Les Chroniques d'Elysia

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You're my savior

Fief de Nyugard - Vega de l'an 0
Le ciel bleu est sans nuages et le soleil, à son zénith, vient baigner le Domaine de North Odin de ses doux rayons. Cela n'empêche pourtant pas aux températures d'être plus basse que la normale. Le sol s'est tapi d'un épais manteau blanc éternel. Un décor qui fait la particularité ainsi que la beauté de cette nation, celle qui a vu naître la danseuse. Si durant ces années passées ici, cela n'a pas été tout rose, ses prunelles azur s'émerveille toujours autant face à ce paysage.

Le tournesol s'efforce de garder le dos bien droit sur sa selle et de maintenir fermement les rênes de son cheval. Sa tête penche dangereusement vers l'avant, sa bouche s'entrouvre pour bâiller à s'en décrocher la mâchoire. Il faut dire que le trajet depuis l'Empire Nuhoko jusqu'au fief de Nyugard a été long et plus éprouvant. Elle a manqué de s'arrêter dans le fief de Lodowic, l'endroit qui l'a vu pousser son premier cri.

Fort heureusement, le visage de son père lui revient brusquement en tête, la faisant frémir. Eira a certes réussi à trouver une vocation qui lui permet de s'épanouir, cela ne reste pas assez pour ne plus être hanté par le passé. Elle continue alors son périple avec en tête de retrouver une amie proche dans le fief de Nyugard. Plusieurs jours et plusieurs nuits, la danseuse chevauche avec pour seule compagnie, son cheval. L'astre solaire laisse doucement la place à la lune lorsque la demoiselle franchit les portes de Jogdheleim, la capitale des terres enneigées.

Laissant son destrier dans la première écurie, la blonde déambule dans les grandes ruelles en pierres. La fatigue la rend plus sensible au froid et un frisson traverse son corps de part en part. Avant de retrouver son amie, Eira espère pouvoir se reposer un petit peu, ainsi que se sustenter. Pour cela, il lui faut gagner une auberge et au détour d'une allée, un petit groupe semble plus qu'intéresser par sa silhouette. Trois hommes décidés de trouver du réconfort auprès de la danseuse.

"Mais c'est qu'elle est jolie la petite dame. Que dirais-tu d'aller boire un coup ?"

Le tournesol se retient de lâcher un soupir de lassitude. Quels imbéciles pense-t-elle, alors qu'aucun mot ne franchit ses fines lèvres. Seul un regard courroucé se pose sur eux. Son mutisme est un réel handicap... Si certains peuvent être réceptifs à ces problèmes, ce n'est pas le cas de tout le monde et encore moins d'eux. Car, s'ils apprécient des filles qui se laissent faire, ils préfèrent tout de même d'avoir quelqu'un qui communique. C'est donc sans étonnement qu'Eira les voient s'échauffer en se rapprochant dangereusement. S'ils savaient...

Il n'y a qu'à attraper l'arc qu'elle porte dans le dos et de figer dans leurs corps, une flèche bien méritée. Mais elle s'avère bien trop proche d'eux et cela reviendrait à se mettre en danger. Au final, elle tente de reculer, de jeter des coups d'œil suppliant sur quelqu'un qui pourrait lui venir en aide.

Arianrhod B. Nyugard

Awful

Marchant dans le froid du nord, j'arpente avec détermination les rues, admirant l’état des rues et ce qu’il se passait actuellement. La brume de ce matin voile les rues pavées et ajoute un charme mystérieux à l'atmosphère. Au chaud derrière ma cape, je me baladais avec une tenue qu’on ne pouvait pas vraiment appeler comme une tenue chaude du nord. Mais elle gardant élégance et efficacité, soulignant mes formes.
En tant que capitaine, il est de mon devoir de surveiller les alentours de ma seigneurie. Les remparts en pierre grise se dressent majestueusement autour de la ville, offrant une vue imprenable sur les montagnes qui encerclent la région. Alors que je parcours les remparts, je scrute l'horizon, attentive au moindre signe de trouble.
Soudain, une voix lointaine attire mon attention. Une invitation vulgaire d’une demoiselle par un homme. J'ajuste mon regard et me dirige vers le bruit voyant rapidement que ce n’était pas une invitation fort amical, mes talons claquant avec légèreté le sol de pierre. Au détour d'une ruelle, je découvre une scène peu amicale. Un groupe de truands, s’approchant d’une jeune femme qui semblait se faire silencieuse. Pas un seul appel à l’aide, mais regardant mieux, je pouvais la voir doucement reculer et chercher quelque chose. Une arme ?

D'un pas silencieux, je m'approche d'eux, un truand se retourne déjà, se figeant sur place de peur à la présence, me reconnaissant et s’immobilisant. Il semblait savoir qui j’étais, mais surtout, savoir qu’il n’avait pas encore fait d’erreur. Je m’annonce aux deux derniers d’une voix très claire. « Si vous souhaitez boire un coup, je serais ravi de vous inviter, messieurs. »

Les deux se retournent, l’un énerver et l’autre ravit de mon invitation… Sauf qu’ils s’arrêtent l’un comme l’autre, alors qu’ils me fixaient dans les yeux. Je ne leur accordais aucune attention à part le fait d’ouvrir ma cape pour afficher ma lame à ma ceinture. Je fixe la demoiselle, voyant si elle allait bien.

« Mais ça sera avec une cuillière que vous allez boire si vous osez continuer à vous comporter ainsi. »

L’un des deux vient attraper son épée, mais l’autre le retient… Essayant d’encore jouer avec les mots. « Oooh, voyons madame. On peut s’entendre. Il y a trois des nous et deux de vous. On peut clairement vous satisfaire l’une et l’autre. » Celui qui venait chercher sa lame réagit aussitôt en posant une main sur le torse de son camarade, le repoussant.

