Les Chroniques d'Elysia

-1

DEUX CŒURS QUI S'APPRIVOISENT,

DEUX MONDES
QUI SE CHERCHENT

L'hospitalité n'est pas une qualité que quiconque se risquerait à attribuer aux Nyugard. Certains s'amusent à dire que ce sont les vents glaciales de leur fief qui ont chassé toute gaieté de cette famille et peut-être que cela avait une part de vérité.

Dans tous le cas, il ne fallait pas compter sur Sirius pour aller à contre-courant. Il ne cachait jamais son mécontentement lorsque l'arrivée de visiteurs lui était annoncée, puisque cela impliquait souvent une suspension de son entraînement avec sa mère qui devait bien sûr remplir ses responsabilités de Duchesse. Il pouvait bien sûr poursuivre sa formation seul ou même choisir de persécuter les pauvres soldat de la famille lors de duels dans lesquels il se lançait avec une intensité qui en rebutait plus d'un, mais le jeune héritier n'en tirait pas le même sentiment d'accomplissement qu'une session d'entraînement habituelle lui apportait.

Et cette alternative peu idéal était uniquement possible lorsque sa présence auprès des invités n'était pas impérative. Une chance qu'il n'aurait visiblement pas aujourd'hui étant donné qu'on lui avait donné pour mission d'entretenir l'enfant du couple Adda. Dans l'espoir d’assainir son irritation, certains serviteurs lui avaient révélé qu'ils étaient presque du même âge en croyant peut-être que ce fait piquerait l'intérêt de Sirius.

Autant dire que le jeune homme n'en avait rien à faire.
Il n'était pas du genre à s'exciter de la présence d'enfant de son âge. Il les prenait de haut, ne pouvait pas s'empêcher de les trouver faibles et puérils — sans se soucier de ses propres défauts bien sûr. Si cela n'avait pas était un ordre de sa mère, Sirius aurait tout fait pour trouver un moyen de se dérober. Ça et le fait qu'apparemment, le Duc Adda et la Duchesse Nyugard entretenait apparemment une relation amicale et il n'avait aucune envie de nuire à ce lien.

Oui, il ferait de son mieux pour le bien des Nyugard.
Et qui sait, peut-être que jeune Adda ferait une partenaire d'entraînement satisfaisante. C'est le seul espoir qu'il s'était permis d'avoir. Un espoir bien vite écrasé alors qu'il se trouve finalement face à la fille en question. Leurs parents s'en vont vaquer à leurs occupations après avoir adressé quelques derniers mots à leurs enfants. Mots que Sirius n'avait pas pris la peine d'écouter, trop absorbé par la jeune fille qu'il fixe avec insistance.

Elle était jolie. Et petite. Voilà les première pensée qui lui étaient venues à l'esprit en la voyant. Elle n'avait pas non plus l'air du genre de personne capable de lui apporter un duel satisfaisant, d'où son espoir brisé. Il soupire.

— Alors c'est toi.

Lui qui s'était pourtant promis de faire de son mieux pour se montrer le moins abrasif possible, ça commençait mal. Et encore, il était loin de son antipathie habituelle.

— Sais-tu utiliser une arme ?

On lui disait souvent de ne pas juger les gens uniquement sur leur apparence, alors autant tenter le coup malgré ses réserves. Certes, peut-être aurait-il dû prendre la peine de se présenter avant, mais Sirius avait l'habitude d'ignorer les règles de bienséance et c'est une sale habitude dont il n'était pas prêt de se séparer.

R.A.S. pour l'instant

NOTES

PHARAOH LEAP CREATES

DEUX COEURS QUI S'APPRIVOISENT, DEUX MONDES QUI SE CHERCHENT.

Je ne viendrai pas.

Je ne veux pas.

Laissez-moi tranquille.

Non. Ce n'est pas parce que j'ai encore été rejetée par un homme, de surcroît un prétentieux ne sachant pas se servir de baguettes pour manger comme dans l'Empire et qui n'a pas su me regarder dans les yeux plus de cinq secondes quand il a compris que je n'étais pas à sa hauteur.

Non. Ce n'est pas parce que j'ai perdu l'appétit et que cela inquiète mes frères et ma sœur. Ils me lancent des regards peinés à longueur de journée à tel point que je devine ce qu'ils pensent et se disent.

Non. Ce n'est pas parce que je reste au lit sans rien faire de la journée si ce n'est fixer le plafond et méditer profondément sur le sens de la vie.

… Bon d'accord. C'est bien ce qui est arrivé. J'ai été rejetée par le sixième prétendant car je suis trop petite, que je ressemble à une enfant pré-pubère et que la cicatrice sur mon bras lui donne envie de vomir.

Huh. Le soleil me brûle les rétines lorsque les rideaux s'ouvrent. Il faut que je me prépare. Aujourd'hui, on part en voyage. Les domestiques me soulèvent sans difficultés et m'assoient devant la coiffeuse. J'ai les yeux tellement gonflés que je peine à les entrouvrir. Je crois que j'ai trop pleuré.

