Les Chroniques d'Elysia

Can you tell me your story?

Une ère de paix voyait le jour sur le Continent Blanc. Non, il ne pouvait plus le nommer ainsi. Avec le traité signé entre les différentes nations, il s'agissait à présent d'Elysia. Une dénomination qui sonnait agréablement à ses oreilles, car synonyme d'un renouveau. Néanmoins, il n'était pas là pour s'extasier devant ce grand événement. Voilà quelques mois tout juste que l'Ordre des Chevaliers avait été créé et déjà bon nombre de personnes de tout horizon s'étaient pointer pour s'y enrôler. Et lui, il était là pour tout mettre sur papier.

Adam Helvar, un des fils d'un des ducs du Royaume du Pharaon. Un homme ayant embrassé le métier de ses prédécesseurs, scribe. Depuis trois ans maintenant, il était celui du Conseil de Babel et s'était ce groupe de dirigeants qui lui avait donné pour mission de se rendre ici. Une opportunité pour découvrir ce magnifique et imposant bâtiment. Intimidation et excitation en poussant les grandes portes du château. Adam posait un regard enfantin sur la grande pièce qui s'offrait à lui. Bien que peu nombreux, les quartiers de l'Ordre étaient semblables à une fourmilière. Des hommes et des femmes. Des jeunes et des plus vieux. Une diversité qui faisait plaisir de voir.

Un pas, deux pas. Le garçon s'avançait davantage, venant jusqu'à annoncer sa présence à un des gardes qui daigna le guider jusqu'au bureau du général en chef. Après plusieurs minutes de discussion, il devait se rendre jusqu'au réfectoire - l'endroit certes, le plus bruyant, mais aussi le mieux pour rencontrer les différents membres du corps militaire -. Calame et des papyrus vierges dans les mains, le rouquin se plaçait à une table légèrement en retrait des autres. Le devoir commençait, les premières recrues se succédaient. Des écuyers, simples chevaliers en passant par des généraux. Les heures passées inéluctablement, annonçant bientôt le début de soirée. Celle qui se rapprochait de lui serait donc la dernière de la journée.

Ses iris noisette se posaient sur cette dame, un frisson venant parcourir son dos. Élégante, droite dans sa démarche. Son visage était figé dans la glace ton comme son regard. Tout à coup, le château n'avait plus rien d'intimidant comparé à elle. Se reprenant bien vite, Adam lui faisait signe de prendre place sur la chaise qui lui faisait face. Ses lèvres s'entrouvrent pour engager la discussion.

Bonsoir madame. Veuillez m'excuser de vous faire venir pour autre chose que manger.

Un court silence s'installait l'espace d'un instant.

Je me présente, Adam Helvar, scribe pour le Conseil. Si on m'a envoyé ici et que je me tiens devant vous, c'est pour discuter de vous et votre parcours. Si vous le souhaitez bien évidemment. Le Conseil pense qu'il est important de faire un document sur l'Ordre et ses effectifs.

Un avis qu'il partageait totalement. En mettant sur papier, les différentes informations, revenaient à écrire l'histoire d'une nouvelle ère. Ils faisaient partie du point d'union entre les quatre nations après des décennies de conflits. Ils étaient ceux qui allaient faire régner l'ordre et la paix à travers le continent d'Elysia.

Si vous me le permettez, commençons. Comment vous nommez-vous et quel grade possédez vous au sein de l'Ordre des Chevaliers ?

Arianrhod Adam L'Ordre des Chevaliers

bettyleg

Soupirant doucement, je viens m’enfoncer dans ma chaise. Mes yeux se referment le quelques secondes alors que je sentais encore mon corps m’appeler pour faire une pause. J’entrouvre les yeux et je regarde la pile de document sur mon bureau. J’étais exténué par le travail que je venais de faire, n’ayant pas pris la moindre pause, j’ai fait en sorte de régler le plus d’affaire possible pour être efficace. L’Ordre était comme un nouveau-né et dans une institution de cette ampleur, de très nombreuses affaires et document doivent être réglé. En tant que Capitaine, j’ai sous mes ordres de nombreux hommes que je dois gérer, ainsi que ma part de logistique à avoir par rapport aux ressources utilisées… Une façon très complexe de dire que j’avais de la paperasse à lire et à vérifier. Voulant être efficace, j’ai décidé de faire tout cela d’une seule traite.

Après plusieurs heures de travail, j’avais enfin complété mon affaire. Je souhaitais qu’une chose : allumer un cigare et observer le ciel. Sauf que je n’ai pas le temps, je n’ai jamais le temps. Pas ici et pas maintenant. Je me devais d’agir et actuellement, une nouvelle étape de mon voyage commençait. Une balade vers la cafétéria. La faim et la soif m’avaient enfin rattrapé. Je me suis à peine relevé de ma chaise que je remarque que je n’avais bu qu’un seul thé durant tout ce travail. Une telle alimentation était mauvaise pour moi, très mauvaise. Si je ne mange pas quelque chose, je risque d’en subir les conséquences demain matin.

Je finis donc de ranger mon bureau avant de sortir et de me diriger vers le réfectoire. Grâce à mon grade et le temps que j’ai passé ici, je voyais que l’ambiance et les regards vers moi avaient changé. Moins de soldats me regardaient comme si je ressortais du décor, certains s’arrêtaient toujours à ma vue et rares étaient ceux qui me saluait ouvertement. Mais tous réagissaient encore à ma présence. Ce fut la même chose en arrivant dans la cafétéria.

Je venais seulement d’ouvrir les portes que toutes les personnes ici devaient ressentir un courant d’air froid… Note pour plus tard. Faire venir mes repas à mon bureau et installer de quoi manger sans salir mes affaires. Si je dérangeais les personnes ici, ça pourrait être contreproductif. Et si je mangeais à mon bureau, je serais capable de travailler plus efficacement sans avoir à me balader dans les nombreux couloirs du bâtiment.

Enfin, je me dirige vers les cuisines, pour découvrir ce qui était servi à cette table. Si seulement ça avait été si simplement. J’ai à peine commencé à rentrer qu’un jeune homme à la chevelure de feu me fait signe de venir. Je le voyais installé sur une table en retrait par rapport aux autres, équipé de nombreux papyrus et de quoi écrire… Scribe ? Probablement. Sous les services de l’ordre ? Aucune indication. Travaillant pour le conseil ? Certainement.
Sans pouvoir aller me chercher à boire, je me dirige vers là où je suis appelé d’un pas calme et reposé. Ma fatigue ne devait pas s’afficher, mais ma soif se faisait sentir. Croisant un chevalier qui avait terminé de manger, je l’arrête dans sa marche d’une seule main et d’une voix silencieusement froide, je lui demande d’aller me chercher un thé au miel et me l’apporter à ma table.

Sans rien demander, il repart aussi vite que possible vers la cantine. Je finis par arriver face aux garçons. Un seul regard m’indique qu’il était là depuis un long moment, qu’il n’arrêtait pas d’écrire et qu’il a sûrement vu de très nombreuses personnes s’installer face à lui. Je tire la chaise et m’installe, restant droite et poser. J’aurais bien aimé allumer un cigare, mais le faire dans le réfectoire serait irrespectueux. Je me contente donc de le fixer droit à travers lui, observant sa figure et le retenant aussitôt. La forme de son visage, la couleur de sa peau, la tournure de ses yeux, la teinte de ses lèvres. Je relève tous les détails et tout ce qui m’est donné de voir, cherchant déjà à percevoir ce qu’il se cachait en lui.

Il m’adresse alors la parole, s’excusant directement. La politesse était une bonne qualité à avoir, mais tout dépendait si ce qu’il avait à me dire était excusable.

- « Bonsoir à vous. »

Une voix calme et tranchante, mais neutre. Rien ne me disait qu’il fallait que j’apprécie ou insulte cette personne… À vrai dire, rien ne me disait d’interagir avec lui et c’est ça que j’attendais de sa part, qu’il annonce clairement pourquoi il m’a fait venir ici. Il se présente alors sous le nom d’Adam et affirma très vite ma théorie. Un scribe du Conseil venu pour discuter avec moi ? Nan, aucune chance que ça soit spécifiquement moi. Au contraire, il a dû questionner de nombreuses personnes venant ici. Il lui a été demandé par le conseil de faire un document sur l’Ordre et ses effectifs. Et sans prévenir, sans méchanceté, sans hausser le ton de la voix, je viens lui indiquer une simple chose.