« Ma-madame Nyugard… On a … Rien fait. On va vous laisser tranquille. » « Nyugard… Elle ? Tu te fous de moi, elle est surtout belle pour une noble ~ » « Ta gueule ! On… On y a va ! » Il repousse alors aussitôt son camarade alors qu’ils s’engueulent les uns les autres en partant. « Tu fais quoi ? Elle était marché, mais c’est juste une conne de noble ! T’as vu comment elles sont gaulées ! On aurait pu profiter des deux ! » « Ferme ta gueule et marche ! C’est une capitaine de l’ordre ! On lève notre épée, on finit pendu par la gorge dans le meilleur cas ! »

Ignorant leur commentaire, je remets ma cape et m’avance vers la demoiselle blonde qui semblait ne pas avoir été touchée ou blesser. Je la fixe de haut en bas, mais… Je la fixe alors droit dans ses yeux, me rapprochant un peu en étant persuadé d’avoir déjà l’avoir croisé… Mais… C’était il y a très longtemps. Elle était bien plus petite et jeune… J’ouvre doucement mes lèvres, parlant d’une voix plus douce.

« Vous allez bien ? » Mais ma mémoire revient légèrement et je viens lui poser une simple question. « … Ma…Mademoiselle Eira ? C’est bien vous ? »

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You're my savior

Fief de Nyugard - Vega de l'an 0 Comme un prince sur son cheval blanc, la femme à la chevelure bicolore et à la cape caractéristique de l'Ordre des Chevaliers lui vient en aide. Telle une lame affûtée, sa phrase annonce le ton. Faut-il encore que les nordiens comprennent réellement l'ampleur de la situation ? Tout comme avec Eira, l'un d'eux ose se laisser aller à l'attirante silhouette de la soldate. Sans peur, il lui propose de la satisfaire comme de s'occuper de la jolie fleur. Un comportement qui ne manque pas de faire bouillonner le sang de la blonde. Qu'une flèche ou une quelconque arme viennent se loger dans sa gorge !

Fort heureusement pour lui, et au grand damne de la danseuse, son camarade le plus proche semble bien plus futé. Peut-être bien qu'ils ne partagent pas un seul et même neurone au final. Et s'est déconcerté par ce trio d'idiot que la demoiselle est enfin libéré de sa "captivité". Le tournesol n'a pas le temps de réfléchir de comment les retrouver et leur couper la langue, que la capitaine s'approche d'elle. Maintenant seules, Eira a tout le loisir de contempler sa sauveuse. Une personne qui aurait dû être une inconnue et qui, par le plus grand des hasards, s'avère être une connaissance.

Les années ont certes passé depuis. Pourtant, il arrive qu'un humain soit toujours reconnaissable malgré les rides naissantes. Portant son regard un bref coup d'œil sur l'épée toujours visible, Eira offre un sourire rassurant à la femme. Que de souvenirs qui refont surface, dont certains que le tournesol aimerait taire à tout jamais dans son inconscient.

« … Ma…Mademoiselle Eira ? C’est bien vous ? »

Elle acquiesce par la positive, se sentant même agréablement surprise que l'on se souvienne encore de son prénom. Alors, la belle blonde sort de sa petite besace, un bout de parchemin, offert par son amie de la troupe avant qu'Eira ne parte pour le Domaine de North Odin. Un bout complètement chiffonné et où l'on peut retrouver quelques ratures existantes. En s'emparant de son fusain, elle peut ainsi répondre à la question de la dame.

C'est bien moi. Arianrhod c'est bien cela ? Veuillez m'excuser...

Le processus met un certain temps, mais que peut-elle faire de plus pour communiquer ? Car lorsqu'elle essaie d'ouvrir la bouche pour la remercier, sa voix se meurt dans sa gorge. Seul un petit son faible franchi ses fines lèvres rosées.

Il m'est difficile de communiquer. Vous avez été admirable.

Derrière son regard mélancolique, Eira est reconnaissante de la soldate. Demande t'elle toujours ses services auprès de sa famille les Strøm ? Mais surtout, est-ce qu'elle ira leur parler de leur rencontre à terme ? La blonde préfère faire profil bas. Néanmoins, qui serait elle sans l'inviter à casser la croûte pour la remercier. Le tournesol tend son doigt vers l'auberge un peu plus loin, puis Arianrhod et elle-même avec un petit sourire. Elle espère que le message passe comme il faut.

Ce n'est pas tous les jours que l'on rencontre d'anciennes connaissances. Et encore moins un membre de cet Ordre fraîchement créé. La petite voix dans sa tête n'en n'est que plus ravi de la situation.

Arianrhod B. Nyugard

Awful

Plus je la fixais, plus je la revoyais. Elle avait changé, mais il n’y avait nul doute. La fille que j’ai rencontrée brièvement par le passé était bien en face de moi. Je plisse des yeux, mais peu importe comment je la fixais, je pouvais la revoir dans ses yeux. Elle… Elle avait bien grandi. Eira me répondit en hochant de la tête et au lieu de me répondre, elle commence à sortir de sa besace un parchemin sur lequel elle commence à écrire.

J’ouvre grand les yeux un léger instant, surpris par ce qu’elle faisait.« Oui, c’est bien moi. » Elle… ne pouvait pas parler ? Je la vois ouvrir ses fines lèvres, mais seulement un son fébrile sort de là. Mon regard glisse avec une intention inquisitrice de sa bouche à sa gorge, me demandant si elle avait été blessée, mais je reporte aussitôt mon regard sur le parchemin sur lequel elle écrivait. Elle mêla un compliment à une simple réponse. Je hoche la tête et réponds aussitôt.

- « C’est une surprise, mais on dirait que j’ai pu arriver à temps pour les empêcher de vous malmener. » Je ne pouvais rien faire contre sa gorge et sa voix, mais je me doutais qu’elle ne m’en voulût pas pour ça. Cette particularité devait remonter à bien plus longtemps. De mémoire, elle n’avait pas cela lorsque je l’avais rencontré. Ce simple souci peut en apporter de nombreux autres… J’imagine que c’est pour cela que les voyous se sont pris à elle. Il est vrai que son apparence était séduisante et sans la capacité d’appeler à l’aide, elle ne pouvait pas les refuser… Si en plus, elle devenait violente, la situation aurait empiré.