Une servante me demande quelle couleur je veux porter comme si je n'avais que ça à penser… Mais c'est son métier, elle n'a pas le choix. Hum… Quelle couleur ? Je n'en sais rien… La destination est North Odin… Il fera certainement très froid là-bas… Hum… Je fixe longuement la penderie débordant de couleurs du coin de l'œil pendant qu'elles discutent gaiement entre elles. Et je murmure pour ne pas les interrompre dans leur discussion sur le Duc et la Duchesse Adda qu'elles sont si fières de servir.

— La dernière fois, le Duc a organisé une surprise pour notre Dame et-

— Il est tellement romantique lorsqu'il s'agit de notre Dame !

— Hum… J'aimerais des tons pastels, entre le bleu et le rose…

Mon intervention fait se porter des regards sur moi et une goutte de sueur roule le long de mon visage. Bien. J'ai compris, je m'abstiendrai de les couper si cela leur déplaît la prochaine fois. Je fixe mon reflet dans le miroir, remarque qu'elles m'apportent les vêtements demandés, de blanc et de violet pâle qui s'accordent parfaitement à ma cape fourrée pour que je n'attrape pas de rhume.

Elles m'aident à enfiler les couches de tissus puis ajoutent quelques accessoires dans mes cheveux, de fausses fleurs et une broche dorée s'accordant à mon collier, mes bracelets et boucles d'oreilles. Je les congédie pour le maquillage. Je préfère l'appliquer moi-même, du rouge au coin de mes yeux, assorti à mon rouge à lèvres. Sans, j'ai l'air de ne pas en avoir. Sans, j'ai l'air banal. Mes paillettes ne parviennent pas à cacher mes yeux rougis. Ce n'est pas grave, quand nous arriverons à destination, cela ne se verra plus. J'espère.

Je rejoins ma famille et nous prenons la route. Mon regard détaille chaque personne, les admirant discrètement.

Tout le monde est si beau autour de moi. Quand je dis cela, j'entends qu'ils le sont au naturel. Le maquillage leur sert à l'être encore plus. En comparaison, si je n'en utilisais pas je serais tout juste banale… Mon père et mon frère sont si élancés et moi… Je porte des talonnettes afin de grapiller quelques centimètres. J'espère qu'à la fin de ma croissance je dépasserai le mètre soixante-cinq… Peut-être que je devrais boire davantage de potages et de soupes ?

Sur cette pensée, nous traversons les Terres de Babel et le Domaine de North Odin.

[...]

Il fait vraiment froid. Je cache mon nez sous la fourrure de ma cape et frissonne tout en suivant ma famille, avec un peu de mal. Ils ont une démarche bien trop rapide et grande par rapport à moi. Je trottine, les rattrape à temps pour saluer les Nyugard d'une belle révérence en même temps que ma sœur.

Pfiou. Je suis déjà épuisée. Vraiment.

J'observe mes parents et ma fratrie s'éloigner. Ils n'ont pas l'air inquiet. J'observe mon hôte. Il n'a pas l'air ravi. Dommage qu'il tire cette tête. Il est bien bâti, un petit sourire le rendrait plus populaire.

D'un autre côté, je le comprends.

Le pauvre. Je le plains. Il est l'héritier des Nyugard, un homme qui est destiné à tout posséder et on lui demande de s'occuper d'une fille qui n'a rien pour elle. Il n'a vraiment pas de chance. J'en suis profondément désolée.

Mes lèvres s'entrouvrent pour m'exprimer mais je suis coupée par sa question. Je relève un sourcil, penche ma tête sur le côté, faisant tinter les bijoux dans mes cheveux.

— … La première chose que vous demandez à une femme qui vient de traverser le pays c'est ça ?... Vous avez la même répartie avec vos prétendantes ?

C'est idiot. Je sais bien que personne ne me voit comme une femme. Mais c'est ce que je suis. Je suis en âge de me marier ce qui fait de moi une adulte de seize ans. Et lui est un homme un peu plus vieux qui doit être comme tous les autres nobles du Domaine. Il me juge sur mon physique de crevette et ma force de moustique.

Je fais l'effort de m’introduire. Si nos parents s'entendent, peut-être qu'il en sera de même pour nous. Ou pas. Mais au moins j'aurais essayé.

— Je suis la deuxième fille du Duc et de la Duchesse Adda, Pao-Lin. Enchantée de vous rencontrer.

Je prends quelques secondes pour l'examiner. Avec sa question, je devine qu'il était en train de pratiquer sur le terrain d'entraînement qui doit se situer un peu plus loin.

— Ne vous ennuyez pas pour moi, continuez ce que vous faisiez, je serai invisible.

J'ai déjà la taille d'une fourmi, il me suffit d'être aussi discrète qu'une souris et il oubliera complètement mon existence. Rien de plus facile. Après ça, je chercherai une cheminée. Il fait vraiment trop froid dans ce pays, Babel me manque déjà !

-1

DEUX CŒURS QUI S'APPRIVOISENT,

DEUX MONDES
QUI SE CHERCHENT

>> @Pao-Lin Adda

Huh. Il ne s'attendait pas ce qu'elle ait du répondant. Elle avait l'air si fragile, le genre de fille à s'écraser dès qu'on lui rentrait un peu dedans. Malgré les conseils qu'on lui avait donné, Sirius avait tout de même fait l'erreur de juger sur l'apparence. Il parvient à peine à masquer sa surprise et prend le temps de réfléchir. Irrité par la manière dont son invitée avait rétorqué ainsi que le manque de réponse concernant sa question initiale, Sirius affichait pourtant un petit sourire en coin.

