A vous...

Comment les neiges du Domaine peuvent accueillir une rose dardée de tant d’épines ? Chevelure églantine, nourrie du sang de toutes ces âmes terrassées, de toutes ces victoires accumulées, que donnerais-je pour l’effleurer ?

Bien que ce qui ait attiré mon regard, n’est point vos courbes magnifiques, le pointu de vos talons, l’allure implacable de votre marche, la droiture, de votre posture, la noblesse de votre port altier, non, ce qui a captivé mon attention, est l’incroyable couleur de vos yeux.

Rouge, d’un rouge qui ferait pâlir un rubis, s’éteindre un crépuscule, là j’y vois la couleur de la vie  ! J’y vois un regard capable de défier le Destin lui-même, l’assurance d’un esprit apte à renverser le monde, à l’assouvir. Des prunelles qui propagent une passion dévorante, un feu qui consume toutes les âmes qu’elle croise, pour ne laisser rien d’autres que des cendres lorsqu’il s’en détourne.

C’est ainsi que je vois vos ennemis s’éteindre sur votre passage, toute opposition, fondre par votre seule présence, l’on vous compare à la glace et pourtant, c’est mon cœur que vous savez embraser !

Vos lunettes sont une œuvre d’art, mais ne sont pas une vitrine digne de votre regard. Si vous m’en laissez l’occasion, je serais ravi de vous confectionner une paire capable d’endurer vos assauts, les caprices du temps, les chutes des températures, vous libérer des affres de la buée, laisser à tous l’honneur de contempler vos prunelles pourpres, tant en accord avec vos lèvres… purpurines ? Peut-être devriez vous essayer cette couleur, elle vous irait à ravir !

Un homme épris de la courbe de vos cils, et de la profondeur, de votre regard