Alors que je réfléchissais sur la situation, elle me pointa une auberge plus loin. Est-ce que c’était là-bas qu’elle résidait ? Peut-être. Cette auberge pouvait aussi bien être où elle résidait en ce moment. Peut-être qu’elle était en dispute avec sa famille ? Plein de question à laquelle je n’avais pas de réponse. Je tourne vers elle. « Vous souhaitez vous rendre là-bas ? Bien, je vous accompagne. » Je fais un léger signe de la tête couplé à une révérence et l’accompagne jusqu’à là-bas en réfléchissant à ce qu’il se passait. Voulait faire un rapport, je viens quand même lui poser la question pour affirmer ma pensée.

- « Mademoiselle Eira. Les individus plutôt se sont pris à vous pour une raison particulière ou vous n’avez pas été chanceuse ? » Je la fixais encore un peu, réfléchissant… Oui, certes, elle était belle, mais elle ressemblait aussi à une noble. Peu sont les fous qui viendraient s’en prendre à des nobles ouvertement. Ma théorie semblait manquer un morceau important que je ne savais juste pas trouver pour le coup.

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Fief de Nyugard - Vega de l'an 0

Avec les années qui défilent, les gens changent n'est-ce pas ? Pour Eira, autrefois, son rire cristallin résonnait entre les murs de la demeure des Strom. À présent, il ne s'agit plus que d'un simple murmure inaudible. Et même pour sa famille - surtout elle -, cela est incompréhensible. Le tournesol n'en veut pas à Arianrhod de la regarder avec une surprise évidente. De nombreuses questions doivent envahir sa tête, alors que la blonde voit le regard de sa sauveuse aller de sa bouche jusqu'à sa gorge. Mais elle ne peut pas vraiment la rassurer en lui disant que le problème vient tout simplement de sa propre personne.

Heureusement, la capitaine reprend vite le cap avant que la demoiselle ne se sente accablée par un sentiment de honte. Pour tout avouer, si elle avait eu son arc avec elle ou tout simplement une flèche, il est évident que la danseuse ne serait pas restée là, les bras croisés. Car s'il y a bien des types de personnes qui lui sont impossible de supporter, ce sont bien ceux-là. Une correction qu'ils ont eu de la bouche de la Nyugard, bien qu'aux yeux d'Eira, elle ne pense pas que ce groupe d'ivrogne au sang chaud vont en rester là. Toutefois, maintenant qu'ils ne sont plus là, il faut savoir passer à autre chose.

Une nouvelle fois, le tournesol remercie la chevalière de l'Ordre d'un sourire radieux tout en hochant la tête.

« Vous souhaitez vous rendre là-bas ? Bien, je vous accompagne.»

Elle ne peut pas lui en vouloir de ne pas avoir compris réellement l'intention d'Eira qui est de l'inviter pour la remercier. Mais au final, le résultat est le même, alors à quoi bon vouloir se justifier. Aussitôt la réponse énoncée, la blonde commence à marcher en direction de l'auberge. Une fois, là-bas, elles trouvent bien vite une place assez isolée du monde. Peut-être que le patron était intimidé par la présence de la dame aux cheveux bicolores. Il faut avouer que même si son visage est d'une beauté à coupé le souffle, ses paroles sont aussi tranchantes que de l'acier. Dès qu'elles sont installées et après avoir commandé un ragoût de lapin, la danseuse pose son regard azure sur celle à la cape.

Elle a beau réfléchir, le visage de ces trois hommes ne lui disent pas grand-chose, alors elle hausse les épaules. Elle a toujours été un peu malchanceuse dans sa vie surtout lorsque cela concerne sa famille. Pourquoi cela ne serait pas le cas une fois de plus. Néanmoins, la question d'Arianrhod suscite sa curiosité. Son fusain vient aussitôt griffonner une phrase qu'elle lui présente.

Avez-vous une idée en tête en posant cette question ?

Le tavernier revient avec la commande du duo, rougis lorsque le tournesol le remercie avec un immense sourire. Elle prend sa cuillère, trempe dans le plat et la mettre à sa bouche. C'est avec un réel plaisir, qu'elle mange son ragoût en lui trouvant peut être un léger défaut. Une petite poignée de sel supplémentaire n'aurait pas été de refus selon les papilles gustatives de la fille Strom. Elle espère sincèrement que son amie en profite aussi. Après plusieurs minutes à piocher dans l'assiette et prêter une oreille attentive aux mots de la capitaine, elle reprend sa conversation.

Je ne m'attendais pas à vous revoir. Mais je ne m'attendais surtout pas à ce que vous intégriez l'Ordre des Chevaliers. Cela n'est pas trop difficile ?

Arianrhod B. Nyugard

Awful

Si elle voulait que je l’accompagne jusqu’à l’auberge, c’était probablement, car elle était encore inquiète. Il est vrai que si cette bande de grossiers personnages décident de revenir, ils ne se priveraient pas de venir ennuyer encore la demoiselle. Ils la savaient sans défense, donc ils la chasseraient à nouveau. J’ai beau les avoirs découragés une fois, ce genre d’individu fini par revenir, car une fois décourager, la peur devient honte, honte devient colère et colère pousse à l’action. Des actions souvent très fort stupide et irréfléchie.

Décidant de la protéger et veillé sur elle pour le moment, je la suis jusqu’à l’auberge. Et à peine, je mets le pied à l’intérieur que l’ambiance légère se refroidit aussitôt. Mon regard traverse la pièce en silence, observant avec attention chaque personne, chaque table, chaque présence et possible problème… Mais tout semblait en ordre, donc, je suis simplement Eira en silence. Je m’installe avec elle, et la laisse commander, prenant seulement une tasse de thé. Je n’avais pas faim, et je ne voulais pas abuser de l’hospitalité de celle que j’ai sauvée. Je restais uniquement pour régler de futurs problèmes et enquêter.