— Pourquoi ? Es-tu l'une d'entre elles ? Si j'avais su, je me serais montré bien plus cordial.

Enfin, peut-être exagérait-il un peu. Sirius n'était pas vraiment connu pour être particulièrement tendre avec ses prétendantes et c'était probablement la raison pour laquelle il n'avait pas de perspective de mariage malgré son âge.

Pao-Lin. Il savait déjà qui elle était bien sûr, sa mère ne l'avait informé de son identité avant l'arrivé des Adda. Elle avait tout de même pris la peine de se présenter et évitait de s'adresser à lui avec familiarité comme lui-même le faisait. Si polie. C'était une fille de bonne famille après tout.

— Sirius. Mais je suis certain que ta famille ne t'a pas jeté dans mes bras sans te faire part de mon identité.

En résumé, il trouvait ces présentations futiles. Libre à la jeune fille de suivre les codes habituelles, mais Sirius ne lui ferait pas la même courtoisie. Il croise les bras, la fixe du regard et hausse un sourcil. En temps normal, il aurait volontiers suivi la suggestion de Pao-Lin, mais il ne voulait pas risquer de décevoir ses parents s'ils apprenaient qu'il l'avait abandonné à son sort pour poursuivre son entraînement. Qui sait l'effet que cet acte pourrait avoir sur la relation entre leurs parents ? Il ne pensait pas avoir besoin de se montrer spécialement agréable, juste de faire en sorte que rien de grave ne lui arrive. C'était suffisant, non ? C'est ce à quoi on s'attendrait d'un Nyugard, n'est-ce pas ?

— Oh ? Et si tu te perdais ? Si tu tombais dans un trou et que tu ne parvenais pas à en sortir ? Ce serait tellement irresponsable de ma part de laisser une invitée livrée à elle-même dans un environnement aussi hostile.

Il soupire et secoue la tête de manière dramatique.

— Sans parler du froid. Les vents du Nord sont si froids, cela ne m'étonnerait pas si quelqu'un finissait par devenir un glaçon géant. Imagine l'outrage si cela t'arrivait.

Pourquoi se montrait-il aussi agaçant ? S'il devait fournir une réponse, Sirius répondrait que cette situation l'amusait, ni plus ni moins. Il était certes coincé dans un rôle d'hôte, mais rien ne lui disait qu'il ne pouvait pas y trouver une forme d'amusement. Et si Pao-Lin avait le sens de répartie, encore mieux.

— Pas d’inquiétude Pao-Lin, tu as droit à toute mon attention. Et je pense vraiment que tu devrais te joindre à mon entraînement. Quoi de mieux qu'un peu d'exercice pour se réchauffer ? À moins que tu n'ai quelque chose d'autre à proposer ?

R.A.S. pour l'instant

NOTES

PHARAOH LEAP CREATES

DEUX COEURS QUI S'APPRIVOISENT, DEUX MONDES QUI SE CHERCHENT.

Ah.

C’est bien un Nyugard.

Papa a raison, les Nyugard sont plein de fierté et d’orgueil. Ils respirent la confiance en eux. C’est inscrit sur son front qu’il ne connaît pas la peur et ignore la faiblesse. Une part de moi admire cette force qui se dégage de lui. Rien que par sa taille, il doit dissuader bien des voleurs de s’en prendre à lui. Et il n’a pas besoin d’aide lorsqu’il s’agit de cueillir des fruits aux arbres… Enfin, je ne suis pas certaine qu’il ait souvent l’occasion de faire la cueillette avec des températures aussi basses.

Je frissonne, enfouis mon visage dans la fourrure de mon manteau et renifle du nez. Il fait froid. Je n’aime pas l’hiver. Je n’aime pas la neige. Je tombe trop facilement malade et si après mon séjour ici, je n’ai toujours pas de rhume, ce sera un miracle.

Mon regard se relève vers lui en même temps que mes sourcils.

Moi ? Une prétendante ? D’un point de vue purement politique, c’est vrai que ce serait une possibilité intéressante. Nous venons tous les deux de grandes familles et je n’obtiendrai certainement pas le titre d’héritière donc je n’ai pas à rester dans le Fief d’Adda toute ma vie. Ce rôle reviendrait davantage à ma soeur aînée… Enfin, en toute logique. Cependant, notre père est quelque peu réticent à l’idée que nous quittions le pays. Il le sera jusqu’à ce que tous les nobles de Babel me rejettent. Après cela, il n’aura pas d’autres choix que de se faire à l’idée que peut-être mon bonheur se trouve au-delà des frontières. A moins qu’il ne se trouve nulle part.

Je secoue doucement la tête, ne désirant pas contrarier l’héritier des Nyuard.

— Je n’oserais pas me considérer comme telle, vous devez certainement avoir l’habitude de fréquenter des femmes aux nombreux atouts, force est de constater que je n’en possède aucun si ce n’est le nom de ma famille.

En toute honnêteté, je ne ressemble ni au Duc ni à la Duchesse Adda. Je n’ai pas leur taille ni leur droiture, je ne suis pas aussi élégante que ma mère ni aussi distinguée que mon père. Je sais aussi que mon corps manque de charme et ne séduira jamais personne. Ce n’est pas faute d’avoir bu du lait pendant toute mon enfance et mon adolescence mais ça n’a servi à rien.