- « Je vous conseille alors d’arrêter et de changer votre méthode opératoire. Questionner uniquement les personnes passant par le réfectoire, sans utiliser un ordre d’appel précis ou une forme de convocation est pure folie et perte de votre précieux temps. Je ne vous donne qu’un simple conseil, je ne juge pas la qualité de votre travail. »

Inefficace. C’est comme cela que je voyais son travail. Si c’était véritablement une liste d’effectifs qu’il souhaitait faire, questionner simplement les personnes qui venaient ici était ridiculement inutile et une perte de temps. Sur la durée qu’il questionne une personne, probablement cinq seront arrivés. Et le temps qu’il en questionne 6 autres, 30 seront arrivées ici, et 10 seront déjà parti. S'il continue comme ça, il va juste finir par venir ennuyer des supérieurs afin d’avoir des noms et de courir après les quelques soldats qui lui manquent. Et durant ce temps, il y aura déjà des nouvelles recrues qu’il faudra réintégrer dans ses notes.

Le chevalier à qui j’ai parlé plutôt arriver alors avec une tasse de thé. Dommage, il a pris un goût simple et sans sucre. J’aurais dû préciser ce que j’aimais. Je le remercie d’un signe de la tête avant de répondre à la question du scribe.

- « Arianrhod Brynhild Nyugard. Capitaine de l’Ordre, vertu de la Justice. »

Je ne lui fis que donner mon simple nom, grade et place au sein de l’Ordre. Sauf que chaque nom et mot qui sortait de ma bouche convoquait avec le poids et l’importance de chacun des mots. Que ça soit mes prénoms, mon nom de famille, mon grade ou mon titre. Chaque partie avait pour moi une grande importance et je les donnerais avec le respect que je leur dois.

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Sa voix était aussi agréable que détestable à entendre. Du moins, il était difficile pour le scribe de se faire une véritable idée de cette personne juste par l'intonation de celle-ci. Puis venais sa deuxième prise de parole. Autant l'avouer de suite, Adam ne s'attendait aucunement à ce genre de réplique aussi tranchante que de l'acier. Aussitôt, tout son corps se contractait, ses doigts resserrant davantage son calame. Sa bouche manquait de laisser échapper un bégaiement digne d'un grand débutant.

Il lui fallait quelques secondes seulement pour se reprendre - juste assez pour des yeux aguerris de se faire une idée du personnage - et se dire qu'elle avait effectivement raison. En temps normal. Ses iris noisette se mettaient à scruter le réfectoire un bref instant avant de reporter son attention sur la femme de glace. Sa réponse allait être certainement déterminante sur le comment on le verrait. Néanmoins, Adam ne pouvait se permettre de réfléchir trop longtemps afin de trouver les bons mots.

Je comprends totalement votre avis et le partage. Si je suis ici, ce n'est pas de mon propre chef. Il semblerait que l'Ordre n'eût pas mieux en pièce face à ma visite inopinée. Je note cependant votre conseil et compte le prendre en compte dès demain.

Cette réponse le satisfaisait, bien qu'il se doutait que cela ne soit pas vraiment au goût de l'autre. Au moins, elle ne disait rien pour le moment, répondant seulement à sa question. Ainsi, Adam prenait connaissance de l'identité de la femme. Une capitaine, soit un poste important pour l'Ordre, juste en dessous du général. Mais ce qui attirait le plus son attention était son deuxième prénom et nom de famille. Des mots qui faisaient écho à ce qu'il avait appris des années auparavant par des érudits. Brynhild faisait partie des légendes reconnues à travers le continent. Ne parlons pas des Nyugard, la famille fondatrice du Domaine de North Odin. Cela faisait son petit effet sur le gamin qu'il était au fond de lui. Après avoir noté son identité sur le papyrus, Adam décidait de rentrer un peu plus dans les détails.

Je ne m'attendais pas à avoir affaire à la célèbre famille à l'origine de la nation du Nord. Pourquoi avoir voulu rentrer au sein de l'Ordre des Chevaliers ? N'aviez-vous pas d'autres obligations dans votre pays natal ?

Cela pouvait paraître irrespectueux pour certains de se voir interroger de la sorte. Mais pour le scribe, il s'agissait de questions sans aucune arrière-pensée. Une manière comme une autre de la faire parler d'elle. Une seconde plus tard, son estomac se tordait avec un gros bruit de gargouillement. Ses joues se teintant de rouge, Adam s'excusait aussitôt, honteux. La faim commençait à le tirailler brutalement.

Pensez-vous que nous pourrions continuer à discuter autour d'un petit plat ? Je vous avoue que je n'ai pas eu l'occasion de me sustenter après être arrivé ici.

Arianrhod Adam L'Ordre des Chevaliers

bettyleg

Tranchant gratuitement dans mon adversaire, mais sans la moindre agressivité, je pouvais sentir que j’avais fait mouche. Le jeune scribe n’était pas capable de me donner la moindre réplique ou réponse. Il resta silencieux pendant quelques secondes avant de reprendre soudainement vie. Allait-il me donner une excuse ou changer de sujet ? À ses premiers mots, je compris que ce n’était qu’une maigre et légère excuse qui tournait autour du pot. Pire encore, il semblait rejeter la faute vers ses supérieurs. Entre ses mots, je trouve bien vite l’origine du problème. Ce n’était ni de sa faute, ni celle de mes supérieurs, mais un embarras de communication entre le conseil et l’ordre. Si un messager avait été envoyé plutôt, l’ordre aurait pu prévoir une pièce pour ce garçon.

Il m’affirma même que demain, il agirait pour régler cela. Mpf ! J’avais hâte de voir ce qu’il allait faire. Il est travailleur, ça se voit au travail qu’il a accompli, mais je ne pense pas qu’il sache comment agir pour optimiser son temps de travail efficacement. Demain, il aura une pièce, mais je ne sais pas s'il sera capable de faire venir rentablement et un par un les différents membres de l’ordre. La tâche qui était face à lui était complexe, mais la partie la plus dure était que rien n’avait été prévu pour lui. S'il veut avancer plus rapidement, il devra forcément réussir à s’imposer et chercher lui-même ce qu’il lui faut.

Je ne réponds donc pas à sa justification et lui donne plutôt mon identité. Il nota mon nom, mais sa curiosité fut trop forte et il commença directement à me poser une question mêlée à un compliment pour ma famille… Est-ce qu’il admirait les nobles du nord ? Rien ne pouvait me l’affirmer. Ce qui était sûr, c’est qu’il n’hésitait pas à poser des questions, même si elles sont irrespectueuses. Je viens doucement porter la tasse à mes lèvres, buvant délicatement et ne répondant pas tout de suite. Je ne voulais pas le lui dire directement, mais ce genre de question déplacé n’avait pas sa place dans un réfectoire. Je dépose ma tasse et fixe le liquide, frottant délicatement le rebord avec mon pouce.

- « Je suis rentré dans l’Ordre par envie personnel. Et j’ai des obligations sur mon territoire, mais rien de plus. Je ne suis pas l’héritier de la famille et je ne fais pas partie de la branche principale. Et si vous parliez des obligations envers mon pays qui ne sont pas forcées par les liens du sang, alors oui, j’ai autant d’obligation qu’aurait un noble de nord. Envers mon peuple, ma nation et Odin lui-même. »

Ma réponse se termina et le scribe décida d’accompagner la fin de ma phrase avec un bruit parfaitement audible qui me fit légèrement hausser un sourcil en le regardant. Il était visiblement gêné par la situation. Mais je dois avouer que je ne voyais pas pourquoi il s’excusait aussi vite. C’était parfaitement naturel d’avoir faim. Oui, ce n’était pas respectueux, mais il n’avait pas déjà mis la barre très haute depuis le début de cette conversation. Heureusement que ce n’est pas pire et qu’il a pris le temps de s’excuser.

- « C’est un réfectoire, nous sommes ici pour manger. Ne vous gênez pas. Je vous suit. Je suis venu ici pour manger après tout. »

Je dépose ma tasse et me relève doucement. Je ne sais pas s'il allait se dépêcher ou non pour aller chercher à manger, mais je n’allais pas me gêner. Je me dirige directement vers là où on pouvait se servir… Oh, on devait se servir soit même et faire la file… Vivement que je puisse manger ça dans mon bureau. Je suis peut-être membre de l’ordre, mais je ne suis pas ici pour subir mon service militaire.

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Il n'avait pas le temps de rebondir sur ce qu'Arianrhord venait de dire. Elle se levait doucement de son siège après avoir déposé sa tasse. Il lui fallait en faire de même, quittant la table et ses précieux documents - après y avoir mis un peu d'ordre -. Mille et une question brûlaient ses lèvres envers cette capitaine au regard de glace. Heureux de se trouver au sein de l'Ordre, voilà comment il se sentait en cet instant précis. Car le scribe en plus de tout le reste, découvrir des personnes de tout horizon. De parfaits inconnus dont certains, portaient néanmoins des noms historiques.
L'attente allait durer un petit moment au vu de la file. Il espérait pouvoir supporter la tension qui régnait juste par la présence d'Arianrhord. En tout cas, patienter ainsi lui permettait d'analyser ce qui se passait autour de lui. Chacun semblait être d'humeur joyeuse à parler de tout et de rien. Cela faisait plaisir de voir et à entendre, car jamais, par le passé, il n'aurait pensé voir cela. Pour autant, cela ne voulait pas forcément dire que tout était pour le meilleur. On ne peut pas changer des mentalités en aussi peu de temps, surtout après autant d'années passées dans la tourmente.