Finalement, Eira finit par répondre à la question posée avant. Je ne pensais pas qu’elle voulait fuir mes questions, mais… Disons qu’elle pouvait bien les esquiver sans même le vouloir. Elle répondit donc… Avec une question. Voilà une étrange réaction sur le moment. Est-ce que j’avais une idée ? Si ma question était posée ainsi, oui, j’en avais une, c’était même une évidence. Mais si elle me posait la question, c’est qu’elle était curieuse sur ma réflexion. Le tavernier arrive alors, apportant le repas, mais aussi à boire pour moi. Ce thé semblait fort basique, mais c’était à s’attendre d’une taverne. Je laisse donc le thé reposer, espérant que l’eau prendra le goût des feuilles. Je détestais demander un thé et tomber sur simplement un verre d’eau chaude avec un arrière-goût inexistant.

- « Je vous pose cette petite question, car je me demande quels étaient les véritables intentions des malandrins que nous avons pu croiser plutôt. » Mon index commence à venir doucement caresser les rebords de la tasse, réfléchissant à cette simple rencontre et les possibilités de celle-ci.« J’ose espérer que ce n’était qu’une simple rencontre et qu’ils étaient ignorants, mais il n’est pas normal qu’une scène arrive si publique et à une femme noble. De plus, aucun garde n’était dans les parages… Donc soit, ils sont plus malins… Soit, vous n’avez vraiment pas de chance mademoiselle. Ou bien... Non, ce n'est rien d'important.»

Le manque de chance était une option comme une autre. Mais je doutais qu’ils viennent quand même que cette troupe décide d’agir de cette façon. Est-ce que le manque de capacité vocal d’Eira leur facilité tant que ça la tache ? N’avait-il pas peur des conséquences ? Ou ils voulaient aller jusqu’à un enlèvement ? De nombreuses questions fort ennuyantes sur le coup. Je n’avais aucune réponse et cela m’ennuyait. Peut-être, je pouvais ramener Eira chez elle, ou chasser les truands ? Nan, j’avais d’autres choses à faire que faire une chasse à l’homme. La dernière option que je me retenais de dire était que la demoiselle devant moi aurait bien pu les provoquer d'une façon ou d'une autre. Eira me posa alors une autre question, s’intéressant à mon histoire dans l’Ordre, les difficultés rencontrée et le simple fait que cela la surprenait.

- « L’ordre essaye de créer une loi uniforme, une justice stable et égale. Par nos actions et nos capacités, nous pouvons agir dans les différents royaumes et chasser les groupes de brigands ayant plus de puissance qu’on croit. Les royaumes sont incapables de correctement coopérer pour la justice, donc nous sommes là pour l’appliquer et servir de lien. Nous… Assurons la coopération entre les différents groupes qui compose notre société. Et non. Ce n’était pas aussi difficile. Il est vrai que j’ai du m’appliquer et prendre mon temps, mais ça reste à la portée de n’importe qui ayant l’envie, la patiente, le courage et la force de continuer. »

Je continue de boire ma tasse de thé, mes questions n’ayant pas encore de réponse. Du coin de l’œil, j’observe aussi l’ambiance de la taverne. Restant attentive qu’on ne dérange pas et que personne d’autre décide de venir déranger.

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Fief de Nyugard - Vega de l'an 0

Impressionnée, voilà ce qu'est la danseuse en plantant son regard azur sur Arianrhod. Depuis sa première rencontrée dans la demeure des Strom, cette demoiselle a su lui faire une grande impression au point d'éprouver une pointe de jalousie. Oui, Eira aurait aimé sa force de caractère à l'époque... À présent, peut-être que cette sensation étreint encore son cœur. Néanmoins, elle est tout de même fière d'être ce qu'elle est devenue aujourd'hui. Son sourire s'effaçait légèrement face aux réflexions de la Nyugard.

Comment la danseuse pouvait-elle avoir des gardes à ses côtés en sachant pertinemment qu'elle avait tourné le dos à sa famille. Il faut croire que son interlocutrice est au courant de rien et c'est bien mieux ainsi. Mais voilà qu'Eira est assailli par une multitude de questions dans son esprit. Est-ce que finalement ces pauvres idiots n'étaient pas ce qu'elle pensait qu'ils soient ? Peut-être que son paternel avait eu vent de son retour dans les contrées enneigées et s'était dépêché d'embaucher des bandits ? La voilà qu'elle doit garder son calme, son index venant tapoter sa jambe à l'abri des regards, sous la table. Il lui faut se renseigner et mettre les choses au clair.

Plus tard. La capitaine partage son ressenti quant à l'Ordre et s'est les oreilles grandes ouvertes que la belle blonde se délecte de ses paroles. Pour cette femme, tout semble être aussi facile qu'un claquement de doigts si bien évidemment, l'on possède autant de qualités que ce qu'elle vient d'énoncer. Peut-être a t'elle raison, la danseuse ne peut pas juger sans avoir essayé. Pour autant, cela lui donne envie de lâcher un rire ironique. Au lieu de cela, elle garde un visage impassible et griffonne quelques mots sur le parchemin.

Je vois que vous avez su trouver votre place, je suis heureuse pour vous.

Le tournesol vient enfourner un morceau de son repas dans sa bouche qu'elle mastique tranquillement. Au vu du regard incandescent que lui lance Arianrhod, elle se doute qu'il lui faille faire le point sur un sujet.

Je ne connaissais pas ses hommes Arianrhod. Peut-être ont-ils tout simplement trop bu et que j'étais à leur goût ? Une fille sans défense dont ils auraient pu s'en prendre sans votre intervention.

Les gens arrivent ils sincèrement à penser qu'Eira n'est qu'une pauvre colombe fragile ?