Aux paroles de Sirius, je ne peux m’empêcher de sursauter. C’est la première fois qu’un noble est aussi rentre-dedans avec moi. Peut-être qu’il est tellement séduisant qu’il est habitué à ce que les femmes lui sautent littéralement au cou ? Ce n’est pas impossible… Je cache mes rougeurs derrière mes manches et me racle la gorge.

— … M… Mes parents ne m’ont pas jetée dans vos bras…! Ne dites pas quelque chose qui pourrait être mal interprété par les domestiques… Mais vous avez raison, je connais votre identité.

Sirius, le fils aîné de la fratrie Nyugard, celui qui est entraîné pour reprendre le trône que la famille a longtemps perdu. Le poids qui pèse sur nos épaules n’a rien de semblable. Je ne peux pas me mettre à sa place ni imaginer la pression qu’il doit supporter au quotidien. C’est peut-être pour cela qu’il désire tant s’entraîner. Il me le propose de nouveau et j’étudie sérieusement la question. Je n’imagine pas que se confronter à un avorton comme moi lui apportera satisfaction mais si je reste assise sur le côté à le regarder, je risque bien de me transformer en glaçon. Et si je m’égare et tombe effectivement dans un trou, je ne donne pas cher de ma peau…

Je pousse un léger soupir, ferme mes paupières.

— J’imagine que je n’ai pas le choix… Avez-vous des vêtements à me prêter ? Je ne suis venue qu’avec de belles étoffes et je ne voudrais pas les voir déchirés.

Je n’ai prévu aucun vêtement destiné au combat. Je ne m’attendais pas à devoir combattre dès mon arrivée ici mais puisque c’est décidé, autant m’y plier. Je n’ai rien à cacher et certainement pas des compétences que je n’ai pas. Ma demande est acceptée et je m’absente, suivant des domestiques qui m’amènent dans une salle à côté du terrain d’entraînement qui ressemble à des vestiaires. Je commence à retirer les différents tissus, ayant une petite pensée pour les servantes qui m’ont préparée ce matin ; leur travail n’aura servi à rien. Plus de robes et de bijoux, place au pantalon beige et à la tunique fourrée par-dessus laquelle j’enfile un corset de cuir avec des ficelles qui me permettent de l’ajuster. Une troisième couche, un manteau en peau de bête remonte jusqu’à mon menton et me tient bien chaud. Je finis de nouer les lacets des bottes qu’on m’a prêtées.

Avec cela, je n’ai plus aucune excuse. Je dois aller au bout de cet entraînement. J’accroche de petites pochettes aux passants du pantalon contenant des shuriken empruntés dans la réserve d’armes et je retourne sur le terrain d’entraînement. J’ai le look parfait d’un nordien. Ce n’est pas pour autant que j’ai leurs capacités au combat.

— Quel genre d'entraînements voulez-vous faire ? N’ayez pas trop d’attentes, Sirius.

Je ne suis pas une guerrière comme sa mère, moi.

-1

DEUX CŒURS QUI S'APPRIVOISENT,

DEUX MONDES
QUI SE CHERCHENT

>> @Pao-Lin Adda

Il ne croyait pas une seule seconde que la fille du Duc Adda était dépourvue d'atout. En plus du prestige que lui apportait le nom de sa famille, elle était également d'une beauté exceptionnelle et même Sirius qui semblait pourtant montrer peu d'intérêt à la gente féminine se devait de l'admettre. Peut-être que sa petite taille était un problème pour certain, mais lorsque l'on était aussi grand qu'un Nyugard, tout le monde paraissait minuscule alors autant dire que ce critère n'avait pas vraiment d'importance pour lui.

Dans tous les cas, il n'y croyait pas. À ses yeux, toute personne affirmant n'avoir aucun talent était soit excessivement modeste, manquait de confiant en soi à un point exaspérant ou pratiquait l'art de la manipulation. Il n'était cependant pas encore sûr dans quelle catégorie se rangeait Pao-Lin. L'héritier aura sans doute l'occasion de se pencher sur la question plus tard.

— Je n'ai que faire de ce que peuvent bien penser mes domestiques, mais peu importe.

Personne ici n'ignorait le manque de savoir-faire du jeune homme lorsqu'il s'agissait des femmes. Et il n'imaginait pas vraiment ses domestiques inventer des scénarios romantiques impliquant Pao-Lin et lui-même — quelle naïveté. Quand bien même ce serait le cas, Sirius ne voyait pas en quoi cela poserait problème. Les laisser penser que les enfants Adda et Nyugard entretenaient de bonnes relations ne pouvait qu'être positif, qu'ils choisissent de les interpréter comme étant platonique et romantique. Ce n'est pas comme s'ils étaient dans l'obligation de s'unir à cause de l'idée que les autres se faisaient de leur relation.