Des éclats de voix se faisaient plus forts que les rires un peu plus loin, attirant l'attention de l'homme. De ce qu'il comprenait par les bièvres mots parvenant distinctement jusqu'à ses oreilles - et surtout grâce à ceux commentant la scène à côté du duo -, un petit jeune avait cherché à doubler dans la file et cela n'avait pas plus à un grand gaillard au sang chaud. Pour Adam, cela était quelque chose qui pouvait arriver fréquemment et il se doutait que si personne n'allait réagir, la capitaine de la justice allât le faire. Mais c'était sans compter sur une phrase qui attisa un brasier dans ton corps. Des mots qu'il aurait préféré ne jamais entendre.
Ni une ni deux, en quelques enjambées seulement, Adam se retrouvait devant les deux à l'origine des éclats de voix. Son regard noisette toisait froidement le plus vieux. Sa voix pourtant, se voulait le plus calme possible.

Pardonnez-moi de vous interrompre. Je peux comprendre que vous soyez en colère lorsqu'un garnement vient piquer votre place. Cela ne se fait pas. Mais est-ce une raison pour déblatérer de pareil mots ? Pensez-vous concrètement que lui lancer que cela n'a rien d'étonnant, car il s'agit d'un pauvre est le meilleur comportement à adopter ? S'il se trouve ici, c'est pour servir le même dessin que vous, se battre pour la paix nouvelle. Le rabaisser ne sert à rien d'autre que de le blesser et l'empêcher d'aller de l'avant.

Son monologue terminé, il se laissait un temps pour reprendre son souffle. Celui lui faisant face était rouge de colère, prêt à exploser à tout moment. Néanmoins, l'arrivée de la capitaine semblait de calmer ses ardeurs. Le scribe se tournait vers elle, souhaitant s'excuser d'avoir intervenu sans l'avoir concerté. Mais jamais il n'aurait pu rester les bras croisés et attendre sagement. Il n'avait ni diplomatique et encore moins prudent dans l'utilisation de ses paroles. Il subirait toutes les remontrances s'il le fallait, tant que cela ne coupait pas court à son aventure ici.
Une fois l'incident passé et le repas dans les mains, ils revenaient jusqu'à leur table. Tout en commençant à manger silencieusement, il s'attendait à entendre la voix d'Arianrhord à tout moment.

Arianrhod Adam L'Ordre des Chevaliers

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J’étais patiente… Très patiente, même trop pour mon propre bien. Ici, j’attendais paisiblement que la file d’attente avance et que nous puissions manger tranquillement. Sauf que des problèmes apparaissaient déjà au loin. Je n’ai même pas besoin de m’écarter pour voir deux membres de l’ordre se chamailler. Bien ! J’attendais ce genre de réaction depuis ma montée en grade. L’ordre vient de naître, il est temps de faire en sorte de semer les graines dans les fondations. Je me retourne vers la personne derrière moi.

- « Garder ma place s’il vous plaît. »

D’un pas ferme et audible, je marche assez fort pour que mes talons résonnent à travers la cantine sans pour autant paraître énervé ou furieux. Un pas lent, mais lourd, assez précis afin de faire remarquer ma présence vers les fauteurs de troubles. Les deux chevaliers se tournent aussitôt vers moi, ayant un peu de mal à reconnaître mon grade avant de se mettre au garde-à-vous. Je leur parle alors d’une voix normale, mais faisant en sorte qu’elle ne résonne pas à travers le réfectoire. Juste assez pour qu’ils puissent très clairement entendre ce que je veux leur dire et qu’ils sachent aussi sentir la glace se trouvant derrière chaque mot. Je me tourne vers le grand gars qui aurait bien pu être violent si personne n’était intervenu.

- « Chevalier, je sais bien que vous n’êtes pas en tort. Vous avez même convenablement fait de l’empêcher de vous dépasser. C’est dans vos droits… Mais ne pousser pas cela plus loin. Je ne suis pas votre mère ou votre chaperonne, mais je suis votre capitaine et je refuse que vous décidiez de perturber l’ordre public en ma présence. Je vous ordonne donc de rester calme et fier, et ne céder pas à la colère. Vous êtes un chevalier non ? »

C’est au tour du petit jeune. Je me tourne vers lui, le regardant avec autant d’estime que le grand, mais en tenant le même regard froid et figer à travers son âme.

- « Quant à vous ! Vous n’êtes pas un enfant, vous n’êtes pas un voleur et vous n’êtes pas idiot. Vous allez donc rester calme et ne plus recommencer. Je ne veux pas entendre des excuses, et cela vaut pour vous deux. Soyez plutôt content que je n’aie pas décidé de faire des exemples publics de vous deux plus que cela. Et si vous voyez quelqu’un agir aussi stupidement que vous venez de le faire. Remettez-les à leur place comme je viens de le faire. Je ne serais pas toujours là, mais dites-leur que la Justice les surveille. Je vous fais confiance pour cela. »

Je me retourne et commence à partir vers le prochain souci… Sauf que je m’arrête puis m’adresse aux deux idiots sans même me retourner. Cette fois d’une voix clairement tranchante et audible à travers toute la cafétéria.

- « Et si vous osez abuser de mon titre comme vous abuserez du tranchant d’une lame, je n’aurai aucune retenue contre vous. »

Voilà qui était réglé… Maintenant, l’autre fauteur de troubles. Je marche d’une façon bien plus discrète cette fois vers Adam et les deux chevaliers moqueurs, ne faisant voir clairement ma présence que lorsque j’étais à côté d’eux, en les fixant tous d’un regard qui se voudrait énerver, mais parfaitement indifférent et calme. Je me mets droite et me tourne vers Adam, lui adressant la parole avec le même ton que j’utilise depuis le début.

- « Scribe Adam, cette défense était admirable, mais risible. Si vous voulez prouver que quelqu’un à tort, vous perdez votre temps à sortir des arguments idéaux. Particulièrement, si la fierté des autres les empêchera de vous écouter. Retourner dans la file et calmer vous. Vous êtes un scribe et eux des chevaliers. Sans argument assez solide pour briser leur fierté. Jamais vous n’auriez pu prouver la moindre chose… Surtout dans votre état. »

Je lui fais rapidement remarquer l'état dans lequel il était, espérant qu'il comprendrait vite la perte de temps que c'était inutile d'essayer de convaincre des personnes en étant dans cet état. C’était au tour des deux autres. Je me tourne vers les deux moqueurs, les adressant avec une voix plus douce et calme… Trop douce à vrai dire. Ma voix avait l’air si amical qu’elle devait sonner effroyablement fausse pour les deux personnes assise. Comme si je venais de griffer un tableau noir devant eux.

- « Et pour vous deux. Je me suis déjà occupé de remettre les fauteurs de troubles à leur place. Donc, vous pouvez manger à nouveau à votre calme. Puis-je avoir vos noms ? »

Chacun me donne un nom que j’enregistre le plus rapidement et efficacement possible. Une fois leur réponse donnée, je les fixe. L’un et puis l’autre. Sans dire la moindre chose. Passant d’une voix inexacte et étrange à une voix autoritaire et véritable, j’annonce leur sentence.

- « Bien… Dans exactement une heure, quand je reviendrai à mon bureau. Je veux que vous ayez récupéré la totalité des documents sur les récentes inscriptions dans l’ordre, qu’ils soient triés, classer et ranger, mais aussi que vous ayez informé que toutes les inscriptions devront avoir une copie papier envoyé à l’archivage pour future utilisation. S'il manque des documents, votre unité entière le payera pour vous. Je ne peux pas vous empêcher de vous moquer de vos camarades. Mais si vous avez le temps de réduire le moral des troupes en crachant du venin, je ferais en sorte que vous crachez du sang pour la bonne cause à la place. Profiter bien de votre repas. Vous avez une heure. Repos. »

Comme d’un seul coup d’épée, j’ai tranché l’affaire dans le vif et donné les punitions aux soldats. Je comptais demander à des soldats plus respectables de faire ce travail, mais ça leur sera suffisant. Je retourne dans la file, ne disant strictement rien d’autre à Adam. J’ai fait mon boulot, rien ne devait être dit en plus. Je prends mon plat, reviens à table et mange avec Adam face à moi. Je ne dis strictement rien, durant tout le repas. Je profite du calme instauré et manger avec les manières que l'on m’a appris dans la noblesse. De manière élégante, mais rapide.