Arianrhod B. Nyugard

Awful

Gêner… Non, ennuyer. Mes réflexions semblaient ennuyer Eira. Pas ennuyer comme si la discussion était juste ennuyante et fatigante, c’est plutôt que cela réveillait certains mauvais points dans son esprit. Pourtant, je ne m’arrête pas. Aucunement. Si cette discussion la posait dans une situation délicate, il se pourrait que le problème pouvait venir de son côté. Mais qu’est-ce que c’était ? Le lien avec sa famille ? Son statut noble ? L’absence des gardes ? Le fait qu’ils auraient pu être achetés par un autre groupe pour venir lui nuire ? Je ne pouvais pas savoir quel était la chose spécifique qui l’avait provoqué, mais il est certain que j’avais raison sur un point. Je devrais donc rester plus attentif à cela avec tout le reste de notre discussion ici.

Elle ne me répondit rien, ne m’indiqua rien d’autre sauf un léger stress assez visible. Peut-être que j’avais réussi par accident à réveiller un mauvais souvenir… Je ne pense pas avoir réussi à lui révéler quelque chose, mais il est clair que ça n’allait pas vraiment bien.

Changeant de sujet vu qu’elle ne répliquait pas, et répondant à sa question, je parle de l’Ordre. Aussi bien de la justice que ce que ça représente pour tout le monde et ce que nous souhaitons faire sur le moment. Je disais aussi que ce n’était pas difficile. Pour moi en tout cas… J’ai été entraîné toute ma vie à cela, donc il n’y avait rien de bien spécial à faire pour rentrer dans l’Ordre. De plus, ils cherchaient des membres, donc je pouvais assez facilement trouver une place intéressante et être certain que je pourrais changer le monde et avoir des choix importants.

Elle y réagit et vient me montrer un nouveau message. Elle semblait heureuse que j’aie pu trouver ma place… Je fixe du regard cela, réfléchissant sur le fait que j’ai pu trouver ma place là-bas… Est-ce que j’ai réellement trouvé ma place ? Ou j’en ai fait une mienne ? Ma vie entière, je l’ai passé à poursuivre une place inaccessible, une place vide qu’on me promettait, une place que lorsque j’aurai prise en tant que digne héritière des Nyugard, je serais enfin reconnu comme la personne que je suis. Je serais aimé, fière et noble ! Mais j’ai été remplacé aussitôt, j’ai été oublié lorsqu’une nouvelle personne arriva. Je me faisais jeter sur le côté, ignorer, abandonner et d’un membre de la famille… Je suis devenu ce que j’ai toujours été dans leurs yeux… Un objet.

Revenant à moi, j’écoutais ce qu’elle avait à dire de plus. Elle ne connaissait pas les hommes qui l’avaient agressé ? Trop bourrée, ou juste qu’elle était belle. Je hoche la tête et comprends sa réflexion et réponds aussitôt : « Ils dégageaient une odeur alcoolique, mais je ne suis pas certain qu’ils sont simplement bourrés… Et pour ce qui est de femme à leur goût, vous êtes très charmante, mais comme dit avant, votre apparence rappel la noblesse, sauf que vous n’avez pas l’air totalement sans défense… Il y a des contradictions et il me manque des informations »Elle ne me disait pas quelque chose, enfin… Elle me cachait quelque chose. Les bandits aussi n’avaient pas tout révélé. Tout semblait bien étrange… Mais je préfère juste rester silencieuse et encore changer de sujet vu que parler des sujets cité plutôt l’avait ennuyé. Et pousser dessus ne servirait à rien sauf l’énerver ou la faire paniquer.

Pour revenir à un autre sujet, je décide de parler de mon expérience, mais en glissant une question aussi. « Je ne pense pas avoir vraiment pu trouver ma place. Je me suis plutôt forgé une place. Je partageais les idéaux de l’Ordre, mais n’importe qui d’autre aurait pu s’asseoir là où je me suis placé… Donc, je vais m’assurer pour que cette place reste comme je l'ai laissé pour m’assurer que le futur restera sur le bon chemin… Mais donc, comment allez-vous en ce moment ? Vous me posez de nombreuses questions, mais peut-être qu’en sachant ce qui vous arrive en ce moment pourrait m’indiquer les raisons de leur agression. »Oui, je revenais la questionner, mais il était normal que je vienne la questionner sans cacher mes intentions.

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Fief de Nyugard - Vega de l'an 0

Décidément, Eira a peut-être encore tant de choses à apprendre et surtout de la part de la Capitaine. Son regard garde en mémoire chaque petit détail, même si cela peut paraître insignifiant. Et quand elle se met à réfléchir en reliant tous ces points, cela offre une vision bien différente de la scène. Il est vrai que la belle fleur paraît plus noble que la simple danseuse faisant le tour d'Elysia. Alors, elle attire les regards, les convoitises. À cela, s'ajoutent très certainement les connaissances de son paternel. Celui qui préférerait la revoir dans sa cage dorée qu'en liberté. Mais n'y avait-il pas une autre raison beaucoup plus obscure ? Un point de sa vie qu'elle ne peut décidément pas en parler, sous peine d'embrasser la mort.

Non, cela est impossible. S'il y a bien une chose dont elle est certaine, c'est concernant sa discrétion envers ce groupuscule. Alors, la seule option que la danseuse voit, c'est que ça concerne bel et bien ce qu'elle a cherché à fuir depuis quelques années maintenant. Il lui faut profiter de la présence de la justice pour lever le voile sur cette affaire, quitte à énoncer à voix haute ce qu'elle déteste par dessus tout... Enfin, écrire.

Peut-être m'ont-ils reconnus pour mon nom et que mon père cherche à me forcer à revenir dans la demeure familiale. Mais nous n'avons aucune preuve. Souhaitez-vous enquêter ?

Le tournesol lui offre un regard inquisiteur. Elle est l'ordre et en a le pouvoir alors que la blonde n'est qu'une simple citoyenne sans histoire et sans moyens. Arianrhod ne se met aucunement sur un piédestal contrairement à certains. D'aussi loin qu'Eira s'en souvient, elle a toujours été comme cela. Peut-être est-ce pour ça que ce poste lui convient parfaitement. Une femme qui ne perd pas le nord et qui pousse l'autre dans ses derniers retranchements. Sauf que la belle-dame ne s'attendait pas à autre chose de sa part, alors elle griffonne une réponse.