Avec toutes ses pensées traversant son esprit, Sirius en oublie de masquer sa surprise lorsque la jeune Adda accepte sa proposition. Les yeux écarquillés, la bouche légèrement entrouverte, il regarde Pao-Lin partir à la suite des domestiques pour lui fournir des vêtements appropriés. Il pensait qu'elle trouverait un moyen de se défiler. Il reste là, plusieurs secondes à digérer l'information jusqu'à qu'un serviteur ne lui conseille de lui aussi se vêtir d'une tenue appropriée. Il avait effectivement fait un effort pour être présentable, mais il fallait avouer que Sirius était bien plus à l'aise en tenue d'entraînement. Alors, une fois sortie de sa stupeur momentanée, l'héritier se dirige à grande enjambée vers les vestiaires pour se changer avec empressement.

Chose accomplie en claquement de doigt. Un acte qu'il a répété tant de fois que ce dernier pourrait sans doute le reproduire les yeux fermés. Avant de quitter les vestiaires, il s'empare de sa cape. Même s'il ne compte pas la portée durant l'entraînement, Sirius ne souhaitait pas s'en séparer. Cape et épée avec lui, il se dirige sur le terrain d'entraînement et attend l'arrivée de Pao-Lin. Un sourire apparaît sur ses lèvres lorsqu'il l'aperçoit. Il ignore la question de la jeune fille dans un premier temps et l'observe, une main frottant son menton.

— Oh, comme c'est intéressant. Je ne savais pas à quoi m'attendre, mais je dois avouer que cette tenue te sied étonnement bien.

Il marche autour d'elle afin d'apprécier la totalité de son habit. Après avoir complété deux tours, il se plante à nouveau en face d'elle et hoche la tête, un air approbateur sur le visage. Dommage pour le travail effectué par les servantes, mais Sirius pensait sincèrement que sont apparence actuelle avait aussi son charme.

— Petite mais féroce, huh ? Quel contraste intéressant.

Très intéressant certes, mais il n'allait pas non plus passer la journée à apprécier l'esthétique de Pao-Lin. Il croise les bras, perd son sourire et affiche une expression des plus sérieuses.

— Cela va sans dire qu'un combat d'entraînement n'est pas l'idée la plus judicieuse. Je vois que ton choix s'est porté sur le shuriken. Rarement le premier choix dans la nord, mais je suis curieux. Il pointe une cible de bois présentant déjà des signes importantes d'usure. Montre-moi de quoi tu es capable.

Il ne s'attendait pas à grand-chose. Mais s'il allait jouer les instructeurs, il fallait bien qu'il puisse évaluer les capacités actuelles de la jeune fille. Sirius se décale sur le côté pour lui laisser la place mais aussi pour déposer sa cape sur une cible adjacente.

— Au fait, tu as mentionné ne posséder aucun atout. Je ne peux pas y croire. Il doit bien y avoir quelque chose qui te mette en valeur. Ta beauté, par exemple qui doit sans nul doute piquer l'intérêt de beaucoup de prétendants. Ou autre chose encore. Un domaine dans lequel tu as une certaine maîtrise que ce soit par la force de ton talent ou de tes efforts ?

Certaines personnes le connaissant pourrait juger que l'intérêt qu'il portait à Pao-Lin était inhabituel. Mais Sirius pensait que s'il parvenait à soutirer ce genre d'informations, cela ne pouvait qu'être un avantage potentiel pour le futur.

... Et peut-être qu'il était un peu curieux, aussi.

R.A.S. pour l'instant

NOTES

PHARAOH LEAP CREATES

DEUX COEURS QUI S'APPRIVOISENT, DEUX MONDES QUI SE CHERCHENT.

Il se moque de ce que pensent les domestiques. Y a-t-il quelque chose qui peut l'effleurer ? Je me pose réellement la question. Je suis incapable de ne pas prêter attention aux rumeurs qui fusent dans les couloirs et encore moins aux regards de travers. Il est fort. Comme mon frère, comme mon père. Sa confiance en lui m'impressionne. Ça a l'air tellement facile de ne soucier de rien, d'être au-dessus de tout cela… D'une certaine façon, ça m'énerve un peu.

Sans mes artifices, sans mes bijoux, sans tout ça, Pao-Lin n'est pas jolie. Le naturel ne me va pas. Je ne suis pas comme mete et- Woh. Sirius revient et la tenue d'entraînement lui colle à la peau, elle lui va comme un gant. Les hommes du Nord savent réchauffer l'atmosphère. Sont-ils tous aussi entraînés et musclés ?... Je jette une discrète œillade. Ce n'est pas mal…

Je ne suis pas la seule à le penser visiblement. Pourquoi me regarde t-il ainsi ? Son compliment me surprend plus que de raison. Mes joues se teintent de rouge et je me pince les lèvres. Comment ça ces vêtements me vont bien ? Ils sont basiques, tout ce qu'il y a de plus simple…! Je balbutie en tournant la tête.

— Q-Q-Q-Qu'est-ce que vous dites…? C… Ça… ne me va pas…!

Sous mes yeux surpris, il commence à tourner autour de moi, observant cet accoutrement. Mon regard fuit le sien, j'enfonce ma tête dans mon cou à la manière d'une tortue et je n'ose rien dire. Il ne disait pas ça pour m'embêter… Il le pensait vraiment… Je ne sais pas… Je crois que ça me fait un peu plaisir que même sans être correctement apprêtée, quelqu'un me dise que je ne suis pas si insignifiante que ça.

Son manque de délicatesse me fait légèrement froncer les sourcils et je réponds du tact au tact.