Sauf qu’une fois mon assiette terminer et la dernière bouché avaler, je nettoie ma bouche avec un tissu puis je relève directement le regard vers Adam pour lui parler. Le temps du repas lui aura probablement laissé le temps de réfléchir à ce qu’il venait de faire. J’imagine qu’il se sentait dans le juste et effectivement, il l’était… Mais la méthode utilisé n’était pas la bonne et les émotions qu’il a montrées sur son visage ont clairement révélé que ce n’était pas par logique qu’il est venu les remettre à leur place. Ce qui a très vite mis en doute toute la valeur de ses propos.

- « Scribe Adam. Encore une fois, votre action était admirable… Mais vous n’êtes nullement en droit de parler sur ce ton à des chevaliers dans le milieu de travail. Oui, ce comportement était inacceptable, oui, il faut les remettre à leur place. Sans compter que ce n’est pas votre rôle. C’est pour cela que je ne vous remercierais pas pour votre action héroïque et je refuserais toute excuse de votre part. À la place, soyez meilleur. Dans une heure, nos deux camarades auront rassemblé du mieux qu’ils peuvent la liste de toutes les inscriptions à mon bureau. Vous viendrez avec moi là-bas pour comparer vos notes à ce qu’il sera marquée, corrigerez vos erreurs et faire une liste de tout ce qu’il manquera. Puis, nous ferons en sorte que vous passez vos interviews dans mon bureau. Sinon, vous avez d’autres questions pour moi ? »

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Il s'était laissé emporté par ses sentiments et sa propre expérience passée. Le scribe ne le savait que trop bien et s'était déjà attendu aux remarques de la capitaine. Mais les paroles l'avaient encore une fois retourné. Il venait de se sentir comme un petit-enfant devant une file d'inconnu. De quoi le blesser dans son ego et l'empêcher de pouvoir se calmer dans l'immédiat. Mais, même ainsi exposé aux autres, Adam gardait ses lèvres closes en faisant un effort surhumain. Cala aurait été une tentative veine que de s'égosiller et une insulte aux chevaliers que de tenir tête à la capitaine de la justice.

Alors il avait attendu d'être de retour à la tablée pour réfléchir davantage à la situation. Arianrhod se mettait à manger sans un mot, laissant le silence régner - paradoxal au vu du bruit environnent -. Le rouquin décidait d'en faire autant, savourant les plats préparés par les cuisiniers. Des mets provenant des quatre coins d'Elysia. Pour l'occasion, Adam avait opté pour un petit curry originaire du Royaume du Pharaon et en prenant une première bouchée, il semblait retomber en enfance. Cette pensée faisait naître un rictus nostalgique. Aussitôt le repas terminé, le scribe relevait la tête vers la dame du nord. Il s'agissait donc du moment de la sentence. Le scribe serrait le poing jusqu'au blanchissement des jointures, que ses ongles viennent se planter dans sa peau caramel.

Elle ne souhaitait donc aucune excuse, même si pour Adam, il lui était nécessaire de pointer du doigt un point. Car si personne n'avait réagi avant son intervention et qu'aucun membre de l'Ordre ne daigne s'interposer... Mais en effet, cela ne le concernait aucunement et autant faire profil bas devant cette femme. Ce qui le dérangeait plus, concernait le fait que d'ici une heure, il aurait la liste de toutes les inscriptions. Bien que cela partait d'un bon sentiment et pas dénué de sens, le scribe arquait un sourcil. Après avoir pris une gorgée d'eau, il décidait simplement de dire à Arianrhod.

Je vous remercie pour votre initiative. Je ne vous cache pas que j'ai préféré m'en occuper seul vu qu'il s'agit de la mission qui m'a été confiée. Néanmoins, votre raisonnement est pertinent.

Étonné, voilà comment il se sentait en ayant l'autorisation de la questionner davantage. D'un autre côté, il ne savait pas sur quel point il pouvait l'interroger sans paraître désobligeant.

Vous qui êtes née Nyugard, une famille quand même fondatrice d'une nation, vous pensez que l'on vous traite différemment de par cet aspect ? Pardonnez-moi pour cette question, vous n'êtes pas obligé d'y répondre. Je me demandais, mais avec la création récente de l'Ordre, vous devez avoir beaucoup de travail devant vous ? En tant que capitaine, vous devez gérer autant la paperasse que vos effectifs, c'est cela ?

Arianrhod Adam L'Ordre des Chevaliers

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Adam n’a pas dit un mot de plus, et heureusement pour lui. S'il avait continué de les provoquer après mon intervention, ça aurait remis en doute mon autorité sur mes soldats. Je dois les punir quand ils agissent mal, mais une personne extérieure à l’ordre n’en avait pas le droit. Même si Adam n’avait dit qu’un seul mot de plus, j’aurais du le remettre à sa place. Ce qui aurait pu le blesser ou lui déplaire fortement. Je ne sais pas vraiment comment il aurait réagi, mais je peux dire que son travail ici aurait bien empiré. En se disputant avec les chevaliers puis moi, la situation aurait pu bien empirer pour lui. Elle aurait pu être même catastrophique.

Je reviens à table pour manger silencieusement face à Adam. Sans dire le moindre mot, je mangeais ma nourriture. Ce que j’ai pris à manger ? Je ne suis pas ici pour un voyage culinaire, donc j’ai simplement pris un plat venant de chez moi. Un plat que je savais capable de remplir mes besoins et qui sera suffisant pour ma journée de travail. Pour ce qui est du goût, j’ai déjà oublié, c’était quoi depuis un moment. Je reconnaissais les saveurs, mais rien ne m’était particulier ou familier. Ce n’était que de la nourriture.

J’explique alors à Adam ce qui allait se passer une fois que nous aurions fini et où la suite de son travail aura lieu. J’ai puni les deux chevaliers et ils allaient pouvoir nous être utile. Une fois cela fini, nous pourrons retourner à mon bureau et il pourra travailler en paix, loin des odeurs de nourriture et des bruits ambiants. Il faut un espace de travail adapté pour pouvoir bien travailler après tout. Je lui permets même de me poser d’autres questions en attendant que les deux autres chevaliers fassent leur travail. Le scribe semblait ne pas trop apprécier mon aide, ou plutôt, il sentait son amour personnel prendre un coup que quelqu’un l’aide sans lui demander son avis. C’était SA mission après tout.

- « Votre mission est, selon ce que vous m’avez dit, faire un document sur l’Ordre et ses effectifs. Vos préférences sont donc inutiles. On vous a confié une mission, votre but est de l’accomplir le plus efficacement possible. Si vous n’êtes pas capable de mettre votre ego et vos envies personnelles de côté pour le bien du travail qui vous a été donné, alors le résultat du travail en sera détérioré. Si c’est votre mission, alors il est de votre responsabilité de la porter à bien et par tous les moyens possible. »

Une simple vérité que je dépose sous ses yeux silencieusement, attendant déjà les questions. Pour un travail, les éléments personnels n’ont rien à faire dedans. Lorsqu’un travail est donné, la personne responsable doit utiliser tout ce qu’il peut pour accomplir sa tâche de la façon la plus optimale. Si ce scribe n’était pas capable de faire cela, alors je ne pense pas que le conseil pardonnera son travail, car il a une belle écriture. Nous parlons des effectifs d’une nouvelle force armée, la moindre erreur sera très difficilement pardonnable.

Il finit alors par reprendre la parole, me posant des questions par rapport à ma famille, puis en se corrigeant rapidement, il me demande si j’ai beaucoup de travail ici. Je dépose mon thé pour le regarder encore, répondant doucement alors que je fixe son âme à travers ses yeux.

- « Ma famille n’a rien à voir avec l’Ordre, j’imagine donc que vous demandez cela par curiosité personnel. La réponse est simple, on nous voit comme les fondateurs oui, mais nous sommes doucement oubliés depuis que le tournoi a été installer. Nous avons le sang des fondateurs en nous, mais le pays a changé sa culture. Notre sang n’est plus coloré de royauté, mais d’erreur du passé maintenant. Et personnellement, je suis d’une branche secondaire à la famille principale. J’ai donc la chance de ne pas être la personne au centre de l’attention. »

Je bois à nouveau ma tasse, la finissant avant de reprendre sur le même ton.