Je vais bien, je dois vous avouer. Je parcours le continent avec ma troupe que j'ai intégré il y a quelques années. Je danse pour le peuple, pour voir leur visage s'illuminer.

Et oui, elle n'est plus une Strøm... Du moins, à ses yeux, car dans les faits, elle le sera toujours et à jamais. Sauf si elle décide de s'unir à un homme. Pour le moment, la liberté lui convient bien mieux. Qui sait, ce que l'avenir peut lui réserver.

Peut-être attendent-ils encore au détour d'une ruelle que j'apparaisse ? Ou, peut-être que votre présence a su les dissuader et ils se sont carapatés, la queue entre les jambes.

Qu'elle est vulgaire la petite noble quand elle s'y met. Dans sa demeure, elle aurait déjà reçu un coup afin de corriger son vocabulaire. Pour autant, elle n'est plus là-bas et préfère faire preuve de franchise. Cela ne choquera pas la dame Nyugard.

Arianrhod B. Nyugard

Awful

Un manque d’information… Mais d’où venait-il ? J’avais deux options claires. Soit je ne m’étais pas encore assez renseigné sur la situation d’Eira pour avoir toutes les informations, soit quelqu’un refusait de me donner de nouvelles informations. Qui ? Tout le monde pouvait être ciblé, mais je n’ai aucune preuve sur le moment. La seule peur que j’avais, c’était qu’Eira soit celle qui avait décidé de ne pas me donner toutes les informations nécessaires pour comprendre la totalité de la situation. Elle pouvait me les cacher volontairement ou non… J’étais peut-être un peu trop sensible à tout ce qui m’entourait et cherchait trop rapidement une réponse. Il y avait plein de possibilités, mais aucune certitude.

Sauf que lorsque mon regard sur les mots d’Eira, je plisse doucement les yeux, voyant une nouvelle possibilité et une information capitale qui me manquait. Son père cherchait à la faire revenir dans la demeure principale… Eira avait donc été chassé ? Non, pas si elle dit cela. Elle a fui sa maison ? Une simple fuite ? Je ne pense pas… Voilà mon manque d’information, je connaissais Eira… Il y a des années. Je ne connais pas assez bien la vie et l’histoire de la femme face à moi. Elle me demandait quand même si je voulais enquêter, je me fige un léger moment, réfléchissant avant de répondre : « Une enquête est possible, mais je ne peux rien promettre. »

Une promesse ne servirait à rien à part à la rassurer, mais je ne veux pas la rassurer, je veux agir et c’est exactement ce que je vais faire. Un nouveau papier vient alors éclairer ma lanterne. Eira m’explique qu’elle parcourait le continent avec sa troupe et dansait pour illuminer le visage des autres… Donc, elle était devenue une artiste itinérante… Si elle se déplaçait avec une troupe, ça pouvait aussi bien être un groupe de danseur que de cirque ou même de bête de foire. J’espère pour elle que ça soit la meilleure option des trois.

Finalement, elle me donna même l’option qu’ils l’attendaient encore dehors… Je ne cherchais pas à la rassurer, mais elle avait un don pour essayer de m’inquiéter. Je crois les jambes ainsi que les bras, réfléchissant un moment. Premièrement, je devais être certaine que les nouvelles informations sont vraies, ensuite, je pourrais commencer à supposer et à émettre des théories. Je regarde donc à nouveau Eira, lui parlant sur un ton clair qui se voulait légèrement inquisiteur.

- « Mademoiselle Eira, j’ai des questions à vous poser. Je pense avoir compris que je n’étais pas informé des dernières nouvelles donc excuser l’impolitesse des questions qui vont suivre. Si j’ai bien suivi ce que vous avez dit, vous avez quitté votre demeure et faites un voyage autour du continent avec votre troupe d’artistes… Est-ce que vous avez quitté de vous-même la demeure des Strøm ou avez-vous été expulser ? Et pour ce qui est de votre titre de noblesse, êtes-vous toujours légalement une noble où l’êtes-vous seulement par les liens du sang ? »

Mes questions étaient brutales et indiscrètes. Je pourrais totalement comprendre qu’elle me veuille, que ça soit pour mon manque de connaissances ou juste de tact. Mais je préfère confirmer ma pensée du moment que je le peux.

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You're my savior

Fief de Nyugard - Vega de l'an 0

La capitaine de la Justice affirme pouvoir mener l'enquête, bien qu'elle ne promet rien du résultat. Eira se fige d'un sourire qui se veut reconnaissant à son égard quand bien même que le tournesol ne se serait pas privé si elle avait refuser. Mais la savoir à ses côtés, lui permet une certaine protection non négligeable.

Pour commencer, il faut que la danseuse s'ouvre un peu plus envers à Arianrhod, quitte à raviver de vieux souvenirs qu'elle préfère renfermer au plus profond de son être. La blonde a toute l'attention de la membre de l'Ordre des Chevaliers et rapidement Eira se fait assaillir de questions. Elle ne peut pas y échapper et ne s'attendait pas à être épargné. La danseuse hoche la tête afin d'approuver la constatation de la Nyugard. Son corps est traversé d'un spasme, alors que le tournesol se retient de rigoler.

Si seulement son père l'avait expulsé, peut-être bien que sa haine envers lui serait moindre qu'à l'heure actuelle. Elle n'aurait pas eu à fuir lamentablement la demeure familiale en laissant derrière une lettre d'excuse. Alors oui, les paroles de sa camarade de North Odin fait naître en elle un sentiment d'ironie. Sauf qu'Arianhord ne peut pas savoir et comment cela serait possible sans s'être renseigner au préalable - ce que la belle fleur aurait détesté évidemment.

Père préférait me voir enfermée dans ma cage que de m'expulser parce que je n'étais pas à la hauteur de ses attentes.

Son regard ne laisse pas paraître l'émotion qui la saisit. Néanmoins, la main qui tient le fusain tremble légèrement. Son écriture se fait moins assurée à certains endroits.