— La petite et féroce va sortir les crocs.

Non mais. Qu'il ne pense pas que je suis sans défense !... Enfin… Je le suis un peu. Face à quelqu'un d'aussi grand, à part viser le but, je ne vois pas comment lui infliger quelques dégâts. Si je privais l'héritier des Nyugard de sa capacité de reproduction, je pense que la Duchesse me ferait exécuter. Je passe, c'est une mauvaise idée.

Puisqu'il est sérieux concernant l'entraînement, je vais m'y mettre aussi.

— Ne soyez pas curieux. C'est très simple. Je ne peux pas soulever une hache, l'épée est trop lourde et je manque d'équilibre avec une lance. Tendre un arc est au-dessus de mes forces. Il ne reste que les dagues et shurikens. Je fais avec les moyens du bord.

Je pousse un soupir. Je n'aime pas montrer mes compétences ; je sais utiliser mon arme mais elle est l'une des plus faibles qui soit. Les shurikens sont là pour distraire l'adversaire et non pour lui porter des dégâts importants.

— Ne me traitez pas comme une enfant. N'importe quel débutant peut atteindre une cible immobile.

Pour ne pas avoir l'air d'une personne qui parle plus qu'elle n'agit, je tire une étoile à six branches de ma sacoche et d'un geste rapide du bras, je l'envoie se planter dans le bois. C'est facile. Ça ne nécessite pas de talent en particulier. Ce n'est pas quelque chose dont je peux être fière.

— La beauté vous dites… C'est vrai qu'une fois maquillée, je suis belle mais c'est éphémère. En découvrant la vérité, la plupart de mes prétendants réagit mal. Ils ont l'impression de s'être fait berner. Je suis d'ailleurs surprise que vo- tu apprécies de me voir dans une tenue si… barbare.

J'abandonne le vouvoiement. Ça me semble mieux. Et je ne réponds que partiellement à sa question. C'est voulu. Je viens d'avoir une idée qui rendra notre séance d'entraînement un peu plus intéressante. Je commence à échauffer mes jambes et bras afin de ne pas faire de faux mouvements avant de reporter mon regard vers le sien.

— Je ne pense pas qu'un entraînement classique serait intéressant pour toi. Alors que dirais-tu de faire un jeu ? Si tu m'attrapes dans le temps imparti, je répondrai à tes questions et si je t'échappe, tu répondras aux miennes ?

C'est enfantin. Un peu puéril. Mais au moins, il participera. Et si je n'ai pas confiance en ma force, je suis plutôt agile et souple. En plus, comme je suis minuscule, je risque bien de lui filer entre les doigts. A cette pensée, un sourire glisse sur mon visage, un peu malicieux.

— Combien de temps penses-tu avoir besoin pour m'attraper, Sirius ?

-1

DEUX CŒURS QUI S'APPRIVOISENT,

DEUX MONDES
QUI SE CHERCHENT

>> @Pao-Lin Adda

Sirius ne comprenait pas sa réaction. Était-ce si rare pour elle de recevoir des compliments sur son apparence physique ? Il aurait pourtant parié sur le contraire. En tout cas, le jeune homme trouvait les réactions de Pao-Lin plutôt amusante. Que ce soit sa gêne ou son indignation. Elle va sortir les crocs, dit-elle ?

— Je n'attends que ça.

Il y avait quelque chose de fascinant à la vue d'une personne qui s'efforçait de garder son sang-froid perdant finalement son calme. Surtout si la personne en question est comme Pao-Lin, d'apparence si douce et fragile.

Normalement, il serait probablement d'accord avec elle; n'importe qui devrait être capable de toucher une cible avec un projectile. Mais il avait la peine que certains pouvaient avoir à toucher une cible, même immobile.

— Tu serais étonnée du manque de capacités dont certains font preuve dans ce domaine-là...

Heureusement, ce n'était pas son cas. Ni celui de le jeune fille visiblement. Bien. Il ne saura pas faire une vraie guerrière d'elle, mais au moins il n'était pas confronté à un cas désespéré. Les bras croisés, l'héritier l'écoute répondre à ses interrogations. Du moins, à une partie d'entre elles. Et les révélations de Pao-Lin ne font qu'accentuer sa confusion. Il hausse un sourcil avant de soupirer et secouer sa tête.

— Ridicule. De ce que j'ai pu constaté, ton maquillage n'était là que pour embellir ta beauté au naturel. Si tes prétendants sont incapables de voir ça, alors ils ne devaient pas valoir grand chose.

Très présomptueux de sa part, mais il ne fallait pas s'en étonner; il s'agit de l'héritier des Nyugard après tout. Il n'était pas rare que ce dernier considère son opinion comme étant la seule correcte. Il sourit avec toute l'arrogance du monde et continue :

— Il n'y a pas de quoi être surprise. J'ai simplement bon goût, contrairement à d'autres.

Et puis, il était d'avis que cette tenue qu'elle qualifiait de "barbare" avait un certain charme. Rien d'étonnant, fier comme il était de tout ce qui touchait à sa patrie.