- « J’ai un peu de travail oui. Rien d’insurmontable. Du moment que je sais gérer mon emploi du temps, je peux finir tout cela à temps. J’ai encore de la paperasse sur mon bureau à faire. Je ne sais pas si j’ai plus ou non que mes effectifs et je ne m’en occupe pas. Avant de vérifier les autres, je m’arrange pour finir ma part d’abord. Aider les autres si vous n’êtes pas capable de finir votre propre travail est inutile et hypocrite. Rien d’autre. »

Can you tell me your story?

Il manquait de laisser échapper un profond soupir tout droit sorti de ses entailles. Les discussions devaient bien être tendues avec la capitaine de la justice. En soit, cela n'était aucunement un reproche pour Adam - outre le fait de sentir encore blessé -, mais il se demandait si elle avait été toujours aussi directe et tranchante par le passé. Évidemment, le rouquin se gardait bien de l'ouvrir pour satisfaire sa curiosité malsaine. À la place, il s'intéressait davantage à la réponse qu'elle pourrait lui fournir sur le reste.

De cette famille, il n'en connaissait réellement que les faits historiques. Bien qu'il se doutait qu'avec les siècles, les Nyugard avaient perdu en puissance, il ne s'imaginait pas à tel point. Cela n'était aucunement comparable avec les dirigeants du Royaume du Pharaon. Depuis leur création, seuls les Pharaos avaient été au pouvoir et cela serait très certainement la même dans le futur. Entendre la vérité de ses propres oreilles et surtout, venant d'une personne qui savait de quoi elle parlait, était vraiment quelque chose d'enrichissant.

Je vois ce que vous voulez dire. Du Domaine de North Odin, seul les leçons d'histoire données par mon précepteur ont alimenté mon enfance. Même s'il y a très certainement du vrai, qui peut dire que le passé n'a pas été biaisé en raison des tensions entre le Royaume et le Domaine depuis leurs créations, et ce, malgré le traité de non-agression. Je vous remercie pour votre réponse sincère.

Plus les minutes passaient et plus le scribe avait l'impression de pouvoir tenir le regard de la dame. Ses yeux noisette ne cherchaient plus à se détourner à cause du malaise provoqué. Méthodique, voilà ce qu'Adam retenait de sa dernière tirade. Et concrètement, sur cette base, il aurait tendance à dire qu'elle avait tout d'une capitaine. Peut-être était-ce précipité comme raisonnement, mais à l'heure actuelle, l'Ordre avait très certainement besoin de personnes comme elle. Aussitôt, il pensait à son amie Freyja Amiris elle aussi ayant atteint ce rang. Cette demoiselle était pour lui, un pont entre deux opposés. Est-ce que les deux femmes s'entendaient bien ? Était-ce vraiment un point indispensable à penser en ce moment-même ?

Vous a-t-on déjà affecté des missions pour Elysia ou est-ce qu'au vu de sa récente création, seul des chevaliers y sont envoyés ? Je ne doute pas une seule seconde que vous soyez une combattante comme les autres outre un grade plus élevé. Mais l'Ordre a peut-être un mécanisme bien particulier en fonction des missions qui peuvent tomber.

Avait-elle compris où il voulait en venir ? Le rouquin l'espérait, car le formuler de la bonne façon n'était pas si facile. Est-ce que les capitaines étaient secrètement gardées pour les événements de la plus haute importance ? Un moyen de se préparer à d'éventuelles guerres et ainsi, de préserver des éléments importants... Non, l'Ordre sonnait la paix nouvelle pour chacun. Ils devaient certainement jouir d'une plus grande liberté au sein de leurs actions.

Je m'excuse de vous ralentir dans votre travail. Nous pouvons remettre à demain tout ceci et comme convenu, vous rejoindre jusqu'à votre bureau ?

Arianrhod Adam L'Ordre des Chevaliers

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Je finis ma tasse ainsi que ma réponse et il me remercia pour ma réponse sincère. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi. Il voulait ma réponse, il l’a eu. Rien de plus ou de moins. Je vois mal pourquoi je ne devrais pas être sincèrement sur mon histoire ou mon passé… Mais j’imagine que certaines personnes sont capables d'exactement cela. Mentir sur son passé pour ne pas à avoir à le raconter, ou peut-être juste le modifier légèrement pour le rendre plus beau et plus acceptable.

Il me posa alors une autre question, cette fois plus audacieuse et précise. J’avais du mal à voir ce qui se cachait derrière cette question, mais je devinais vite que l’homme cherchait quelque chose. Une réponse à une question qu’il ne voulait pas poser. Je ferme les yeux un léger moment, réfléchissant à ce qu’il voulait me demander et la réponse qu’il attendait. Sa question demandait simplement si on m’avait déjà donné des missions ou non. Mmmh, ce qui m’intéressait plus, c’était la justification juste derrière. Il précisa que l’Ordre avait certainement un mécanisme particulier derrière.

C’était ça qu’il cherchait à savoir ? Si par mon grade de Capitaine, des missions plus uniques et particuliers me seraient donnés. Il est fort probable que ça sera le cas par le futur lorsque des ennemis précis de notre Ordre feront surface… Mais en attendant, il n’était rien. L’Ordre ne venait que te bourgeonner et aucune mission de la sorte n’avaient été donner. J’ouvre à nouveau les yeux, répondant sur le même ton et la même sincérité.

- « Pour le moment, je n’ai que de la paperasse à remplir. Aucune mission précise ne m’a été donné par l’Ordre. Et avant qu’ils puissent faire cela, j’imagine qu’ils attendent que notre organisation soit enfin correctement construite afin que les missions puissent de dérouler sans accro d’un point de vue bureaucratique. Une fois cette étape faite, des missions me seront probablement données. Je ne serais pas capable de dire quoi comme mission par contre. Si c’est ça que vous cherchez, je ne sais pas si mon grade me donnera accès à des missions plus importantes ou non. J’aurais certainement mon mot à dire sur plus de choses, mais je ne suis pas une force indépendante qui agit en dehors des lois de l’Ordre. »

Voilà, je pense que ça a pu répondre à toutes ses questions… Étrangement, en m’entendant parler, j’avais l’impression qu’Adam cherchait plus à savoir si je vivais des aventures que si on me donnait des travaux particulier. L’un ou l’autre, j’ai répondu à sa question. Mais je savais une chose... Si j'avais véritablement une mission, je ne pourrais pas le dire à Adam. Qu'il nous espionne ou vient juste remplir sa soif d'aventure, mes histoires ne sont pas celle de héros de livre. Loin de là.

Finalement, il s’excuse de ralentir mon travail et propose qu’on remette cette discussion à demain et partir à mon bureau. Il est vrai que les deux chevaliers devraient bien avoir fini leur travail. Autant être dans le bureau pour les accueillir… Sauf que je comprends entre les lignes qu’Adam ne semblait pas vraiment venir… Non, il souhaitait repousser son travail à demain. Il est vrai qu’il se faisait tard, il pouvait peut-être vivre loin et avait son propre rythme de travail…

- « Comme vous le voudrez. Je vous attendrai dans mon bureau avec la liste des inscriptions à l’Ordre. J’espère que vous aurez du temps libre demain, car votre travail sera long. Bonne journée à vous Adam. »

Sans dire un mot de plus, je reprends mon assiette et viens à la rendre propre et à nettoyer de toute nourriture, remerciant les chefs et les cuisiniers pour leur travail. Je n’avais plus qu’à revenir à mon bureau et travailler… Je risque probablement d’y être pour toute la soirée.

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Malgré le fait qu'elle pouvait trouver les questions d'Adam à la limite de l'acceptable, Arianrhod y répondait avec une franchise déroutante. Elle lui faisait ainsi part qu'elle n'avait encore eu aucune mission précise et que justement, au vu de sa récente création, l'Ordre devait d'abord gérer l'aspect bureaucratique. Cela faisait sens et le scribe n'ajoutait rien à cette explication sauf un hochement de la tête. Il y avait encore un boulot monstre à faire, mais avec des personnes aussi capables que cette femme, rien n'était à craindre. Normalement.

Il arquait un sourcil, visiblement curieux de la phrase d'Arian lorsqu'il lui proposait de la voir le lendemain matin dans son bureau. Il pensait bien faire, lui permettant ainsi de faire la mission qu'elle s'était fixé plus tôt dans la journée. Et en seulement une réplique, il se sentait régresser dans sa démarche de bien s'entendre avec la justice. Du moins, c'était ce qu'il se disait en la regardant quitter la table après un au revoir. Aussitôt, il fait les mêmes gestes que la dame du nord et rendait ses couverts. Sauf qu'au lieu de reprendre le trajet vers son calame et papiers, il décidait d'interpeller Arianrhod. Elle était celle qui lui avait proposé de la rejoindre dans son bureau un peu plus tard dans l'après-midi après tout. Petit garçon nerveux qui tentait de ne pas le montrer ouvertement. Douce illusion.