Alors j'ai quitté le cocon familial dans l'espoir de trouver ma liberté. Je n'ai pas revu père depuis, je ne saurais te dire pour mon titre de noblesse. Mais j'ose penser que je suis un élément trop important pour lui, pour balayer mon statut d'un revers de la main.

Bien que cela aurait été plus simple. Alors que le duo discute, échange leurs avis sur le problème, tapis sûr à quelques tables seulement de la leur, une silhouette n'arrête pas de les scruter. L'inconnu se frotte déjà les mains en reconnaissant la belle Arianrhod Nyugard, capitaine de l'Ordre et surtout, une grande noble d'une famille autrefois prestigieuse. Mais il le sait... S'attaquer directement à elle serait bien trop dangereux, alors son dévolu se jette sur cette tignasse blonde à l'apparence fragile. Il n'a qu'à attendre le moment propice sans une seconde, se soucier qu'il ferait mieux de rester dans son coin.

Est-ce que ces informations te sont utiles ? Doit-on partir à leur recherche ? Questionne Eira d'un œil inquisiteur.

Arianrhod B. Nyugard

Awful

Je la comprenais… Et bien plus qu’elle pouvait ne l’imaginer. Nous étions deux côtés d’une pièce. Deux destins étroitement liés par ce qu’ils ont vécu, mais différent dans ce qu’ils sont devenus. Pour être plus clair, je commençais à voir la ressemblance entre nos histoires. Nos pères ont eu des attentes sur nous, mais nous n’avons pas pu être à la hauteur… Nos pères ont alors préféré nous garder enfermées plutôt que nous expulser. Moi aussi, j’ai quitté le cocon familial pour trouver ma liberté, moi aussi, je n’ai jamais revu mon père, mais c’est ici que les ressemblances s’arrêtent…

Dans mon histoire, j’ai rencontré mon grand-père, je me suis modelé dans ce que voulait mon père sans jamais perdre la forme de mon cœur. Je suis devenu une statue de glace, une parfaite statue… Et même si sa consistance avait changé, mon cœur avait la même forme… Mon père est mort en voyant le monstre qu'il a crée, j’ai pris sa place. J’ai goûté à la liberté… Mais il m’avait tant brûlé les doigts que même le contact de ma liberté promise n’avait plus aucune chaleur. Plus aucune douceur. Je n’ai eu plus aucun plaisir à être dans la cage ou à en sortir. Le plaisir avait disparu, mes envies sont restées. Des envies insatiables, sans limites et dénaturé par les conséquences des actions du sang de mon sang, mon propre créateur.

Malgré toute la colère et la rage qui avait pu me traverser, je ne sentais plus rien. Je suis devenue engourdie à cette douleur. Cette sensation. Comme la femme de ce livre… Une femme qui a du suivre un script durant des millions d’années et qui fut forcé de torturer ceux qu’elle voulait sauver pour apporter salvation au monde entier. Et lorsque tout le monde fut libéré de la douleur, l'homme qu'elle a aimé, son propre créateur... Ne la pas regardée une seule fois malgré ses sacrifices… Mais bon, ce livre est une autre histoire cachée dans une bibliothèque fort lointaine.

Mon regard revient alors sur Eira. Ses réponses étaient suffisantes, ça ne répondait pas à tout, mais ça donnait une vision suffisante pour comprendre plusieurs possibilités. Malheureusement, un intrus est venu aborder la scène de façon inacceptable. Je ne pouvais pas dire où, mais un regard c’était poser sur nous depuis un petit moment. Soif de sang ? Non, pas encore… Mais je pouvais sentir de mauvaises intentions, clairement… Pas diriger sur moi, mais su Eira. Je n’ai pas revu le même gang qu'avant, donc nous avions à faire à un acteur masqué… Voilà qui promettait un spectacle ravissant. S'il n’agit pas maintenant, c’est par ma présence ou le fait que nous sommes dans un lieu public. Une fois, plus loin, il allait probablement oser sa première chance ou fuir… Je réponds alors à Eira.

- « Oui, fort utile. Si j’en crois votre parole, il est probable que votre père envoie des hommes pour vous ramener… Mais les hommes que nous avons rencontrés plutôt ne sont probablement pas eux. Vous avez de la valeur d’une certaine manière à ses yeux, une valeur matérielle. Vous… Endommager serait inacceptable. Il se fiche de vos émotions, mais votre apparence est importante. C’est pourquoi je ne pense pas que les hommes sont liés à lui… Mais il est fort probable qu’une rumeur se soit répandue. Je ne peux pas deviner son origine, mais dans l’idée est que la rumeur vous présente comme une cible facile. Une fois effrayée par les agressions, vous reviendrez dans la protection de votre cage de votre propre volonté. »

Je souris délicatement, un sourire nostalgique, mais débordant d’un léger sadisme et amusement. « L’ironie est presque palpable. Votre père pourrait bien utiliser les deux méthodes de chasse les plus classiques sur vous, afin de vous faire revenir. Il pourrait vous attirer avec un appât… Ou vous poussez vers un piège. Moi-même, j’agis en suivant ce genre de principe. Représentante de la justice, je chasse lorsque c’est nécessaire, mais je n’hésite pas non plus à pousser mes proies vers des pièges… Ou à attendre qu’ils viennent d’eux-mêmes dedans. »

Le sadisme disparaît alors pour donner un vrai conseil à Eira. L’être masqué ici la voulait, je testerais donc sa patience et s'il fait une erreur… L’épée de Damoclès tombera droit sur lui. « Je sais que ce conseil peut apparaître impolie, mais si j’étais vous, j’essayerais d’apparaître moins fragile. J’ai émis l’hypothèse que votre père était derrière, mais il est aussi possible que les hommes vous aient agressé, car ils ont vu en vous un être fragile malgré votre statut de noble. Je peux vous conseiller de porte une arme par exemple, ou simplement ne pas vous balader seul. Le nombre est après tout une défense très efficace contre les agresseurs. »

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Fief de Nyugard - Vega de l'an 0
Son père se serait enfin mis à sa recherche ? Voilà une nouvelle qui fait doucement rire la jeune danseuse. Pourquoi maintenant ? Elle le sait qu'en partant comme une voleuse, la blonde n'allait pas s'attirer la sympathie de son père. Mais jusque-là, personne n'avait cherché à lui mettre des bâtons dans les roues. Peut-être bien qu'il ne supportât plus de voir l'emprise qu'il avait sur sa famille, disparaître totalement.

