Le soleil brillait haut dans le ciel, l'astre dardant des rayons brûlant sur la région. Les routes pavées étaient balayés par un air sec, qui transportait du sable en provenance du désert non loin.
Les ombres étaient réduite au minimum, alors que rien ne venait protéger les voyageurs, sinon la bâche en tissus de la carriole, qui agissait désormais comme un four, ou venait délicatement rôtir le chargement.

-Pays oublié des dieux...

Murmura Lautrec, vidant une énième gourde, incapable de faire redescendre sa propre température.
Son armure lui paraissait brûlante, et difficile à bouger, comme si ce maudit pays c'était fait un devoir d'entraver sa mission. Sa mission, ne se résumait qu'à garder à l'œil un prisonnier.
Pourquoi était il là ? Et pourquoi passait il de Babel jusqu'au royaume du Pharaon ? Lautrec n'en avait aucune idée, mais son teint foncé par le soleil le désignait sans aucun doute comme un local.
La jeune femme affichait presque un confort insolent, dans sa tenue adaptée aux conditions locales, légère et aérée... Rien que pour cela, le cendré se sentait des envies de violence.
Mais non... le prisonnier devait être livré entier, pour être incarcéré dans sa région d'origine.

-Il doit faire chaud la dessous

Commença t'elle avec un sourire ironique, qui ne fit qu'attiser l'énervement du chevalier, dont le poing se serra dans un crissement de métal.

-Ce ne sont pas tes affaires, et ton intérêt serait plutôt de te taire, pour éviter que je te fasse marcher derrière nous attachée à une corde.

Trancha t'il d'une voix rauque, rendue encore plus dénuée d'émotion par la chaleur accumulée.
Sans doute aurait il vendu son âme pour un bain, mais retirer sa cuirasse était hors de question. D'une, elle recouvrait son blason, et de deux, les nobles se devaient d'être en tenue de guerre en tout temps.
Aussi inconfortable soit cette habitude, elle lui avait sauvé la vie à plus d'une occasion.
Et alors que le cendré posait sa tête contre un des renforts de la carriole, priant pour qu'un courant d'air frai vienne rafraichir son corps, ce fut le cocher qui fit ralentir l'attelage.

-Nous somme en vue du premier avant poste.
Je vous laisserait ici avant de repartir, je doute de toute façon que mes chevaux tiennent encore longtemps dans cet endroit.

Et il ne pouvait pas leur en vouloir, s'il n'avait été question que de lui, Lautrec n'aurait jamais mis les pieds ici. Pas plus qu'il n'aurait escorté cette prisonnière qui leur avait déjà valu trois attaques de bandits, et plusieurs nouvelles marques sur sa cuirasse.
Les yeux dorés du nordique de posèrent sur la prisonnière, tachant de deviner ce qu'elle pouvait bien avoir de si particulier pour que plusieurs bande ne risquent leur peaux pour elle.
Mais, sa réflexion fut interrompue par l'arrêt de la carriole.
Sans perdre de temps, le noble saisit la prisonnière par le bras. Le simple contact de l'armure brulante sur la peau délicate de la prisonnière suffit à la faire siffler de douleur, mais le cendré ne comptait pas la laisser filer, devrait il lui brûler tout le corps.

En quelques minutes, la caravane était repartie, laissant le binôme au porte d'un avant poste d'un blanc éclatant, gardé par quelques soldats qui portaient ce qui devait être la tenue locale.
Autant dire que Lautrec les regarda de façon aussi étonnée qu'eux. C'était comme voir deux cultures diamétralement opposées se rencontrer.
Passant les portes en grinçant, le chevalier découvrit un bâtiment frais, ou régnait un doux courant d'air, en son centre, un petit bassin d'eau clair coulait doucement, lui donnant une furieuse envie de se jeter dedans.
Désignant un banc à la prisonnière, il ouvrit enfin son casque, heureux de sentir la chaleur s'évaporer de son armure.
Même ainsi, le cendré sentait un courant d'air chaud s'extirper de son plastron.

-Assied toi ici, ta guide devrait être la sous peu.

-Ainsi donc, mon protecteur va me quitter ? Quel dommage...

Lui répondit la demoiselle avec un air faussement ennuyé.
Et il aurait aimé lui donner raison, manque de chance le contrat stipulait d'assurer sa sécurité, même dans le territoire du pharaon...
Lui décochant un regard noir, il se contenta de s'asseoir aussi dignement que possible, tachant de profiter de la fraicheur de l'endroit avant l'arrivée de leur contact.