Excusez-moi, je pensais vous gêner dans vos documents en venant tout à l'heure. Mais si vous préférez cela afin de ne pas le remettre à demain, je suivrai votre volonté. Autant terminer cette tâche que de l'éterniser.

Il plongeait son regard sérieux de couleur noisette dans le sien, entendant son verdict pour savoir quoi faire par la suite. Dans tous les cas, Adam avait pour ordre de rester quelques jours avant de retourner jusqu'au fief de Babel. Il aura vite trouvé une occupation intéressante pour tous, à faire.

---

Trois coups sur la porte afin d'annoncer sa venue. Comme promis, Adam s'était retrouvé à se rendre jusqu'au bureau de la justice. À ses côtés, un chevalier l'avait guidé jusqu'ici. Sur le chemin, tout deux avaient échangé quelques paroles, apprenant à se connaître. Le scribe avait apprécié cette brève discussion et invitait l'homme à se revoir à l'occasion plus tard afin de continuer l'échange.

Une voix lui indiquait alors qu'il pouvait entrer, ce qu'il fit aussitôt pour ne pas faire patienter cette femme du nord. En la voyant, il lui faisait un signe de tête respectueux et s'approchait davantage de son bureau. Il ne s'y arrêtait qu'une fois à quelques pas seulement de la personne.

Dame Arianrhod, je vous remercie encore une fois pour votre gentillesse et pour le travail fourni par vos camarades.

Il regardait les documents regroupaient par les chevaliers sur le bois du bureau. Dans ses mains, lui aussi avait fait du bon travail entre temps. Du moins, c'était ce qu'il se disait. À présent, il lui fallait comparer les feuilles une à une. Autrement dit, un boulot pas aussi simple.

Me permettez-vous de déposer mes affaires ?

Une simple demande banale, mais qui pour le rouquin était un moyen de se reposer les bras. Car on ne dirait pas, tout cela commençait à peser lourd dans ses bras.

Arianrhod Adam L'Ordre des Chevaliers

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Alors que je m’avançais vers mon bureau, Adam essayait de relancer la discussion avec une proposition que je trouve alors un peu contradictoire avec ce qu’il disait de base. Il ne me faut que deux pas pour lui donner la réponse. Le premier était d’abord un simple questionnement personnel. Est-ce que c’est moi qui ai mal compris sa volonté de base ou il a fait une erreur dans ce qu’il demandait. L’un ou l’autre, ce n’était pas la question. Il a cherché à corriger l’erreur sans accuser une personne, il n’y avait aucun mal à se rattraper comme cela. À mon deuxième pas, je réfléchis si c’était une bonne idée de le faire venir. Il allait se faire tard et son travail allait certainement passer à travers toute la nuit. Sauf que grâce à cela, il pourra enfin accomplir son objectif et sa mission, en détriment de son état.

Adam proposa son idée et je ne mets que deux pas en avant de tourner la tête vers lui, lui donnant une réponse claire et précise.

- « Suivez-moi. Vous avez du travail à faire, autant de le finir maintenant. »

Sans un mot de plus, je reprends ma marche dans le couloir, saluant rarement certaines personnes d’un mouvement de tête et me dirigeant vers mon bureau. Je pouvais déjà voir devant la porte deux chevaliers attendant avec à leur pied des documents. Bien, ils ont obéi et ont apporté ce qu’il fallait. Sans faire le moindre signe, j’ouvre la porte de mon bureau, leur faisant signe de la main de rentrer.

- « Déposez tout sur la table basse et repartez. »

Mon bureau ! … Il était particulier. Un mur était rempli d’armoires, chaque armoire remplit de nombreux livres et documents, tous parfaitement entretenue et trier. Son mur, à l’opposé, était bien plus léger. On pouvait y voir des souvenirs, peintures, décorations ou même une étagère à arme tenant différentes épées ou des petites armoires avec des tasses, du thé, une théière et d’autres affaires. Il y avait aussi un porte-manteau sur lequel j’y dépose d’un seul mouvement de main ma grande cape, laissant apparaître mon corps svelte. Au centre de la pièce, tenant sur un tapis, deux fauteuils légèrement ornée, mais fort confortable, fait pour accueillir les invités. Au centre, une table basse qui accueillait à son tour des documents.

À côté de la table centrale, prenant toute la place et face à la porte d’entrée, une magnifique fenêtre faisant tout le mur. Largement assez grand pour éclairer toute la pièce, mais juste en face de la fenêtre, un grand bureau remplit de très nombreux documents parfaitement rangés ainsi que de nombreux outils et affaires.

Je m’installe sans trop d’hésitation derrière ce bureau, mon bureau, afin de reprendre ce que j’ai quitté il y a un moment. Adam s’avança jusqu’à mon bureau pour me remercier moi et mes camarades. Je lui dis d’une voix rapide, mais claire : « Ne me remerciez pas et encore moins mes camarades, c’était une punition que je leur ai donnée. Je n’ai fait que profiter de leur bêtise pour vous donner un coup de main étant donné que mes supérieurs sont trop occupés. »

Il demande alors juste s'il pouvait déposer ses affaires.

- « Installer vous sur les fauteuils et utilisez la table basse. Essayer juste de ne pas salir en travaillant. C’est censé accueillir les invités, pas servir d’espace de travail. Je vous conseille aussi de commencer à travailler, sinon vous serez bloqué ici toute la nuit. Encore une fois, hésiter pas à poser vos questions. Personnel ou sur le travail que vous avez à faire. Si vous avez soif, dites-le-moi, je vous servirai un thé. Ne touchez pas au reste du bureau.»

Lors de ma réponse, je commence déjà à travailler. Je prends un document de la pile à gauche et le compare à une fiche tenant de très nombreuses informations et données, puis je rectifie les erreurs ou mets un tampon avant de le ranger dans deux colonnes respectives. Commençant à prendre mon rythme de travail.

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À ses remerciements, la capitaine préférait souligner qu'elle avait cela pour punir les autres de leur bêtise de plus tôt. Une façon d'allier l'utile à l'agréable, et quand bien même qu'Adam avait été peiné au départ de se dire que d'autres feraient son travail, il avait eu le temps de peser le pour et le contre depuis. Suite à son énième question, Arianrhod lui proposait d'utiliser ces fauteuils et la table basse normalement réservés pour les invités comme coin de travail.

Une fois les recommandations énoncées par la dame du nord, s'installaient confortablement dans l'un des sièges et regardaient la pile de documents face à lui. Il ne pouvait pas nier que malgré le fait que le travail avait été bien fait. Cette réflexion faisait naître un sourire reconnaissant sur ses lèvres. Prenant de la main gauche une feuille dans la pile offerte par la justice, Adam se mettait à parcourir les lignes inscrites sur le document. On pouvait y trouver l'identité de la personne comme son nom et prénom, mais aussi de sa nation et la raison de servir l'Ordre des Chevaliers. Tout comme la maîtresse du lieu, le scribe venait comparer les notes de ce qu'il avait dans sa main avec son propre travail.
Le calme régnait dans la pièce, chacun travaillant avec sérieux. Sans vraiment sans rendre compte, les aiguilles du temps tournaient inéluctablement. La lune commençait à se faire haut dans le ciel étoilé. Bien que concentré sur sa tâche, il arrivait davantage au rouquin de lâcher un bâillement. Ce n'était qu'après un énième qu'il reposait son calame sur la table basse et venir pincer l'arrête de son nez. Chacun avait bien avancé pour son plus grand bonheur... Toutefois, il restait encore tant à faire pour si peu d'énergie.

Excusez-moi, serait-il possible d'avoir du thé ?

Comme vu plus tôt, il lui faisait savoir sa soif - qu'il espérait pouvoir calmer sa fatigue momentanée. Quelques minutes plus tard, Adam avait une tasse fumante à côté des tas de feuilles.

Je vous remercie. Au vu de ce que j'ai pu lire jusqu'à présent, je vous avoue ne pas comprendre pourquoi l'on m'a fait venir jusqu'ici, autre le fait certainement de rendre tout cela plus officiel. Puis-je vous poser quelques questions ? Concrètement, chacun est libre de pouvoir postuler comme bon lui semble et selon ses capacités, on lui donne un rang, c'est cela ? Cela n'engendre-t-il pas de la jalousie envers certains ?

Il savait que certains grades étaient limités, alors cela ne semblait pas l'étonner de s'imaginer des tensions entre deux personnes souhaitant le même pouvoir. L'un pourrait y accéder tandis que l'autre serait obligé de rester au plus bas niveau.