S'il savait, peut-être devait-il s'estimer heureux qu'au plus profond de son être, il reste son paternel. Elle ne peut pas se résoudre à l'abattre sans en souffrir. Mais s'il décide de l'enchaîner de nouveau, Eira souffrira aussi. La seule option qui s'offre à elle, c'est de fuir - bien que pour la danseuse, il s'agit de liberté.

La demoiselle baisse son regard jusqu'à son assiette, entrouvre la bouche pour lâcher un soupir silencieux. Elle en vient presque à regretter de remettre les pieds dans le Domaine de North Odin. Car, même éloigné de son fief natal, on la traque.

Dans ce cas-là, les autres étaient seulement en quête de viande fraîche ?

Questionne-t-elle à la capitaine. Ses mots sont peu dignes d'une noble. Toutefois, ils reflètent bien le dégoût que le tournesol éprouve à l'égard de ce genre d'individu. Décidément, ils méritaient encore moins de vivre. Heureusement, ils étaient de l'histoire ancienne.

Ses yeux azur se plongent de nouveau dans ceux d'Arianrhod lorsque celle-ci lui conseille de paraître moins fragile. Il lui faut se concentrer un peu pour ne pas esquisser un sourire moqueur qui trahirait son côté innocent. Oh, le tournesol apprécie les paroles de la capitaine. Mais n'est-ce pas plus amusant ainsi ? Paraître faible aux yeux des autres, comme une biche sans défense alors que lorsque le moment est propice, l'être devient une féroce bête.

Peut-être qu'en ce moment même, cet homme pense la même chose. Cet être qu'Arianrhod semble avoir repéré sans que le tournesol n'en prenne conscience. Il sourit malicieusement en voyant cette fragile fleur qu'il pourrait détruire en la touchant seulement de ses mains imposantes. Mais il a fait le serment à ce père, de la ramener vivante, à son grand damne.

Je vois ce que tu veux dire... Penses-tu que tu pourrais m'accompagner jusqu'à l'amie que je devais rejoindre ? elle stoppe son écriture, balayant la taverne d'un œil qui se veut apeuré - mensonge - Je ne m'imaginais pas être prise pour cible... Je suis venue toute seule ici.

Eira espère pouvoir compter sur la justice. Même si elle est une ennemie en quelque sorte à cause de son statut de membre de l'ordre et elle, des Ailes de l'Ombre, le tournesol ne la déteste pas. Au contraire. La façon que la Nyugard a de s'exprimer et de raisonner. Oh oui, l'archère peut apprendre beaucoup de sa personne et notamment quand cela concerne la chasse. Comment s'y prend-elle réellement, est-ce que cela peut il fonctionner à tous les coups ?

Tu sembles préoccupée je me trompe ? Quelque chose ne va pas ?

Peut-être qu'Eira se fait des idées, mais il y a cette aura particulière qui se dégage d'Arianrhod qu'elle n'avait pas fait plus tôt.

Arianrhod B. Nyugard

Awful

- « C’est une manière très malsaine de le dire, mais oui. Ils pourraient effectivement chercher ce genre d’occupation. » C’était simplement ignoble de dire cela, mais l’être humain est capable de ce genre de chose. Aussi dégoûtant que ça puisse être, chaque être humain est un monstre au fond. Lorsqu’il laisse tomber ses valeurs les plus basiques, tout s’écroule. Eira me demande alors simplement si je pouvais l’accompagner jusqu’à son ami, observant la taverne et les personnes ici… Cette tâche risquait d’être difficile selon la distance à traverser. Mais si son amie est une noble, elle aussi, alors le reste de truands ne devrait pas la poursuivre.

- « Je pourrais vous accompagner, je pense même que c’est la meilleure chose à faire pour m’assurer que vous irez bien. J’ose espérer que votre amie pourra vous garder à l’abri. » Mais je pouvais aussi voir que la demoiselle était clairement inquiète pour elle-même et sa situation. Tout ceci était inattendu et elle ne savait pas trop comment gérer tout ceci. J’essaie alors de la rassurer rapidement. « Rappelez-vous que ce ne sont que des théories. Mais effectivement, vous êtes en risque et la preuve en est l’agression que vous avez subie lorsque je suis arrivé. La raison de cette agression est inconnue, mais le fait est bien là. Rien ne prouve que vous êtes la cible d’une personne spécifique. Juste que vous avez été agressée, et vos agresseurs ont des chances de vouloir réessayer. »

Restant attentif à ce qui se passait autour, mais réfléchissant aussi à comment nous pourrions agir une fois dehors, je me demande si je ne ferais pas mieux d’engager rapidement des mercenaires… Vu l’endroit, ma réputation et la vision du peuple envers l’ordre… Il y a peu de chances que tout ceci finisse bien. Eira m’interpelle alors encore avec une nouvelle phrase écrite, me demandant si j’allais bien. Mon état l’inquiétait ? Sans trop réfléchir davantage au raisonnement derrière son inquiétude, je réponds simplement : « La raison derrière les actions de vos agresseurs. C’est cela qui ne me va pas. Mais je suis aussi surpris de savoir l’état de votre relation avec votre famille. Je n’ai rien à dire contre, ce n’est pas mon rôle, mais je dois avouer que je ne m’attendais pas à une telle nouvelle sur votre famille. »

Je me relève alors de ma place, me dépoussiérant un peu avant de demander à la demoiselle : « Pouvons-nous y aller ? Je vous laisserai nous diriger. »

Les Chroniques d'Elysia

Izar de l'An 1

Les scénarios

[Privé] You're my savior. [pv Arianrhod - flashback]

You're my savior

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