomb. Il voulait se donner de la contenance, non pas pour impressionner qui que ce soit, mais pour s'aider lui-même. Il osa enfin regarder le duc.

◇◇◇ | Permettez-moi de rester quelques jours auprès de vous, après d'elle.

Caspian savait, qu'après cette nouvelle, il s'agissait-là d'une requête purement égoïste et il n'en voudrait à personne si on le lui interdisait. Les parents de la jeune femme avaient également le droit de se recentrer sur eux, de réfléchir entre eux, de se retrouver. Et Caspian ne pouvait interférer.

Les Chroniques d'Elysia

Izar de l'An 1

Les scénarios

[Privé] le coeur sclérosé ◇ sehrazad