Arianrhod Adam L'Ordre des Chevaliers

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Je n’allais pas vite, pas lentement, mais mon rythme était régulier et sans ralentissement. Chaque nouvelle feuille que je prenais était rapidement vérifiée, corrigée, rectifiée et validée. De son côté, le scribe se mit aussi au travail, avançant à son rythme. Je m’évite de lui faire la moindre leçon ou indication. Il connaissait certainement mieux son boulot que moi et je lui ai donné assez de travail comme ça. Je préférais m’occuper avant tout de mon travail pour pouvoir finir dans les temps pour planifier mes propres projets dans l’Ordre. J’avais plus d’une idée, plus d’un plan et plus d’un chemin face à moi. Sauf que je manquais de bien trop de détail pour arriver à un résultat correct.

Au rythme du monde, le temps s’écoula, mais fut bien plus rapide, car nous ne pouvions pas l’observer s’écouler. Lorsque le temps n’est pas sous nos yeux, celui-ci disparaît aussitôt. Pourtant, pas à un seul moment, il ne quitta mon regard. Je devais finir tout ceci dans les temps, je ne pouvais donc pas me permettre de ralentir ou de prendre du retard. Avec ce rythme, j’aurais fini avec une assez grande marge d’erreur pour régler d’autres détails en même temps.

C’est le bâillement du jeune homme qui m’arrêta dans ma concentration. Même si j’observais le temps passer, je n’avais pas vu l’effet qu’il a eu sur le scribe. Adam semblait largement plus fatigué, il n’avait pas l’habitude de travailler aussi longtemps. Il demanda alors s'il serait possible d’avoir du thé. Sans un mot, je me relève et pars lui préparer cela. Utilisant ma magie, j’allume ce qu’il faut et revenant plusieurs fois à ma place entre temps, je lui prépare son thé. Je viens le déposer sur la table avec un ordre précis et strict.

- « Il vient de chez moi. Ne le renversez pas. »

S'il osait le reverser, non seulement l’eau bouillante pourrait le blesser, mais il pourrait aussi détruire les registres de l’Ordre… Ce qui veut dire, plus de boulot pour moi. Il me remercie puis me pose une question fort intéressante. Je viens me servir un thé à mon tour pour me poser face à la fenêtre, observant la ville, les lumières, la nuit elle-même.

Je bois doucement le thé, ne répondant pas immédiatement, et cherchant à lui donner une réponse adéquat. Je sépare la tasse de mes lèvres puis tourne le regard vers lui, le fixant droit dans les yeux.

- « Si vous demandez à savoir si vous pouvez poser des questions, soyez patient et attendez une réponse d’abord. »

Je reprends une gorgée puis me tourne à nouveau vers la vitre, observant avec attention chaque lumière.

- « L’Ordre utilise actuellement une méthode de recrutement massive pour rapidement remplir leur rang. On peut s’attendre à ce que dans le futur proche, le recrutement se fasse plus serrer et la majorité des personnes incapables ici se feront renvoyer. L’Ordre cherche d’abord une main d’œuvre avant tout. Sauf qu’une main d’œuvre sans tête pour les diriger ne sert à rien. »

Je pense que ça devait répondre correctement à son doute interne par rapport au but de la manœuvre de l’ordre, maintenant la suite.

- « Est-ce qu’il y a de la jalousie ? Pas plus que dans n’importe quelle société ou groupe avec une hiérarchie. L’Ordre sera dans le futur une chose importante et capitale à nos pays. Il est donc important de s’assurer que les personnes qui auront du pouvoir seront limitées et auront été précisément recrutées. Si on donnait du pouvoir à n’importe qui, nous serions un cirque, pas une force respecté. Au final, la jalousie disparaîtra et le respect pour les supérieurs s’imposera. Sinon, il y aura des conflits. Et ceux-ci fragiliseront notre groupe. »

Je viens déposer ma tasse avant de me tourner vers le scribe, le regardant à travers toute son essence et son âme. J’avais un doute de son innocence au départ, mais même s'il n’a rien fait qui le contredit et que son innocence est fondé, je préfère garder un doute très clair.

- « Vous avez été envoyés ici par le conseil pour nous espionner. Ne le prenez pas mal, je n’accuse aucunement le conseil d’actes illégaux ou vous d’avoir des mauvaises intentions. Malgré cela, il faut se rendre à l’évidence que si vous avez été envoyés ici dans le but de faire une liste de recrues alors que nous en avons une, c’est que le conseil doute de la véracité des rapports fourni par l’Ordre pour le moment. Tant que les Chevaliers n’ont pas fait leur preuve, ils douteront de nous. »

Je retourne alors m’asseoir pour continuer à travers en silence, sachant très bien que mes accusations ont pu être pensantes pour lui. Ou bien ceci apparaîtra comme une révélation dans sa vision du monde. Aucune idée, à la place, je continue de travailler. Oh ! J’ai failli oublier.

- « Il se fait tard, si vous souhaitez dormir ici, ne vous gênez pas. Pareil si vous souhaitez continuer de travailler. »

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Arianrhod semblait être de celle qui aimait que tout soit fait le plus rapidement possible. Ce n'était aucunement un reproche d'Adam qui trouvait même cela admirable et surtout logique. Pourquoi reporter à plus tard et risquer d'accumuler encore plus de travail lorsque l'on peut le régler aussitôt ? Il la regardait quitter la pièce le temps d'aller préparer le thé et revenir quelques minutes plus tard avec une tasse fumante. Le rouquin la remerciait alors pour sa gentillesse et lui assurait faire attention. Il n'avait clairement pas l'intention de s'ébouillanter et encore moins, de détruire de précieux documents.

Patience était mère de sûreté. Gardant les lèvres closes, Adam attendait que la justice satisfasse sa curiosité instable. Un système de recrutement massif, voilà une des meilleure solutions qu'ils avaient pu trouver en cette nouvelle ère de paix. Pour autant, cela ne restait pas moins douteux dans la façon de faire. Pour le coup, les paroles de la capitaine ne pouvaient pas viser plus juste qu'en cet instant. L'Ordre lui-même devait se rendre à l'évidence... Mais que pouvait être la véritable méthode à aborder finalement ?

Il lui faut le temps de grandir et trouver les personnes adéquates pour réussir à être stable. Cela ne se fera pas en un claquement de doigts.

Un simple murmure, une pensée qu'il laissait échapper. Pas sûr que la dame l'ai entendu de son poste d'observation et dans tous les cas, ce n'était pas là des propos dénués de sens. Comparable à un nourrisson, c'était le temps et l'environnement qui ferait grandir l'Ordre. À l'évocation du conseil, son corps se tendait comme un arc. Il le savait pertinemment au fond de lui, la question qu'il lui avait posée en était la preuve dans un certain sens. Et évidemment, Arianrhod venait d'évoquer à voix haute ce qu'il se tramait dans sa tête. N'était-ce pas là évident de toute manière ? Pourquoi faire aveuglément confiance en une organisation aussi jeune et encore archaïque ? En faire part à Adam aurait tout fait capoter et il était plus simple de ne pas évoquer leur but premier. Alors oui, il avait l'impression de s'être fait manipuler habillement et cela avait le don de l'agacer profondément quand bien même que les dirigeants de Babel soient dans leur bon droit.

Oui, vous devez avoir raison. Non, cela est même certains. Comment pouvons-nous réellement faire confiance à quelque chose de tout juste créé ? Mais malgré tout, j'ai du mal à concevoir cela.

Tout un monde semblait séparer les dirigeants des nations aux autres, quand bien même qu'il était le fils du duc et de la duchesse Helvar. La conversation changeait totalement de direction à la surprise d'Adam qui plongeait son regard dans le sien. Voilà une réplique qu'il ne pensait pas attendre aussi tôt. Mais elle avait très certainement remarqué son bâillement de tantôt qui n'avait pas été si discret.

Je vous remercie infiniment pour votre proposition. Votre thé a su me requinquer alors continuons un peu.

Il lui offrait un petit sourire en coin avant que le duo ne reprenne le travail. Le scribe n'avait pas menti sur l'effet du thé sur sa fatigue. Pour autant, cela ne l'avait pas complètement effacé et il était évident qu'au bout de quelques heures, elle reviendrait en force l'obligeant à tomber dans les bras de Morphée. Alors c'était sans surprise qu'après une heure et demie de travail, ses yeux commençaient à se fermer contre sa volonté. Il prenait le temps juste de ranger un maximum la table basse avant de s'installer confortablement dans le fauteuil, tête reposée au creux de sa main. Dans un faible murmure, il souhaitait à la capitaine une bonne nuit.

---

Cela n'avait pas été le sommeil le plus réparateur. La position n'avait pas été la plus confortable, il fallait avouer. Mais en ouvrant les yeux, Adam se sentait en bien meilleur forme. La lumière dans la pièce était faible, son cerveau encore embué chercher à se remémorer de là où il se trouvait. Est-ce qu'en regardant vers le bureau, trouverait-il Arianrhod assoupi ou était elle encore debout malgré le fait que la nuit allait bientôt laisser la place au soleil ?