Sirius observe curieusement la jeune fille alors qu'elle commence à s'échauffer. Elle lui informe de ses intentions avant qu'il ne puisse l'interroger. Il ne cache pas sa surprise quant à sa proposition. Une proposition qu'il était prêt à rejeter compte tenue de sa nature tout à fait puérile. Un refus qu'il n'exprimera cependant jamais après la provocation de Pao-Lin.

Il fronce les sourcils, un air irrité marque son visage. Elle avait su prendre avantage de son assurance et il ne pouvait que l'applaudir pour ça.

— Très bien. J'accepte.

Le jeune homme retire ses protections en cuir qui ne feront que le gêner durant la poursuite. Puis, il s'étire et réfléchit à la manière de procéder tout en fixant intensément la jeune Adda. Elle était petite et il pouvait déduire sans grands doutes que cette dernière était infiniment plus agile que lui. Son désavantage était flagrant. Mais ce n'est pas ça qui allait l'empêcher d'agir en bon héritier vaniteux. La préparation de ses muscles étant termine, il affiche à nouveau un sourire et narquois et dit:

— As-tu besoin que je te laisse de l'avance ?

R.A.S. pour l'instant

NOTES

PHARAOH LEAP CREATES

DEUX COEURS QUI S'APPRIVOISENT, DEUX MONDES QUI SE CHERCHENT.

Il n’attend que ça. Comment ça ? Il me provoque ? Il veut que je lui montre ce que j’ai dans le ventre ?... Il n’y a pas grand-chose dedans. Le voyage a été long et les vivres ont succombé face à l’appétit vorace de mon frère. Normalement, les invités de marque sont reçus autour d’une tasse de thé, près du feu d’une cheminée afin de ne pas s’enrhumer. Ils discutent de banalités et d’autres dans la plus grande des hypocrisies… Charmer, récolter des informations et mettre l’autre dans son camp, c’est ce que j’ai étudié de mon père.

Visiblement, les Nyugard n’ont pas les mêmes coutumes que nous. Ils préfèrent provoquer, évaluer les forces de leurs invités et les mettre à nu afin de les pousser dans leurs derniers retranchements… C’est une philosophie bien différente de celle que j’ai apprise. Si ça l’amuse, il peut toujours essayer de me faire sortir de mes gongs, j’espère qu’il est patient parce que j’ai des nerfs à toute épreuve. Je suis une Adda, je sais contrôler mes émotions et je ne me laisse jamais aller à-

— P-P-P-P-P-P-Pardon…??? J-j-j-j-j–j-j-

Une parfaite maîtrise de mes réactions, en effet. Des expressions toujours réprimées avec la plus grande des efficacités. C’est ce que je suis censée faire. Sauf que c’est impossible avec lui ! Il est bien trop franc ! Je ne ressens pas le moindre mensonge dans ses paroles. Je n’ai pas le temps de réfléchir, je n’arrive pas à m’accorder, il danse à toute allure et le rythme m’est difficile à suivre.

Il me contredit si facilement. Il me parle de ma beauté naturelle et je reste sans voix. Ce n’est pas vrai. Personne n’a jamais vu mon visage ainsi et ne l’a complimenté. Pourquoi aujourd’hui c’est différent ? Pourquoi me trouve-t-il jolie ? Sont-ils tous ainsi dans le Domaine de North Odin…? Non… Je ne peux pas les généraliser… Alors à Babel ce sont tous des imbéciles ? Oui. J’ai pu le constater. Cette pensée me fait sourire avant que Sirius ne me rende encore une fois confuse.

Je détourne le regard, il enchaîne et moi je me défile. Le rouge me monte au visage, mes oreilles le sont aussi. Mon coeur s’emballe. Mon regard se détourne. J’aimerais encore une fois me cacher mais ce vêtement de barbare ne me le permet pas. Alors, je m’approche de lui, mes frêles mains viennent se poser sur sa bouche de peur d’entendre d’autres éloges auxquelles je ne saurais comment réagir. Je n’ose pas me confronter à ses yeux perçants, je préfère les fuir en murmurant.

— J’ai compris… Tu as raison alors arrêtes avant que l’on se méprenne…

On ? Qui ? Moi ? Les domestiques ? Je ne sais pas. Jusqu’à ce que nous abordions le sujet, je ne pensais pas être au goût de quelqu’un et encore moins du sien. J’avais abandonné cette idée. Une fois mon rythme cardiaque un peu moins rapide, je retire mes mains pour ne pas le déranger et me recule de quelques pas, retournant là où je me situais avant qu’il ne me gêne.

Et… Il continue… Non. Son regard a changé. Il prend au sérieux mon défi. Il m’analyse et je fais de même. Mes iris le détaillent avec attention et saisissent chaque information le concernant. Mon adversaire est un Nyugard. Ils sont connus pour maîtriser le feu mais est-ce son cas ? Est-il comme ses prédécesseurs ou a-t-il hérité d’une autre magie ? Je ne peux pas me fier à cette donnée. Elle n’est pas fiable. Je l’écarte. Je dois me concentrer sur le concret. Il combat avec une épée, il est donc doué au corps-à-corps. Il est grand, il a une vision plus large que la mienne, couvre plus de distance grâce à ses membres. Il connaît le terrain, il sait mieux que moi comment se déplacer dans un environnement neigeux… Il s’échauffe et ses muscles se tendent… Mon regard s’égare et je secoue ma tête pour me reprendre.