Il pouvait aussi se sentir satisfait de voir qu'il lui manquait peut-être cinq documents à tout casser pour terminer officiellement cette mission. Il rassemblait ses esprits et se mettait en quête de cette tâche. Le toit en faisant le moindre bruit possible. Un bon repas ne sera pas de refus pour le duo lorsque l'Ordre s'éveillera. En-tout-cas, il avait pu se faire une petite idée de cette dame du nord. Très froide au premier abord et brute dans sa façon de parler, mais dotée de cette chaleur humaine. Elle était terre-à-terre, faisait attention à ceux se trouvant dans la même pièce qu'elle. Une véritable femme qui selon lui, n'avait clairement pas usurpé ce rang important. Un soutien dans le présent et très certainement dans le futur.

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Je répondis à chaque question avec une grande précision et un grand détail, cherchant même à répondre à ce qu’il ne posait pas. Je l’informais, autant que je pouvais… Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce que je lui disais autant ? Simplement, car il était selon moi un espion du conseil, ce que je lui explique directement de face. Est-ce que ça faisait moi une traîtresse ? Nan, c’était une simple stratégie. Donne tout ce que quelqu’un veut, et même plus encore, et jamais, il n’arrivera à retrouver ce qu’il cherche exactement. C’était comme se mettre nu, face à quelqu’un, le simple fait de lui révéler autant l’empêchera de voir clairement ce qu’il cherchait.

La question était maintenant : "Est-ce qu’Adam cherchait quelque chose ?" Aucune idée, ne soit le conseil lui avait donné un ordre précis, soit il attendait de simples informations de sa part pour être certain de ce qu’on leur fournissait. Il y avait une autre raison pourquoi je donnais tout ceci à Adam. En l’aidant et lui donnant ce qu’il cherche, je m’assurais aussi qu'uniquement ce que je veux sorte d’ici. Le conseil voulait trouver des choses à se mettre sous la dent, et je serais celle qui le leur donne. En une phrase plus simple, j’étais celle qui gérait les informations partagées pour le moment. J’avais le contrôle sur ce qui était donné.

J’entendais Adam murmurer quelque chose, mais décidai d’ignorer ce qu’il ne me disait pas directement. Ce qu’il me dit par contre fut intéressant. Il ne contredisait pas ma théorie. Non, il l’affirmait. Selon lui, oui, c’était de l’espionnage, sauf qu’il ne doutait pas de cette façon de faire, car il voyait mal quelqu’un fait confiance à une société venant juste d’être conçu. Une logique certaine, mais aveugle au progrès.

Au lieu de le contredire, je lui dis simplement qu’il peut dormir ici sans hésiter sur le fauteuil, mais il refusa pour le moment. Il préféra se concentrer sur son travail pour le moment. Je ne lui réponds rien et retourner m’occuper de mon travail. Rapidement, le temps coula encore et Adam s’endormit silencieusement. De mon côté, je continue de travail, prenant en rythme chaque feuille et écrivant d’une main légère pour ne pas faire trop de bruit.

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Je n’ai pas dormi et je n’en avais pas besoin. J’ai fini de vérifier tout ce qu’on m’avait apporté pour hier et j’ai aussi pris le temps de revérifier les dossiers qu’il avait parcourus, vérifier que ce qui avait été noté était correctement noté. Alors que le soleil n’était pas encore levé, je me prépare pour la journée à suivre. Silencieusement, je me change et réarrange ma tenue, vérifie ma coiffure, mon corset, mes vêtements, mes bijoux, ma cape, mes bottes, mes lames cachées, mon épée et ma cape. J’ai eu largement le temps de me préparer et me remettre à mon bureau, rangeant les documents et les triant avant de préparer ma journée.

Alors que le soleil commença à éclairer mon bureau dans sa totalité, le jeune scribe se releva enfin. Voyant qu’il commençait à se réveiller, je déposai une tasse de thé sur la table basse, le laissant clairement voir que la totalité du travail face à lui avait été rangé et trier durant la nuit. Il pourra plus facilement ranger toutes ses affaires et repartir. Je retourne alors à mon bureau et lorsqu’il fut correctement réveillé, je lui parle d’une voir parfaitement clair et audible.

- « Scribe Adam. Bonjour. J’ai trié et revérifié chaque dossier que vous avez écrit pour le conseil. Il manque quelques documents à ce que vous avez pu remarquer. J’ai classé ce qu’il manquait et ce qui était complet en deux colonnes séparé. Si vous vous dépêchez, vous pourrez bien récupérer les documents qui vous manquent et revenir assez tôt chez le conseil. Sauf si vous avez d’autres tâches. Si vous avez faim, je vous conseille de vous préparer vite, la cantine est habituellement assez vite remplit le matin. »

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Il aurait dû s'en douter quand tournant la tête vers le bureau de la Justice, il la trouverait bien réveillée. Le scribe se demandait tout de même d'où elle arrivait à tirer son énergie afin de ne pas s'écrouler. N'avait-elle pas beaucoup travaillé la journée précédente ? Alors oui, Adam éprouvait de nouveau un profond respect et admiration à l'égard de cette femme.

Tandis qu'il s'était revigoré, elle avait avancé le travail. Deux piles distinctes se trouvaient sur la table basse. Le rouquin acceptait avec plaisir la tasse de thé offerte par la dame du nord. Elle s'expliquait, ne te laissant pas ainsi dans le flou quant au boulot fourni et ce qu'il restait à faire. Méthodique, simple et efficace.

À présent, il ne lui restait plus grand-chose à faire ici. Et cela lui faisait un pincement au cœur malgré lui. N'étant pas lui-même un membre de l'Ordre, il ne pouvait pas rester éternellement ici. S'il était ici, c'était pour le Conseil de Babel. Tout semblait lui crier de retourner dans ce fief. Pourtant, Adam aurait aimé rester un peu plus afin de découvrir au mieux cet endroit. Pas pour quelqu'un... Pour sa propre curiosité. Et pour ce faire, qu'aurait il pu prétexter de plus sans que la justice et d'autres hauts rangs ne viennent lui tomber dessus.

Une fois la dernière gorgée de thé avalée, le scribe se levait et plongeait un regard sincère dans celui d'Arianrhod.

Je vous remercie énormément pour tout ce que vous avez fait. Vous n'étiez pas obligé de faire cela ou du moins autant, mais le résultat est là. Vous êtes allés jusqu'à même proposé d'utiliser votre bureau afin de terminer le travail. Pourtant, je ne peux davantage abuser de votre pièce et de votre gentillesse.

Il tournait sa tête afin de regarder les piles de papiers tout en fronçant les sourcils. C'était bien beau, mais comment pouvait-il se trimballer tout cela durant le reste de la journée ? Il n'avait que deux bras. Alors, oui, il espérait en posant cette question, se délester d'un petit problème.

Peut être puis-je vous demander une dernière chose ? Pensez-vous qu'il serait possible de faire transporter les documents jusqu'à la carriole me ramenant jusqu'à Eridu ?

Il attendait sa réponse avant de convenir ou non d'une heure précise. Maintenant que tout était bon, il lui fallait partir à la recherche des documents. Fort heureusement, il n'en manquait pas beaucoup. Néanmoins, le mieux avant de faire cela il était préférable d'aller au réfectoire comme lui suggérer la dame. Encore une fois, Adam la remerciait pour celle qu'elle avait faite, pour être ce qu'elle était. Une véritable capitaine, un pilier pour cet Ordre naissant. Et oui, elle lui faisait peut-être toujours peur sauf qu'à présent, la revoir lui attirerait une certaine satisfaction. Et travaillant pour les dirigeants de Babel, il en aurait très certainement l'occasion un jour ou l'autre.

Si un jour, vous avez besoin d'un scribe, n'hésitez pas à m'envoyer une lettre à cette adresse. Pas en tant que personne attitré du conseil, mais en tant qu'Adam Helvar tout simplement. Il va s'en dire que dans le Royaume, ma famille est très proche du Pharaon ainsi que d'autres personnes importantes.

Il la saluait en faisant une référence avant de quitter le lieu. Ces quelques jours de voyages et de découvertes avaient été plaisants. Ces quelques jours de voyages et de découvertes avaient été plaisants. Demain était un autre jour. Aujourd'hui, il lui restait encore quelques points à terminer. Seul.

Arianrhod Adam L'Ordre des Chevaliers

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Les Chroniques d'Elysia

Izar de l'An 1

Les scénarios

[Terminé] Can you tell me your story? (pv Arianrhod B. Nyugard) TERMINE