Résumons. Il possède autant d’avantages que je n’en ai pas ; ça ne change pas de d’habitude. Je n’affronte que des personnes qui me sont supérieures. A force, j’ai développé quelques compétences afin de leur faire face et ne pas me faire lamentablement écraser. Je n’ai pas menti. Je n’ai pas d’atouts en particulier. Si ce n’est mon acharnement et ma détermination. Mais tout le monde possède cela.

— Non merci, un vrai combat peut survenir à n’importe quel moment. Et ce moment ne nous est pas toujours favorable. Je vais utiliser mes armes, n’hésites pas à prendre épée et bouclier. Je ne vais pas me retenir.

Enfin, je plaisante. Je ne vais pas utiliser de poison. C’est évident mais mon but n’est pas d’attenter à sa vie. Je fouille dans les poches de la tenue et trouve une pièce rouillée qui traîne dedans. Je la pose sur mon pouce et l’éjecte en l’air. Je n’ai pas besoin de donner d’explications. Dès que la pièce touche le sol, le jeu commence.

Je ne bouge pas.

La pièce commence sa descente.

Quelques secondes s’écoulent.

Elle disparaît dans la neige.

Mes jambes fléchies me font bondir vers l’arrière. Je recule, pioche deux shurikens que j’envoie, l’un devant lui, l’autre derrière. Il est obligé de les contrer et je saisis l’occasion de m’éloigner sauf que la neige me fait glisser. Je pousse un ‘Tch’, agacée mais pas surprise pour autant. Je pose une main dans la neige et me donne une impulsion suffisante pour faire une roue suivie d’une autre afin de creuser la distance. Quand je le peux, je me remets debout et marche à reculons pour ne pas le perdre de vue. Au moindre battement de cils, il pourrait s’approcher pour m’attraper.

Et ma minuscule fierté m’empêche de perdre trop facilement.

-1

DEUX CŒURS QUI S'APPRIVOISENT,

DEUX MONDES
QUI SE CHERCHENT

>> @Pao-Lin Adda

Qui aurait cru que la jeune Adda aurait l'audace de le toucher de cette manière. Dans le but de le faire taire qui plus est. Et au lieu d'en retirer une quelconque irritation, les lèvres de Sirius s'étirent en un sourire communiquant son amusement. Un sourire qu'elle ne voyait évidemment pas étant donné les petites mains couvrant le bas de son visage et le regard fuyant de la jeune fille, mais ça n'avait pas d'importance. Elle n'avait pas besoin de le voir pour comprendre que l'héritier s'amusait de cette situation.

Il décide cependant de lui accorder un peu de répit. Ce serait dommage que le cœur de cette dernière ne lâche à cause de la gêne qu'il lui aurait causé. Il ne comprenait toujours pas qui pourrait se méprendre sur quoi si quelqu'un assistait à leur échange, mais ceci l'importait peu et il n'allait pas la questionner là-dessus. Maintenant qu'ils avaient choisi une activité physique plus ou moins adaptée autant pour elle que pour lui, Sirius allait se concentrer sur ça. Il ne voulait pas perdre, après tout.

Et il suit d'ailleurs le conseil de Pao-Lin en s'emparant d'une épée émoussée et d'un bouclier. Il aurait pourtant pu se passer du bouclier qu'il considérait comme une entrave; Sirius ne craignait pas la douleur et il estimait pouvoir se permettre d'encaisser quelques shurikens sans mentionner le fait que sa mobilité serait affectée par l'objet. Il ne voulait cependant pas courir le risque que la jeune fille mette fin à ce défi en craignant avoir infligé des blessures trop importantes à l'héritier des Nyugard. Ce ne serait pas la première fois qu'un adversaire mette fin à leur échange pour cette raison qu'il trouvait parfaitement ridicule.

Peu importe. Ils allaient bientôt commencer et le regard perçant de Sirius ne quittait pas la jeune Adda.

Ses muscles se contractent. Il compte s'élancer aussitôt que la pièce s'engouffre dans la neige.

Mais Pao-Lin est plus rapide, il réagit un quart de seconde trop tard. Il n'avait pas réussi à prendre l'avantage et bien que cela soit frustrant, cet échec n'impliquait pas sa défaite pour autant. Il bloque un shuriken avec son bouclier et fait un pas sur la gauche et incline son corps pour esquiver celui arrivant dans son dos. Une fois le danger éloigné, il prend un court instant pour faire le point sur la situation. Elle n'avait pas l'habitude de se mouvoir dans la neige. Parfait. Cela ne pouvait qu'être à son avantage. Un sourire.

— J'espère que la neige ne te dérange pas trop.

Il ne lui laisse pas le temps de répondre, s'élance à grands pas dans sa direction, traversant la neige avec aisance et sans se soucier d'une potentielle contre-attaque. Il croyait sans doute pouvoir mettre fin à ce jeu en l'attrapant en un rien de temps sans se rendre compte que la sous-estimer de la sorte n'était probablement pas une bonne idée.

R.A.S. pour l'instant

NOTES

PHARAOH LEAP CREATES

Les Chroniques d'Elysia

Izar de l'An 1

Les scénarios

[Privé] Deux cœurs qui s'apprivoisent, deux mondes qui se cherchent — ft. Pao-Lin Adda [Flashback -1]